Emmanuel Macron réagit au témoignage d'une femme victime de harcèlement de rue. Brut 2022 a posé vos questions à Emmanuel Macron.
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00:00Bonsoir monsieur Macron, je suis étudiante, j'ai 18 ans et parfois il m'arrive de rentrer des cours assez tard, vers 20h-21h
00:10et il m'arrive aussi, assez souvent d'ailleurs, d'être suivie dans la rue, d'être harcelée, d'être embêtée par des garçons de mon âge ou des hommes d'un certain âge
00:22et je voudrais savoir, vous, monsieur Macron, réélu pour un second mandat consécutif, quelles mesures concrètes pourriez-vous adopter pour répondre à ça ?
00:36Vous avez mis en place la loi en 2018 par rapport au harcèlement de rue. Le résultat, c'est 2% des victimes d'injures sexistes qui portent plainte alors que 8 femmes sur 10 se disent victimes.
00:46Vous dites très bien la chose, c'est qu'il ne faut pas qu'il y ait d'auto-censure.
00:48Ça ne marche pas alors ?
00:49Non mais attendez, on ne peut pas porter plainte à la place des gens. Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:54Pour la première fois dans notre loi, on a en effet permis de mettre une amende quand il y avait du harcèlement de rue.
00:59Et cette jeune femme, elle rentre chez elle ?
01:01Non, c'est qu'elle ne le sait pas. Donc je veux le dire à toutes les jeunes filles qui nous écoutent, il y a en effet maintenant une amende.
01:07Donc quand vous avez du harcèlement de rue, allez au commissariat, allez à la police, prenez tout de suite appel à témoin. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:12Il y a deux trucs très concrets par rapport à cet énorme fléau. Enfin trois choses.
01:15Un, le faire savoir, le faire savoir, le faire savoir. Cette amende existe, ne l'acceptez pas, ça n'est pas autorisé, c'est même puni.
01:22Donc dénoncez-le, portez plainte. Deuxième chose, si je suis réélu, je veux tripler cette amende.
01:28Parce que ce qui ne va pas, qu'est-ce qui désincite ? Elles disent, ce n'est pas assez. Donc on va tripler.
01:32Troisième sujet, on va mettre plus de patrouilles, parce qu'on a investi, on a créé 10 000 postes de policiers et de gendarmes.
01:39Et je veux aussi qu'on les cible, on va mettre des brigades de gendarmerie, 200 gens ancrés dans la ruralité.
01:43Spécialisés.
01:44Mais on va mettre des patrouilles sur les transports urbains dans les heures de pointe.
01:47Parce qu'on voit bien qu'une des faiblesses qu'on a, il y a plusieurs régions d'ailleurs qui ont décidé de coopérer avec nous sur ce sujet,
01:52mais ce n'est pas la compétence des régions normalement, c'est la compétence de l'État.
01:55Et donc on doit mettre des patrouilles spécialisées qui vont aller, pas que sur ça d'ailleurs,
01:59mais le harcèlement des jeunes filles, il est très souvent aux heures de pointe dans les transports.
02:04C'est à ce même moment-là qu'on a d'abord, parfois au-delà du harcèlement, des agressions sexuelles littéralement.
02:10C'est là qu'on a du stup et des trafics et donc c'est un point très important.
02:14Donc ça c'est les trois réponses que je veux faire.
02:16– D'une certaine manière vous demandez aux femmes d'aller porter plainte.
02:19– Et je veux plus de policiers présents à leur côté dans les moments qui sont les plus identiques.
02:25– Mais ce n'est pas facile pour ces femmes qui doivent aller faire une démarche après avoir été harcelées.
02:29– Je veux que l'accord change de camp.
02:31– D'accord de change de camp, mais justement allons de l'autre côté, dans le camp des garçons.
02:35– Exactement.
02:36– Mais est-ce qu'on ne doit pas uniquement, vous êtes sur un volet très répressif,
02:39parce qu'évidemment il y a une urgence.
02:40– Il y a le volet éducatif.
02:41– Le volet éducatif, est-ce que vous travaillez là-dessus ?
02:43Parce que quand on a des garçons, des adolescents, c'est aussi le travail de l'école, des parents,
02:49de travailler pour éviter que nos enfants deviennent des harceleurs de rue.
02:52Qu'est-ce qu'on fait ?
02:53– Vous avez totalement raison.
02:54D'abord, un, c'est le travail de la famille, c'est un travail culturel.
02:57Et je pense qu'on a tous un travail dans nos familles et à travers aussi les échanges qu'on a là,
03:02d'expliquer que les parents ont ce rôle, qui n'est pas simplement d'instruire,
03:08mais en effet d'apprendre les règles, et face à des comportements
03:11qui peuvent conduire à du harcèlement, n'avoir aucune tolérance.
03:15Je pense que c'est la tolérance zéro, il faut l'expliquer.
03:17Et quand on le voit déjà en famille, ou quand on le détecte quand on est entre jeunes,
03:23il faut tout de suite expliquer avant de réprimer.
03:26Donc vous avez totalement raison.
03:27Un, c'est le travail de la famille.
03:28Deux, c'est à l'école.
03:30Et cette école de la confiance et de la bienveillance à laquelle je suis attaché,
03:33qu'on veut faire, c'est aussi pour ça que je veux y mettre plus de moyens,
03:35c'est évidemment une école qui apprend, qui apprend les savoirs fondamentaux,
03:39mais qui apprend le savoir-être, et qui apprend à vivre ensemble.