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Malgré de spectaculaires rebondissements, l’énigme sur les circonstances de la mort du petit Emile reste quasi totale. Les 4 membres de sa famille placés en garde à vue ont été libérés à l’aube. Pour autant, certains éléments nouveaux ont émergé au cours de la conférence de presse du Procureur : le corps du petit garçon a probablement été déplacé et son crane présentait une trace de coup violent.
Sandra Boulanger, Stéphanie Zenati avec Sophie herbé et Simon Terrassier

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00:00C'est à la Bouilladis, dans le fièvre de la famille Védovini, que toutes les générations
00:06de la famille d'Émile se sont réunies après les longues heures de garde à vue.
00:11Cette grande bâtisse jaune et verte, à 30 kilomètres au nord-est de Marseille, appartient
00:17aux grands-parents d'Émile.
00:19Ils y ont élevé leur aîné et y vivent encore avec les plus jeunes de leurs 10 enfants.
00:25Une maison comme un refuge, après ce rebondissement dans l'enquête.
00:30Dans la demeure familiale, il y a donc les grands-parents maternels d'Émile qui sont
00:35rentrés et on a aussi vu les parents du petit Émile, Marie et Colomban-Soleil, qui sont
00:41venus, ils avaient un autre enfant avec eux.
00:44D'après son avocat, la grand-mère d'Émile, Anne Védovini, avait, je le cite, un besoin
00:50viscéral de retrouver ses enfants.
00:53Deux jours plus tôt, elle, son mari Philippe et deux de leurs enfants majeurs avaient été
00:58placés en garde à vue pour homicide volontaire et recel de cadavres.
01:02Ils y sont restés quasiment jusqu'au bout de la durée légale maximum.
01:06Ils sont ressortis de là extrêmement épuisés, fatigués.
01:12Ils ont été enfermés pendant 48 heures.
01:14Une garde à vue, c'est extrêmement violent.
01:15On perd toute notion du temps puisqu'on est enfermés 24 heures sur 24.
01:20La grand-mère d'Émile, elle a été abattue, elle a été vraiment épuisée, marquée.
01:24Philippe Védovini, lui étant le directeur d'enquête qui a mené les interrogatoires,
01:29lui a dit « la garde à vue est levée, vous pouvez partir ». La première réaction de
01:32Philippe Védovini, ça a été « d'accord, mais je fais quoi, je vais où ? ». Il n'avait
01:37pas compris la fin de ce qu'il venait d'affronter et donc c'est son avocat qui lui a dit « Philippe,
01:43c'est bon, vous pouvez partir, vous pouvez maintenant rentrer chez vous ».
01:46C'est au milieu de la nuit que les gardes à vue des membres de la famille d'Émile
01:50ont été levés, sans qu'ils soient mis en examen.
01:53Une décision dont s'est réjouie l'avocate du grand-père d'Émile qui assure que son
01:59client a pleinement coopéré.
02:01Les enquêteurs ont fait leur travail, ils avaient depuis hier beaucoup de questions
02:06à nous poser.
02:07On a répondu à l'intégralité des questions, je pensais qu'on pouvait s'expliquer sur
02:11tous les points, il y avait peut-être des zones d'ombre à lever, c'était le but,
02:15on l'avait dit dès les obsèques d'Émile, qu'on voulait participer à l'œuvre de vérité.
02:19Je vous avoue que c'est un soulagement pour eux, pour l'avocat aussi, parce que c'est bien.
02:28Ces gardes à vue étaient prévus de longue date, les interrogatoires parfaitement préparés.
02:34On sait que les enquêteurs avaient un certain nombre d'éléments techniques, scientifiques,
02:41ils ont recueilli énormément de choses au cours de l'enquête et qu'ils les ont présentées.
02:46Il y a une table, il y a des différents documents, ça peut être des photographies, des textes,
02:51toutes sortes d'éléments et on leur a demandé leur avis.
02:53Comment expliquez-vous que tel élément soit apparu à ce moment-là lors de la disparition
02:58du petit Émile.
02:59Bref, ils ont vraiment été confrontés au moindre détail de cette fameuse journée
03:03où le petit garçon a disparu dans le hameau du Auvergnet.
03:07Selon l'avocat Dan Vedovini, revenir sur cette journée tragique a été douloureux.
03:13Voilà une grand-mère endeuillée par la perte d'un petit-fils dans des circonstances
03:19que chacun sait pour être parfaitement épouvantables et pendant 48 heures vont être rappelées
03:26à cette grand-mère endeuillée par le moindre détail l'état complet des investigations
03:32conduites au sujet du décès de son petit-fils.
03:35On a forcément du mal à se figurer l'intensité qui règne alors.
03:40Les quatre gardés à vue n'ont pas été confrontés directement.
03:43Ils n'étaient pas tous interrogés au même endroit.
03:46Il y en avait deux, Anne et Philippe Vedovini, les époux, qui étaient dans les locaux de
03:51la section de recherche de Marseille.
03:53Il y avait également leur fille qui, elle, était du côté de Roquevert, un village voisin.
03:58Et puis leur fils qui semble être à Aubagne.
04:01Donc oui, chacun était dans un bureau face à des enquêteurs.
04:04Philippe Vedovini était lui face au directeur d'enquête.
