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"Notre part ce n'est pas de venir répéter inlassablement : "Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde"."

Le coup de gueule de Christiane Taubira sur l'accueil des réfugiés en France.

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00:0024.000 personnes en détresse, femmes, enfants et hommes,
00:04ça n'est pas toute la misère du monde.
00:14Nous sommes 67 millions et nous sommes terriblement effrayés
00:19à l'idée d'accueillir 24.000 personnes.
00:23Mais cela dit des choses terribles sur nous.
00:26C'est sur nous que ça dit des choses terribles.
00:29Une peur, panique, complètement irraisonnée,
00:34un sens des réalités très diluées, très altérées,
00:42un égoïsme qui n'est même pas tangible
00:45parce qu'il n'a même pas d'effet cet égoïsme-là.
00:48Ça dit des choses terribles sur nous.
00:50Donc lorsque la parole politique explique
00:54qu'on a un afflux de gens, on est submergé,
00:57ça ressemble d'ailleurs à l'antichambre du grand remplacement.
01:01On est submergé, voilà, 24.000 personnes,
01:04il y a 244 millions de personnes qui ne vivent pas chez eux,
01:07sur la terre, voilà, sur la terre de Humilia,
01:11nous sommes, je crois, Humilia.
01:13Pas très loin, oui.
01:13Voilà, il y a 244 millions,
01:17il y a 5 millions de réfugiés forcés.
01:20En Europe, il n'y en a pas 3 millions,
01:22il n'y en a pas 3 millions.
01:23Mais nous sommes dans un état de panique,
01:26notamment ici en France,
01:27parce que l'Union Européenne nous demande d'accueillir 24.000 personnes.
01:31Voilà, donc vous avez des paroles politiques qui s'élèvent,
01:35qui trouvent des espaces pour s'exprimer
01:38et pour dire que nous sommes envahis
01:40et que nous n'en sortirons pas
01:42et que, bon, voilà, c'est fini
01:45et qu'ils viennent, voilà, ils risquent la Méditerranée,
01:48ils risquent la noyade,
01:50ils risquent toutes les violences,
01:53notamment les femmes, les jeunes filles,
01:55les enfants, les perdus,
01:57ils risquent tout ça juste pour pouvoir s'inscrire
02:01aux allocations familiales, voilà.
02:04Et des imbécilités aussi énormes,
02:08aussi énormes,
02:10aussi incompréhensibles, aussi absurdes,
02:14circulent et sont reprises et sont répétées.
02:17Et il manque une parole politique forte
02:20pour dire, mais c'est le monde dans lequel nous vivons,
02:24c'est l'état de ce monde,
02:27nous y avons une part,
02:30nous devons surtout, là, être capables
02:33de faire notre part.
02:34Et notre part, c'est pas de venir répéter inlassablement
02:37nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde,
02:4024 000 personnes en détresse,
02:42femmes, enfants et hommes,
02:44ça n'est pas toute la misère du monde.
02:47Donc nous devons être en mesure de penser le monde,
02:50de penser qui nous sommes
02:52et d'être en capacité.
02:53Et en passant, je salue les Françaises et les Français
02:56qui individuellement, modestement, discrètement, humblement,
03:02tendent la main, accueillent, reçoivent,
03:06voilà, font un geste,
03:08expliquent que, finalement,
03:11nous ne sommes pas des sauvages.

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