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Réouverture des écoles, RER, Metro : Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, nous explique son plan d’après confinement. Rémy Buisine en direct.

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00:00Bonjour à toutes et tous, nous sommes en direct sur Brut avec Valérie Pécresse qui
00:03est présidente de la région Île-de-France. On va parler de l'après-confinement. Justement,
00:07l'après 11 mai, on sait que la vie ne va pas revenir comme avant tout de suite et
00:11on va justement expliquer ce plan de sortie de crise d'après-confinement. Bonjour à vous
00:14Mme Pécresse. Alors cette première question, c'est notamment celle des transports en commun,
00:18les métros, les RER. Est-ce que ce sera comme avant le confinement ? Alors absolument pas.
00:23Il faut le dire très vite et il faut dire la vérité aux habitants de l'Île-de-France. De
00:29toutes les façons, je pense que le confinement, il devra être différencié région par région. Il
00:33devra être régionalisé parce qu'il n'y a pas grand chose de commun entre le département de
00:37la Creuse où tout le monde se déplace en voiture et qui a été très peu touché par le virus et
00:43l'Île-de-France où nous avons en temps normal 5 millions de personnes dans les métros et les
00:48RER tous les jours. Or, il se trouve, et c'est mon devoir de le dire, que le 11 mai, nous n'aurons
00:55que 50 % des trains et des métros et des bus qui vont circuler. 50 %, alors vous allez me dire
01:01pourquoi ? Parce que la RATP et la SNCF ont beaucoup de personnel absent en ce moment qui garde les
01:07enfants ou qui sont malades et donc ils n'ont pas pu maintenir le matériel et donc la reprise à 100
01:14% des transports va prendre plusieurs semaines. Est-ce qu'on a un horizon justement de la reprise
01:19complète ? Pour tout vous dire, je suis en train de leur demander d'accélérer la cadence parce
01:24qu'ils estiment qu'il leur faut cinq semaines à compter du 11 mai pour arriver à 100 % des
01:30transports. Ça me paraît très long et en tout cas sur le réseau de bus, moi je souhaite qu'on
01:35arrive très vite à un service plein pour pouvoir soulager les personnes qui ont du mal à marcher,
01:42qui ont du mal à se déplacer. Mais ce que ça veut dire tout ça, c'est qu'il va falloir rationner
01:47nos transports en commun, les utiliser à l'économie. Et vraiment j'appelle au civisme de
01:54tous les franciliens, si vous avez les trajets de moins de cinq kilomètres, il fait beau, vous êtes
01:58en bonne santé, eh bien il faut marcher, il faut faire du vélo. Et par ailleurs je demande aux
02:03entreprises de maintenir le télétravail. Alors je sais qu'il y a beaucoup de salariés qui n'en
02:08peuvent plus d'être chez eux dans des petits appartements, qui ont du mal à télétravailler
02:13parce que les enfants sont là. Donc évidemment il faut pouvoir leur permettre de revenir au travail,
02:18mais pour tous ceux qui le peuvent, maintenir le télétravail au maximum plusieurs jours par
02:23semaine, ça permettra de soulager nos transports en commun. Et puis surtout d'éviter le tout voiture,
02:28parce que ce serait aussi absolument congestionné l'île de France. Parce que justement la crainte,
02:34le fait qu'on ait que 50% des transports, c'est la risque de surcharge. On parle de
02:39distanciation sociale, d'éviter qu'on ait des fortes foules. Comment on peut éviter aujourd'hui
02:44qu'on ait des transports en commun bondés du fait que les transports en commun soient réduits de
02:48moitié ? Alors d'abord il faudra le port du masque obligatoire pour rassurer tous les voyageurs. Et
02:55puis il faudra que les transports ne soient pas saturés. Pour qu'ils ne soient pas saturés, moi je
03:00crois qu'il faut en appeler aussi à la responsabilité des entreprises. Il faut que les entreprises
03:05puissent dire à leurs salariés, et bien moi je propose qu'on garde les attestations dans les 15
03:11premiers jours du déconfinement, qu'on garde les attestations des employeurs et que les entreprises
03:16disent à leurs salariés, vous qui venez en transports en commun, vous pouvez arriver entre
03:217h et 8h pour une part, entre 8h et 9h pour une autre part, entre 9h et 10h pour le reste. De
03:28cette façon, on lisse les heures de pointe et on permet d'avoir qu'un tiers des salariés chaque
03:34heure dans les transports, et pas tout le monde entre 8h et 9h comme c'est le cas d'habitude.
03:38Donc vous, vous allez mettre en place sur l'île de France les attestations dérogatoires pendant
03:4215 jours, ou c'est une demande que vous faites auprès du ministère de l'Intérieur ? Alors
03:45c'est une demande que je fais auprès du ministère des Transports, que je vais relayer aussi auprès
03:49des groupements d'employeurs, le MEDEF, la CPME, je vais leur dire que c'est ma recommandation en
03:56tant qu'autorité organisatrice des transports. Parce que le problème, c'est qu'il faut mieux
03:59réguler les flux en amont, prévenir les gens qui peuvent circuler de 7h à 8h, de 8h à 9h ou de
04:049h à 10h, plutôt que d'avoir un mouvement de foule dans la gare, et peut-être des gens qui auront peur
04:10parce qu'il y aura trop de monde sur un quai, trop de monde dans un train. Donc je crois que c'est
04:15vraiment important. Et je le dis, ça va nécessiter de la discipline, ça veut dire que pour réussir le
04:20déconfinement, il va falloir faire preuve d'autant de discipline et de civisme que pendant le
04:26confinement. Est-ce qu'on peut réguler ce qu'il peut y avoir des agents RATP qui gèrent une
04:30régulation des transports pour éviter qu'on ait dans certaines lignes un flux massif ? On pense à
04:34certaines lignes à Paris, notamment la ligne 13 le matin qui est énormément remplie de monde.
