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  • 02/04/2025
Marion Maréchal, eurodéputée et présidente de Identité-Libertés, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour, Marion Maréchal, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes eurodéputée et présidente du groupe Idées Libertés.
00:07C'est un basculement majeur depuis hier qui remet en selle Marine Le Pen en vue de 2027,
00:12puisque, je le rappelle, la décision de son procès en appel devrait intervenir avant ou à l'été 2026.
00:19À l'heure actuelle, Marine Le Pen est donc présumée innocente, toujours candidate à l'élection présidentielle.
00:24Qu'est-ce qui a changé, selon vous, depuis hier ?
00:27Est-ce que la stratégie du bulldozer porte ses fruits ?
00:30Alors, où nous parlons, Marine Le Pen, évidemment, est toujours scandaleusement empêchée de se présenter.
00:34Mais néanmoins, vous l'avez dit, l'espoir est plus grand aujourd'hui qu'il ne l'était hier.
00:38Puisque depuis, nous avons donc la Cour d'appel de Paris qui a annoncé qu'il y aurait un appel étudié avant l'été 2026.
00:46Et il y a une autre information, qui est celle venue d'Éric Ciotti,
00:50qui a annoncé déposer une proposition de loi qui sera étudiée fin juin à l'Assemblée nationale,
00:55qui permettrait de revenir sur ce fameux sujet central,
00:58qui est l'exécution provisoire, c'est-à-dire immédiate, de l'inéligibilité.
01:02Et si, par chance, à l'Assemblée nationale, une majorité était constituée autour de cette PPL,
01:10cela aboutirait à ce que Marine Le Pen puisse de nouveau se présenter en 2027.
01:16Et donc, ce que je viens faire sur votre plateau ce matin, c'est un appel solennel
01:21à l'ensemble des bonnes volontés, évidemment, parmi les députés,
01:24en particulier la droite et le centre droit.
01:26L'objectif étant de faire front commun ensemble pour rendre le droit à la droite,
01:31si je puis dire, non seulement d'exister, mais de se présenter aux élections.
01:34Parce qu'hier, rappelons-le, c'était François Fillon.
01:37Aujourd'hui, c'est Nicolas Sarkozy, c'est Marine Le Pen.
01:39Demain, ce sera Bruno Retailleau ou Laurent Wauquiez.
01:42C'est pour ça que vous en appelez à la droite et au Bloc central,
01:45Bloc central et donc gouvernement.
01:47Est-ce que le mot, la prise de position, l'appel de Gérald Darmanin,
01:51qui a dit que ce procès en appel devrait intervenir dans le délai le plus raisonnable possible,
01:56a été aussi entendu ?
01:57Est-ce que pour vous, aussi bien Bruno Retailleau qui affirme que c'est une bonne nouvelle,
02:01ce qui se passe, le Premier ministre qui a été gêné par cette situation,
02:05vous y voyez quand même des signes...
02:06Il y a en effet quelques signes positifs et encourageants.
02:09Maintenant, au-delà des signes et des paroles, il faut que cela se traduise par un vote.
02:13Et donc, ce vote a lieu fin juin autour de cette proposition de loi.
02:17Pour vous, c'est une date importante ?
02:19C'est une date centrale.
02:20Ça veut dire que l'exécution improvisaire pourrait être...
02:22Exactement, ça veut dire que si cette proposition de loi est votée fin juin,
02:26cela permettra à Marine Le Pen, de nouveau, dans l'attente de l'appel,
02:29de pouvoir être candidate.
02:30Et a priori, l'appel, donc la cour d'appel, ne pourra pas juger de nouveau une exécution immédiate
02:36avant que tous les recours ne soient épuisés, c'est-à-dire la cour de cassation.
02:40Donc, concrètement, cela permettrait à Marine Le Pen d'être candidate en 2027.
02:43Donc, c'est central et c'est aussi l'occasion, une fois de plus, pour la droite et le centre droit
02:47de faire front commun face à, aujourd'hui, une dérive extrêmement grave de la magistrature de gauche,
02:52disons-le, qui, semble-t-il, s'évertue chaque fois qu'elle le peut,
02:56d'empêcher ou de contrarier l'arrivée au pouvoir de la droite,
02:59et pas de petit candidat, quand on pense à François Fillon ou Marine Le Pen,
03:02ou d'entraver même l'exercice de ce pouvoir, lorsque la victoire est advenue.
