Mort du petit Emile: Revoir la conférence de presse du procureur d'Aix-en-Provence, donnée ce matin, pour évoquer les avancées de l'enquête - VIDEO
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00:00— Merci. — D'accord. — Merci. — Merci.
00:02— Le général Christophe Bertelin, commandant de la section de recherche de la gendarmerie de Marseille,
00:10qui est chargé des investigations relatives à la disparition et au décès d'Émile Soleil,
00:15tout ceci sous l'autorité des magistrats instructeurs. Cette prise de parole a pour objet de présenter
00:22les dernières évolutions de l'enquête sur les circonstances et les causes du décès d'Émile Soleil,
00:28qui a disparu le 8 juillet 2023. Elle est aussi le moment d'expliciter les actes et opérations réalisés ces derniers jours.
00:38Au préalable, je voudrais retracer brièvement la chronologie des événements procéduraux
00:44qui ont jalonné l'enquête depuis presque 2 ans. Vous le savez, le lendemain de la disparition d'Émile Soleil,
00:53le 8 juillet 2023, le procureur de la République de Digne ouvrait une enquête en recherche des causes
00:58de la disparition de l'enfant de 2 ans et demi. Les investigations étaient confiées alors à la section de recherche
01:06de la gendarmerie de Marseille. Le 18 juillet 2023, après plusieurs jours de vaines recherches et d'investigations,
01:15réalisés d'ailleurs avec des moyens massifs et spécialisés, 2 juges d'instruction du pôle
01:23de l'instruction du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence étaient désignés pour diriger l'enquête.
01:28Le 27 juillet 2023, le parquet d'Aix-en-Provence sollicitait une extension des investigations
01:35aux infractions d'enlèvement, de détention arbitraire et de séquestration criminelle.
01:43Après plusieurs mois d'enquête, le 28 mars 2024, les magistrats instructeurs procédaient dans le hameau du Haut-Vernay
01:52à une mise en situation qui avait pour principal objectif de contextualiser et de matérialiser
01:58les déclarations des témoins directs et indirects du réveil de l'enfant après sa sieste jusqu'à l'appel aux forces de l'ordre.
02:07Deux jours plus tard, le 30 mars 2024, un crâne humain était découvert sur un chemin forestier.
02:15150 mètres plus loin, en aval de ce chemin, étaient retrouvés plusieurs effets vestimentaires
02:20ayant appartenu à l'enfant Émile Soleil.
02:24Depuis cette découverte, les gendarmes qui enquêtent sur commission regatoire des magistrats instructeurs
02:30ont maintenu la cellule d'enquête très active et multiplié les actes d'investigation de toute nature.
02:37À ce stade de mon intervention, je voudrais donner la parole au colonel Bertelin,
02:41qui va vous détailler le travail réalisé au cours de ces derniers mois, autrement dit depuis la découverte,
02:47le 30 mars 2024, du crâne humain et des effets vestimentaires.
02:52Colonel, je vous passe la parole si vous voulez vous rapprocher un petit peu.
02:55Merci monsieur le procureur.
02:59Les opérations de ces derniers jours s'inscrivent dans le dispositif que nous avons mis en place depuis la disparition d'Émile Soleil.
03:08Je rappelle qu'une cellule nationale d'enquête composée d'une quinzaine d'enquêteurs de la Gendarmerie nationale,
03:13dont des analystes criminels et des comportementalistes,
03:17travaille quotidiennement depuis le mois de juillet 2023,
03:20mais plus encore depuis la découverte effectivement des restes d'Émile Soleil.
03:28Alors ce qui m'intéresse aussi, c'est juste de vous montrer que les gardes à vue que nous venons de mener
03:32s'inscrivent dans la démarche que nous avons instituée dès le départ.
03:37Donc chaque indice, chaque trace physique, chaque trace numérique,
03:40chaque signalement, chaque témoignage fait l'objet d'investigations qui sont minutieuses, précises.
03:45Et nous allons au bout de chacune de ces investigations.
03:48En fonction du résultat obtenu, bien entendu, nous les approfondissons ou nous les écartons.
03:52Et ces gardes à vue et ces auditions prennent toute leur place dans cette stratégie-là.
03:56Il nous fallait vérifier un certain nombre d'éléments recueillis au cours de ces investigations,
03:59qui ont été des investigations techniques, des investigations physiques importantes, et c'est ce que nous avons fait.
04:04Avec l'appui bien sûr constant des neuf départements de l'IRCGN,
04:09de la Gendarmerie nationale et du service central d'enseignement criminel.
