Il est devenu un symbole du combat contre les pesticides...
Mais la justice vient de suspendre son arrêté anti-pesticides. Le maire de Langouët raconte pourquoi il appelle aujourd'hui à la "désobéissance civile".
Mais la justice vient de suspendre son arrêté anti-pesticides. Le maire de Langouët raconte pourquoi il appelle aujourd'hui à la "désobéissance civile".
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00:00Dans ces 150 mètres, on ne pourra pas utiliser les pesticides de synthèse
00:05qui sont utilisés dans l'agriculture chimique.
00:19La désobéissance civile, elle a existé de tout temps, y compris chez les préfets,
00:22qui parfois, dans l'histoire, ont été amenés à désobéir à des ordres
00:26ou à des consignes de leur gouvernement
00:28parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec la mise en cause de la santé publique
00:32ou de l'intégrité publique.
00:41Le président de la République m'a dit que j'avais raison dans mes convictions.
00:44Je lui ai répondu que la conviction, ça ne suffit pas.
00:49Ce n'est pas l'intention qui compte, c'est la réalité qui compte.
00:53Donc, c'est une politique un peu due en même temps.
00:57En même temps, je vous donne raison. En même temps, je vous traîne devant les tribunaux.
01:00Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
01:02Et après, la position gouvernementale est très ambiguë
01:05puisque Mme la ministre de l'Écologie avait affirmé qu'il y avait une position du gouvernement
01:10pour mettre en place ce que le maire de Langouët avait proposé,
01:15c'est-à-dire une distance d'éloignement des pesticides.
01:18Et quelques jours après, le ministre de l'Agriculture dit non, non, non, pas du tout,
01:22nous allons en rester aux 5 mètres actuels
01:25et peut-être même qu'on va diminuer ça de 1 mètre.
01:28Donc, évidemment, tout ça, ce n'est pas très sérieux.
01:30Il y a une sorte de panique au niveau gouvernemental aujourd'hui
01:34à prendre des décisions qui s'imposent
01:36parce qu'il faut bien voir qu'il y a une majorité de gens aujourd'hui en France
01:40qui disent M. le maire de Langouët a raison.
01:56C'est très réjouissant.
01:58On pouvait s'attendre qu'après le tribunal administratif,
02:02les maires se démobilisent.
02:04C'est exactement l'inverse qui se passe.
02:06Je pense qu'il y a deux raisons d'après ce message que j'ai.
02:09La première, c'est qu'eux-mêmes sont soumis à des questions très fortes
02:13de la part de leurs habitants en disant,
02:15mais est-ce qu'on peut faire quelque chose vraiment ?
02:17Ce n'est plus possible que ça continue comme ça.
02:19Et puis d'autres qui me disent, mais comment ça se fait
02:22que le président de la République, le gouvernement,
02:26via la préfète de la République, via le tribunal administratif,
02:29puisse interdire à un maire de protéger sa population ?
02:33C'est quelque chose d'inacceptable.
02:35Le but d'un élu, quel qu'il soit, de la République,
02:38ce n'est pas d'être le béni-oui-oui de la République
02:40et de mettre en place des choses avec lesquelles il n'est absolument pas d'accord.
02:44En plus, il a la conviction que ça porte atteinte à la santé
02:47ou à l'intégrité des habitants de sa commune.
02:52Sous-titrage Société Radio-Canada