03:07J'entends ce que vous dites, Marion Maréchal.
03:09Hier, sur ce même plateau, Jordan Bardel a dénoncé la tyrannie des juges, malgré tout,
03:14alors que la cour d'appel accélère son calendrier.
03:19Est-ce que de telles attaques, aujourd'hui, sont bienvenues, même d'un point de vue stratégique ?
03:23Écoutez, je crois qu'il n'y a pas de débat sur le fait qu'il existe une justice politique dans notre pays.
03:27Il suffit pour cela de regarder le dernier communiqué de presse,
03:30qui avait été édité par le syndicat de la magistrature en juin dernier, à l'occasion des élections législatives.
03:35Le syndicat de la magistrature, qui, je le rappelle, représente un tiers des votants aux élections professionnelles parmi les magistrats,
03:40et qui disait, je cite, c'est absolument édifiant,
03:42le syndicat de la magistrature appelle l'ensemble des magistrates et magistrats,
03:46ainsi que toutes celles et ceux qui participent à l'activité judiciaire,
03:48à se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
03:51Voilà, c'est clair, c'est net, c'est précis, se mobiliser contre l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
03:56Donc c'est bien la démonstration qu'aujourd'hui, cette justice politique existe,
03:59et elle est dans une totale décomplexion, puisque quand on regarde aujourd'hui,
04:02au sein même des motivations de ce jugement,
04:06il y a des prises de positions partisanes absolument scandaleuses.
04:10Quand la magistrate explique que si Marine Le Pen arrivait aux affaires à l'occasion de la présidentielle,
04:14ce serait un trouble à l'ordre public, le mot est extrêmement lourd et grave.
04:18Quand elle explique que s'en prendre à l'Union européenne est un facteur aggravant pour le Rassemblement national,
04:23parce que, je cite, le Rassemblement national, avec un cynisme et une détermination particulière,
04:28s'oppose aux institutions de l'Union européenne, c'est évidemment un jugement partisan.
04:33Donc il y a aujourd'hui, une fois de plus, une trajectoire extrêmement inquiétante,
04:37qui se traduit pas seulement, d'ailleurs, à travers cette entrave faite aux candidatures,
04:41mais aussi au quotidien, par le Conseil constitutionnel, par le Conseil d'Etat, par la Cour de cassation,
04:45sur l'entrave faite à l'exercice de la souveraineté populaire,
04:48et la censure entière de pans de loi votés par la Sécurité.
04:51On vous entend, et en même temps, Marine Le Pen fait feu de tout bois, si je puis dire,
04:54c'est une stratégie tousses et limite, puisqu'on a appris dans Le Parisien ce matin,
04:57d'abord, elle réaffirme qu'elle ne lâchera rien, qu'elle va saisir aussi,
05:01pour une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel,
05:05également la Cour européenne des droits de l'homme,
05:07autant parfois d'organismes, d'institutions, que vous dénoncez vous-même.
05:11Non mais elle a raison de se battre autant qu'elle peut,
05:14et d'utiliser tous les recours qui peuvent exister,
05:16et voilà, ça n'enlève rien à la critique qui peut être faite de la Cour européenne des droits de l'homme,
05:19mais puisque cette institution existe avec tout ce qu'elle a de négatif,
05:23autant profiter de ce qu'elle peut avoir, de temps en temps, de positif,
05:27et ainsi permettre à ce que des millions de Français puissent voir l'entreprise.
05:30Donc vous y croyez encore ?
05:32Vous croyez que la Cour d'appel peut désavouer la décision de première instance ?
05:37Oui, je crois, puisque de fait, les juges peuvent se tromper,
05:40et l'appel existe précisément pour pouvoir corriger cette erreur.
05:43Vous savez, cette magistrate elle-même, qui a condamné Marine Le Pen,
05:47par le passé s'est manifestement trompée, puisqu'il y a quelques mois de ça,
05:50elle avait relaxé l'ancien ministre socialiste Olivier Dussopt dans une affaire de favoritisme,
05:55et il se trouve que ce même ministre a été condamné en appel.
05:59Et ça marche dans les deux sens, vous voyez ce que je veux dire ?
06:01C'est une erreur, c'est une autre appréciation en tous les cas.
06:03C'est manifestement une erreur, parce qu'elle relaxe, et la Cour d'appel, pour le coup, condamne.
