Elle avait déjà porté plainte, et rien n'a été fait. Isabelle et ses parents sont morts assassinés par son ex-compagnon.
Aujourd'hui, sa sœur Cathy attaque l'État et veut faire reconnaître sa responsabilité dans ce triple meurtre.
Aujourd'hui, sa sœur Cathy attaque l'État et veut faire reconnaître sa responsabilité dans ce triple meurtre.
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00:00Il avait carrément décidé d'exécuter mon père, ma mère et ma sœur.
00:03Mais il lui disait, il lui disait, si tu pars et s'il y a des gens qui t'aident,
00:07s'il y a des gens de ta famille qui t'aident, je tuerai tout le monde.
00:09Et c'est ce qu'il a fait.
00:19Le fait qu'elle ait porté plainte, elle se sentait, elle se savait,
00:23elle me l'a dit condamnée à mort parce qu'en fait, il lui avait tellement dit qu'il la tuerait
00:28que le courage qu'elle a trouvé, le courage et je sais pas, cette force qu'elle n'avait plus
00:37pour oser aller l'expliquer et montrer ses coups à la police et aux médecins, il est immense.
00:47Bien évidemment, si ma sœur n'avait pas porté plainte, n'avait jamais eu ce courage,
01:00n'avait pas mis sa confiance et dit au gouvernement, je suis en danger, aidez-moi,
01:06mais je ne serai pas là devant vous.
01:08Comment expliquer aux femmes battues, portées plainte, commencer par cette étape-là,
01:13si quand il y a un contrôle judiciaire qui est violé des dizaines de fois
01:17et qu'on sait que la personne est complètement amnibulée par sa victime, on ne fait rien.
01:43Il y a une discrimination parce que c'est une femme qui vient déposer plainte
01:58dans le cadre de violences conjugales et qu'à partir du moment où c'est une femme,
02:02on ne va pas la traiter comme une victime de terrorisme ou de hold-up ou de braquage.
02:09Donc c'est une victime de troisième zone.
02:12Alors même qu'il y a beaucoup plus de victimes de féminicide que de terrorisme, que de braquage,
02:19un homme va déposer plainte pour le vol de sa voiture, on va lui dire,
02:22monsieur, où est égarée votre voiture, vous êtes monsieur machin, très bien.
02:26On ne va pas penser que c'est une escroquerie à l'assurance.
02:29Et là, on met constamment en doute sa parole, on estime que ce sont des paroles en l'air
02:36et on en voit finalement où mettons ses mains courantes
02:40qui ne courent absolument pas jusqu'au cœur de la République.
02:44Et d'ailleurs, cela fait augmenter le sentiment d'impunité de l'agresseur
02:52qui va s'estimer effectivement tout permis parce qu'il la suit, il la poursuit, il ne risque rien,
02:57il va et vient, il va où il veut, comme il veut, le nombre de fois qu'il veut, rien ne se passe.
03:03Alors finalement, lui qui déjà s'estime avoir le pouvoir sur sa femme,
03:07on va lui démontrer qu'il a effectivement le pouvoir sur sa femme.
03:11Donc il va redoubler, lui, de puissance à l'égard de cette victime qui, elle, en a de moins en moins.
03:21Moi, je sais que je le fais pour changer les choses, je le fais malgré tout ce que je souffre,
03:30malgré le fait que quand j'en parle, c'est compliqué pour moi.
03:35Je souffre tout le temps, je suis tout le temps en enfer, mais là c'est pire.
03:38Ce qu'on veut, c'est se faire entendre pour changer les choses, pour dire plus jamais ça.