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  • 25/03/2025
Dîner de famille, date, travail… Clément Viktorovitch fournit des conseils pratiques pour convaincre dans 4 types de situations grâce à la rhétorique.
Transcription
00:00La rhétorique, c'est l'art du karaté.
00:04Je lui dis « voilà ce que je pense », il me dit « je ne suis pas d'accord »,
00:07je vais le percuter de mes arguments jusqu'à ce qu'il me dise « d'accord, finalement, je te rejoins ».
00:22C'est une situation dans laquelle notre volonté,
00:25c'est de ne pas nous fâcher avec les personnes qui nous entourent.
00:31Moi, le conseil que je donne, c'est d'essayer de minimiser le désaccord.
00:35Par quoi ça passe ? Par un truc tout bête.
00:38Prononcer cette phrase qu'on oublie trop souvent de dire,
00:40« là-dessus, tu as raison, je suis d'accord avec toi ».
00:43C'est comme cela, avec ce tout petit procédé,
00:47que l'on peut minimiser les conflits dans les débats de famille
00:50et éviter qu'à Noël, notre oncle, qu'on aime bien au fond,
00:53même si on n'est pas d'accord avec nous,
00:54devienne non pas un interlocuteur, mais un adversaire.
00:57Par ailleurs, c'est aussi quelque chose qu'on retrouve dans la politique.
01:00Vous avez raison.
01:03Ça leur permet de montrer une apparence d'ouverture,
01:05de faire comme s'ils étaient ouverts à la discussion.
01:08Éric Zemmour, par exemple, c'est un procédé qu'il utilise très souvent.
01:11Je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:12Vous avez raison.
01:18L'enjeu rhétorique, c'est quoi ?
01:19C'est qu'on va chercher à mettre en avant la meilleure image possible de nous-mêmes.
01:24Yes, y a Monika.
01:26Il y a une règle en rhétorique, c'est que les mots que nous prononçons
01:30produisent leurs effets indépendamment de la phrase dans laquelle ils sont placés.
01:33C'est ce que l'on appelle la fonction proférentielle du langage.
01:37Oui, ouais.
01:37Si je lui dis, mais moi, tu sais, je ne suis pas du tout quelqu'un d'égoïste.
01:41Ou alors si je lui dis, mais moi, tu sais,
01:43je ne trompe jamais la personne avec qui je suis.
01:45Eh bien, les deux mots que cette personne va avoir à l'esprit,
01:47c'est les mots égoïste et trompé.
01:49Et donc, en rhétorique, c'est une règle générale,
01:51il faut se méfier des phrases en négative
01:54et plutôt essayer de tourner tout ce qu'on dit en positif
01:56pour mettre à l'esprit de notre interlocuteur le mot que l'on souhaite.
01:59Donc, par exemple, dire à l'autre, tu sais, moi,
02:01j'essaye de toujours faire attention aux autres.
02:04Ou bien dire, plutôt que de dire je suis égoïste.
02:05Ou bien dire, tu sais, moi, ce qui est très important pour moi, c'est la fidélité.
02:12Ce qui est intéressant, c'est que ce conseil, en réalité,
02:13on peut le déployer au quotidien.
02:16Il suffit de penser à toutes les fois où on dit quelque chose comme
02:18n'ai pas peur, ne stresse pas, tu ne crains rien, c'est pas mal, c'est pas bête.
02:24Pourquoi ne pas tourner tout ça en positif, en disant, rassure-toi, tout va bien se passer ?
02:33Si je dis à mon patron quelque chose comme,
02:35écoutez patron, je pense que j'ai fait une excellente année,
02:38donc ma question est la suivante, de combien comptez-vous m'augmenter ?
02:41Immédiatement, il va se braquer.
02:44Si je dis à mon patron, vous savez,
02:47je pense que je n'ai quand même pas trop mal travaillé cette année,
02:49du coup, je me demandais si éventuellement on pourrait évoquer
02:52peut-être une petite augmentation de salaire.
02:54Bon là, pour lui, c'est beaucoup trop facile de répondre non.
02:57Et donc, le bon réflexe rhétorique, c'est de lever les réticences
03:00sans susciter de résistance, et ça va donner quelque chose comme,
03:03écoutez patron, je pense que j'ai fait une bonne année,
03:06et donc il y a un sujet qui me tient à cœur, que je voulais évoquer avec vous.
03:08Pouvons-nous, cette année, envisager une augmentation de ma rémunération ?
03:12Et là, on est entre les deux.
03:14Ça ne veut pas dire qu'on s'entendra à répondre oui,
03:16mais ça veut dire qu'on a minimisé les chances qu'on nous réponde non.
03:23Un conseil qu'on peut donner, c'est de faire attention à son accroche.
03:30Le problème, c'est qu'on a souvent tendance à rentrer dans nos discours
03:33avec ce qu'on appelle une accroche descriptive.
03:35Donc, je vais dire quelque chose comme par exemple,
03:37bonjour à toutes et à tous, moi je m'appelle Clément Victorovitch,
03:41je vais vous parler de rhétorique, je vais vous expliquer pourquoi c'est important.
03:46Bon, je n'ai même pas fini mon introduction que tout le monde s'est déjà endormi.
03:49C'est pour ça qu'en rhétorique, on consigne, on consigne,
03:51c'est pour ça qu'en rhétorique, on conseille de plutôt rentrer dans une intervention
03:54avec ce qu'on appelle une accroche ex abrupto,
03:57c'est-à-dire l'accroche la plus abrupte possible.
03:59On rentre directement dans le vif du sujet.
04:03Dans mon livre, j'identifie plus d'une dizaine de manières de faire un ex abrupto,
04:07de rentrer directement dans une intervention.
04:09On peut utiliser en effet une anecdote et commencer en disant,
04:12chers amis, j'aimerais vous raconter une histoire.
04:15J'aimerais vous raconter l'histoire d'un petit garçon qui avait peur de parler en public,
04:18qui avait peur même de prendre la parole dans sa salle de classe
04:22et qui, pendant des années, est resté terne, gris, apeuré au fond de la classe
04:27jusqu'à ce qu'il se prenne en main et qu'il apprenne et qu'il décide d'apprendre la rhétorique.
04:32Ce petit garçon, c'est moi.
04:33Et aujourd'hui, j'aimerais vous transmettre ce que j'ai appris de moi-même pour s'exprimer en public.
04:37C'est totalement cliché, c'est les très grosses ficelles.
04:40Mais en fait, parfois, il vaut mieux une grosse ficelle que pas de ficelle du tout.

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