06:07J'imagine que tout en soulignant cela, vous lui apportez son soutien quand elle est elle-même menacée.
06:11De toute façon, il est hors de question, évidemment,
06:13de cautionner une quelconque menace verbale ou physique à l'encontre de la magistrature.
06:17Mais le fait qu'il puisse y avoir des attitudes condamnables et déplorables de la part de quelques-uns
06:21ne doit pas nous interdire de critiquer une décision de justice,
06:24et plus généralement le laxisme judiciaire dans lequel on évolue,
06:27qui est d'autant plus, on va dire, saillant à l'occasion de cette affaire.
06:31Parce qu'on voit la dureté du jugement à l'encontre de Marine Le Pen
06:33et le laxisme ambiant dans lequel on évolue.
06:35Moi, à l'occasion de cette affaire, je me suis penchée sur quelques décisions de justice tout à fait récentes,
06:40où on voit des agresseurs, des dealers, des violeurs,
06:43qui subissent des peines de prison moins importantes que Marine Le Pen.
06:50Probablement plus gravement, vous voyez, quand j'ai encore récemment...
06:54Je vous parle d'affaires entre janvier et février de cette année.
06:56Un Algérien clandestin qui a été condamné pour violences et rébellions, grave, contre un policier,
07:02qui prend seulement dix mois de prison.
07:04Quand on voit à Castres le numéro 2 d'une organisation de trafic de drogue et de cocaïne
07:09qui prend deux ans de prison.
07:10Quand on voit deux frères, Assim et Nasser,
07:12qui ont agressé une douzaine de soignants à l'hôpital public,
07:15qui prennent entre trois et six mois de prison.
07:17Des faits qui, me semble-t-il, sont beaucoup plus graves aujourd'hui
07:20que ceux reprochés à Marine Le Pen, que je considère totalement innocentes,
07:23et qui démontrent, une fois de plus, le deux poids deux mesures.
07:25Alors comment expliquez-vous, Marine Le Pen, que, interrogée, c'est un sondage,
07:28les Français se montrent beaucoup plus circonspects,
07:31en tout cas réservés, sur la condamnation et la peine d'inéligibilité ?
07:35Presque 54 %, c'est une majorité des interviewés,
07:37estiment que Marine Le Pen a été jugée comme n'importe quel autre justiciable dans notre pays.
07:41Est-ce que toutes ces personnes se trompent ?
07:43Non, je pense qu'il y a la lecture qui est faite de cette affaire.
07:46Mais il faut rappeler, puisque je pense que les Français n'en ont pas totalement mesure,
07:50que dans cette affaire, il n'y a pas de corruption.
07:52Il n'y a pas d'emploi funèle.
07:54Exactement, il n'y a pas d'enregistrement personnel.
07:56Il n'y a pas d'emploi effectif.
07:57Il y a un désaccord, finalement, de lecture administrative,
08:00entre le Parlement européen et le parti du Rassemblement national,
08:04sur le périmètre de travail des assistants parlementaires.
08:07Et je crois que ce n'est pas tout à fait comme ça que ça a été perçu et lu, évidemment, par les Français.
08:10Et donc, c'est de notre responsabilité, aujourd'hui, de rappeler cette vérité.
08:13Parce qu'il y a l'aspect judiciaire, il y a aussi le volet politique,
08:16et cette stratégie Tous les Immutes, qui passe par une pétition en soutien à Marine Le Pen,
08:20un rassemblement dimanche.
08:22Vous y serez, bien sûr, aux côtés de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
08:26Que répondez-vous, Marion Maréchal ?
08:28En particulier, c'est l'opposition de gauche,
08:30qui affirme qu'il y a un risque, selon elle, de trumpisation,
08:33en réalité, d'entretenir une colère populaire,
08:36pour remettre en cause, aujourd'hui, nos institutions.
08:39Que faudrait-il faire ?
08:40Il faudrait accepter, aujourd'hui, que la candidate favorite à l'élection présidentielle
08:43soit empêchée de se présenter par un juge,
08:45en violation totale, d'ailleurs, de la séparation des pouvoirs
08:48entre le politique et le judiciaire.
08:50Ça n'est pas admissible.
08:51Donc, il est tout à fait normal et légitime,
08:53et d'ailleurs, j'espère que ce rassemblement pourra réunir des personnes
08:56au-delà du rassemblement national.