04:38Comment on peut éviter justement ce flux ? Peut-être en régulant, il y a une façon de faire ? C'est très
04:43difficile. Si on prend la gare Saint-Lazare ou la gare du Nord par exemple, c'est des gares dans
04:48lesquelles il y a presque 100 000 voyageurs jour. Donc vous imaginez, on ne peut pas mettre quelques
04:53agents de la SNCF ou de la RATP pour bloquer les portes. Donc ça, ça n'est pas possible. Donc c'est
04:58pour ça qu'il faut faire de la régulation en amont. C'est pour ça qu'il faut continuer de
05:02télétravailler là où c'est possible au maximum, peut-être pas cinq jours par semaine, mais au
05:06maximum. Continuer aussi à lisser ses heures de pointe. Et puis il faut faire des alternatives.
05:13Les alternatives, ça peut être la marche pour tous ceux qui le peuvent, c'est aussi le vélo. Et c'est
05:18pour ça qu'hier, avec le collectif RER Vélo qui rassemble toutes les associations de cyclistes de
05:24l'Ile-de-France, nous avons signé un protocole dans lequel la région s'engage à tout de suite, très
05:30vite, réaliser des pistes cyclables provisoires pour permettre de doubler le RER A, le RER B, le RER D,
05:39C et puis la ligne 13, la fameuse dont vous parlez sur sa branche nord, qui est extrêmement chargée
05:44et qui dessert des quartiers populaires. Et on le sait, dans les quartiers populaires, on a des
05:50emplois qui ne sont pas forcément télétravaillables. Des pistes cyclables en plus dans Paris et dans la région ?
05:56Absolument, et je vais en parler avec Anne Hidalgo parce qu'on a un gros sujet qui a été identifié par
06:02le collectif du RER Vélo, c'est le franchissement des portes de Paris. Les portes de Paris, vous savez
06:07que c'est un énorme embouteillage, donc s'il y a beaucoup de voitures, c'est pas très rassurant
06:11pour les cyclistes. Et puis je travaille avec les départements voisins parce qu'il y a beaucoup
06:16de routes départementales qui sont très très empruntées par les voitures et là il faut rassurer
06:21les cyclistes. Donc il faudra faire des pistes cyclables transitoires, peut-être parfois sur les
06:26trottoirs, peut-être parfois sur les routes organisées, des itinéraires bis, vous voyez, des rues réservées
06:32aux cyclistes. Donc on est en train de travailler, c'est un projet un peu audacieux, c'est un projet
06:37assez ambitieux, c'est l'idée de se dire on peut passer de 400 000 cyclistes par jour en Ile-de-France
06:42à 800 000 dans cette période de déconfinement pour économiser là encore nos transports en commun.
06:49Masques obligatoires donc dans les transports ?
06:51Alors oui, moi ça c'est la demande que j'ai faite au gouvernement, pour moi c'est inéluctable.
06:56Si on veut protéger, les masques protègent. Et donc il faut pouvoir en avoir, il faut pouvoir en
07:02distribuer massivement. Vous savez que la région a commandé 30 millions de masques, qu'elle en a
07:06déjà distribué plus de 15 millions. Alors à qui est-ce qu'on les a distribués ? D'abord aux soignants,
07:11aux hôpitaux, aux médecins, aux EHPAD, ensuite aux départements, aux villes qui les distribuent
07:17elles-mêmes. Et puis là, cette semaine, nous avons fait deux grosses opérations. Une première opération
07:23de 3,5 millions de masques pour les pharmaciens, c'est un don, et ça permet maintenant aux
07:29pharmaciens de donner jusqu'à 6 masques à tous les franciliens qui ont une ordonnance, c'est-à-dire
07:34toutes les personnes fragiles qui sont en maladie de longue durée, qui sont les femmes enceintes ou
07:39les personnes très âgées qui ont une ordonnance de leur médecin, ils peuvent avoir jusqu'à 6 masques
07:45donnés par la région parce qu'il n'y avait pas aujourd'hui sur le stock état la possibilité de
07:49donner aux malades. Et la deuxième opération, c'est pour tous ceux qui travaillent aujourd'hui en
07:54présentiel, les TPE, les PME, les artisans, les commerçants. Cette semaine, avec la CPME, la CMA,
08:00nous organisons les villes, les maires, nous organisons une distribution des masques régionaux
08:06à tous les commerçants et les artisans d'Île-de-France. Est-ce qu'on peut imaginer voir la
08:09même chose qu'en Espagne, c'est-à-dire cette distribution massive de masques à l'entrée des
08:13transports en commun ? Parce qu'on sait que cette question des masques, elle est là de dire,
08:15nous on veut bien en porter un, mais on n'en a pas. C'est très difficile, on voit que c'est un vrai
08:20sujet, même aussi politique, on a peut-être l'occasion peut-être d'y revenir brièvement,
08:24mais aujourd'hui est-ce qu'on peut imaginer ces situations-là ? Alors c'est une question,
08:28c'est une très bonne question. Moi je suis pour être très ferme sur l'obligation de porter un masque,
08:33parce que vous le comprenez bien, si 95% de la population porte un masque et qu'une personne
08:38malade lui, par un civisme ou parce qu'il n'a pas de masque, n'en porte pas, et bien une personne
08:44peut ruiner les efforts des 98 autres. Donc il faut absolument qu'on puisse se procurer ces masques,
08:51et en contrepartie il faut qu'on puisse verbaliser le fait de ne pas porter de masque dans les
09:00transports, c'est-à-dire qu'il faut qu'il puisse y avoir à la fois une incitation, une aide au port
09:05du masque, il faut les donner, et puis ensuite il faut qu'il puisse y avoir une sanction, c'est-à-dire
09:09ceux qui ne les portent pas, c'est ceux qui vraiment ne veulent pas les porter, et donc
09:12eux il faut qu'ils puissent être verbalisés par les agents de la RATP, comme aujourd'hui
09:18ceux qui ne respectent pas le confinement, vous voyez, avec une amende. Donc ce serait une amende
09:21du même tarif ? Absolument, moi je pense, et puis surtout il faut leur interdire de monter dans les
