Elles sont quatre. Elles ont 18 et 19 ans. Elles sont étudiantes à la fac de Nanterre. Elles racontent leurs espoirs et leurs combats. Sans filtre.
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00:00Par exemple, moi, quand je suis dans la rue, je n'aime pas qu'on vienne me dire ce qu'on pense de mon physique.
00:05Je n'ai pas à me faire harceler, je n'ai pas envie d'écouter cette personne, je n'ai pas à subir ce qu'elle pense de moi, même si c'est un compliment.
00:17Révolte, c'est tout type de violence, en fait, tout type de violence, qu'elle soit morale.
00:21Même avec les femmes, quand t'as vu le whiz qui s'est sorti avec Harvey Weinstein, les trucs d'Aston.
00:26Et enfin, tu te dis, enfin, on va parler des femmes, de la condition des femmes, même dans les entreprises, hormis le harcèlement.
00:31Parce que ça, c'est un débat énorme, les agressions sexuelles, le harcèlement vers les femmes, mais même le fait qu'il n'y ait aucune égalité.
00:37On en parle des salaires, on en parle de...
00:39Quand tu as commencé à voir les centaines de milliers de hashtag MeToo, de voir que le MeToo, le moi aussi, ça voulait juste symboliser que ce qu'on voit à la télé,
00:47est-ce qu'on parle des agressions, on parle de Harvey Weinstein, en fait, on se rend compte que ce n'est pas une minorité,
00:51c'était la majorité, voire la quasi-totalité des femmes qui subissaient tous les jours, ne serait-ce que le harcèlement dans la rue ou dans les transports.
00:57Et donc forcément, je pense que ça, même inconsciemment, ça nous change.
01:02Et forcément, oui, après ça, on change, on évolue.
01:04Et forcément, dans ma génération, au moins plus de la moitié, au moins, a été touchée par ça.
01:11Et je trouve ça bien qu'enfin, on change un peu.
01:13Parce que quand tu vois, on retourne en arrière avec une juif qui se fait buter, avec un noir qui se fait tuer,
01:17tu te dis, waouh, on retourne 50 ans en arrière et en même temps, on essaye d'avancer, tu vois.
01:21Quand tu vois tout ce qui se passe avec les femmes, je me dis, c'est cool, on essaye en même temps de...
01:25On ne fait pas que régresser, tu vois, on essaye d'avancer vers quelque chose d'un peu positif, tu vois.
01:30Je mets plus d'espoir sur les générations qui viendront plus tard
01:33et qui peut-être cette fois-ci auront une éducation, des parents qui leur diront non,
01:37avoir des pères qui ont vécu ça maintenant et qui diront non, ça, c'est pas quelque chose à faire
01:41et de vraiment régler la question de l'éducation des enfants.
01:45Il faut l'égalité. On ne peut plus vivre comme avant,
01:48une femme au foyer qui fait la popote pour son mari qui rentre le soir.
01:52Parce qu'il faut ouvrir la porte, en fait.
01:54Mais justement, il faut dire aux petites filles, il faut leur dire, vous pouvez le faire.
01:58Mais ça, attends, il commence déjà...
02:00Vous savez quoi, vous allez vivre dans un monde machiste et on ne vous acceptera jamais.
02:03Oui, mais ça, ça commence à se faire. Ce que je veux dire, c'est qu'on parle d'enfants qui sont en primaire
02:07ou de choses comme ça, donc ce n'est pas eux qui tuent, tu vois.
02:10C'est plutôt à nous, nous, on a été... Oui, mais nous aussi, on le sait.
02:13C'est à notre génération aussi de se dire, nous aussi, en tant que femmes,
02:15on est capable de faire des choses, on est totalement capable d'être présidente
02:18ou d'être PDG d'une grande entreprise ou être avocate.
02:21Et c'est à nous de bouger les choses et on le sait.