Pendant ce temps-là, dans une région française…
Les 2/3 des médecins urgentistes de l’hôpital de Cayenne démissionnent pour dénoncer l’état du système de santé en Guyane, l’un des plus grands déserts médicaux de France.
Les 2/3 des médecins urgentistes de l’hôpital de Cayenne démissionnent pour dénoncer l’état du système de santé en Guyane, l’un des plus grands déserts médicaux de France.
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00:00Pour bien comprendre l'état du système de santé en Guyane, vous êtes à Cayenne et
00:20vous faites un infarctus, pathologie grave, cardiaque, le SAMU vous transporte, vous médicalise
00:28dans un avion de ligne normale jusqu'à Fort-de-France pour espérer se faire déboucher les artères
00:34du cœur.
00:35Et bien c'est un peu comme si à Paris, un Parisien, quand il faisait un infarctus,
00:40on l'emmenait à Moscou en avion pour se faire déboucher les coronaires.
00:43L'état de la santé en Guyane aujourd'hui, c'est ça.
00:58J'ai démissionné parce que j'ai vu partir trop de mes collègues qui sont partis épuisés.
01:09Quand on travaille 70 heures par semaine, on ne s'en sort plus.
01:13Cette décision de démissionner, ce n'est pas du jour au lendemain, c'est-à-dire qu'on
01:18avait déjà alerté à de multiples reprises depuis plus d'un an, à la fois la direction
01:22de l'hôpital, à la fois l'ARS, en s'indignant de nos conditions de travail, en disant qu'on
01:30n'est pas à même d'offrir aux patients les soins qu'ils méritent.
01:34Et ça, c'est très difficile à vivre pour un soignant.
01:53Ces 40 millions d'euros, c'est une goutte d'eau dans l'océan qui nous sépare de l'Hexagone.
01:59Parce qu'en fait, les 40 millions d'euros, ce n'est pas ça qui va nous permettre de
02:03rattraper 20 ans de retard.
02:05Pour améliorer le système de santé, finalement, il y a des mesures d'urgence, mais il y a
02:10aussi besoin d'une vision à long terme.
02:13La vision à long terme en Guyane, c'est la formation de médecins guyanais.
02:17Pour former des médecins guyanais, pour ça, il faut ouvrir des cursus.
02:21Pour l'instant, il n'y a que 5 médecins par an pour tout le territoire qui sont formés.
02:33Nous, on n'a pas envie de partir, mais on n'a pas envie non plus de continuer dans ces
02:38situations de prise en charge dégradée.
02:40On n'a pas envie de continuer à travailler dans des conditions qui nous mettent en danger
02:44et qui mettent en danger nos patients.
02:45Il faut que les choses changent et il faut qu'elles changent radicalement.