08:58Il y a les Alliés, évidemment, dont je fais partie,
09:00mais au-delà même, car c'est un sujet qui dépasse...
09:02Il faudrait y avoir des invités internationaux, des leaders de la scène européenne.
09:05Je le souhaite et je l'espère, mais c'est, en tout cas, un sujet qui dépasse Marine Le Pen.
09:08C'est un sujet qui touche à la question de la démocratie, de l'état de droit,
09:12et plus généralement, du droit de la droite à exister, pardonnez-moi,
09:16parce qu'une fois de plus, on a quand même une multiplication d'affaires
09:19sur des sujets qui sont toujours les mêmes,
09:21et des personnes qui sont toujours les mêmes,
09:23qui doivent nous interpeller sur la mainmise aujourd'hui
09:25totalement décomplexée d'une partie de la magistration de gauche
09:27sur la souveraineté française.
09:28Vous avez dit « démocratie ».
09:29Justement, Marie-Amère Marchand, notre démocratie repose aussi
09:31sur l'acceptation des décisions de justice,
09:33y compris quand elles sont perçues comme injustes.
09:35Aujourd'hui, est-ce qu'il peut y avoir, selon vous,
09:37des actions de désobéissance ?
09:39Est-ce qu'il peut y avoir une colère, une incompréhension,
09:41une remise en cause, d'ailleurs,
09:44par une remise en cause du spectre électoral et politique
09:47d'une partie des Français ? Est-ce que vous le craignez ?
09:49Alors, déjà, d'une part, en aucun cas, Marine Le Pen
09:52et tous ses alliés appellent à une rébellion
09:55ou au refus d'appliquer la décision de justice.
09:57Il ne s'agit pas là de cela.
09:58Il s'agit de Trumpienne.
09:59Il s'agit tout simplement d'utiliser toutes les voies
10:02de recours judiciaires possibles pour pouvoir se défendre.
10:04Maintenant, ce qui est vrai, c'est que nous sommes
10:06dans une situation inquiétante, puisque d'ores et déjà,
10:08les Français font autour de 20 points de moins confiance
10:12que les Allemands à leur institution judiciaire.
10:14Je ne crois pas que ce genre de décision,
10:16qui apparaît particulièrement dure et inique,
10:18et une fois de plus toujours ciblée vers les mêmes,
10:20participe à la restauration de la confiance des Français
10:23à l'égard de leur système judiciaire.
10:24Une fois de plus, toujours en comparaison
10:26de la multiplication des décisions qui paraissent
10:29particulièrement faibles à l'égard de faits très graves,
10:32parmi lesquels ceux que je vous ai cités récemment.
10:34Poursuivons sur la stratégie politique
10:36marée en maréchal sur Europe 1 et CNews.
10:38On le sait que le Rassemblement national a cherché
10:40pendant des années à prouver qu'il était parfaitement républicain.
10:44C'est ce qui a été appelé la stratégie de la dédiabolisation.
10:47Pour quel résultat, finalement, aujourd'hui ?
10:50Vous avez fait partie d'un autre mouvement.
10:52Est-ce que cette stratégie est payante,
10:54quand on voit, comme vous l'avez dit,
10:56en tout cas, comme vous le percevez,
10:57comment Marine Le Pen a été jugée ?
10:59Je n'ai jamais aimé ce terme de dédiabolisation,
11:02parce qu'il induit qu'on dit que le Rassemblement national
11:05eût été le diable.
11:06Je ne crois pas que, pas même le Front national, d'ailleurs,
11:09eût été le diable.
11:10Non, je crois que le Rassemblement national,
11:12et là, je parle en son nom,
11:14mais je ne suis pas aujourd'hui au sein du Rassemblement national.
11:16Votre questionneur est intimement lié.
11:17Je suis un allié,
11:18donc je ne peux pas répondre de tout l'ensemble de leur stratégie.
11:21Mais je crois que l'objectif était surtout
11:23de tendre vers une crédibilité gouvernementale
11:25et de faire la démonstration de leur...
11:27Ma question, c'est la suite,
11:28c'est la motion de censure et la dissolution,
11:30même si elle impacte Marine Le Pen.
11:32Je crois que les choses, de ce point de vue-là, sont très claires.
11:34Et nous sommes, avec nous, nos trois députés,
11:35Identité et Liberté, alignés sur cela.
