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Son opération à cœur ouvert quand il avait 8 ans, l'achat de son magnétophone 4 pistes, son César… Ces moments ont changé la vie de Philippe Katerine. Il raconte.
Transcription
00:00Bonjour, c'est Philippe Catherine, pour Brut.
00:03Je me suis fait opérer du cœur quand j'avais 8 ans.
00:05Donc c'était une opération à cœur ouvert, c'était en 1976.
00:09Donc, sans cette opération, je serais décédé depuis longtemps, je ne serais pas là à vous parler.
00:16Donc, mon cœur, il y avait un trou dedans qu'ils ont rempli avec une peau de cochon.
00:23Et ils ont branché sur une machine et ça s'est arrêté 17 minutes.
00:28Mais c'était prévu que ça s'arrête.
00:31Puis après, ils l'ont remis dans le corps et puis c'est reparti.
00:35Donc ça, on peut dire quand même, je suis obligé de dire que ça a changé ma vie.
00:43Parce que j'ai vu des choses de la mort.
00:50Je ne sais pas si j'avais des hallucinations ou quoi,
00:53mais j'ai vu des choses à la fois terribles et merveilleuses.
00:58Donc ça, on peut dire que ça a changé ma vie.
01:00C'est sûr, c'était quand même ma deuxième naissance.
01:03J'ai vu la thuner, j'ai vu des gens faire l'amour.
01:06J'avais 8 ans, je n'avais jamais vu ça.
01:08Je ne sais pas si c'était vrai ou pas, mais il y avait quelque chose d'un mirage.
01:22Donc la chanson est partie sur ces deux notes.
01:27Et puis après, j'ai déroulé le fil.
01:30C'était un dimanche soir, je m'en souviens bien.
01:32Évidemment, quand une chanson est partagée,
01:38parce que c'était chanté dans les mariages,
01:41ou ça passait dans les boîtes ou les booms.
01:46Donc évidemment, ça fait tout drôle.
01:48C'est une chance inouïe de connaître ça, bien sûr.
01:51D'avoir une chanson qui joue avec la relation entre les gens.
02:02C'est un rôle social, une chanson.
02:05Dans cette chanson, il y a la frustration.
02:07Je coupe le son, je remets le son.
02:09Et celui qui coupe le son et qui le remet le son
02:12est victime quand même d'un lynchage collectif.
02:15Donc évidemment, une chanson très cruelle du groupe à l'individu.
02:24Donc c'était intéressant que ce soit cette chanson
02:26qui tout d'un coup ait de l'écho sur la cruauté.
02:30C'est une chanson aussi sur la cruauté.
02:37J'ai constaté depuis longtemps que je n'avais jamais été contrôlé
02:42dans le métro, dans la rue.
02:44C'est une constatation que je fais quand j'ai presque 50 ans.
02:48Donc ça remonte et ça m'a fait réfléchir.
02:54J'en ai parlé à d'autres blonds que moi.
02:57Et il se trouve qu'ils se retrouvent un petit peu dans cette situation
03:01qui n'est pas la plus merdique, évidemment.
03:03Mais qui vous montre quand même le privilège que vous vivez,
03:12finalement, qui a toujours existé.
03:19Là, on est en 89, peut-être, ou 90.
03:24C'était à 4 000 francs à l'époque.
03:25Alors en euros, je ne sais même pas combien c'est.
03:29C'était monstrueusement cher pour moi.
03:30Mais enfin, j'ai travaillé à une usine de poulet.
03:36Et heureusement, j'habitais chez mes parents.
03:38J'étais revenu chez mes parents.
03:40J'avais réussi à économiser pour m'acheter ce fameux 4 pistes.
03:46Avec ça, j'ai fait mes premières chansons personnelles, à ma façon.
03:51Puisque vous avez un 4 pistes dans votre chambre,
03:52personne n'est sur votre épaule, au-dessus de votre épaule,
03:56pour vous dire que ce n'est pas comme ça qu'on fait.
03:58Je l'ai fait à ma façon, mes premières chansons.
04:04Et quand j'ai reçu le César, j'étais très heureux, bien sûr,
04:09qu'on me dise, qu'on apprécie ce que je fais.
04:16Mais j'ai pris surtout ce César pour l'équipe.
04:20Parce que c'était un tel film, avec de tels acteurs,
04:26que j'avais un peu honte d'être le seul à recevoir le César.
04:32C'était n'importe quoi.

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