Il a dû fuir la Syrie et a permis à de nombreux enfants réfugiés d'aller à l'école. Elle est anglaise et participe à des opérations de sauvetage en mer Méditerranée. Mohamad, 20 ans, et Mary, 24 ans, racontent ce qui les pousse à s'engager pour les autres.
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00:00Moi-même, j'étais réfugié quand je suis allé au Liban.
00:02Je suis toujours un réfugié.
00:03Pourquoi j'ai commencé à faire ce que je fais,
00:05c'est parce que j'ai besoin d'éducation moi-même.
00:07J'ai envie de faire quelque chose.
00:09Donc j'ai commencé quelque chose,
00:10et puis les enfants et tout le monde d'autre
00:12sont venus avec moi et nous sommes tous réunis pour faire quelque chose.
00:14Mon passion pour ce sujet est toujours accueillie par l'envie,
00:18parce que je me sens tellement frustrée
00:21que les gens qui devraient faire les travaux
00:24que j'ai fait ne le font pas.
00:27Et comme conséquence, les gens meurent à la mer,
00:30et ce n'est pas acceptable.
00:32Merci d'avoir compris pourquoi vous faites le travail que vous faites.
00:35C'est assez rare.
00:57Je suis éternellement reconnaissante de être née où je suis née,
01:01parce que j'ai eu de la chance de grandir dans un pays
01:03où je n'ai pas eu à craindre pour ma vie,
01:06où je n'ai pas eu à m'inquiéter de l'origine de ma nourriture,
01:08où je n'ai pas eu à m'inquiéter de rien, vraiment.
01:11Dans certains sens, ça me fait sentir coupable d'avoir ça.
01:15Je me sens comme une sorte d'obligation à l'utiliser,
01:19et je pense que c'est un peu comme une responsabilité de l'être humain.
01:23Je pense que c'est très important aussi, en se bâtissant sur ça,
01:26d'entendre où existe ce niveau de confort et de privilèges
01:31dans cette partie du monde, en Europe.
01:34Je veux dire, l'Histoire est importante.
01:35L'Europe n'a pas fait de bon travail dans l'Histoire.
01:38Dans la plupart des pays où les réfugiés viennent,
01:40ils ont été prévuement colonisés ou ont été colonisés à nouveau.
01:45Oui, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
01:47Je pense que c'est un peu comme une responsabilité de l'être humain.
01:50Je veux aussi ajouter à ça que nos pays,
01:54particulièrement ceux qui ont colonisé tellement de monde,
01:58ont cette obligation de donner de l'argent.
02:00Nous avons pris toutes leurs ressources,
02:02ce qui est une grande partie du problème,
02:04que les conflits commencent ou que les gens doivent fluir
02:07parce qu'ils n'ont rien laissé,
02:10et donc je ressens vraiment que les pays ont une obligation
02:15de donner de l'argent.
02:17on a l'obligation de donner quelque chose de retour ou d'aider ou d'aider à construire le pays.
02:22Juste laissons-nous seuls.
02:23Juste laissons-nous seuls, oui, exactement.
02:25Juste laissons-nous seuls.
02:26Mais au moins pour accepter les gens dans leurs pays, les réfugiés et les gens qui viennent, le minimum.
02:30Oui, c'est le minimum.
02:31Mais on sait qu'ils ne vont pas le faire. Ils ne vont absolument pas le faire.
02:34Donc, en tant que citoyen d'un de ces pays, je sens une obligation.
02:38Et je sens que si beaucoup de citoyens avaient la même attitude,
02:43comme « OK, nos gouvernements ne vont pas le faire, donc nous devons le faire. »
02:58La mer, c'est un endroit où il n'y a pas d'œil.
03:01Mais nous sommes devenus ces yeux sur le Méditerranéen.
03:04Et nous voyons des choses et nous les montrons au monde
03:08que les autorités ne voulaient pas que nous partagions
03:11parce qu'ils ne voulaient pas que le monde voit le prix de la mort
03:14et les catastrophes qui se passent dans l'océan.
03:19Ils font ces inspections pendant 14 heures,
03:22ils vérifient le bateau et au bout d'un moment,
03:24il y a des préoccupations de sécurité.
03:26Mais ils utilisent cela comme une tactique
03:28pour empêcher nos opérations.
03:41Quand nous avons commencé notre école,
03:43c'était une chambre dans un camp.
03:45Et selon la loi libanaise, les Syriens, comme moi,
03:50ne peuvent travailler que dans les industries de nettoyage,
03:54les agriculteurs ou les travailleurs de construction.
03:56Donc notre travail était vu comme légal,
03:59même si c'était volontairement, donc c'était un travail réel.
04:02Et quand nous étions en train de construire la communauté,
04:05nous étions en train de grandir,
04:07le gouvernement libanais s'est rendu compte de nous
04:09et ils sont venus nous détruire.
04:11Nous ne pouvons pas opposer cette décision,
04:13parce que par leur loi, c'est légal,
04:15mais c'est une loi très évidente et discriminatoire.
04:19Et ils l'utilisent pour détruire des initiatives comme celle-ci.
04:34La narrative que les réfugiés sont mauvais,
04:36qu'ils prennent nos emplois,
04:39c'est que les réfugiés sont des victimes.
04:41Ce qu'ils ne comprennent pas,
04:43c'est que les réfugiés, les personnes forcément déplacées,
04:46ont été forcément déplacées,
04:48donc ils ont survécu à beaucoup de conflits,
04:52à la guerre, au conflit.
04:54Et la voyage.
04:55Et la voyage en elle-même.
04:57Ils ont survécu à la mer,
04:59ils ont survécu à prendre leurs familles et tout ça.
05:02Donc, c'est un travail qui n'a pas de sens.
05:05C'est un travail qui n'a pas de sens.
05:07Donc, juste les victimiser chaque fois qu'on parle d'eux,
05:10même si c'est dans un sens positif,
05:12ça minimise leurs expériences.
05:14Donc, je voudrais appeler ça une survie.
05:17Ils ont survécu à toutes ces choses.