Il y a quelques jours, Brut diffusait le message de Gianni, un Italien contaminé par le coronavirus. Aujourd'hui guéri, une autre bataille l'attend : faire le deuil de son père décédé du Covid-19.
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00:00J'ai voulu faire cette vidéo parce que je pense que trop de gens prennent sous les pieds ce maldit coronavirus qui m'a personnellement dépassé la vie.
00:13J'ai entré dans mon porc et en même temps j'ai tué la personne la plus chère de ma vie qui était mon père.
00:44Cette agonie n'arrêtait jamais. Mon ami m'a dit qu'il travaillait à l'hôpital.
00:49Ceux qui m'ont suivi l'ont dit que quand ils ont fait les lastres sur mes pulmonaires, ils ont dit que peut-être que mon ami n'en avait pas.
00:56Je ne m'en suis pas rendu compte, mais je pensais que c'était l'influence. Je lui ai dit que je le curais à la maison.
01:02J'ai probablement été miraculé.
01:14J'ai pris mes poches pour sortir. L'émotion a été très forte, un mélange d'émotions.
01:24J'ai repassé le dernier pas quand j'étais en ambulance pendant cinq heures et mon lit n'était pas libre.
01:34Quand j'ai sorti la lumière, j'ai dit « Maman, je reviens à la vie ».
01:54Quand je suis rentré à la maison, j'avais promis de ne pas entrer dans la chambre de mon père.
01:59C'était la première chose que j'ai fait.
02:02J'ai pleuré parce que j'ai réalisé que mon père n'était plus là.
02:07Mon père est mort tout seul. Il était sans téléphone à l'hôpital. Il était abandonné.
02:13Mon père n'a pas pu avoir un funérail. Je n'ai pas pu l'embrasser. Je n'ai pas pu le remercier.
02:20Je n'ai pas pu lui faire un dernier salut.
02:24Mon père a été crémé et nous l'avons fait mettre avec ma mère.
02:28Mais mon père n'a pas encore écrit, il n'a pas encore une photo.
02:31Ils crément les gens. Ils ne peuvent que crémer, il n'y a pas de funérail.
02:37Quand tout sera terminé, je ferai certainement une cérémonie pour lui.
02:42Le docteur a appelé mon frère et lui a dit que mon père n'était plus là.
02:58Mon père n'avait qu'une seule chose à faire, ne pas respirer.
03:01Après peu de temps, ils l'ont appelé. Son père est pire.
03:06Malheureusement, nous sommes satanés. Nous devons faire des choix.
03:11Ils nous ont fait comprendre qu'ils n'ont pas aidé.
03:14Ce que je comprends, c'est que les médecins ont été très transparents avec toi et ton père.
03:20Ils t'ont dit qu'il fallait faire une choix.
03:23Oui, c'est ça.
03:25Ce que la personne doit comprendre, c'est que si nous nous trompons graduellement,
03:29nous pouvons être sauvés, nous pouvons être curés.
03:32Mais si nous arrivons trop dans les hôpitaux, il n'y a pas assez de places de lit,
03:38il n'y a pas assez de personnel.
03:41Donc, ils doivent faire la choix.
03:43Et qu'est-ce que tu fais ? Tu sauves le jeune garçon ou tu sauves la personne qui a 80 ans ?
03:49Tu sauves la jeune personne parce que tu as plus de probabilités.
03:52Les médecins sont des anges, ce n'est pas leur faute.
03:55Je ne dis pas que c'est leur faute.
03:57Les médecins travaillent 12 heures.
03:59Les infirmiers, les hôpitaux, dans des conditions d'une désespérance générale.
04:03Je peux donner, grâce à ma témoignage, l'exemple que l'on peut sortir de ce drame
04:09et que tous ensemble, nous pouvons lutter, en restant à la maison, simplement en restant à la maison.
04:15J'espère vraiment qu'il résoudra ce problème, que tous les gens retournent à la vie normale.