L'histoire est plus triste que la mélodie ne le laisse penser.
Catherine Ringer raconte toute l'histoire derrière "Marcia Baila" des Rita Mitsouko.
Catherine Ringer raconte toute l'histoire derrière "Marcia Baila" des Rita Mitsouko.
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MusiqueTranscription
00:00L'histoire du riff de Martia Baila, c'était un gamin qui était dans mon entourage familial,
00:06qui était là, on était en voiture et puis il était là, il avait genre 4 ans, il faisait
00:10Talon, talon, talon, talon, talon, talon, talon, talon, talon, talon, talon, talon,
00:19comme un gamin quoi, et puis moi ça m'est resté dans...
00:22Et du coup il a commencé à jouer ce truc...
00:30Martia est une danseuse qui venait de...
00:44Elle s'appelait Martia Moreto, d'où le refrain Moreto, et elle venait d'Argentine, après
00:51être passée à New York, et c'était une danseuse contemporaine, dans le sens qu'elle
00:55aimait mélanger des tas de choses, à la fois les choses d'Argentine, un peu des Incas,
01:03enfin des Indiens qui vivaient là-bas, la danse moderne jazz, le classique, et puis
01:11aussi elle dansait, comme je dis dans la chanson, beaucoup, avec son visage, elle mélangeait
01:17beaucoup de choses, elle était impressionnante aussi physiquement, très grande, très mince,
01:24des muscles longs et fins, et elle ressemblait un peu à Olive Oil, pour ceux qui connaissent
01:31Popeye encore.
01:32Voilà, je l'ai d'abord vue en spectacle à Paris, où elle dansait avec des espèces
01:38d'énormes boules de gaucho pour choper les vaches, deux énormes boules comme ça, qu'elle
01:45faisait tourner, taper par terre, elle était extraordinaire, après elle était extrêmement
01:51puisque vous m'avez demandé d'en parler, c'est vrai que je me répands un peu, mais
01:54non non, je l'ai vue dans un concert, et puis après on a su qu'elle donnait des cours
01:58pour vivre aussi à Paris, et donc j'ai pris des cours avec elle, et après on a monté
02:03un spectacle, elle m'a engagée, disons, dans son spectacle, ça c'était drôlement
02:10chouette, qui s'appelait Silence nocturne aux îles des fées.
02:16Et puis juste, je me souviens que Martia est morte pendant qu'on était en train de
02:21composer, de faire une série de chansons, et je me suis dit, tiens j'ai envie de faire
02:31des paroles pour elle, et pourquoi j'ai pris cet accent, parce qu'en fait elle parlait
02:38comme ça, puisqu'elle était d'Argentine, donc c'était beau.
02:42Après on m'a dit ça sonne comme Dalida, j'ai dit ah bah oui c'est vrai, mais au départ
02:45c'était plutôt parce que j'évoquais Martia.
02:47Mais une fois j'ai fait un rêve, des années plus tard, où je rêvais comme ça, j'étais
02:55dans un vieil appartement où j'avais composé la chanson je crois avec Red, et puis soudain
03:00elle arrivait, et je lui faisais, mais Martia, mais t'es vivante ?
03:09Elle me fait bah oui, mais t'étais où ? Elle me dit dans le rêve, je lui dis bah je suis
03:16désolée parce que j'ai fait une chanson où t'es morte, et on a fait un énorme succès
03:21avec ça, et en fait t'es donc pas morte.
03:24Elle me fait, oui non d'ailleurs faudrait peut-être que tu penses un peu à me filer
03:28un peu de thunes là-dessus, etc.
03:30Et en même temps à ce moment-là, parce que moi je mange que des spaghettis depuis
03:34un moment, et en fait, vous voyez je parle de coquillettes, et soudain son visage commençait
03:39à se transformer, et elle commençait à couler en spaghettis, et je me dis mais non
03:43mais en fait elle est morte en fait, en fait elle est morte, c'est un fantôme qui vient
03:47me voir, et voilà, elle venait réclamer quoi.