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Sud Radio
  • 26/03/2025
Avec Flavien Puges, auto-entrepreneur, DJ girondin et organisateur de la manifestation de Bordeaux

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-03-26##

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Transcription
00:00On ne parle pas beaucoup, mais il ne faut pas les oublier quand même.
00:02D'accord. Et vous-même, vous vous faites quelle profession vous-même, Flavien ?
00:09Oui, je suis dans l'événementiel, je suis DJ, donc moi je suis à 37 500 au niveau du seuil.
00:16D'accord. Et donc vous à 37 500 aujourd'hui, alors on parle, vous ne payez pas la TVA.
00:23En revanche, on a annoncé ça et je sais que ça a fait beaucoup de bruit et à juste titre,
00:28c'est qu'un projet de loi proposait de baisser la TVA à 25 000 euros de chiffre d'affaires,
00:35c'est-à-dire qu'à 25 000 euros de chiffre d'affaires par an, vous deviez payer la TVA, c'est ça ?
00:40C'est ça. Et où on en est là-dessus ?
00:46On en est qu'on est en sursis. Effectivement, jusque-là, on n'a pas de nouvelles plus que ça.
00:52Il aurait dû rentrer en vigueur cet abaissement au 1er mars de cette année.
00:58Et ça a été reporté au 1er juin.
01:02Au 1er juin, c'est-à-dire que ça n'a pas été du tout ni suspendu ni annulé, mais ça a été reporté.
01:08C'est-à-dire que c'est dans deux mois que vous connaîtrez de ce point de vue votre sort.
01:13Et quand vous dites ça signifie la mort des autres entrepreneurs ?
01:20Écoutez, en fait, ces quatre seuils n'ont pas été créés par hasard.
01:24En gros, avec ces seuils-là, on se dégage à peine un SMIC ou légèrement plus.
01:30En couplant toutes les dépenses pour notre entreprise, les cotisations, les impôts et tout ça.
01:36Effectivement, le fait d'abaisser ce seuil-là et en plus de nous impacter ces 20 %,
01:44parce qu'en fait, on a trois manières de répercuter la TVA.
01:48Tout en la répercutant directement sur le client.
01:53Donc, laisser nos prix tels quels, mais plus 1 % pour le client.
01:57Par rapport aux coûts économiques et sociaux dans le pays, je peux vous dire que ça sera très compliqué pour beaucoup.
02:03Donc, une perte de clients massives, soit répercutée sur les entreprises et sur les clients.
02:09Grosso modo, je vais dire 10 % pour l'un, 10 % pour l'autre.
02:13Donc, ça va, un professionnel, être une perte de 10 %.
02:17On va très certainement aussi perdre une partie de la clientèle.
02:21Et eux vont se retrouver avec une augmentation de 10 %, légèrement.
02:25Et la troisième, ça serait justement de répercuter les 20 % pour nous, petits entrepreneurs, petits indépendants.
02:33Et effectivement, nous, ça serait une diminution de 20 % de notre rémunération.
02:41Monsieur Bercoff, je vous mets au défi de baisser le salaire de 20 %, un travailleur au SMIC,
02:49et le persuader, justement, que c'est tout à fait normal, c'est parce qu'il fait de la concurrence déloyale.
02:55Ah oui, attendez, attendez, ça c'est intéressant.
02:57Oui, d'abord, effectivement, on travaille à près du moins au SMIC, et à 20 % à moins.
03:01Mais vous dites concurrence déloyale, qu'est-ce que ça vient faire ? Pourquoi concurrence déloyale ?
03:07Eh bien, tout simplement parce que la Fédération Française du Bâtiment a mis un petit peu son grain de sel dans tout ça.
03:13Effectivement, ils appuient justement sur le gouvernement comme quoi il y a une concurrence déloyale des micro-entreprises dans le bâtiment
03:21par rapport aux grosses entreprises, aux grosses structures qui, elles, payent de la TVA.
03:25Franchement, c'est un peu gonflé de dire ça parce que les petites entreprises, les petits entrepreneurs,
03:34eux, vont faire des petites réparations que les grosses structures ne voudraient pas faire parce que ça leur coûterait trop d'argent.
03:40Et une complémentarité, il n'y a aucune concurrence déloyale. Donc ça, il faut arrêter avec ça.