09:25bus, c'est-à-dire il faut dire, écoutez vous n'avez pas de masque, vous n'avez pas le droit de monter
09:28dans les bus. Quelqu'un qui serait pris dans les couloirs des transports en commun ou qui irait
09:32dans un bus sans masque serait verbalisé ? Oui, et on lui dirait, écoutez vous n'avez pas votre
09:37place, d'abord on lui fournirait un masque, on pourrait, on peut faire deux choses, soit on le
09:41verbalise et on lui fournit un masque s'il n'en a pas, soit si vraiment il refuse d'en porter par
09:47principe, on n'est jamais à l'abri, s'il refuse d'en porter par principe on lui dit, écoutez monsieur
09:51vous devez sortir du réseau, voilà. Mais tout ça, ça passe quand même, et vous l'avez dit, par
09:56une fourniture très large de masques à la population, parce qu'on ne peut pas obliger à porter des masques
10:01si la population n'en a pas. Donc oui, c'est à l'État d'y faire une distribution de masques, aussi
10:07aux employeurs bien sûr, parce que s'ils veulent que le travail reprenne, ils doivent équiper leurs
10:11salariés, c'est pour ça que la région a mis en place une centrale d'achat pour que tous les
10:16employeurs qui n'ont pas forcément la possibilité d'aller acheter en Chine eux-mêmes, les TPE, les
10:20PME, les collectivités, puissent commander leurs masques. D'ores et déjà, nous avons 2000 entités
10:27publiques et privées qui ont passé des commandes sur la centrale d'achat de la région, 6 millions
10:32de masques qui sont commandés et qui commencent à arriver pour équiper les entreprises et les
10:36collectivités et les associations d'Île-de-France. Justement, la gestion des masques, quel regard
10:40vous en avez par rapport même à la gestion politique, gouvernementale ? On sait que c'est un
10:44vrai sujet de société aujourd'hui, ou même dans les commentaires, je vois énormément de personnes
10:47qui disent, voilà les masques, on n'en a pas pendant plusieurs semaines, on a dit que c'était
10:51que réservé aux personnels soignants, justement lié à cette pénurie. Quel regard vous avez sur
10:55cette situation aujourd'hui, vous en tant que présidente de la région Île-de-France, qui justement,
11:00vous devez justement aller chercher des masques un peu ici et là pour la population et pour les
11:04professionnels ? D'abord, moi ce que je dirais, c'est que moi je sens que mon devoir en tant que
11:09présidente de région, c'est vraiment de protéger la population. Donc si les masques peuvent protéger
11:15davantage, peuvent sauver des vies, il faut que je m'en procure. C'est comme ça que nous avons
11:18raisonné. Et d'ailleurs, toutes les décisions que la région a prises ont été prises à l'unanimité de
11:23tous les partis politiques du conseil régional, du front de gauche jusqu'au front national. Tout le
11:29monde a voté à l'unanimité mes commandes de masques et nous nous sommes mis un peu en opération
11:34commando. Nous avons la chance en Île-de-France d'avoir, vous le savez, beaucoup de franco-chinois
11:40et ces franco-chinois, nous les avions aidés quand la Chine avait été frappée par le Covid en janvier.
11:45Et donc ils ont été reconnaissants, ils nous ont aidés à structurer une plateforme d'approvisionnement
11:51avec une filière très sûre de masques qui ont été testés par l'Agence régionale de la santé.
11:57C'est pour ça que nos masques d'ailleurs sont étiquetés Région-Île-de-France. Mais ça veut dire
12:01qu'en gros... C'est pour être traçable et pour qu'il soit vérifiable que ce sont des masques très sûrs.
12:06Mais c'est à dire qu'en gros vous avez dû passer en dehors du circuit habituel, du gouvernemental pour
12:10vous fournir de masques. Mais quelque part ça veut dire que le gouvernement il n'a pas réussi à
12:14répondre à vos demandes ? Le sujet c'est que visiblement il n'y avait pas de masques donc nous
12:19on a réagi en se disant bah il faut qu'on aille les chercher. Et c'est vrai que les régions se
12:23sont révélées plus agiles que l'administration d'état dans leurs commandes. Peut-être parce que
12:29ben voilà nous on n'est pas des fonctionnaires, on est, j'allais dire, moi je prends mon risque si je
12:34passe une commande ben c'est moi qui ai le risque politique sur mes épaules. Mais je veux dire
12:39voilà j'ai des années d'expérience et je sais que les franciliens attendent ça de moi donc je
12:45l'ai fait. Donc on a pu se procurer ces masques et on a pu surtout en procurer à tous ceux qui en
12:51avaient besoin. Vous parliez tout à l'heure des entreprises, des commerçants mais évidemment tout
12:59le réseau des associations humanitaires qui font les distributions alimentaires en ce moment dans
13:03les quartiers populaires ils ont besoin évidemment de masques. Les pompes funèbres, les cultes qui
13:08organisent tout l'accompagnement des malades, l'accompagnement du deuil, ils n'avaient pas de
13:15masques. Donc on a pu donner à tout le monde et aussi aux sociétés de transport, les taxis, les
13:20ambulanciers, les transporteurs en commun. Il y avait des menaces de droit de retrait dans les
13:25transports. La question qui se pose aussi et qui est revenue dans les commentaires c'est celle des
13:29remboursements de passes navigaux. Jusqu'à maintenant c'est l'idée du mois d'avril. Certains
13:34se disent pourquoi on va pas plus loin, le déconfinement n'aura lieu que le 11 mai. On sait
13:38qu'en plus l'offre ensuite sera restreinte. On incite les gens au télétravail. Ce qui fait que
13:42potentiellement certains n'auront pas utilisé les transports en commun depuis la mi-mars jusqu'à
13:47peut-être l'été prochain. Alors ce qui est vrai c'est que nous avons pris une décision dès que
13:54nous avons appris que le confinement durerait jusqu'au 11 mai, c'est d'étendre le remboursement
