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  • 25/03/2025
De son enfance au Cameroun à sa nouvelle vie de chef de village au même endroit, en passant par le tennis, Yannick Noah revient sur son parcours.

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00C'est l'histoire d'un jeune enfant rêveur
00:03qui s'est retrouvé sur un terrain vague avec une raquette.
00:07Le rêve
00:09de devenir quelqu'un. C'est ça mon histoire.
00:18Si quelqu'un te demande, te connaît pas, te demande, t'as fait quoi dans ta vie ?
00:21J'lui réponds, tape Google Yannick Noah.
00:31J'ai une enfance merveilleuse dans le sens où on était toujours à poil,
00:37pieds nus, tu allais à l'école, il faisait chaud tout le temps.
00:50Et j'ai joué avec lui 5-10 minutes.
00:52J'avais 11 ans, je me suis dit, si je tape des balles contre le mec, il va voir ce qu'il va voir.
01:01Quand il est arrivé à Nice, il savait déjà pas mal jouer au tennis.
01:05Il avait des bases assez solides, je pense que c'était des bases instinctives.
01:12Il m'appelait pas Bamboula pour me faire du mal.
01:14C'était juste l'ignorance de ce que je pouvais ressentir comme gamin.
01:18Ils sont toujours mes amis.
01:20Mais tu peux, par ignorance des fois, faire du mal.
01:23Et c'est ce qui s'est passé pour moi.
01:26Aujourd'hui, il fait partie de ces joueurs sur lesquels compte la Fédération
01:30pour sortir le tennis français de l'ornière dans laquelle il est depuis 1973.
01:35J'étais le meilleur de mon âge.
01:37À l'époque, les Français gagnaient rien.
01:40Et je me suis dit, je serai celui-là.
01:43Je me suis dit, je vais les taper.
01:45Je vais les taper.
01:47Et je les ai tapés.
01:56Tout le monde sait ce que ça représente pour moi Roland-Garros.
01:59C'est le moment de ma vie.
02:01Je me suis fait un nom en France, c'est sûr.
02:06C'est sûr qu'en France, tout d'un coup,
02:08le titre de l'équipe, c'était 50 millions de noms.
02:11Les gens étaient contents.
02:13C'est sûr qu'en France, tout d'un coup,
02:15le titre de l'équipe, c'était 50 millions de noms.
02:18C'est sûr qu'en France, tout d'un coup,
02:20le titre de l'équipe, c'était 50 millions de noms.
02:23Les gens étaient contents.
02:25C'était de l'amour.
02:27J'étais vraiment porté.
02:29C'est un super sentiment.
02:39Je venais de gagner Roland.
02:42J'allais au restaurant.
02:44J'avais des photographes qui me suivaient.
02:47J'allais m'entraîner.
02:49J'avais des caméras tout le temps.
02:52Je n'étais pas prêt à ça.
02:54Ce n'était pas ça, mon rêve.
02:56J'avais compris que ça venait avec.
02:59C'était chaud.
03:01Mais ce n'est pas ça qui m'a déprimé.
03:03Le lendemain de ma victoire,
03:05ce n'est pas comme quand tu as un objectif de 15 ans.
03:08Imagine le jour où tu l'atteins.
03:10Tu te réveilles le matin et tu te dis
03:12« mais qu'est-ce que je fais maintenant ? »
03:14Une énorme dépression.
03:16Mon instinct me dit
03:18« il faut que je parte d'ici, je ne vais pas m'en sortir. »
03:20Je pensais à des conneries.
03:22Je pensais vraiment à des conneries.
03:24J'étais seul.
03:26Je suis parti à New York.
03:28Je suis arrivé à l'aéroport.
03:30C'était comme si je respirais à nouveau.
03:40Je gagne.
03:42Ça ne me fait rien.
03:44Tout ce boulot,
03:46tous ces sacrifices, tous ces efforts,
03:48c'est pour vivre ces secondes
03:50de joie.
03:52Le jour où tu appuies ça.
03:54C'est fini.
04:02Je rêvais d'être chanteur.
04:04Quand j'allais voir « Téléphone »,
04:06je voyais Jean-Louis et Louis.
04:08Je me dis « putain, qu'est-ce que j'aimerais être à sa place ? »
04:10Ce qui déclenche, c'est un coup de chance.
04:12Je me retrouve dans un studio par hasard.
04:14Le chanteur que je devais voir n'est pas là
04:16parce qu'il est malade.
04:18Je me retrouve derrière un micro
04:20avec une boîte à rythme.
04:22Je délire.
04:24J'ai deux couplets d'une chanson.
04:26Mais je n'ai pas de refrain.
04:28On a trouvé un refrain.
04:30C'est « Saga Africa, ambiance de la brousse ».
04:32Je me dis « c'est quoi ces conneries ? »
04:46Je ne sais pas trop si tu es d'un pays ou d'un autre.
04:48Là, tu gagnes pour la France
04:50et tu pleures de jouer avec tes potes.
04:52Le stade chante « Saga Africa ».
04:54Là, j'ai réussi.
05:16J'étais tellement content
05:18de voir la gueule de maman
05:20à chaque fois que le classement sortait.
05:22Le téléphone sonne.
05:24« Bienvenue ! »
05:26Elle était tellement fière.
05:28Mais le plus drôle, c'était papa.
05:30C'est papa quand il disait
05:32« Vraiment, mon fils
05:34qui est personnalité
05:36préférée des Français. »
05:38C'est la première fois
05:40que j'ai entendu ça.
05:42C'est la première fois
05:44que j'ai entendu ça.
05:46C'est la magie.
05:48Mes parents étaient fiers de ça.
06:02Je suis très proche
06:04de mes enfants.
06:06Je suis plus comme un bon pote.
06:08Je suis un bon pote.
06:10Un grand frère.
06:12On a ces relations-là.
06:14On déconne ensemble.
06:16On boit des coups ensemble.
06:18On pleure ensemble.
06:20On est proches.
06:34Mon destin, c'est de protéger
06:36la terre qui est ma terre.
06:38La terre de mes ancêtres.
06:40De la protéger.
06:42De faire quelque chose de cool.
06:44À mon âge, c'est la transmission
06:46qui compte.
06:48Je le fais pour mes enfants.
06:50Je le fais pour mes petits-enfants.
06:52Au moins,
06:54je leur laisserai ça.

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