03:46Et alors ça, oui, c'est-à-dire que quand les gros maigrissent, les maigres meurent, et eux, ils disent
03:52« Non, non, il ne faut pas de maigres, c'est nous, attention. » C'est quand même assez hallucinant.
03:56Et, à votre avis, ça risque de tuer l'auto-entreprise si on applique cette TVA comme il est prévu qu'on l'applique ?
04:05C'est-à-dire que les gens vont être découragés. Et c'est vrai que si vous dites que la moitié des gens se payent le SMIC,
04:11ça n'encourage pas, évidemment, à avancer, à se développer. C'est ça ?
04:17Écoutez, ça c'est certain. Et au-delà de ça, ça va favoriser le travail noir.
04:23C'est certain aussi, ça va favoriser le travail noir. Mais après, le gouvernement n'a pas été bête.
04:29C'est vrai qu'il y a quelques temps, je ne sais pas si vous en avez entendu parler,
04:33ils ont renforcé le contrôle sur les petites entreprises, sur les micro-entreprises, justement les contrôles fiscaux.
04:38Donc, je pense qu'ils ont tout mis en place petit à petit. Et effectivement, ça va encourager ce travail-là,
04:44permettre justement, malheureusement, à des gens de pouvoir vivre.
04:48Parce que, comme je disais, beaucoup de futurs clients, plus 1%, ça sera très compliqué.
04:53L'absorption aussi, voilà. Donc, je pense, à mon avis, que tout ça a été fait consciemment.
05:02Vous pensez que c'est un plan concerté ? Augmenter les impôts ? Tuer les petits ?
05:08Enfin, tuer, en tout cas, les réduire, pratiquement, je dirais, au silence ou à l'impuissance.
05:14Mais dites-moi, Flavien Buge, vous avez contacté, il y a des politiques que vous avez contactées,
05:20que ce soit au niveau de la ville, chez vous à Bordeaux ou ailleurs.
05:23Est-ce que les gens réagissent à ça ? Est-ce que les responsables, vous en avez rencontré ?
05:28Est-ce qu'il y a une opposition ? Ou est-ce que ça risque de passer crème en juin-juillet ?
05:36Eh bien, écoutez, jusque-là, en fait, on a fait beaucoup d'actions au niveau du numérique,
05:42dont une pétition au Sénat, qui a été recueillie, plus de 100 000 signatures.
05:47Donc, c'est pas mal, en un temps de record de 4-5 jours.
05:51Donc, c'est vraiment super.
05:53Effectivement, il y a eu beaucoup aussi, dans notre groupe Facebook, dans lequel je fais partie,
05:59il y a eu beaucoup de personnes qui ont contacté les élus locaux, sénateurs, députés.
06:07Lors de notre première manifestation hier, dans les 15 grandes villes de France, dont moi à Bordeaux,
06:14j'ai parlé de Bordeaux, j'ai eu de la chance d'avoir, même s'il n'est pas resté longtemps,
06:20l'adjoint-maire de la mairie de Bordeaux.
06:22Sur Lyon, il y a eu la maire de Lyon.
06:26À Paris, si j'ai bien cru comprendre, il y a à peu près une quinzaine de députés qui se sont déplacés.
06:32Donc, effectivement, la première mobilisation, c'est pour se montrer,
06:37c'est pour dire qu'on est là, et c'était pour aussi faire venir des élus locaux.
06:44Est-ce que vous allez continuer, bien sûr, et à manifester, et à pétitionner, etc.
06:51Mais est-ce qu'au-delà de ça, pour vous, vous êtes jeune, vous êtes DJ,
06:58il y a des centaines de milliers de jeunes en France, hommes, femmes, etc.,
07:03qui essayent de s'en sortir par l'auto-entreprise, qui est effectivement une très bonne chose au départ.
07:08Mais est-ce que vous avez l'impression déjà qu'on essaie de vous faire boxer
07:12avec les deux bras en écharpe, ou les deux mains liées ?
07:16Est-ce que c'est ça, le sentiment qui se dégage ?
07:20Ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité.
07:24C'est une réalité, et cet amendement visant à baisser le seuil à 25 000,
07:29ça en démontre clairement.
07:33Effectivement, vous parlez de futures actions, futures mobilisations.