11:37Si nous considérons demain que les sujets centraux
11:40et essentiels parmi lesquels, évidemment,
11:42les sujets sécuritaires, les sujets migratoires
11:44et les sujets économiques ne sont pas à l'ordre du jour,
11:48il n'y aura aucun problème de notre côté
11:50pour censurer ce gouvernement
11:52et permettre qu'il y ait donc une nouvelle offre politique
11:55qui émerge dans la foulée.
11:57Donc la stratégie de la cravate passe à la stratégie du coup de poing.
12:00Mais, excusez-moi,
12:01mais la censure, c'est un acte et une procédure totalement républicaine
12:05qui fait partie du dispositif aujourd'hui institutionnel.
12:08Et donc, il n'y a aucune raison de ne pas s'en emparer
12:10lorsque les circonstances politiques le justifient.
12:12C'est un peu une arme nucléaire aujourd'hui.
12:14Non, mais l'arme nucléaire, elle est utile pour les Français
12:17lorsque, une fois de plus,
12:18les sujets sur lesquels nous, nous avons été élus,
12:20en faisant un certain nombre de promesses auprès de nos électeurs,
12:23ne sont pas abordés ou respectés.
12:26Et donc, nous, notre mandat, c'est de faire en sorte
12:28que ces sujets que nous devons porter
12:30soient mis à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale
12:32et trouvent une réponse au sein de l'offre politique.
12:36Si, évidemment, cela n'est pas respecté,
12:38notre devoir à l'égard des électeurs,
12:39eh bien, dans ce cas-là, c'est en effet de faire tomber ce gouvernement.
12:41Je précise encore plus la question à Maréchal.
12:43C'est-à-dire qu'il y a quand même une situation politique assez intéressante.
12:46Vous attendez la proposition de loi d'Éric Ciotti et de son groupe,
12:49et vous en avez appelé, à l'Assemblée nationale, au Bloc central notamment.
12:53Et en même temps, vous pourriez appeler plus largement.
12:56D'ailleurs, le RN a une motion de censure.
12:58Donc, faut-il ménager ce Bloc central, ce gouvernement ?
13:01Je ne dis pas qu'il faut une motion de censure à l'instant T.
13:03Je dis qu'à un moment donné, si dans l'agenda judiciaire,
13:07dans l'agenda de l'Assemblée nationale parlementaire,
13:10qui nous est présenté, on mesure qu'il n'y a aucune ambition forte
13:15pour apporter des réponses importantes sur des sujets centraux
13:19parmi lesquels, notamment celui, évidemment, de l'immigration.
13:22Il faudra, à un moment donné, prendre nos responsabilités
13:24parce que cette responsabilité, nous la devons à nos électeurs
13:26qui nous ont élus avec un mandat.
13:28Et donc, nous devons faire en sorte que ce mandat soit respecté
13:30au maximum dans les circonstances actuelles.
13:32Et donc, en effet, la censure fait partie des moyens de pression,
13:36de négociation qui doivent pouvoir être utilisés le moment venu, oui.
13:39En attendant, en tous les cas, Marine Le Pen a fermé la porte au plan B,
13:42autrement dit, à son remplacement par Jordan Bardella,
13:45malgré toute la confiance, évidemment, qu'elle lui accorde en vue de 2027.
13:48Ce n'est plus d'actualité, du moins jusqu'à 2026.
13:51Marine Le Pen, à l'heure où je vous parle, n'a pas renoncé, bien sûr,
13:54et elle a raison, à sa candidature en 2027.
13:57Comme on en a parlé longuement, aujourd'hui, l'espoir est plus grand qu'hier
14:00qu'elle soit, en effet, effectivement candidate.
14:02Plus grand qu'hier ?
14:03Oui, plus grand qu'hier, puisqu'hier, il n'y avait pas encore cette date de l'appel
14:05et cette perspective de promotion.
14:07Mais je croyais que c'était chance de gagner encore plus, selon vous,
14:10malgré ce qui s'est passé.
14:11Certains disent que le RN sortira encore plus fort,
14:13si elle peut se porter candidate.
14:14Tout démontre, en effet, dans les sondages, que la confiance
14:16que portent les Français à Marine Le Pen n'est pas zéro-dé.
