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  • 25/03/2025
Au moins 27 morts et des milliers de blessés : c'est le bilan de la crise qui secoue le Chili.

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Transcription
00:00Les manifestations au Chili, c'est 26 morts en seulement deux mois et demi.
00:31Au Chili, les droits humains ont été violés de façon massive et généralisée par des agents de l'État.
00:44J'ai déclenché un état d'urgence.
00:46C'est vraiment des scènes de guérilla qui sont en train de se dérouler dans les rues de Santiago.
00:51Ça y est, les policiers sont en train d'arriver.
00:53Pour Brut, je vous emmène donc au Chili pour essayer de comprendre pourquoi la jeunesse là-bas se révolte.
01:23Ce mouvement de contestation sociale au Chili, en fait, il a démarré en octobre 2019 à cause de la hausse du prix du ticket de métro à Santiago.
01:46Les étudiants et la jeunesse sont d'abord descendus dans la rue pour demander le retrait de cette augmentation et faire pression sur le gouvernement.
01:52Mais rapidement, les revendications de la population se sont transformées en lutte contre la vie chère, contre la corruption et contre les inégalités dans le pays.
01:59Si ce n'était pas pour ça, je serais ici !
02:13C'est une réaction des étudiants qui étaient fatigués, fatigués.
02:21Ils ont demandé de faire augmenter les prix et de leur dire d'aller se lever plus tôt, ne soyez pas faibles.
02:27Parce que c'est aussi une rébellion contre le maltraitement, contre la souveraineté d'une élite qui nous dit toujours que si vous êtes pauvres, c'est parce que vous êtes faibles.
02:37Comme vous pouvez le voir derrière moi, les forces de l'ordre ont bloqué l'accès aux rues principales qui mènent au cœur de la ville, depuis la place.
02:54Et en fait, ils vont rester là jusqu'à ce qu'ils décident de charger et de touler la place.
02:58Ils sont violents à l'orgasme lacrymo.
03:06Sur la place, il y a maintenant plusieurs dizaines de milliers de personnes.
03:20Et en fait, c'est uniquement dans les rues adjacentes qu'il y a des combats avec les forces de l'ordre.
03:25Et c'est à chaque fois quelques centaines de personnes qui se battent avec eux.
03:37Ça n'arrête pas depuis tout à l'heure. Ils n'arrêtent pas d'envoyer des projectiles sur la police.
03:41Du coup, elle ne va pas tarder à charger. Ils sont en train de se reformer, de reformer leur rang.
03:48C'est parti, c'est parti.
03:55C'est allé très très vite. La police a chargé. Ils ont réussi à arrêter quelques personnes avant de se retirer immédiatement parce qu'il y a énormément de manifestants sur l'avenue centrale.
04:09C'est la pisse !
04:11C'est la pisse !
04:13Ce qui nous fait plaisir, ce qui nous fait enrèe, c'est qu'il y a la pisse ici, les gars !
04:18Ici, il n'y a pas de santé si vous n'avez pas d'argent.
04:21Si vous n'avez pas d'argent ici, il n'y a rien, vieux, et nous sommes ici.
04:25Malheureusement, la gorge entre les riches et les pauvres se voit ici.
04:30Nous ne sommes pas les mauvais.
04:35Les mauvais sont ceux qui soutiennent une énorme gorge entre la réalité d'un pauvre et celle d'un riche.
04:42Parce que j'ai trois enfants, parce que je suis un ouvrier qui s'en fout,
04:48comme toutes ces personnes qui gagnent de la merde,
04:51il y a des gens qui nous dupliquent, qui nous tripliquent, qui dupliquent nos salaires.
04:55Ce n'est plus possible.
04:59On peut expliquer les manifestations auxquelles on assiste aujourd'hui,
05:05en grande partie par la constitution de 1980,
05:08la constitution de la dictature militaire du général Pinochet.
05:12Tout simplement parce que c'est cette constitution qui a mis les bases
05:16du système économique et social actuel qui est fondé sur le néolibéralisme
05:21et qui a largement privatisé et libéralisé le système économique et social.
05:25Et c'est cette jeunesse précarisée qui se mobilise aujourd'hui
05:29parce qu'elle est née en démocratie et parce qu'elle n'a plus peur de descendre dans la rue.
05:37Je viens de m'écarter un peu de la manifestation pour rejoindre un gars que j'ai rencontré sur Instagram.
05:42Il s'appelle Emile, c'est un jeune architecte.
05:44Il participe lui aussi aux manifestations, mais à sa manière.
05:47On va aller le voir dans son atelier et vous allez vite comprendre pourquoi.
05:55C'est un escoudoir individuel qui se positionne ici pour pouvoir le porter en une main.
06:03Ça peut être porté comme une poche-pouche.
06:08On peut les connecter les uns avec les autres.
06:12On peut les mettre en place comme ça.
06:15On peut les mettre en place comme ça.