13:58du passe navigaux jusqu'au 11 mai, jusqu'au déconfinement. Donc on va donner donc rembourser
14:04à tous ceux qui ont un passe annuel ou à tous ceux qui ont pris un passe mensuel en avril dont
14:08on estime qu'ils auront travaillé pendant toute la période du confinement, on va leur donner
14:12automatiquement 100 euros et on va donner aussi 50 euros aux étudiants qui ont un passe imaginaire
14:19et 50 euros aux seniors qui ont un passe senior. Donc on va faire un remboursement du 1er avril
14:25jusqu'au 11 mai pour tenir compte du prolongement du confinement en mai. Et pourquoi pas les derniers
14:3115 jours du mois de mars où justement il n'y avait pas de transports en commun non plus et
14:34on était en période de confinement dans la même situation qu'au mois d'avril ? Parce qu'en fait
14:37au mois de mars les usagers ont utilisé leur passe navigaux, vous savez que le passe navigaux
14:42mensuel ou annuel ça correspond à la moitié d'un mois en réalité donc le passe il a été utilisé au
14:47mois de mars très largement. Mais le passe navigaux mensuel c'est 15 jours en réalité
14:55d'utilisation, ça correspond à 15 jours. Les personnes pourraient se dire si on rembourse jusqu'au 11 mai,
14:59le 11 mai c'est justement qu'une dizaine de jours du mois de mai, peut-être que les gens le
15:03réutiliseront un peu derrière, alors pourquoi on prendrait pas cette situation de se dire bah voilà
15:06fin mars, on le rembourse, c'est vraiment exclu aujourd'hui ? Aujourd'hui il faut que vous sachiez
15:11Île-de-France Mobilité qui va donc rembourser le passe navigaux, c'est un geste de générosité pure
15:15qu'ils font, un geste de justice et de reconnaissance aussi pour ceux qui sont allés travailler puisque
15:20c'est un petit coup de pouce pour ceux qui sont allés travailler, qui vont avoir le remboursement
15:23employeur mais qui seront remboursés à 100% par Île-de-France Mobilité. Ce geste de générosité on
15:29le fait dans un contexte financier qui est apocalyptique. Île-de-France Mobilité va avoir
15:34un milliard d'euros de pertes de recettes à cause du confinement, 400 millions de versements de transports
15:41qui ne seront pas versés par les entreprises qui sont à l'arrêt et en chômage partiel ou total,
15:46et puis 400 millions d'euros de pertes de recettes des voyageurs qui n'auront pas pris les transports
15:51en commun. Donc nous avons un milliard de pertes de recettes et nous ajoutons, parce que nous pensons
15:56au pouvoir d'achat des franciliens, 130 millions de remboursements de passe navigaux. C'est une
16:00décision qui est très lourde financièrement mais qu'on a voulu prendre donc je pense qu'il
16:05faut que les franciliens acceptent de faire un tout petit effort sur le mois de mars.
16:08On parle justement de cette situation de crise inédite, c'est la crainte aussi de l'après, on
16:13voit ces aides, il y a les aides de l'État aussi d'un côté, est-ce qu'on peut aussi garantir le fait
16:17qu'au niveau des impôts ou autres, il n'y ait pas d'incidence, je parle pour la région ?
16:24Tout le monde va être dans une situation très difficile, mais les collectivités comme les ménages et moi je
16:30pense que dans le cadre du plan de relance que la région est en train de mettre en place, il va
16:35falloir vraiment qu'on ait un plan de lutte contre la précarité parce que tous les franciliens qui
16:41sont au chômage partiel, ceux qui sont au chômage, tous les indépendants qui ont totalement cessé
16:46leur activité, on a des secteurs qui ne vont pas reprendre du jour au lendemain, même avec le
16:51déconfinement, je pense tout le secteur du tourisme, tout le secteur de l'hôtellerie, de la
16:54restauration, le secteur de l'événementiel, le secteur de la culture, le sport, ce sont des secteurs
17:00qui sont extrêmement forts en Ile-de-France. Est-ce qu'on peut garantir justement que ce n'est pas le
17:04contribuable qui va se retrouver derrière avec une facture immense à devoir rembourser sur des
17:08décennies ou que ce soit peut-être même nos enfants qui se retrouvent avec une dette très
17:12importante d'un point de vue régional ? Là je ne peux rien promettre, je ne peux rien promettre
17:15parce que je ne sais pas à quelle date le redressement va se produire. Ce que je sais,
17:19c'est que si on investit bien l'argent du plan de relance, on peut en 2021-2022 sortir plus fort
17:28de cette crise. Comment ça plus fort ? Et bien plus fort si on en a profité pour investir massivement
17:35dans l'accélération de la digitalisation. Aujourd'hui on aurait mieux vécu cette crise
17:39si tous les élèves avaient été équipés d'un ordinateur à la maison. On aurait mieux vécu cette
17:45crise si on avait eu par exemple plus de transports propres, donc plus de maisons avec des factures
17:52énergétiques réduites parce que écologiques. Donc ce qu'on va faire, c'est qu'on va faire un plan
17:58de relance. On aurait mieux vécu cette crise si notre système de santé avait été, j'allais dire,
18:02plus investi dans le passé qu'aujourd'hui. Donc il faut que notre plan de relance travaille sur
18:08tous ces points-là, sur notre système de santé, et les régions sont prêtes à accélérer le
18:13mouvement d'investissement dans le système de santé, sur tout ce qui est digitalisation,
18:20y compris celle des commerces, et puis sur tout ce qui est écologique au sens large. Et nous
18:26ouvrirons dès la fin du confinement, dès que l'activité aura repris, nous ouvrirons un budget
18:32participatif d'investissement régional pour booster tous les projets d'investissement dans
18:38les collectivités qui auront un impact positif sur l'environnement. Et comme ça, je pense qu'on
18:43peut profiter, si on peut dire, de cette crise, en tirer un bénéfice et en sortir plus fort.
