"La France a une énorme responsabilité en ce qui concerne les migrants africains à cause de son passé colonial."
Elle a secouru de nombreux migrants en détresse en Méditerranée avec l'ONG Sea-Watch. Carola Rackete appelle la France à assumer sa responsabilité dans la crise migratoire.
Elle a secouru de nombreux migrants en détresse en Méditerranée avec l'ONG Sea-Watch. Carola Rackete appelle la France à assumer sa responsabilité dans la crise migratoire.
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00:00L'un des pays qui a une grande responsabilité historique,
00:04surtout en termes de migrants d'Afrique,
00:07c'est la France, à cause des temps coloniaux.
00:10Les structures de pouvoir que nous voyons aujourd'hui
00:13et l'inégalité économique que nous voyons autour du monde aujourd'hui
00:18viennent principalement de ces temps coloniaux.
00:30L'inégalité économique de l'Afrique
00:38Il y a aussi une énorme participation de la France
00:40aujourd'hui en Afrique pour des intérêts économiques.
00:44Et je pense que pour cette raison,
00:47la France a une énorme responsabilité
00:50de recevoir les gens quand ils croisent la mer.
00:53Elle est aussi l'une des plus grandes nations de l'Union Européenne,
00:57comme la Allemagne.
00:57Ils devraient être les forces principales pour accepter les gens
01:02et les intégrer dans les sociétés que nous vivons.
01:05Une des choses que l'Europe pourrait faire très facilement
01:08est de s'arrêter la coopération avec le gardien des côtes libyennes,
01:11qui, très souvent, empêche les gens de revenir des eaux internationales
01:16à Libye, un pays en guerre civile,
01:18où nous savons qu'ils sont exposés à de nombreux abus des droits humains.
01:22Nous parlons de kidnappage, de torture,
01:26de force de travail, d'abus sexuels, etc.
01:31Nous devrions avoir une mission de l'UE
01:34pour sauver les gens à notre front commun,
01:36et surtout, nous avons besoin d'un système de distribution
01:39dans les nations européennes pour prendre des responsabilités.
01:42En ce moment, le nombre de gens qui arrivent,
01:46même dans les trois ou quatre dernières années,
01:49est juste de 0,1% de la population européenne.
01:53Donc, nous sommes vraiment en mesure de prendre des responsabilités.
01:56Mais, en regardant plus loin, c'est le système économique
01:59qui crée ces conditions dans les pays d'abri des gens,
02:04et nous devons prendre des responsabilités pour cela aussi.
02:08Notre système économique détruit le planète,
02:11il cause un déclin climatique,
02:13donc nous devons changer cela aussi.
02:15Et nous devons prendre des mesures en tant que société civile
02:19pour faire en sorte que les gouvernements soient responsables de ce qu'ils font.
02:22Parce qu'il y a beaucoup de rapports de l'ONU,
02:24un en particulier sur le climat et la pauvreté,
02:27qui dit que la pauvreté augmente massivement
02:31en raison du déclin climatique.
02:33Donc, la pression socio-économique sur les gens
02:36va s'intensifier.
02:38Plus de gens seront forcés de migrer.
02:53Quand les gens ont peur
02:55des étrangers venant de leur pays d'origine,
02:59je pense que c'est la peur de l'inconnu.
03:03En Allemagne, par exemple, il y a des statistiques très claires
03:06que dans les zones où il y a de la pauvreté,
03:08il y a beaucoup plus d'étrangers.
03:10Et c'est ce qu'il y a en Allemagne,
03:12c'est ce qu'il y a en France,
03:14c'est ce qu'il y a en France,
03:16c'est ce qu'il y a en Allemagne,
03:18c'est ce qu'il y a en France,
03:20c'est ce qu'il y a en France,
03:22mais dans les zones où il y a beaucoup d'immigration,
03:24où beaucoup de gens de différents pays et nations
03:26vivent ensemble,
03:28l'acceptance de l'immigration est très très haute,
03:31et c'est juste la norme.
03:33Mais l'opposition est la plus haute,
03:36en particulier dans les zones
03:38où il n'y a pas d'immigrants.
03:40Donc, ce que ça me dit,
03:42c'est qu'il n'y a pas vraiment
03:44de gros problèmes.
03:46C'est un problème de quelque chose
03:48que vous ne connaissez pas.
03:50Je pense que nous devons tous encourager les gens
03:52à rencontrer les migrants,
03:54à rencontrer les réfugiés,
03:56à poser des questions
03:58et à s'entendre avec eux
04:00parce que je pense que
04:02dès qu'on les connaît
04:04et qu'on les voit comme des gens
04:06et qu'on écoute leurs histoires individuelles,
04:08ils ne sont pas
04:10de toute façon un thème.
04:12Ils sont juste des gens individuels,
04:14comme vous et moi.
04:20Sous-titrage Société Radio-Canada