Le béton est le matériau le plus utilisé au monde. Et pour réduire son impact, cette entreprise a mis au point un béton d’argile crue.
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00:00Dans un béton standard de ce type là, il y a 35% de sable, 45% de gravier, 10-12% de
00:28ciment et 10% d'eau.
00:42Pour chaque tonne de ciment, il y a environ une tonne de CO2. C'est beaucoup de CO2.
00:58À la sortie de l'usine, chez nous, il y a 17 kilos de CO2 à la tonne.
01:1617 kilos de CO2 pour le laitier contre 765 kilos de CO2 pour le ciment traditionnel.
01:23Une performance écologique qui doit moins aux efforts environnementaux des industriels
01:28qu'à l'imprécision d'une norme, la 15804, qui oublie d'attribuer au laitier
01:32une part du CO2 émis par les hauts fourneaux. Un vide juridique qui permet artificiellement
01:37au ciment bas carbone de se repeindre en verre.
01:50Ce qui est intéressant, c'est que l'argile crue, on la retrouve partout. C'est le minéral
01:55le plus abondant sur terre. Elle se retrouve sous la forme de déchets parce qu'on construit
01:58des bâtiments, on excave pour construire des infrastructures comme des métros sur
02:02Paris, on troue les sous-sols et donc on produit de l'argile sous la forme de terre d'excavation.
02:08Et cette argile crue, on l'associe à un activateur. On évite la cuisson avec un process qui utilise
02:14très peu d'énergie et une énergie qui est électrique. Pas de gaz, pas de pétrole
02:18dans nos usines.
02:20Dans cette industrie cimentière globalisée, on a essayé de remettre du bon sens en essayant
02:25de relocaliser les activités, d'essaimer tout ça sur différents territoires pour
02:30réduire le transport entre l'extraction de la matière première, l'argile, et la
02:34mise en œuvre du béton. C'est une technologie qui est massifiable, qui est déployable et
02:38qui peut répondre dès aujourd'hui aux gros enjeux de décarbonation de cette filière
02:45On a plusieurs chantiers en cours. On a fait un parking avec des dalles gazon, des dalles
02:50engazonnées qui permettent de perméabiliser les sols.
02:54Ça va être rempli de terre une fois que tout sera posé et engazonné puisqu'aujourd'hui
02:57on a un gros problème de non-respirabilité des sols.
03:01Là où le ciment conventionnel grimpe au niveau de son coût parce que l'énergie coûte
03:06plus cher, on prévoit d'ici trois ans d'être obligé de remettre de l'énergie
03:12On prévoit d'ici trois ans d'être plus économique qu'un ciment conventionnel et
03:18on sait que c'est possible puisqu'on ne chauffe pas notre terre crue et donc on va
03:22pouvoir faire des économies d'énergie. Donc on n'a plus d'excuses pour ne pas utiliser
03:27ces solutions alternatives.
03:28Nous avons été soutenus bien entendu par l'État, par la BPI, par la région également
03:35quand nous étions au stade d'incubation pour démarrer, avoir les premières machines
03:40qui nous ont permis de débuter notre recherche et de commencer à prouver les performances
03:45techniques et mécaniques de nos bétons.