18:49Alors il y a une question qui revient beaucoup, c'est celle des écoles. Quel plan mis en place
18:54pour la région Île-de-France au niveau de la réouverture des écoles ? On sait que Jean-Michel
18:57Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, a évoqué une reprise 11, 18, 25 mai. Vous,
19:03au niveau de la région Île-de-France, qu'est-ce que vous préconisez ? Qu'est-ce que vous pensez
19:06faire ? Là encore, je crois que la région Île-de-France est dans une situation singulière. D'abord
19:10parce que nous sommes une région très touchée par le virus, mais aussi parce que nous sommes une
19:13région extrêmement jeune. Nous avons des écoles, des collèges et des lycées qui sont pleins à
19:18craquer. C'est ça la réalité de l'Île-de-France. Et donc, il va falloir que, et le travail ne fait
19:23que commencer, que nous ayons une réflexion avec l'éducation nationale, ville par ville, en fonction
19:29de la capacité d'accueil des classes. Moi, je crois que pour reprendre dans de bonnes conditions,
19:35il faut des petits effectifs. Il faut que dans chaque salle, il y ait 10, 15 élèves maximum. Et
19:42donc, pour faire ça, il faudrait pousser les murs dans certaines écoles. Donc, il va falloir qu'on
19:46travaille avec l'éducation nationale et ville par ville pour voir comment est-ce qu'on organise
19:51les choses. Mais du coup, pas de réouverture le 11 mai ? Si, une réouverture, mais là encore...
19:55C'est vrai qu'il faut peut-être contextualiser pour ceux qui nous regardent. La situation
19:59de l'Île-de-France, elle est comme pour la région Grand-Est. On sait que la région
20:02Île-de-France est la plus touchée par les cas de coronavirus, qu'on a encore aujourd'hui beaucoup
20:06de personnes qui sont admises dans les services hospitaliers de la région Île-de-France, dans
20:09les services de réanimation. Alors, fort heureusement, moins que fin mars, début avril. Mais
20:13on a encore un virus qui continue de circuler, plus que dans d'autres régions. Absolument,
20:18l'Inserm a fait un calcul. L'Inserm, donc le grand organisme de recherche, a fait un calcul en
20:23disant qu'à peu près 5% de la population française avait été contaminée. En Île-de-France, le chiffre,
20:29c'est 12%. Dans le grand texte, c'est 11%. Donc, on est les deux régions qui sont de loin les plus
20:35affectées par le virus, avec évidemment un risque, c'est que les populations les plus précaires,
20:41celles qui ont le plus de mal à respecter le confinement, soient aussi, à la fin de la fin,
20:46les plus touchées. C'est pour ça qu'il faut qu'on travaille vraiment sur ce plan de retour à
20:49l'école, avec beaucoup de précautions. Donc, dès le 11 mai ? Dès le 11 mai. Pour toutes les classes,
20:54pour vous, ou dans le même schéma que celui de M. Blanquer ? De toutes les façons, on s'inscrit
20:59dans le schéma de l'éducation nationale. Par définition, on doit travailler la main dans la
21:03main. Mais ce qui est certain, et Jean-Michel Blanquer l'a dit, c'est qu'il y aura des
21:07singularités régionales. C'est pour ça que je vous dis, le déconfinement, il sera régionalisé,
21:11voire même peut-être des singularités locales. Il faut que les transports scolaires aussi
21:16fonctionnent. Moi, j'attends du gouvernement qu'il me dise quelles vont être les distances
21:21barrières dans les transports scolaires. Si on dit que dans les transports scolaires,
21:25on fait un fauteuil sur deux, ça veut dire qu'on aura moitié moins de transports scolaires.
21:29Mais dans les écoles, c'est beaucoup plus compliqué. On sait que les jeunes,
21:32quand on est en maternelle, la distanciation sociale, c'est très compliqué. On peut aussi
21:37penser aux classes, vous évoquez des groupes de 10-15 élèves. Ça voudrait dire que parfois,
21:41on serait sur des semaines de roulement, non pas de deux semaines, mais peut-être même de trois
21:44semaines. Parce que vous avez des classes où vous avez parfois 35 élèves et où c'est compliqué
21:47d'avoir ce quota, vous disiez, de 10 ou 15 personnes. Absolument. C'est pour ça que le
21:51ministre a commencé d'ailleurs à le dire, pendant que certains seront en classe, d'autres seront
21:57en activité à l'extérieur, d'autres seront en activité à distance. Je pense que quand on prend
22:03une classe de 35, on pourrait imaginer faire trois groupes d'élèves ou deux groupes d'élèves. Mais
22:09ça va là encore dépendre des locaux. Et moi, je pense qu'on peut aussi bâtir localement des
22:14partenariats entre les clubs sportifs et les écoles. Peut-être que certains matins,
22:18on pourrait imaginer que la moitié de la classe aille en activité de plein air, en activité
22:24sportive, et puis que l'après-midi, ils reviennent en classe. Il va falloir faire preuve de beaucoup
22:28d'ingéniosité, de beaucoup de débrouillardise. Et si les locaux sont trop petits, par exemple,
22:33est-ce qu'on peut imaginer que d'un point de vue local, vous évoquez des situations locales,
22:35de dire, là, par exemple, on n'ouvre pas cette école parce qu'on voit que les conditions ne sont
22:39pas réunies ? Non, je pense que ce serait très injuste et je pense qu'il faut qu'on se donne
22:42comme objectif que chaque parent, chaque famille ait droit au même service, à la même attention de
22:50la part de l'institution scolaire. Simplement, il faudra prêter une attention à mon avis
22:57particulière, je pense aux collégiens et aux lycéens, aux collégiens et aux lycéens qui ont
23:01été perdus de vue pendant le déconfinement. Nous, nous sommes en charge à la région du
23:05décrochage scolaire. L'Éducation nationale nous donne la liste des décrocheurs scolaires et on
23:10les appelle un par un depuis le début du mois d'avril pour essayer de voir avec eux pourquoi
23:15ils ont décroché. Est-ce que c'est pour des raisons financières, parce qu'ils n'avaient pas d'ordinateur,
23:19pas de wifi, pas de connexion au débit ? Est-ce que c'est parce que l'école ne s'est pas fait pour
23:24eux ? Donc on est en train de regarder avec eux quelles solutions on a. Est-ce qu'il faut qu'ils
23:28continuent l'école ? Est-ce qu'il faut qu'ils aillent dans des formations professionnalisantes,
23:31des écoles de la deuxième chance ? Mais je pense qu'il faudra avoir un focus particulier sur ces
23:37élèves qu'on ne doit pas mettre en échec. Et je pense notamment à ceux qui passent le brevet,
23:40les élèves de troisième et à ceux qui passent le bac, les élèves de première et de terminale.