04:07Ce n'est pas rien, il était face à l'homme qui gère la cellule Émile depuis maintenant
04:1220 mois.
04:13Ça veut aussi bien dire, quand on lit entre les lignes, que la personne prioritaire pour
04:19les enquêteurs ces dernières heures, c'était naturellement le grand-père Philippe Vedovini.
04:25Ces gardes à vue ont néanmoins permis à la famille d'Émile de se rendre compte
04:30de l'avancée des investigations.
04:31Cette mesure a présenté le mérite, du coup, de porter à la connaissance de ma cliente
04:38l'ampleur des investigations qui ont été conduites dans le cadre de cette mesure.
04:43Et nous avons pu toucher du doigt ce travail véritablement admirable de la section de
04:48recherche de Marseille, qui a conduit depuis ce drame un nombre incalculable d'investigations.
04:56Cela a eu un effet, je dirais, rassurant pour la personne gardée à vue, parce que dans
05:02le même temps, elle savait qu'elle était le soin porté par ses enquêteurs, elle lui
05:07a porté peut-être un jour la vérité.
05:10Ces fins de garde à vue signent-elles une avancée majeure dans l'enquête ? La piste
05:21familiale est-elle définitivement abandonnée ?
05:23Ils sont ressortis libres de garde à vue, c'est-à-dire qu'au moment où on se parle,
05:30ils sont totalement libres et ils ne sont pas poursuivis, ils n'ont aucun statut qui
05:36font qu'ils sont suspects dans cette procédure.
05:38Pour autant, ça ne veut pas dire que c'est fini.
05:39A ce stade, toutes les hypothèses restent donc envisagées par les enquêteurs.
05:44Alors quand il prend la parole en conférence de presse en milieu de matinée, le procureur
05:50préfère se montrer prudent.
05:51Bonjour à tous, nous avons approfondi la piste intrafamiliale à l'occasion des gardes
05:59à vue qui ont été réalisées et de l'ensemble des auditions qui les accompagnaient.
06:03Alors aujourd'hui, il y a une phase qui se termine concernant cette piste, ça ne veut
06:08pas dire qu'elle se termine définitivement, il peut survenir au cours des investigations
06:14futures des éléments complémentaires nouveaux qui sont susceptibles de la prolonger.
06:19Les enquêteurs vont continuer à travailler sur l'univers de cette famille, sur leurs
06:23antécédents, sur d'éventuelles écoutes, d'éventuelles conversations qu'ils ont pu
06:29avoir les uns avec les autres.
06:31C'est une piste qui reste au cœur des investigations.
06:34Une enquête toujours en cours et ce matin des révélations sur ce qui est arrivé à
06:40Emile après sa disparition le 8 juillet 2023.
06:43Les conclusions de ces expertises réalisées sur une durée de plusieurs mois permettent
06:50désormais de considérer l'hypothèse que le corps n'est pas demeuré au même endroit
06:56et dans le même biotope au cours du processus de décomposition et qu'il n'a pas été
07:01enfoui.
07:02Vous aurez compris donc que les expertises introduisent la probabilité de l'intervention
07:08d'un tiers dans la disparition et la mort d'Emile Soleil.
07:12Un basculement majeur dans la connaissance qu'a le grand public de l'affaire, accompagné
07:19d'une autre révélation.
07:20Ça c'est le premier élément intéressant qui atteste le fait que quelqu'un a déplacé
07:26le corps, d'où le recel de cadavres et l'autre élément important c'est qu'il apparaît
07:31sur le crâne un traumatisme facial résultat d'un coup violent.
07:35On a maintenant la certitude qu'Emile ne s'est pas perdu seul, qu'il y a l'intervention
07:39d'un être humain pour expliquer la disparition et la mort de l'enfant, ce n'est pas rien.
07:43Ça veut donc dire qu'à un moment donné, quelqu'un a donné la mort à Emile volontairement
07:49ou involontairement, ça il faudra le démontrer par la suite.
07:52Reste un dernier élément troublant sur lequel a voulu revenir le procureur de la République.
08:01Les vêtements récupérés il y a un an à proximité du crâne de l'enfant étaient
08:04intacts.
08:05Ils auraient été transportés et déposés là peu de temps avant leur découverte.
08:11Ça veut dire deux choses, soit quand Emile est mort il n'avait pas les vêtements qui
08:19ont été retrouvés sur ce chemin forestier à proximité du hameau de Villevieille, soit
08:26il avait ces vêtements mais ils lui ont été retirés au moment de son décès pour ensuite
08:31être déposés avec ces ossements.
08:33Des informations cruciales recueillies après les 287 auditions de témoins et la cinquantaine
08:41de perquisitions menées depuis plus d'un an et demi.
08:43Toutes les données que ce soit scientifiques, les témoignages, les auditions, les perquisitions,
08:50tout ça ça existe, les enquêteurs les ont à la disposition et donc ils vont continuer
08:53à les explorer.
08:54Ils vont peut-être en faire d'autres, ils vont peut-être partir sur d'autres éléments
09:00donc en ce sens l'enquête ne repart pas de zéro.
09:03En tout, une quinzaine de gendarmes spécialisés continueront à travailler sur ce dossier
09:11pour éducider le mystère autour de la mort d'Emile.

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