Aujourd'hui, il va réaliser un rêve : prendre le départ du Dakar.
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Style de vieTranscription
00:00Il était midi, je fais un super départ, un super start, j'étais à peu près en 5, 6ème position
00:06et j'arrive sur cette fameuse bosse. Pour moi, lâcher les gaz
00:10pour perdre une demi-seconde, c'était trop, c'était énorme, mais à ce moment-là j'ai pas conscience que
00:15lâcher les gaz et perdre une demi-seconde pour le reste de ma vie, finalement c'est rien.
00:20Donc là, je garde les gaz, je prends la pelle du saut, à ce moment-là la moto m'éjecte
00:25et là j'atterris sur le bas du dos et je sens un grand crack
00:28dans la moelle épinière. Ensuite, on me rapatrie en France
00:32et là, ma première question quand je suis arrivé en France,
00:37j'ai regardé le médecin, le chirurgien qui est venu me voir dans ma chambre
00:42et je lui ai dit, docteur, dites-moi est-ce que je vais remarcher.
00:46Alors moi déjà, c'était mon rêve, j'avais qu'une seule idée en tête, j'allais voir mes parents tout le temps
00:52quand j'étais petit, je disais, papa, maman, je veux être pilote de motocross quand je serai plus vieux.
00:56Mes parents me disaient, c'est bien, Axel, il faut croire en tes rêves, si tout se déroulait correctement,
01:00bah oui, j'aurais pu avoir une longue carrière devant moi avec
01:03des titres,
01:04avec une vie un peu de superstar dans le monde de la moto, partir peut-être même aux Etats-Unis
01:09et là, du jour au lendemain, tu te retrouves
01:11avec des jambes qui partent n'importe comment, qui ne fonctionnent plus, dans un fauteuil roulant, en plus moi je suis quelqu'un de très grand.
01:17Donc au début, c'était très dur, déjà dur de revoir le monde
01:20en fauteuil parce que t'as l'impression que tout le monde te regarde de haut, t'es tout petit, ça fait bizarre.
01:26C'est quelque chose que les gens ne pensent pas, mais
01:29aller l'été à la plage dans l'eau
01:31quand t'es en fauteuil, bah c'est toute
01:34une aventure, parce que le fauteuil dans le sable, je t'explique pas, parce que la mise à l'eau, c'est la galère, parce que
01:41tu dois faire attention parce que je sens pas mes pieds et donc tu te coupes avec
01:44des cailloux, des coquillages et une coupure, ça met des mois à guérir.
01:48Donc parfois, tu penses, tu réfléchis à deux fois à te dire, est-ce que ça vaut le coup d'aller dans l'eau
01:54pour après avoir plein de problèmes durant les mois à venir ? Je me force à le faire
01:58et finalement, je profite du coup, je profite de l'instant présent dans l'eau, je me dis, il faut que je profite deux fois plus
02:04qu'une personne valide parce que moi, je vais galérer sur le chemin retour, donc je profite de ma baignade.
02:09Sans trucage,
02:12sans trucage, mais avec des prothèses quand même.
02:15Look at that, va pas trop vite, j'arrive pas à filmer là, va pas trop vite,
02:21va pas trop vite.
02:37En fait, quand je suis sorti du centre de l'éducation,
02:39t'as mis le question dans la tête et là, je me suis dit, mais
02:42il faut que je me lance quelque chose, ça peut être reprendre les études,
02:44reprendre un job et là, je me suis dit, non, il faut que je me lance un challenge, le sport, c'est toute ma vie,
02:49et là, je me suis dit, ok, les Jeux Paralympiques devraient y aller en 2016 et là, bam, je suis parti à fond.
02:54Ça a été très dur, il faut savoir que je nage seulement avec les bras, donc imaginez
02:59vous remettre dans l'eau sans l'usage de vos jambes en disant à son coach, ok, dans cinq ans, je dois être champion Paralympique.
03:05Elle m'a pris pour un malade.
03:19J'ai eu l'envie de revenir dans les sports mécaniques, l'envie de rejoindre une nouvelle fois mes copains avec qui je roule en moto,
03:23qui maintenant, eux, font Paris-Dakar, mais en voiture.
03:26Donc, ça me permet de pouvoir finalement retrouver un peu ma vie d'avant
03:29et de pouvoir aller les titiller.
03:31J'ai mes ateliers ici qui me tiennent mes chevilles à 90 degrés.
03:35Donc, ça me permet de pouvoir faire le rôle des muscles, des mollets,
03:40et de pouvoir faire le rôle des muscles, des mollets,
03:43et de pouvoir faire le rôle des muscles, des mollets,
03:46et de pouvoir faire le rôle des muscles, des mollets,
03:48et donc, ma cheville qui est bloquée, je peux accélérer et freiner à l'aide de ces ateliers.
03:53Comme on fait du souterrain, forcément, il y a des vibrations, il y a des sauts, il y a des trous.
03:58Donc, ça bouge vraiment dans tous les sens.
04:00Donc, l'idée, c'est d'être vraiment bloqué avec cette pédale sur l'accélérateur.
04:19Comme j'étais un athlète de haut niveau et comme je faisais déjà beaucoup de sports un peu extrêmes,
04:23aujourd'hui, forcément, je suis un peu frustré de ne plus pouvoir pratiquer certains sports.
04:28Donc, certes, j'essaye de m'adapter pour aller, je ne sais pas, faire du buggy,
04:33faire de la mini-bike ou des choses comme ça,
04:35mais tu as toujours ce frein où le handicap te rattrape, finalement.
04:40Et oui, j'ai fait des choses extraordinaires, différentes, certes,
04:44mais j'aimerais tellement pouvoir remettre mes fesses sur une moto
04:48et te faire, comme on dit dans le jargon, un « whip » sur un saut de fou.
04:53Et malheureusement, ça, c'est des choses que peut-être je ne pourrais plus jamais faire.
05:01Bonsoir à tous, je suis Axel Lécru.
05:15Si j'avais un message à dire à l'Axel à 20 ans,
05:20je lui dirais de ne pas lâcher les gaz.
05:23Ça peut paraître bizarre, ça peut paraître fou.
05:26En n'ayant pas lâché les gaz, j'ai eu un accident,
05:29mais aujourd'hui, je partage énormément de valeurs, des valeurs puissantes,
05:33des valeurs qui peuvent inspirer la personne qui peut être à l'hôpital en difficulté,
05:37une personne qui ne croit plus en la vie.
05:40Et aujourd'hui, je le prends plus comme une mission,
05:43où je me dis que ce qui m'est arrivé, je dois le partager,
05:46je dois le transmettre aux autres, parce que tout le monde peut y arriver.