Elle a remporté le Drag Race France. Brut a fait la rencontre de Paloma, qui revient sur la difficulté d’être drag en Franc
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00:00À partir du moment où, en sortant dans la rue avec des talons et une perruque,
00:03je risque de me faire casser la gueule, je drague et politique.
00:14J'ai l'impression d'avoir toujours fait du drag.
00:15Ma mère, elle me disait l'autre jour, quand tu te déguisais quand tu étais petit,
00:19tu ne t'habillais pas en princesse, tu t'habillais en drag queen.
00:22Et c'est vrai que j'ai toujours eu des modèles féminins hyper extravagants,
00:26que ce soit les méchantes de Disney ou les bourgeoises dans les films de Chabrol.
00:33C'est très varié, mais j'aimais les figures féminines fortes.
00:36La plupart du temps, les gens pensent qu'une drag queen,
00:38c'est un homme cis qui va se transformer en femme.
00:42C'est beaucoup plus varié, complexe et libre que ça.
00:47Tout le monde peut faire du drag.
00:48Le drag qui est représenté dans Drag Race, c'est un certain type de drag.
00:50C'est un drag qui est très basé sur les concours de beauté,
00:53donc il y a une exigence sur la transformation, sur les looks.
00:57Mais le drag tel qu'il existe, il est tellement varié.
01:01Il y a de tout, il y a des drag kings, des drag queens,
01:03il y a des club kids, il y a des créatures.
01:05Le drag, c'est un instrument, c'est comme être un super-héros.
01:08Moi, je suis un garçon, je m'identifie en tant que garçon.
01:13J'ai décidé de jouer un personnage féminin.
01:15J'aurais très bien pu choisir de jouer un personnage masculin.
01:18Les drags ont toujours été les portes-drapeaux des manifestations queer, LGBTQIA+.
01:24Et c'est ça notre utilité, c'est d'être un peu les mascottes,
01:30les porte-paroles d'une communauté qui a besoin d'une représentation
01:37aussi dans le monde, au-delà de la communauté.
01:40Et le drag, c'est un art, donc il peut être vu par tous les publics.
01:43Par les publics concernés par ces questions-là, les questions queer,
01:47mais il peut être vu aussi par tout le reste de la population.
01:50Donc là, dans l'émission, nous, on touche tout le monde, mais on parle de nous.
01:54Je ne m'attendais pas à un tel succès en France.
01:56Je me doutais que ça allait plaire, que ça allait marcher dans la communauté.
01:58Là, ça a dépassé toutes les frontières.
02:00Tant que les personnes LGBTQIA+, n'auront pas les mêmes droits que tout le monde,
02:04tant qu'il y aura encore des inégalités, de la violence, de l'homophobie, du harcèlement,
02:10on sera utile.
02:11Être drag en France aujourd'hui, ce n'est pas forcément facile.
02:14C'est un métier, en tout cas une discipline artistique qui n'est encore pas très connue.
02:19Jusqu'à présent, les drag queens, c'était une activité qui était un peu amateur,
02:23aussi parce qu'il n'y avait pas de perspective d'avenir.
02:25Donc, beaucoup de drag queens acceptaient de faire du drag parce que c'était leur hobby
02:30et elles ne le faisaient pas forcément contre une rémunération.
02:34Ou alors, elles acceptaient des rémunérations qui n'étaient souvent pas très valorisantes.
02:39La plupart du temps, on nous paye sous le manteau à la fin de la soirée, quand on nous paye.
02:44Et c'est devenu une généralité dans le milieu de la nuit.
02:46C'est-à-dire qu'on sous-paye les drag queens, on ne les déclare pas.
02:51Et ça, il faut que ça change.
02:53Parce que quand on fait venir un go-go-dancer dans une boîte de nuit, on lui fait un cachet.
02:58Quand on fait venir un clown dans un anniversaire, on le paye en cachet.
03:04Et c'est toujours comme ça pour tous les artistes, les magiciens, les danseurs, les comédiens, les chanteurs.
03:11En plus de ça, nous, on fait 4 ou 5 disciplines artistiques en une.
03:15On peut danser, on peut chanter, on peut jouer la comédie, c'est mon cas.
03:19On peut faire de la mode, on peut faire de la politique, on peut faire beaucoup de choses.
03:24Merci Brut, c'était Cosmic.