04:15On a non seulement utilisé les moyens que nous avions ici et les moyens nationaux,
04:18on s'est aussi appuyé sur l'ensemble des unités,
04:22sur tout le territoire national puisqu'on a demandé près de 1 000 signalements différents
04:26aux différentes brigades qui se trouvent sur le territoire en fonction des signalements que nous avions.
04:30Je vais vous donner quelques chiffres qui illustrent l'importance du travail fourni.
04:34Nous avons travaillé sur 3 141 signalements.
04:38Nous avons tous vérifié.
04:40Nous avons procédé à 287 auditions de témoins,
04:44donc 4 gardes à vue.
04:4627 véhicules ont fait l'objet d'analyses en matière de police technique et scientifique.
04:52Nous avons procédé à 50 perquisitions judiciaires, 38 perquisitions numériques.
04:57426 000 véhicules ont été détectés aux environs,
05:02entrées et sorties de véhicules aux environs même du Auvergnet.
05:06Nous avons ratissé près de 285 hectares dans le cadre de nos recherches judiciaires.
05:13Nous avons pu entrer en base 7 405 entités dans nos bases d'analyse criminelle
05:19et nous traitons 55 millions de données de communication actuellement.
05:22Nous avons toujours 21 octets qui sont en cours d'analyse.
05:25Voilà une petite idée du travail que nous faisons.
05:29Pour ce qui me concerne, je voudrais ajouter à cela qu'après la découverte des ossements et des vêtements,
05:34les magistrats instructeurs ont ordonné plus de 60 missions d'expertise
05:38dans des domaines aussi divers que ceux de la physico-chimie,
05:42l'entomologie funéraire, l'anthropologie et l'anatomie crânio-faciale,
05:47la pédopsychiatrie, la génétique, la biologie, l'écologie médico-légale,
05:54plus précisément la palynologie pour ceux qui connaissent, et l'analyse médico-légale.
06:00Les conclusions de ces expertises, réalisées sur une durée de plusieurs mois,
06:04permettent désormais de considérer que les vêtements et les ossements retrouvés
06:08ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte.
06:16Permettent aussi d'affirmer que le corps de l'enfant
06:19ne s'est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt.
06:23Permettent de considérer l'hypothèse que le corps n'est pas demeuré au même endroit
06:28et dans le même biotope au cours du processus de décomposition
06:31et qu'il n'a pas été enfoui.
06:34Et enfin, de caractériser la présence sur le crâne découvert de stigmates anatomiques
06:40évocateurs d'un traumatisme facial violent.
06:45Vous aurez compris donc que les expertises introduisent
06:49la probabilité de l'intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Emile Soleil.
06:56Elles ont convaincu le parquet de saisir les instructions le 19 mars dernier
07:01de réquisitions supplétives des chefs d'homicide volontaire et de recelle de cadavres.
07:09Vous aurez donc aussi compris que les gardes à vue et auditions de plusieurs témoins
07:14de ces deux derniers jours s'inscrivent dans une phase d'enquête
07:18où il devenait nécessaire de confronter, d'éclairer
07:22et de soumettre aux personnes les plus concernées par la disparition d'Emile
07:27les résultats issus de l'ensemble des investigations évoquées il y a quelques instants.
07:33La complexité de l'affaire, l'étendue des questions à poser
07:36et la nécessité de prévenir toute concertation
07:40imposait le recours au cadre juridique offert par la garde à vue,
07:44notamment la présence de l'avocat et l'enregistrement vidéo des interrogatoires.
07:50Autrement dit, les gardes à vue de ces derniers jours s'inscrivent dans une méthode de travail
07:55et un programme d'enquête qui se sont déployés dans la durée
07:59et sur plusieurs hypothèses de travail.
08:03Elles ne sont certainement pas la traduction d'une décision active
08:06liée aux opérations réalisées au Auvergné la semaine dernière
08:11qui ont conduit notamment à la saisie d'une jardinière
08:14qui ne comportait d'ailleurs aucun élément de nature à faire progresser les investigations.
08:20Je voudrais terminer cette présentation en rappelant d'une part
08:25que les quatre personnes placées en garde à vue ont été remises en liberté
08:29sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles.
08:33Et d'autre part, que si cette phase indispensable à l'économie de l'enquête est terminée,
08:38les juges d'instruction et les enquêteurs restent déterminés
08:43à éclairer les circonstances de la disparition et du décès d'Emile Soleil.
08:49Je vous propose maintenant de laisser place à quelques questions.