23:44À cette question et les commentaires de Marc, combien cette crise va coûter à la région ? L'avez-vous
23:49évaluée ? Beaucoup d'argent. Vous avez un chiffre ? Non. Pas pour l'instant ? Non, parce qu'en réalité,
23:54en réalité, il y a évidemment ce qu'on aura investi pour acheter des masques, pour acheter des tests.
24:00Là, la région a acheté aussi des tests, des tests virologiques, pour permettre d'accélérer le
24:06dépistage dans les EHPAD de l'Île-de-France. Donc, on a acheté 15 000 tests pour permettre
24:10d'aller plus vite. Et d'isoler aussi des masques dans les hôtels aussi ? Alors, là aussi, il y a
24:15un projet, un projet qui a été lancé par l'assistance publique Hôpitaux de Paris. J'ai eu
24:22le directeur de l'assistance publique qui propose que ce projet, qui est d'abord parisien, puisse
24:26être étendu sur toute la région. C'est effectivement un programme où chaque personne qui serait testée
24:34positive après le déconfinement pourrait bénéficier d'une chambre d'hôtel, si elle est mal logée
24:40chez elle ou si sa famille vit dans un trop petit espace, pour éviter de contaminer ses proches. Et
24:46ça, la région est en train de faire le recensement de toutes les chambres d'hôtel disponibles sur
24:51tous les départements, parce que l'expérimentation a démarré avec Paris, les hôtels à corps, et je
24:57pense qu'il faudrait pouvoir l'étendre avec tous nos services hôteliers de l'Île-de-France. Ce serait
25:02une formidable solution pour éviter une nouvelle propagation de l'épidémie. Question et commentaire
25:08sur la cantine, justement, parce qu'on parle parfois de demi-journées. Est-ce que les cantines
25:12seraient ouvertes ? On sait que c'est aussi l'un des points importants quand on parle de la
25:14nutrition des plus jeunes et de ceux qui peuvent être aussi défavorisés. Ce qui est évident, c'est
25:19qu'on ne pourra pas faire fonctionner les cantines comme d'habitude. Donc il faut là encore qu'on
25:24travaille avec le ministère de l'Éducation nationale, peut-être mettre en place ce qu'on
25:29appelle en anglais des lunchbox, des boîtes à déjeuner, donc en fait des distributions de repas,
25:34des repas prêts à emporter pour les enfants qui puissent à ce moment-là se répartir, certains
25:39dans la cour de récréation, certains dans la cantine. Mais ce qui est certain, c'est qu'il
25:43faudra respecter des distances qui ne sont pas du tout celles des cantines habituelles. Parce que
25:49ce serait paradoxal, vous comprenez, de faire le déconfinement avec des règles très strictes pour
25:53les personnes qui vont retourner au travail, les salariés, qui eux devraient vraiment respecter
25:58les distances très strictes et qu'ils aient leurs enfants qui se retrouvent à 30 en train de se faire
26:04des bisous et des câlins à la récréation. Vous voyez, ça c'est pas possible.
26:08La question de la réouverture des marchés alimentaires, elle revient également dans les commentaires.
26:11Oui, alors la question de la réouverture des marchés, à mon avis, elle devrait suivre de
26:16près le déconfinement, en tout cas pour tout ce qui est halles couvertes. Aujourd'hui, il y a deux
26:22poids deux mesures en Ile-de-France. Il y a certains départements qui ont rouvert leurs
26:25halles couvertes, d'autres départements qui ne les ont pas réouvertes.
26:29Une réouverture généralisée, ça pourrait s'imaginer quand ?
26:31Je crois qu'il faut que les maires présentent à leurs préfets des règles très strictes d'organisation
26:38des marchés.
26:38Dès maintenant ? Pour une reprise dès maintenant ou pour après le 11 mai ?
26:42Pour après le 11 mai, mais qui présentent vraiment des plans qui sécurisent le marché.
26:46Je pense qu'il faut, par exemple, typiquement faire des sens de déambulation, qu'on puisse
26:51prendre le marché que dans un sens, qu'il faut qu'on ait, là encore, des marquages au sol pour
26:56permettre les distances barrières, etc. Que les maires puissent présenter des plans et que sous
27:01réserve de ces plans, on puisse progressivement rouvrir les marchés. Les franciliens comprennent
27:07mal pourquoi les marchés sont moins sûrs que certains supermarchés.
27:12La situation en Seine-Saint-Denis est particulièrement critique. On pense justement à
27:16tous ceux qui vivent dans des petits logements. On sait que le taux de mortalité est très important
27:20là-bas. Il y a des décès très nombreux. C'est une des parties des départements les plus touchés.
