"Si on se réveille et qu'on voit des armes, de la drogue, du sexe et rien d'autre… Sur quoi on va chanter ?"
Anitta est originaire des favelas de Rio, et son truc, c'est le "baile funk", un style musical qui souffre de nombreux clichés…
Anitta est originaire des favelas de Rio, et son truc, c'est le "baile funk", un style musical qui souffre de nombreux clichés…
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00:00J'aime montrer mon corps, depuis toujours.
00:03Pourquoi ne peut-on pas être bon ?
00:06Les gens mettent toujours en bas les femmes qui aiment être libres,
00:10mais si c'était un homme qui le faisait,
00:12ah non, c'est beau !
00:14Et là, si c'est une femme qui fait ça juste pour avoir de la polémique, des numéros, etc.
00:21Ce n'est pas si artistique, ce n'est pas si talentueux, ce n'est pas...
00:24Et je crois que non, c'est de mon personnalité d'être comme ça.
00:29La personnalité de l'autre personne, c'est de ne pas être comme ça.
00:33Et rien ne change, tu vois ?
00:35Salut à tous, je suis Anitta, je veux vous faire des bisous et des salutations pour toute la personne de Brut.
00:40C'est pas la chanson et la musique qui changent le comportement et la réalité de la vie dans la favela.
01:05C'est la vie dans la favela et la réalité qui changent les lettres et les compositions.
01:12Parce que le gouvernement, il y a un temps, voulait criminaliser le funk.
01:18Non, les gens chantent ce que tu vis.
01:21Alors, si le gouvernement met dans ces endroits la culture, l'accès à l'information, l'étude, tout ça,
01:33bien sûr que la lettre va changer.
01:35Parce que nous chantons ce que nous voyons.
01:37Si nous nous réveillons, nous voyons des armes, des drogues, du sexe, et rien d'autre.
01:45Que chanterons-nous, mon amour ?
01:47J'aime tout genre de musique.
01:49Mais la porte qui m'a ouvert, c'était le funk.
01:54J'ai commencé dans les favelas, dans les balles de funk, dans les fêtes de la rue et de la favela.
01:59Aujourd'hui, les gens arrivent à tuer tout le monde.
02:03Et là, je pense, si c'était il y a dix ans, je serais aussi morte avec ma mère et mon frère.
02:12Et rien d'autre, nous le faisions.
02:14Nous chantions.
02:15C'est pourquoi j'ai tellement aimé porter le rythme à l'extérieur et avoir du respect.
02:21Pour que les gens d'ici, au Brésil, comprennent que c'est de l'art.
02:28C'est très bien fait.
02:29C'est ce qui fait qu'aucune personne qui l'écoute se mouille et aime.
02:33Je ne le fais pas pour de la polémique ou pour obtenir des numéros.
02:37Je pense que c'est quelque chose de personnel.
02:39Par exemple, Rosalía, elle danse beaucoup, mais elle n'aime pas beaucoup montrer son corps.
02:44On ne voit pas tellement qu'elle montre son corps.
02:47Mais le genre de danse qu'elle fait, ce n'est pas comme ça, en dessous, le twerking, le cul, comme la culture brésilienne.
02:56Ici, je suis née comme ça.
02:59Si elle n'aime pas, et c'est incroyable, c'est beau, j'aime, je suis fan.
03:05Mais si j'aime, pourquoi ne peut-on pas être bon?
03:10Parfois, je continue de le faire, juste pour que les gens comprennent et arrêtent de dire ça.
03:19Pour que les gens arrêtent de mettre, de mesurer la qualité de votre travail par rapport à ce que vous montrez de votre corps ou non.
03:29Dans le funk, qu'est-ce que tu me dirais pour bien le danser?
03:34Qu'est-ce que je dois faire?
03:36Si tu me dis comment je fais ça et que tu me le montres...
03:39Bon, je vais te le montrer maintenant.
03:42Ce qui se passe, c'est que les gens regardent beaucoup le cul.
03:48C'est ce qui attire l'attention.
03:50Mais ce que je fais vraiment, c'est les jambes.
03:54Si je suis ici, tu penses que je ne fais que le cul.
03:58Tu vois que j'ai les jambes.
04:01Et là, il y a beaucoup d'autres mouvements.
04:05Mais je crois que le meilleur conseil pour apprendre, c'est de te laisser, tu sais?
04:13C'est comme ça que j'ai appris, dans le miroir, en dansant librement.
04:18Donc je crois que la pratique et le faire en se jugeant ou en peur de se juger...
04:24Le funk ne peut pas avoir ça, il doit se jouer.