14:19Donc, pour l'instant, évidemment, cette perspective de victoire
14:21existe toujours, bien sûr, et surtout, je crois que Jordane Bardella,
14:25comme moi-même, comme l'ensemble du camp national,
14:27refusons de rentrer dans ce débat du plan B,
14:30parce que rentrer dans ce débat du plan B,
14:32c'est finalement acter d'une certaine manière
14:34que l'on pourrait baisser les bras.
14:35Or, là, nous sommes tous mobilisés pour ne pas nous laisser faire
14:38et faire en sorte que Marine Le Pen puisse être candidate, évidemment.
14:40Et vos relations avec Marine Le Pen se sont clairement réchauffées,
14:44si tant est qu'elles étaient refroidies.
14:45Bien sûr, mais nous avons eu des désaccords politiques,
14:47ça n'aura échappé à personne.
14:49Je n'ai pas tout à fait, moi, aujourd'hui, la ligne politique du RN,
14:52c'est pourquoi je ne suis pas à l'intérieur,
14:54mais à côté, en complément, en allié, si je peux dire,
14:56avec Identité-Liberté.
14:58Mais ça reste ma tante, aussi, et j'ai beaucoup souffert pour elle
15:01à l'issue de cette décision.
15:02Comment vous l'avez pris, d'ailleurs, cette décision de justice, personnellement ?
15:05Il faut imaginer, j'ai eu, en effet, une forme de peine,
15:08parce que quand on a Marine Le Pen, qui se bat depuis maintenant 30 ans
15:12avec, quand même, courage et pugnacité,
15:14et qui, aux portes de l'aboutissement de ce travail,
15:17se voit potentiellement empêchée,
15:19c'est évidemment, personnellement, extrêmement dur.
15:21Je l'ai, évidemment, tout de suite appelée pour lui faire part de mon soutien.
15:25Mais je dois dire qu'une fois de plus, la femme politique
15:27fait la démonstration de sa combativité.
15:29Une dernière question, parce que vous êtes eurodéputée
15:32et que vous connaissez bien cette scène européenne.
15:34On a vu des réactions de soutien de la part de Victor Orban,
15:37Matteo Salvini, jusqu'à la Première ministre italienne, Giorgia Melloni.
15:40Là, je vous pose une question un peu plus métapolitique.
15:43De quoi est-ce le signe ?
15:44Est-ce que vous estimez qu'il y a un basculement
15:46sur la scène internationale, mais plus singulièrement européenne ?
15:49Déjà, c'est la démonstration que ce n'est pas un sujet franco-français.
15:52Ces atteintes répétées à la démocratie et cet empiètement des juges
15:55sur la souveraineté nationale, en Italie notamment.
15:57Souvenez-vous de l'affaire Matteo Salvini,
15:59qui avait empêché un bateau de clandestins d'accoster sur les côtes italiennes
16:03et qui avait été poursuivi par des juges de gauche pour séquestration.
16:06Rien de moins.
16:07A l'époque, il y avait eu, d'ailleurs, une forme d'union
16:09de l'ensemble de la droite et du centre
16:11pour faire bloc et soutenir Matteo Salvini.
16:13J'espère retrouver cette union pour une fois.
16:15Même si certains n'étaient pas d'accord avec lui.
16:17Absolument, même si certains n'étaient pas d'accord avec lui.
16:20Cette union en France, je l'appelle une fois de plus de méveux
16:22et que chacun se garde des petits réflexes partisans.
16:25C'est vrai en Italie, c'est vrai ailleurs en Europe.
16:27Souvenez-vous de l'affaire roumaine toute récente
16:29où une élection a été annulée par le Conseil constitutionnel roumain
16:32et le candidat favori a été empêché de se présenter.
16:34Je crois que c'est une inquiétude qui traverse
16:36l'ensemble des droites nationales en Europe et dans le monde,
16:39dont Donald Trump lui-même fut victime à une certaine époque.
16:43Mais si on devait tirer une leçon de cette affaire trumpienne,
16:46c'est qu'à l'issue de cette persécution voulue par les juges
16:49à l'égard de Donald Trump, il y a eu au contraire
16:52une ferveur populaire qui s'est mobilisée pour lui
16:54et qui a permis sa victoire.
16:55Vous y voyez peut-être un parallèle, nous le verrons.
16:57Je vous remercie Marion Marchand.
16:58Merci à vous.
16:59C'était votre grande interview, je vous souhaite une bonne journée.
17:00A vous aussi.

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