27:23Quelles mesures peuvent être mises en place spécifiquement sur ce département par rapport à
27:28la situation sociale ?
27:29La région est très préoccupée de cette montée de la pauvreté dans les quartiers populaires.
27:33C'est emblématique en Seine-Saint-Denis parce que la Seine-Saint-Denis concentre beaucoup de
27:38villes populaires. Mais vous savez, des petites Seine-Saint-Denis, il y en a un peu dans toute
27:43l'Île-de-France, un peu dans tous les départements. Donc oui, nous sommes en train de réfléchir à un
27:48volet dans le cadre de notre plan de relance qui serait un volet de lutte contre la précarité.
27:52Spécifiquement sur la Seine-Saint-Denis ?
27:54Non, spécifiquement sur les quartiers populaires. Parce que le cas de Grigny, le cas de Gonesse,
27:58le cas de Trappes ressemble beaucoup à celui de la Seine-Saint-Denis. Et l'idée, ce serait de
28:04travailler dès aujourd'hui sur les distributions alimentaires pour les familles qui n'ont plus du
28:09tout de ressources depuis un mois et demi. Peut-être une mesure sur les familles les plus en difficulté
28:15qui relèvent de la région. Je pense par exemple aux familles des lycéens boursiers pour les aider
28:21là encore à avoir une aide alimentaire ou une aide financière. Et puis nous sommes en train de
28:26travailler sur une aide à tous les indépendants, les auto-entrepreneurs, les TPE qui sont très
28:33nombreux. Il y a une dynamique entrepreneuriale très forte dans les quartiers populaires avec
28:36des entreprises qui sont aujourd'hui totalement à l'arrêt. Donc regardez ce qu'on peut faire
28:40aussi pour elles.
28:41Question des tensions en banlieue. Depuis trois soirs maintenant, on voit en Ile-de-France des tensions assez importantes dans certains quartiers où il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre,
28:51parfois même des véhicules incendiés dans certains endroits. C'est quoi un peu votre réaction par rapport à cette situation et peut-être même l'appel que vous pouvez peut-être faire même au niveau de l'État, au niveau du ministère de l'Intérieur ?
29:01Je pense que la situation évidemment dans des quartiers où le confinement est très difficile à respecter parce qu'on est à une famille très
29:10nombreuse dans un tout petit espace, évidemment la situation est explosive. Au bout de six semaines, sept semaines de confinement, forcément il y a des tensions qui apparaissent.
29:19J'ajoute qu'en plus, il y a beaucoup de ressources de certaines bandes de l'économie souterraine qui ont été taries. Donc ça rend la situation assez explosive.
29:32Et moi, je voudrais rendre hommage à nos policiers parce qu'ils sont présents, ils sont au premier rang pour, dans ces quartiers, essayer de faire respecter le confinement et ça n'est pas une tâche facile.
29:43Donc oui, la situation est tendue. C'est pour ça qu'il faut que nous travaillions vraiment à des aides.
29:48Mais quelle mesure prendre justement d'un point de vue peut-être même sécuritaire maintenant ? C'est vrai qu'on voit ces violences.
29:54Moi-même, en tant que journaliste hier, j'ai été présent ces trois derniers soirs et j'ai pu constater ces situations-là. Quelle réponse apporter dans l'immédiat de ce point de vue-là ?
30:03Pour l'instant, la réponse, elle peut être à la fois sociale, mais elle doit être aussi d'ordre public. C'est-à-dire qu'on ne peut pas accepter des violences.
30:11Il y a des habitants dans ces quartiers qui doivent pouvoir vivre en sécurité et en sérénité. Donc je pense qu'il faut que la situation soit maîtrisée.
30:21Il faut mettre davantage de force de l'ordre dans ces quartiers pour faire respecter le confinement.
30:25Et il faut en même temps, je pense, apporter une réponse sociale à toutes les familles qui vivent le confinement de manière très compliquée en ce moment.
30:35Une réponse sociale, j'ai parlé d'aide alimentaire. On pourrait parler aussi de soutien scolaire.
30:40Il n'y a plus que deux semaines en réalité avant la fin du confinement. Ces deux semaines, elles vont être un peu tendues.
30:46Et il faut vraiment que ça se passe bien dans nos quartiers populaires.
30:50Pour conclure cela et cette question un peu ouverte sur l'après 11 mai, c'est vrai qu'on comprend maintenant que même au 11 mai, notre vie ne redeviendra pas comme celle qu'on avait avant le 17 mars.
31:01Justement, pour peut-être un peu ouvrir une question pour conclure un peu tout ça, c'est d'expliquer comment sera cette vie ?
31:08Alors on a beaucoup parlé justement avec les transports en commun, avec l'école, mais on pourrait penser aux lieux culturels, sportifs.
31:15Il y en a qui rêveraient d'aller au Parc des Princes, il y en a qui rêveraient d'aller voir un concert sur Paris ou autre.
31:20Quelle réponse on peut leur apporter aussi de ce côté-là, de se dire combien de temps ça va durer ?
31:25Même si je sais qu'il y a des décisions qui sont prises via le Conseil scientifique, avec le gouvernement, le président de la République.
31:29Mais comment vous, vous imaginez les choses dans les prochaines semaines, dans les prochains mois ?
31:33On peut peut-être même aussi parler peut-être des vacances d'été, des recommandations à faire parce qu'on sait que certains sont là à penser.
31:37Normalement, c'est la période où on commence à réserver, à se dire on va partir peut-être à tel endroit en France ou à l'étranger.
31:42Une question un peu ouverte pour essayer vraiment de répondre aux questions pratiques, à l'après 11 mai et à tout ce qu'on n'a pas forcément évoqué sur les différentes thématiques.
31:50Il y a deux hypothèses. Il y a une hypothèse très optimiste qui est que le virus, petit à petit, va s'effacer de nos vies tout seul.
