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  • 25/03/2025
Offrir un déjeuner et un moment de partage à des étudiants chez eux deux fois par semaine, c'est l'initiative de ce couple de retraités.

Pendant ce temps-là, à Bourges...

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Transcription
00:00J'ai vu ma mère, je lui ai dit, je ne vais pas fêter mes 20 ans, j'ai envie de pleurer.
00:03J'ai dit, je suis sûre que le jour de mon anniversaire, je vais pleurer.
00:06Là, c'est dans deux mois, en plus, je n'aurai même pas ma soeur jumelle parce qu'elle est à Dijon.
00:11Et j'ai dit, je le vis super mal.
00:14Ah, tu ne vas pas fêter tes 20 ans parce que tu vas pleurer.
00:17C'est quand même très triste ça.
00:19Non ?
00:20Moi, je trouve ça une tristesse.
00:22J'adore faire la fête et tout.
00:24Même nos 20 ans, ils ne ressemblaient pas tout à fait à ça.
00:27J'hésite quand même d'être plus libre, d'être plus joyeux, d'être plus pleurique.
00:30Oui, c'est ce que ma mère m'a dit.
00:32Elle m'a dit, franchement, vous ne vivez pas de jeunesse, vous n'en avez pas.
00:37Elle dit, c'est malheureux pour vous.
00:38Elle dit, moi, ce n'est pas ce que j'ai vécu, heureusement, mais je suis triste pour vous.
00:42On entend, la jeunesse, c'est notre avenir.
00:44Mais au final, on s'en occupe un peu tard.
00:47Moi, c'est mon avis personnel, mais je trouve que pour que la situation des étudiants devienne médiatique,
00:52il a fallu attendre des tentatives de suicide ou des suicides qui ont été exposées médiatiquement.
00:57Franchement, il y a des moments, c'est outrant.
01:02Moi, c'est Maria Melly, j'ai 19 ans.
01:03Moi, c'est Colas, j'ai 20 ans, bientôt 21.
01:06Moi, c'est Nicole, j'ai 68 ans.
01:08Moi, c'est Emeline, j'ai 19 ans.
01:09Moi, c'est Christian, j'ai 68 ans.
01:11Moi, c'est Ashley, j'ai 22 ans.
01:13Pendant ce temps-là...
01:15Bonjour !
01:16... à Bourges...
01:16Bonjour !
01:18Entrez !
01:20Offrir un déjeuner et un moment de partage à des étudiants chez eux, deux fois par semaine,
01:25c'est l'initiative de Nicole et de Christian.
01:27Ce jour-là, Emeline, Colin et Ashley viennent pour la troisième fois.
01:31Pourquoi vous venez chez nous ? Qu'est-ce que ça vous apporte, ce genre d'échange et de repas pris en commun ?
01:36Nous, ça nous fait du bien de rencontrer d'autres gens en dehors de notre sphère d'étudiants.
01:41Oui, ça nous fait du bien aussi de vous voir, donc c'est le principal.
01:44Oui, je pense qu'on y retrouve tous notre compte, en fait, chacun dans notre coin.
01:48Moi, ça me fait plaisir aussi de pouvoir aider, voilà, c'est clair.
01:53Et puis, ça me fait plaisir de cuisiner pour vous.
01:56Vous savez que l'effet Covid, il nous a quand même remis les pendules à l'heure.
02:00Et on n'avait aucune idée de la détresse des étudiants pendant cette période de troubles.
02:07Et effectivement, de croiser les générations comme ça aujourd'hui, c'est sympa pour tout le monde.
02:12Et pour nous aussi, bien évidemment.
02:15C'est un échange, c'est un partage, c'est de la solidarité.
02:18C'est un petit peu tout ça qui est mélangé autour de cette table et de ce repas.
02:22On est tellement surpris, on est tellement touchés qu'à proximité,
02:26on est des personnes qu'on ne connaît pas,
02:29qui se proposent de nous accueillir pour partager un repas, un repas avec eux.
02:34La première pensée, c'est « waouh ».
02:36Alors certes, les personnes âgées, elles s'étaient touchées par cette pandémie.
02:40Mais il faut savoir qu'à un moment, on nous mettait sur le dos
02:43que le virus, c'était nous qui le propageons.
02:46Donc, oui, c'était difficile.
02:48Après, je pense qu'il y a eu un manque d'informations et d'aides au niveau des étudiants.
02:53Donc, c'est bien de prendre soin des personnes à risque.
02:55C'est bien aussi de prendre soin de sa jeunesse.
02:56Mais la situation, c'est la situation, le réport.
03:00C'est ça, c'est que je ne pense pas...
03:01C'est un peu pour ça que vous êtes là.
03:01Oui, oui, exactement.
03:03Et pour revenir aussi au niveau des mesures,
03:05personnellement, au niveau des licences, en tout cas, moi, je parle en mon nom,
03:09j'ai l'impression que ma licence ne va rien valoir.
03:12Voilà, c'est peut-être une impression.
03:14C'est un peu comme nous quand on a eu une batte en 1968.
03:16Oui, voilà, mais c'est vrai, les personnes...
03:20Moi, je sais que moi, étudiante, j'ai été...
03:23Quand j'étais dans ma chambre toute seule, je pleurais, je me remettais en question.
03:26Je suis déjà une personne qui n'a pas confiance en soi.
03:29Alors, avec la situation qui est là aujourd'hui,
03:33j'étais pas bien du tout.
03:34Oui, on se pose des questions.
03:35Pourquoi ça nous tombe dessus, nous, forcément ?
03:38Pourquoi, nous, pendant nos études, on ne peut pas faire ça ?
03:41Quel va être notre avenir ?
03:42C'est un sentiment d'injustice, en fait.
03:43Est-ce que je suis sûre de faire ce parcours-là ?
03:45Oui, c'est des questions où, pour l'instant, on n'a pas nos réponses encore.
03:49Et là, on n'en voit pas la fin.
03:51Donc, en fait, on essaie de tout se soutenir, mais d'une manière différente
03:54parce qu'on ne peut pas forcément essayer de régler les problèmes des autres
03:56parce qu'on a déjà les nôtres.
03:57Et c'est l'avantage de cette sphère extérieure, du coup.
04:00C'est que, voilà, Nicolas et Christian, quand on est arrivés,
04:03on a passé les premières heures, voilà,
04:05on a passé une heure, deux heures, trois heures.
04:07On apprenait à se déco.
04:08On apprenait à se déco.
04:09Une rencontre.
04:10Et puis, vous arrivez à quatre heures.
04:11Quatre heures de discussion.
04:12Vous ne les connaissez que depuis quatre heures.
04:14Et là, il y a un sujet personnel qui sort.
04:17Et alors, ça met tout le monde à plat.
04:19Parce que c'est des sujets qui sont quand même importants
04:24et qui sont très touchants.
04:25Et que ce soit dans un sens ou dans l'autre,
04:29ça sort, tout se passe bien.
04:30Ils ressortent de ces cinq heures passées avec Nicolas et Christian
04:34ou même avec quelqu'un d'autre.
04:37Ils ressortent heureux.
04:38Et un étudiant heureux à l'heure actuelle,
04:41c'est que du bonheur à avoir.
04:42C'est une bonne heure à avoir.
04:43C'est simple.
04:44Si on peut être le petit rayon de soleil de votre semaine,
04:49je dirais que c'est gagné, quoi.
04:52Enfin, voilà, le but du jeu, pour moi, il était là.

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