08:54Je vous demanderai de nous adresser des questions courtes
08:59et sur un temps relativement bref puisque nos fonctions habituelles nous appellent par ailleurs.
09:04Je vous remercie.
09:06J'aimerais savoir si la piste intrafamiliale est réuniquement fermée
09:11ou est-ce qu'on peut évoluer sur des éléments réfléchissants ?
09:15Alors, vous faites bien de poser cette question parce que finalement,
09:20elle revient à dire que nous avons approfondi la piste intrafamiliale
09:26à l'occasion des garde à vue qui ont été réalisées
09:29et de l'ensemble des auditions qui les accompagnaient.
09:32Alors, aujourd'hui, il y a une phase qui se termine concernant cette piste.
09:36Ça ne veut pas dire qu'elle se termine définitivement.
09:40Il peut survenir au cours des investigations futures
09:43des éléments complémentaires nouveaux qui sont susceptibles de la prolonger.
09:57Alors, vous me posez l'exemple de savoir si un acte d'enquête parmi d'autres
10:02a été déterminant dans l'approfondissement de cette piste, en quelque sorte.
10:09C'est un élément que vous connaissez apparemment.
10:12Et parmi d'autres, non, il n'est pas plus déterminant que les autres.
10:16Est-ce que vous pourriez nous en dire un petit peu plus sur le développement de la garde à vue ?
10:19Comment s'est déroulée cette garde à vue ?
10:21Est-ce que les gardes à vue ont coopéré ?
10:24Cette garde à vue, elle s'est déroulée d'abord conformément aux règles de procédure pénale.
10:27C'est la première, vous savez, règle qui s'impose à nous.
10:31Et les gardes à vue ont répondu à l'ensemble des questions qui leur ont été posées.
10:38Est-ce que la mise en situation de l'an dernier a permis d'éclaircer les éléments significatifs de la procédure pénale ?
10:45La mise en situation, comme je l'ai dit il y a quelques instants,
10:51permettait de resituer, en quelque sorte, l'ensemble des acteurs,
10:55donc au moment de la disparition d'Émile,
10:58de confronter ces éléments-là à l'ensemble des déclarations qu'ils ont faites sur le moment
11:06et par la suite à l'occasion des investigations ultérieures.
11:11Ce sont des éléments qui ont été pris en compte, évidemment, dans le cadre des interrogatoires
11:18qui se sont déroulés pendant ces deux derniers jours.
11:21Et ils ne sont pas plus déterminants que les autres.
11:24Monsieur le Président, vous m'avez expliqué pour quelles raisons l'hypothèse criminelle était envisagée,
11:28pour quelles raisons, finalement, vous avez décidé de prendre un rapport sur l'équité face à l'éducation.
11:32Est-ce que vous pouvez nous expliquer pour quelles raisons les soutiens ont été orientés vers ces quatre personnes ?
11:37Merci.
11:38Alors, comme je le disais il y a un instant, cette hypothèse-là en était une parmi d'autres.
11:46Le temps était venu de purger cette hypothèse.
11:49Alors pourquoi la piste intrafamiliale ?
11:52Parce que, vous le savez comme moi, les membres de la famille étaient présents au moment de la disparition de l'enfant.
11:59Donc on réagit au moment de cette disparition.
12:02Et il était nécessaire de comprendre à la fois cette réaction,
12:06à la lumière aussi de l'ensemble des liens et des relations qui unissent les membres de cette famille.
12:12Monsieur le Premier ministre, pourquoi homicide ?
12:16Pourquoi homicide ?
12:18Alors, je comprends votre question.
12:23L'homicide, d'abord volontaire, n'exclut pas définitivement l'hypothèse qu'il peut s'agir d'un homicide involontaire.
12:33Simplement, cette qualification a été choisie, comme je vous le disais tout à l'heure,
12:37à la lumière des derniers résultats de l'expertise.
12:41Je ne sais pas pour l'instant, ça pourrait l'être, pourquoi pas.
12:52Mais à ce stade-là, c'est la qualification la plus haute qui a été retenue.
12:58Parce que les éléments qui sont présents au dossier, aujourd'hui,
13:02permettent de favoriser cette hypothèse sans écarter l'hypothèse de l'homicide involontaire définitivement.
13:08Quels éléments ont permis de fermer cette piste ?
13:13J'ai dit, il y a quelques instants, que cette piste n'était pas fermée.
13:17Non, elle n'est pas fermée.
13:19Donc, simplement, comme vous le savez, les personnes qui ont été placées en garde à vue ont été remises en liberté.