31:58Et puis il y a une hypothèse malheureusement plus pessimiste qui est que nous allons devoir apprendre à vivre avec le virus et avec cette menace qui peut nous toucher.
32:06Et vous le savez, tant que nous n'aurons pas 70% de personnes qui auront eu le virus, il n'y aura pas d'immunité collective.
32:13Donc dans ce deuxième scénario, on ne pourra pas vivre comme avant. On ne pourra pas vivre comme avant parce que le virus est mortel et donc il faut s'en protéger.
32:21Et donc ça voudra dire effectivement prendre beaucoup plus de précautions que d'habitude, se mettre à porter des masques, se mettre à respecter les distances.
32:29On est un pays latin, on est un pays tactile. Moi, je suis une femme politique, alors serrer les mains, vous savez, ça fait partie de mon ADN.
32:35Donc vraiment, on souffre tous de ne plus pouvoir se faire la bise, de ne plus pouvoir avoir des gestes d'affection et d'amitié.
32:43Il va falloir vivre différemment. Il va falloir faire plus de choses à distance pour économiser là encore nos capacités de transport.
32:53Donc plus de télétravail.
32:54Il va falloir réorganiser le travail pour permettre quand même de venir au bureau régulièrement, mais en même temps aussi permettre de télétravailler.
33:04Donc l'organisation du télétravail, elle va être au cœur. L'organisation aussi du téléenseignement va être au cœur.
33:10Donc la digitalisation va être importante et puis organiser des modes de vie certainement plus sobre.
33:17La question des bars, des restaurants, justement, c'est ça ?
33:20Alors les bars et les restaurants, moi aussi, j'en attends avec impatience la réouverture, mais ça ne pourra se faire que dans de bonnes conditions de sécurité.
33:29Et ça, évidemment, il appartiendra aux autorités sanitaires de le déterminer, mais ce ne sera pas tout de suite.
33:35Alors on est en train de travailler à la région sur un plan vacances aussi, parce que vous en avez parlé.
33:40On ne va pas pouvoir voyager, on ne pourra pas sortir des frontières.
33:43On a des pays autour de nous qui sont parfois très impactés par le virus ou d'autres qui ne voudront peut-être pas forcément avoir des Français chez eux.
33:50Donc il est possible qu'on doive limiter nos déplacements, en tout cas sur les très longues distances, c'est sûr.
33:56Donc plutôt prendre des vacances en France.
33:59Donc moi, ce que je voudrais aussi faire, c'est faire redécouvrir aux Français l'Île-de-France, parce que l'Île-de-France a des trésors,
34:06des châteaux, des villages, des maisons des illustres, des musées, des parcs, des parcs naturels, des bases de loisirs.
34:13Donc ça, petit à petit, ça va rouvrir aussi progressivement.
34:17Et puis sur les activités culturelles et sportives, on est en train de réfléchir avec les écosystèmes
34:24pour essayer de voir si on ne peut pas rouvrir les salles de cinéma avec un fauteuil sur deux,
34:29les salles de théâtre avec un fauteuil sur deux,
34:31si on ne peut pas organiser des stages de multisport, mais là encore, en tout petit effectif, à dix personnes seulement.
34:38Donc voilà, on est en train vraiment…
34:39– Dès l'onze mai ou… ?
34:40– Ah non, non, non, non, là je parle pour l'été.
34:42– Ouais, l'été.
34:43– Je parle pour l'été.
34:44Comment est-ce qu'on va vivre cet été, sachant là encore que certains,
34:48beaucoup de Français auront eu des pertes de revenus dans ces mois de déconfinement ou de post-déconfinement,
34:55de confinement ou de post-déconfinement,
34:57et que peut-être certains n'auront pas les moyens de se payer les mêmes vacances que l'année dernière.
35:01Donc là encore, il va falloir qu'on aide toutes ces familles qui non seulement auront souffert du confinement,
35:07mais en plus ne pourront pas faire partir leurs enfants en vacances.
35:10– Merci beaucoup Valérie Pécresse d'avoir répondu à mes questions.
35:13On a évoqué dans ce live énormément de sujets, justement sur le confinement, sur le maintenant,
35:17mais surtout sur l'après, l'après-onze mai,
35:19où on comprend que la situation sera encore très différente de celle qu'on pouvait vivre avant.
35:24Facebook live que vous pourrez voir ou revoir en replay,
35:27où on aborde donc toute cette question de la réouverture des écoles, des RER, des métros, des masques également.
35:32On parle aussi, il y a quelques instants, du plan pour les vacances, des cinémas, des bars, des restaurants,
35:39bref encore beaucoup de questions pour certaines,
35:41où les réponses sont encore à attendre dans les prochaines semaines.
35:44En tout cas, le replay de ce live, vous pourrez le voir ou revoir dans quelques instants,
35:48et nous sur Brut, on continuera d'aller à la rencontre des personnalités,
35:51notamment politiques, qui sont en charge justement des responsabilités sur l'après,
35:54pour répondre à vos questions pratiques, concrètes, pour savoir justement de quoi sera fait notre vie après le 11 mai.
36:00On vous remercie encore, Mme Pécresse, d'avoir répondu à mes questions,
36:02et aussi celles des internautes qui étaient très nombreuses.
36:04On n'a pas pu toutes les prendre, parce que sinon on aurait fait deux ou trois heures de live.
36:08La semaine prochaine, on recommence.
36:09Je pense que ça peut être intéressant de refaire un point à l'occasion,
36:12justement selon l'évolution de la situation,
36:14et en tout cas, on a bien l'idée de pouvoir refaire pourquoi pas un point de situation, ce serait très bien.
36:18Merci à vous, Mme Pécresse.
36:19Très bonne journée à vous, et très bonne journée à tous ceux qui nous suivent.
36:21À très bientôt sur Brut.
36:23C'est vrai qu'on avance...

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