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Fabien, le secrétaire local du centre pénitentiaire de Beauvais, sur la livraison d'un couteau par drone qui a échoué :  «Chaque nuit, nous avons des livraisons de drone, c'est infernal».

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Transcription
00:00Bonjour, en fait voilà, dans cette nuit, le collègue qui part relever le Mirador
00:10s'aperçoit qu'il y a un drone qui a certainement déposé un colis
00:21parce qu'un détenu du quartier isolement est en train d'essayer de récupérer ce colis à travers.
00:28Il s'est fabriqué ce qu'on appelle chez nous une canne à pêche.
00:33Il s'est fabriqué avec ce qu'il a en cellule, avec du papier, avec du scotch,
00:38une longue canne à pêche pour pouvoir essayer de récupérer ce colis
00:43alors qu'il se situe juste derrière un petit grillage
00:46qui empêche habituellement les détenus de récupérer les colis qui sont projetés par le mur d'enceinte.
00:53Donc il met déjà un certain temps à essayer de le récupérer.
01:00Les collègues sont prévenus et se dépêchent d'aller récupérer ce fameux colis à la fenêtre de ce détenu.
01:14Vous avez le nom de ce détenu, c'est un détenu qui est quand même ultra-surveillé chez nous.
01:24On imagine que les équipes pénitentiaires sont sous le choc.
01:28Il est effectivement condamné, impliqué dans l'attaque au couteau de deux détenus de la prison de Condé-sur-Sartre en 2019.
01:35Il se faisait manifestement livrer une lame de 20 cm.
01:40Donc j'imagine que tout le personnel est sous le choc.
01:43Mais j'ai envie de vous dire, qu'est-ce qui se passe dans la prison ?
01:45C'est devenu une passoire ? Il était censé être à l'isolement, manifestement ?
01:53Oui, alors effectivement, chaque nuit on a des livraisons de drones, c'est infernal.
01:59Difficile pour nous de pouvoir les intercepter au vu de la hauteur de passage.
02:08On a une antenne anti-drone actuellement sur Beauvais.
02:12C'est celle qui est déployée un petit peu partout en France.
02:15Et il s'avère que c'est complètement inefficace dans le sens où normalement,
02:21cette antenne est censée repousser ces drones.
02:24Alors elle ne le fait pas avec tous les drones.
02:27Et les quelques références de drones qui peuvent passer à travers les mailles du filet,
02:35les dronistes qui nous les envoient ont dû se passer le mot.
02:39Puisque actuellement, depuis la mi-novembre, des livraisons, c'est monnaie courante.
02:45Alors habituellement, on récupère du stupéfiant ou des téléphones.
02:50Mais un couteau et qui plus est au quartier isolement,
02:54réellement c'est une catastrophe.
02:57On ne peut pas garder des détenus comme ça, tout en recevant des armes aux fenêtres.
03:03Il va falloir y mettre un terme et il va falloir trouver une solution.
03:06Et justement, quelles seraient les solutions pour vous ?
03:11Comment ?
03:12Quelles seraient les solutions pour vous justement ?
03:16Écoutez, il existe des canons anti-drone pour les détecter et pour les faire atterrir.
03:25Alors ces canons, ils ont un coût, c'est vrai.
03:28J'ai vu, moi, pendant les JO à Paris, que l'armée les utilisait.
03:35Je pense qu'il va falloir en déployer dans les établissements où on garde ce type de profil.
03:41Parce qu'on ne peut pas continuer à garder ce type de profil tout en risquant la vie des agents.
03:49Parce qu'on en est là, on risque la vie des agents.
03:51Cette lame de 20 cm, elle serait rentrée dans la cellule.
03:56Au petit matin, mes collègues auraient été face à un détenu ultra dangereux
04:03avec une lame de 20 cm, alors qu'ils n'ont que des Motorola et leurs clés,
04:09quelque part à l'ouverture de la cellule.
04:13Mais d'ailleurs, vous nous dites que ces canons anti-drone coûtent cher.
04:18Paradoxalement, vous nous dites aussi qu'il y a certaines dépenses qui sont faites dans les prisons
04:23qui ne devraient pas être aussi importantes, notamment pour faciliter la vie des détenus.
04:31Effectivement, depuis la dernière circulaire de M. Darmanin,
04:36on a vu très peu d'évolution sur le centre pénitentiaire de Beauvais.
04:40On justifie tout, c'est-à-dire qu'on arrive à justifier…
04:49Là, actuellement, on va avoir des soins du visage, encore une fois,
04:54sur le centre pénitentiaire de Beauvais.
04:56C'est un petit peu maquillé, c'est-à-dire qu'on le fait passer dans des activités d'écriture,
05:01on fait venir une socio-esthéticienne et on applique des petits masques du visage,
05:08et tout ça avec l'argent du contribuable.
05:10Je pense que cet argent devrait être utilisé pour la sécurité des établissements.
05:20Vraiment, je pense que l'enveloppe doit être redirigée, en tout cas en partie.
05:25Attention, je ne dis pas qu'il ne doit pas y avoir d'activités en détention,
05:30bien au contraire, mais ça doit être des activités qui amènent à une certaine réinsertion,
05:35à une réflexion de la peine et pas simplement au bien-être.
05:40Notamment à Beauvais, on a également de la médiation animale.
05:45Alors, on fait rentrer des perruques, des lapins, des petits cochons d'Inde
05:52pour le bien-être du détenu.
05:54Enfin, moi, je n'ai jamais vu quelqu'un caresser un lapin, un cochon d'Inde
05:58et être inséré dans l'association.
06:05Sous-titrage Société Radio-Canada

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