07:38Je ne peux d'ores et déjà parler d'une future mobilisation, oui, le 3 mai.
07:43Le 3 mai, oui.
07:45Le 3 mai prochain, et j'appelle à une mobilisation générale,
07:49des citoyens en général, parce que tout le monde est concerné par cette mesure.
07:54Tout le monde est impacté, d'un petit coiffeuse qui faisait payer 20 euros,
07:58en particulier, qui va devoir faire payer 25 euros.
08:03Également, justement,
08:07j'en appelle aussi généralement
08:11à tous les citoyens français, qu'on en a marre
08:15de se piétiner par ce gouvernement, parce que ces gens là-haut,
08:19ils ne veulent pas de notre bien. Et effectivement, tout le monde en a marre dans ce pays.
08:23C'est vrai que c'est un coup de gueule que je passe. Tout le monde en a marre dans ce pays,
08:27on en a marre de se faire piétiner par ce gouvernement.
08:31Qui, justement, nous asphyxie de plus en plus.
08:35Effectivement, je pense qu'il est temps de leur tordre la jambe.
08:39Vraiment. Autant tigurer. Il est temps de leur tordre la jambe,
08:43parce que ce n'est plus possible de vivre comme ça.
08:47Tout le monde s'asphyxie, donc ce n'est pas possible.
08:51Il est temps de comprendre que vous n'avez pas envie de mourir, non pas enchaînés, mais asphyxiés.
08:55Et est-ce que, et on a beaucoup de litteurs
08:59à Sud Radio qui sont évidemment intéressés, qui seront intéressés, comment on peut joindre ?
09:03Parce que ceux qui veulent, par exemple, contacter, ils ne savent pas.
09:07Il y a un site, il y a une plateforme, il y a une adresse où on peut vous joindre.
09:11Est-ce que vous avez une plateforme auto-entrepreneur, je veux dire,
09:15ou pas pour le moment ? Alors oui, nous avons un groupe Facebook
09:19qui s'appelle Manifestons Ensemble.
09:23Pardon, redites-le. Pardon, Manifestons Tous Ensemble.
09:27Oui, Manifestons Tous Ensemble.
09:31Auto-entrepreneurs indépendants et libéraux. C'est un groupe privé Facebook.
09:35Et nous avons régulièrement de plus en plus de gens qui viennent. Nous sommes en collaboration directe
09:39avec la FNAE, dont M. Grégoire Leclerc, que vous avez eu à l'antenne
09:43il y a quelque temps de cela, ce qui permet justement d'avoir
09:47une plus grande force. Et j'appelle également à toutes les personnes
09:51qui ne sont pas encore adhérentes à la FNAE, je ne le suis pas encore.
09:55Effectivement, j'attendais qu'il y ait du concret, parce que je ne suis pas très syndicat à la base
09:59parce que je trouve qu'il y a beaucoup de blabla.
10:03Et effectivement, on est très content parce qu'il y a quand même de l'action de leur part à eux.
10:07Donc j'appelle à tous les micro-entrepreneurs indépendants
10:11à adhérer à la FNAE, c'est très important. Et comme vous dites, en fait, tout va se dépendre
10:15effectivement des gens qui vont se manifester au Sénat ou à l'Assemblée nationale,
10:19parce que c'est là que ça se décide aussi, par rapport à effectivement, parce que quand on dit
10:23que vous allez payer la TVA à partir de 25 000 euros de chiffre d'affaires,
10:27et attention, ça n'a rien à voir avec le bénéfice, le chiffre d'affaires, je le rappelle,
10:31c'est quand même effectivement un peu beaucoup. Et puis, il faut se poser la question, c'est vrai,
10:35Flavien Puge, est-ce qu'on a envie que la France se développe,
10:39que les entreprises en France se développent ? Et moi,
10:43c'est pour ça qu'on vous a appelé et qu'on est content de vous entendre,
10:47c'est que cette espèce d'extraordinaire, je ne sais pas si c'est de la tartufferie ou pas,
10:51l'entrepreneur, la start-up nation, etc., sauf que les start-upeurs,
10:55on commence à les cisailler pratiquement au départ,
10:59ce n'est peut-être pas la meilleure des choses à faire. Merci Flavien Puge.