Enrico Macias était l'invité du "9 à 10" sur BFMTV. Il évoque la montée de l'antisémitisme depuis les attaques du 7-octobre en Israël.
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00:00Vous savez, ce qu'il s'est passé pendant la Shoah,
00:03je croyais qu'à la fin,
00:05il y a eu le régime de Vichy en France,
00:08il y a eu beaucoup de choses dures,
00:12mais j'ai cru que tout cela allait s'arrêter.
00:16On disait plus jamais ça, plus jamais ça.
00:19Et là, on retrouve encore des relents
00:23de tout ce qu'on a vécu dans ces années-là.
00:26Est-ce qu'il y a des moments où vous avez peur, Enrico Macias ?
00:30Moi, j'ai jamais peur pour moi.
00:32C'est pas pour moi que j'ai peur. J'ai peur pour ce que j'aime,
00:35j'ai peur pour la collectivité.
00:38J'ai peur parce que je suis devenu un témoin de mon temps,
00:42par mes chansons que je chante, dans les chansons que je chante.
00:46Donc, je me dois d'être une sorte d'ange gardien
00:51de tout ce que j'aime.
00:54N'oubliez pas que j'ai écrit une chanson en 1963
00:58qui s'appelle « Enfant de tout pays ».
01:00Et « Enfant de tout pays », c'est quoi ?
01:02C'est d'essayer de voir la fraternité entre tout le monde.
01:07Et quand j'ai écrit cette chanson, j'ai dit dans ma tête,
01:10j'espère ne pas la chanter tout le temps,
01:12parce que ça arrivera, c'est le rêve du poète que je suis.
01:17Peut-être que ça va arriver.
01:19Et je m'aperçois en ce moment que ça n'arrive pas.
01:22Mais mon idéal ne change pas.
01:24Vous savez, c'est comme quand vous dormez,
01:27vous faites un rêve,
01:29et puis on vous réveille et le rêve s'arrête.
01:33Vous voyez ce que je veux dire ?
01:35En ce moment, il y a une parenthèse qui me fait
01:39arrêter de rêver.
01:42Mais je continue à rêver toujours.