06:18On peut les mettre en place comme ça.
06:22Et on peut les connecter les uns avec les autres pour qu'ils puissent s'arrêter seul.
06:28Le but est de permettre aux gens qui travaillent en première aide
06:33dans les endroits les plus dangereux de se sentir en sécurité.
06:40Je pense que c'est un mouvement mondial.
06:42Nous avons beaucoup regardé ce qui s'est passé à Hong Kong.
06:46Nous avons appris à nous manifester, à nous protéger,
06:49à partir des vidéos que nous avons vu là-bas.
06:56Maintenant que nous l'avons envoyé, nous espérons qu'ils l'utilisent.
07:00Et dans un peu de temps, nous allons venir leur demander
07:03s'ils ont été utiles pour les impacts de Pertigone,
07:05les lacrymogènes et l'eau de Charles de La Sable.
07:09Ils semblent être heureux.
07:11Ils ont aimé le design.
07:13Je pense qu'ils sont heureux.
07:43Si les jeunes sont en colère, c'est principalement contre le coup
07:46de l'enseignement supérieur dans le pays.
07:48Et pendant la manifestation, cette colère allait aller très loin.
08:13Les manifestants ont mis le feu à une université qui est en train de s'effondrer.
08:23Là, clairement, il y a des manifestants qui n'ont pas conscience du danger.
08:26Il y en a encore qui essayent de passer au travers de l'université
08:29alors que les pompiers sont en pleine intervention.
08:31Ça les met eux aussi en danger, en fait,
08:33de devoir aller les chercher pour leur dire ne traversez pas.
08:44Elle vient de s'effondrer.
08:50Les pompiers sont en train de maîtriser le feu.
08:53Il n'y a presque plus de flammes à l'intérieur.
08:55On en voit encore un tout petit peu dans la pièce principale.
09:01Chili, c'est le pays où l'enseignement supérieur est le plus cher
09:04de toute l'Amérique latine.
09:06Il existe certes des bourses,
09:08mais ces bourses-là servent à peine à couvrir les frais universitaires.
09:13Il n'y a pas au Chili d'enseignement supérieur qui soit gratuit.
09:18Même l'université publique est payante et elle est extrêmement coûteuse.
09:23Donc ces bourses, elles ne servent qu'à payer les frais d'inscription.
09:26Mais le coût de la vie lui-même, il retombe encore une fois sur les familles.
09:38On ne veut pas la paix !
09:45Le niveau de violence n'arrêtait pas de monter pendant la manifestation.
09:48Et c'est au milieu de ce chaos que j'ai rencontré Adriel,
09:51un jeune Chilien de 21 ans qui vient toutes les semaines à Santiago
09:54pour être en première ligne de la contestation.
09:57Nous voulons se manifester en paix et ils commencent à tirer.
10:02C'est une crise sociale qui se passe à cause de la désigualté qu'il y a ici au Chili.
10:06C'est à cause de tout ça et du président qu'on a qu'il y a cette crise sociale.
10:12C'est ça, c'est ce qu'il faut faire.
10:33Les gens se sont fatigués de tant d'abuses.
10:35Les grands-parents meurent.
10:38Ils ne peuvent pas vivre avec 100 000 $ par mois.
10:41Par exemple moi, ma mère ne travaille pas maintenant,
10:45mais quand elle travaille, le salaire n'est pas suffisant pour les enfants qu'elle a.
10:56Si j'ai mes limons de la maison,
10:58alors il faut aller à la moitié de l'île de Lugon pour les goûter.
11:01Pour que l'effet des gaz lacrymogènes soit contre-arrêté, qui sont toxiques.
11:05Les policiers ont tiré jusqu'à gaz lacrymogènes,
11:08qui sont déjà détruits depuis 2015-2014.
11:11Ils sont très forts.
11:14C'est comme ça que nous sommes.
11:16Nous n'avons pas de moyens de nous défendre.
11:36Nous avons une grande quantité de personnes qui ont été violentées
11:40du point de vue physique,
11:42en termes de coups de feu par les policiers,
11:45de coups de feu,
11:47de bombes lacrymogènes sur leur corps.
11:50Et de nombreuses détentions,
11:52qui ont été arbitraires,
11:54où il n'y a pas eu de réaction,
11:56où il n'y a pas eu de réaction,
11:58où il n'y a pas eu de réaction,
12:00où il n'y a pas eu de réaction,
12:02où il n'y a pas eu de réaction,
12:04où il y a eu plus de 8 000 détentions.
12:32Ils ont tué ! Ils ont tué !
12:40Je suis en colère contre le gouvernement, contre les policiers de Chili,
12:46mais je ne les mets pas tous dans le même sac.
12:50Parce que je connais des policiers qui sont des gens loyaux.
12:54Mais je suis en colère contre le mauvais acteur qu'ils ont contre nous.
12:59Parce que nous nous manifestons pacifiquement comme si nous étions des criminels.

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