13:27Parce que, tout simplement, à l'issue de ces gardes à vue, et à la lumière de l'ensemble des éléments réunis,
13:33les charges n'étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier.
13:40Monsieur le procureur, est-ce que les véhicules saisis, il y a 48 heures, ont été analysés ?
13:45Les véhicules saisis, donc, sont en cours d'analyse.
13:50Avez-vous des éléments sur le caractère psychologique du grand-père ?
13:55Oui, mais permettez-moi de ne pas évoquer cette question-là, parce que ça n'a pas lieu ici.
14:01Il y a deux témoins qui ont aperçu le petit montant descendant. Est-ce qu'il y a un troisième témoin qui aurait vu le grand-père descendre ?
14:10Ecoutez, là, ce sont des éléments de l'information judiciaire.
14:13Le secret de l'enquête et le secret de l'information continuent à s'appliquer.
14:17Donc, je ne veux pas évoquer cette question-là.
14:20Ce sont des éléments qui sont importants dans un dossier.
14:24Et comme je vous le disais, il y a quelques instants, ce dossier n'est pas terminé.
14:29Rien n'est écarté à ce jour.
14:42Je ne peux pas développer, je ne veux pas d'ailleurs, surtout développer sur ce point pour l'instant.
14:47Sur les pentes de l'investigation, est-ce que c'est uniquement une équipe qui compte en tant qu'enquêteur ?
14:51Est-ce que la vocation va monter en plus ?
14:56Ecoutez, la vocation a perduré.
14:59Nous, on est évidemment très mobilisés.
15:01Les enquêteurs sont très mobilisés pour travailler sur la disparition d'Emile et apporter une solution.
15:06Donc, on va continuer à travailler, évidemment, sur ce dossier.
15:09Une dernière question, s'il vous plaît.
15:11Est-ce qu'il y a eu un retard précisément pour les 4 personnes ?
15:15Précisément pour les 4 personnes ?
15:17Alors, écoutez, précisément, je ne saurais vous dire.
15:19Elles ont duré, en tous les cas, entre 44 et 46 heures, à peu près.
15:26Et est-ce que les gardes à vue ont apporté d'autres éléments ?
15:30Les gardes à vue, en tout cas les déclarations, désormais vont faire l'objet d'une analyse minutieuse.
15:36Et nous verrons si elles sont en mesure d'éclairer ou de privilégier d'autres pistes de travail.
15:43Est-ce qu'il y a eu le rôle du prêtre ?
15:49Excusez-moi, je ne fais pas le lien, pour l'instant, entre un prêtre et cette affaire.
15:55Donc, pardon, je ne vais pas répondre à votre question.
15:59Est-ce qu'il y a eu un retard précisément pour les 4 personnes ?
16:06Ecoutez, alors, c'est exactement ce que nous disions tout à l'heure, c'est la méthode d'enquête.
16:11C'est-à-dire qu'en fait, on a conduit énormément d'opérations de perquisition, de recherche, de vérification,
16:17de police technique et scientifique dans les premiers mois, en utilisant des moyens lourds,
16:22en travaillant sur certaines pistes dont vous vous souvenez sans doute,
16:25et on mène des actes utiles, en fonction des éléments qu'on a recueillis au cours des investigations données.
16:31Donc, jusqu'à maintenant, la nécessité de prendre en charge, de faire de la police technique et scientifique sur ces véhicules-là, n'était pas nécessaire.
16:39C'était normal de le faire.
16:40Une dernière question, et ensuite, nous mettrons fin à cette conférence de presse.
16:44Une partie spatiale violente est forcée d'obliger les traumatismes spatiales violents, coups, chutes, etc.
16:52Alors, comme je vous le disais tout à l'heure, j'ai dit les informations que je souhaitais donner,
16:57je ne souhaite pas en donner plus pour l'instant.
17:07Le statut de témoin assisté, c'est un statut qui est octroyé devant le juge d'instruction.
17:12A cette heure, personne n'a été placé sous le statut de témoin assisté par un magistrat instructeur.
17:21Comment ?
17:24Je vous disais tout à l'heure que plusieurs témoins ont été entendus, c'est évidemment sous le statut d'audition libre,
17:29puisqu'on est témoin, on ne passe pas sous contrainte à un témoin.
17:39Vous voulez les identités ? Pardon ?
17:43Non, non, les mêmes chefs de placement en garde à vue ont été retenus à l'encontre des personnes
17:50qui ont été effectivement placées en garde à vue, c'est-à-dire homicides volontaires, celles de cadavres.
17:55Donc, nous mettons fin à cette conférence de presse. Je vous remercie.