Sur le film ‘La Maison’, l’actrice Ana Girardot a dû tourner pas moins de 15 scènes de sexe. Elle parle de son expérience à Brut.
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00:00c'est très très tardivement que j'ai commencé à me dire oui c'est vrai que
00:03c'est vrai qu'il y a beaucoup quand même quinze scènes de sexe parce que j'avais fait
00:09des scènes d'amour évidemment j'avais jamais fait de scènes de sexe
00:13vous allez vous demander ce qu'une jeune auteur comme moi fait dans un endroit
00:15pareil est-ce que j'ai vraiment voulu y rentrer pour écrire mon livre ou mon
00:20livre n'était qu'un prétexte
00:30il y a des acteurs qui venaient pour une scène donc je les voyais deux heures
00:38puis je me suis surprise à tout d'un coup les accompagner sur le plateau
00:41non vous inquiétez pas ça va bien se passer
00:43Anissa va tout nous expliquer vous allez voir l'équipe est géniale c'est très
00:48bienveillant comme plateau et c'est vrai qu'ils sortaient tous ultra étonnés
00:52parce que évidemment eux arrivaient aussi avec leur pudeur avec leur peur
00:55avec leur appréhension et à la fin ils sortaient ils étaient très
00:58contents parce qu'il n'y avait jamais rien de gênant sur ce plateau tout était
01:03très coordonné par Anissa elle arrivait et elle m'imait elle expliquait elle se
01:09mettait dans toutes les positions elle faisait l'homme la femme elle a
01:11expliqué la caméra va faire ça on fait la lumière comme ci comme ça c'est pour
01:15ça arrive qu'à ce moment là la scène du viol par exemple on l'a on a travaillé
01:21avec un cascadeur pour en fait des trucs tout bête mais si si en fait je relevais
01:26mon manche comme ça et que et que l'acteur tapait en fait sur le haut de
01:31ma cuisse ça faisait bouger mon mon cou de manière assez violente
01:35sans absolument me faire mal et donc tout ça en fait c'était des chorégraphies
01:39c'était des danses qu'on travaillait avant et j'avais même travaillé avec
01:43mikado qui est une danseuse incroyable du crazy horse c'était assez fascinant de
01:47travailler avec elle et de travailler où elle le regard le geste l'épaule que
01:52tout en fait est relié tout est relié et quand on est ancré quand on est qu'on
01:57est là tout bouge ensemble il ya un exemple assez assez marquant mais qui
02:02m'envoie en tout cas moi ça m'a marqué mais il y a de marito le chef opérateur
02:05du film la première fois qu'on a commencé à faire les scènes qui se
02:09passe dans les deux maisons close il y en a joué un client et s'est mis tout
02:14nu c'est là un client que je que je fouette plus et moi j'étais habillé lui
02:18était nu et c'était assez symboliquement il y avait quelque chose
02:23aussi de oui je vais te filmer mais je vais me faire filmer aussi et qui mettait
02:28aussi tout sur un pied d'égalité et voilà on n'avait pas besoin de demander
02:33à certaines personnes de quitter le plateau parce qu'on était un peu tous
02:35une famille on est tous ensemble et il n'y avait aucune raison de de de se
02:41chasser les uns les autres est-ce que si ce scénario vous l'avez proposé qu'il
02:45avait été écrit et dirigé par un homme vous auriez peut-être plus de
02:48réserve ça aurait changé quelque chose oh oui je pense que ça aurait tout
02:51changé ça aurait tout changé parce que
02:55alors il ya des films que j'adore j'adore françois ozon j'adore marie
02:59bacte j'adore j'adore belle de jour j'adore lady chatterley mais c'est des
03:04films sur la sexualité d'une femme vu par un homme et la sexualité d'une femme
03:09vu par une femme c'est ça qui est intéressant aujourd'hui et c'est ça que
03:13j'avais envie en tout cas c'est là où tout d'un coup
03:17toute ma pudeur toutes mes peurs se sont aussi envolées parce que on avait envie
03:21ensemble aussi de porter ce personnage de porter ce message aussi aux femmes de
03:29dire ouais on est pluriel ouais on a droit à des sexualités qui sont diverses et
03:35et c'est ça aussi qui nous rend fort et qui nous rend merveilleuse et de porter
03:40ce message à deux femmes c'est complètement différent même même les
03:44mois de travail avec anissa de discussion on a parlé du désir on a
03:49parlé de la sexualité on a parlé de ce qui nous intriguait qui nous plaisait qui
03:52nous attirait chez emma becker on j'aurais pas pu jamais en parler comme
03:57ça avec un homme