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00:0013h, 14h, Europe 1 13h. Avec Céline Giraud sur Europe 1, il est 13h20, décryptage de l'actualité de ce lundi 31 mars, Céline, avec le journaliste Yvan Youfolle, le chroniqueur politique Olivier Dartigolle, Jacques Serret et William Mollinier, journaliste d'Europe 1.
00:15Bonjour les amis, bienvenue à bord dans ce studio, évidemment, où il s'agit des questions de Marine Le Pen.
00:21Marine Le Pen, on a appris évidemment ce matin cette condamnation à une peine d'inéligibilité de 5 ans avec une exécution provisoire.
00:29La triple candidate à la présidentielle ne pourra donc pas concourir en 2027, les juges en ont décidé ainsi.
00:34On va écouter la réaction de Gilbert Collard, ancien eurodéputé Rassemblement National, qui a réagi à cette peine.
00:40C'était au micro de Pascal Praud. Non, Pascal Praud, et vous sur Europe 1.
00:44C'est horrible. Ça me met dans un malaise à la fois humain et juridique. C'est de la haine judiciaire.
00:56Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse à ce point mépriser la liberté de l'électeur rappelée par le Conseil constitutionnel.
01:07Je rappelle encore une fois que le Conseil constitutionnel a invité le juge à préserver la liberté de l'électeur.
01:18Il fallait quelque chose qui nous amène au point de fracture. On y est.
01:25Dans un pays malade, il fallait qu'on arrive à un moment donné où le craquement institutionnel se produise. Et là, il vient de se produire.
01:35Voilà la réaction de Gilbert Collard, ancien eurodéputé RN, ce matin sur Europe 1 et C News.
01:41J'en profite pour vous annoncer que Jordan Bardella sera l'invité exceptionnel d'Europe 1 et C News demain matin à 8h10.
01:48Olivier d'Artigolle, une réaction à ce qu'on vient d'entendre, à cette condamnation.
01:52Cette décision nous fait basculer dans quelque chose dont on n'a pas le mode d'emploi. C'est totalement inédit.
01:56C'est une vraie déflagration.
01:58L'inégibilité à partir du moment où il y a une condamnation sur détournement de fonds publics, elle était automatique.
02:04L'exécution immédiate, elle faisait l'objet d'un débat juridique qui semblait évoluer vers le fait qu'il n'y ait pas exécution immédiate.
02:15D'ailleurs, le conseil constitutionnel avait entre-ouvert la porte sur le fait que le juge du pénal prenne sa décision en réfléchissant à la proportionnalité.
02:28Il fallait donc un équilibre entre une décision de justice sur une affaire qui existe, celle de détournement de fonds publics du Parlement européen pour les moyens propres au Rassemblement national,
02:41mais sans altérer notre vie démocratique avec la candidature de Marine Le Pen pour 2027 qui bénéficie dans les sondages, on le voit encore dernièrement, d'une position très installée.
02:56Donc on bascule dans quelque chose. Alors il y aura très certainement, ce n'est pas la fin de l'histoire sur les recours concernant Marine Le Pen, on va en parler et on va voir ce que ça crée dans la vie politique aujourd'hui.
03:07La Présidente l'a dit, l'existence d'un système ne fait pas de doute. Marine Le Pen est au cœur de ce système depuis 2009 avec autorité.
03:13Yvan Rioufol sur la condamnation.
03:15Pour la démocratie, c'est épouvantable. Vous avez vu qu'en Roumanie, la justice a interdit au candidat majoritaire, au candidat favori de se présenter. Il a même été arrêté.
03:24C'est un petit peu ce même processus qui s'est enclenché aujourd'hui.
03:27Moi, je viens de faire un blog à l'instant dans l'urgence, parlant du coup d'état des juges. Parce que dans le fond, c'est un processus démocratique, un processus électoral qui s'arrête net.
03:38Lorsque le parquet national financier avait poursuivi Fillon de manière très opportune, malgré tout, Fillon avait pu se présenter.
03:44Là, Marine Le Pen, à priori, enfin sauf s'il y a d'autres recours qui m'échappent, à priori, ne pourra pas se présenter.
03:49Elle représente 37% des intentions de vote selon un sondage JDD paru hier. Donc elle est la grande favorite.
03:55Donc cela veut dire que déjà que nous vivons une crise permanente de la démocratie depuis un certain temps, où nous cessons de décrire précisément cette grande frustration des Français à ne pas être représentés,
04:06à ne pas pouvoir apparaître même dans les discours politiques. Pour une fois, vous aviez une personnalité politique qui prétendait être une des porte-parole, dans le fond, de cette France oubliée.
04:15Immédiatement, on cherche à lui clouer le bec par l'intermédiaire de la justice. Et simplement, je voudrais tout de même rappeler, parce que peut-être qu'on pourrait trouver excessif que je parle de coup d'état des juges.
04:25En effet, mais c'est un coup d'état des juges qui a été permis par le législateur. C'est ceci qui est la plus grande des bêtises.
04:29C'est-à-dire qu'en votant la loi Sapin 2 en 2016, le législateur lui-même a autorisé à se mettre à la merci de ces juges qui maintenant, effectivement, à travers, par exemple, les réquisitoires infamants contre Sarkozy, montrent qu'ils sont politisés.
04:44Et je pourrais développer davantage, si vous le voulez.
04:46On continuera évidemment à décrypter. En attendant, Jacques Serais, l'onde de choc, elle est considérable. C'est un véritable séisme au sein du paysage politique français.
04:55Oui, c'est un séisme, un coup de tonnerre pour l'ensemble du paysage politique, parce que nous sommes à deux ans de la présidentielle et qu'Ivan le disait, Marine Le Pen, aujourd'hui, représente, selon les derniers sondages, il y a ce sondage IFOP pour le JDD qui est sorti hier,
05:09entre 34 et 37% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle. C'est 10 points de plus que son score en 2022. Elle fait partie de ces quelques politiques qui dépassent les 30% potentiels au premier tour, si ma mémoire est bonne, je crois qu'il y a seulement François Mitterrand et Nicolas Sarkozy qui ont atteint ce score.
05:30Aujourd'hui, la candidate, la favorite de la présidentielle. Son éventuel empêchement décidé aujourd'hui par les juges rebâcle complètement les cartes et va obliger aussi l'ensemble des différents candidats, ceux qui souhaitent aller se présenter en 2027, à se repositionner parce qu'ils perdent là une adversaire sur laquelle ils comptaient, entre guillemets, elle fait partie de ces éléments de campagne.
05:57Edouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau. Et donc ça laisse un vide, un espace qu'il va falloir occuper. Et on ne sait pas aujourd'hui si Jordan Bardella qui fait partie, et y compris la France Insoumise qui se positionnait également par rapport à Marine Le Pen. Donc là, c'est un chamboulement aujourd'hui total qui rebât les cartes et d'une certaine manière qui lance peut-être aujourd'hui finalement le début de la prochaine présidentielle.
06:25Et il y a peut-être un recours. Alors quelles sont justement les voies de recours pour vous, auditeurs d'Europe 1 qui n'êtes pas forcément agrégés de droit ? C'est notre cas. On va en parler avec William Molligny. Restez bien avec nous. A tout de suite.
06:3613h26, vous écoutez Céline Dion sur Arabe.