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Le phare Film Extrait - L'impressionnant monologue de Willem Dafoe
Transcription
00:00Je veux un foutu steak, si j'avais un steak, oh bon sang, oh, un bon steak bleu, seigneur, si j'avais un steak, ben je le baiserais.
00:20T'aimes pas ma cuisine ?
00:22Non, fais pas ta vieille grâceuse.
00:25T'es saoul, tu sais pas ce que tu racontes.
00:28Non, mais comment je pourrais aimer la grosse merde que tu nous fais pour souper.
00:32T'es saoul, tu dirais pas ça sinon.
00:35Les cuisiniers de mon barac faisaient des beignets frits tous les jours, et du jambon de campagne, des croquettes.
00:40T'es saoul, t'es saoul.
00:41Je suis saoul.
00:42Tu m'as entendu.
00:43Non, toi t'es saoul.
00:44Va ou diable.
00:45Je suis saoul depuis que je t'ai vu.
00:48Non, mais t'aimes mon homard, ça je le sais.
00:50Saoul va pas te dire d'aimer moi.
00:52Ça je le sais, t'aimes beaucoup mon homard.
00:57Dis-le.
01:00Dis-le.
01:03Dis-le.
01:04J'ai pas d'années de réponses.
01:06Va ou diable.
01:09Que Neptune te foudroie, Wenslow.
01:13Oyez.
01:17Oyez, triton.
01:19Oyez.
01:22Mugissez.
01:24Priez notre père, roi de la mer, de laisser sa fureur obscure surgir des grands abysses,
01:31que les vagues houleuses pleines d'écume impure enveloppent cette jeune bouche de bave nauséabonde
01:39pour t'étouffer, engorger tes organes, jusqu'à ce que tu deviennes tout bleu, tout gonflé d'eau usée et de saumur incapable de hurler.
01:49Et lorsque lui, avec sa couronne de coquillage, avec sa queue tentaculaire ondulante,
01:57et sa barbe fumante sous les bras, son bras, palme terrible,
02:02son trident cranté de corail sifflant tel une banshee dans la tempête,
02:08il le plongera dans ton gosier pour te crever.
02:15Une vessie gonflée, tu ne seras plus.
02:18Tu ne seras qu'une membrane suintante et sanguinolente, une collation pour les harpies et les âmes des marins morts,
02:26qu'elles vont picorer et réduire en lambeaux, qui seront excrétés puis absorbés par les eaux infinies du redouté empereur lui-même.
02:38Oubliez de tout temps, de tout homme, oubliez de tout dieu, tout diable, oubliez même de la mer,
02:49car ce qui constitue l'essence même de Winslow, les infimes débris de sa pauvre âme, auront à jamais disparu, confondus dans l'empire des ondes.

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