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  • 25/03/2025
Ses débuts dans le mannequinat, sa rencontre avec Nelson Mandela, son arrivée à Paris... Carla Bruni raconte les moments qui ont changé sa vie.
Transcription
00:00Mon frère avait une amoureuse qui était mannequin à ce moment-là et c'est elle qui me conseillait,
00:04qui m'avait donné le conseil d'aller dans une agence. Donc je suis arrivée dans cette
00:07agence avec, c'est vrai, cette photo de carte orange et ils m'ont pris.
00:10C'était un métier qui avait assez peu d'intérêt parce que la partie créative de ce métier-là est
00:24assez minime puisque c'est un métier dans lequel les créatifs sont le photographe,
00:30le styliste, le dessinateur, le maquilleur, le coiffeur. En fait, la mannequin est comme un peu
00:36l'objet de cette création ou la cerise sur le gâteau. Donc on ne pensait jamais que personne
00:41s'intéresserait à nous, qu'on était vaguement interchangeable. Notre génération a bénéficié
00:47d'une espèce d'intérêt tout à fait inexplicable en ce qui me concerne, tout à fait inexplicable,
00:54mais cet intérêt, voilà, il nous a comme mis, la lumière s'est posée sur nous. On a commencé à
00:59être interviewés, à faire des interviews de magazine sur lesquelles il n'y mettait que des
01:03personnes qui faisaient d'autres métiers ou des PDG ou des gens politiques. Et donc tout d'un coup,
01:12on est devenus en quelque sorte un peu des stars. Je crois qu'on a bénéficié d'un intérêt,
01:20d'une curiosité tout à fait inattendue qui n'était pas particulièrement reliée à notre
01:25propre valeur, mais qui était reliée au hasard. Souvent les choses sont le fruit du hasard.
01:30Mais l'indépendance, c'est une obsession assez forte que j'ai et que j'essaie de transmettre à
01:36ma fille, qui est très romantique. Donc je lui dis souvent, c'est merveilleux l'amour,
01:40c'est la chose la plus importante. Mais pour nous les filles, il y a absolument l'indépendance
01:45qui est majeure parce que sinon on est pieds et poings liés à nos parents ou à notre Jules,
01:51c'est absurde. Donc je crois que l'indépendance, c'était la grande affaire de ma vie et celle
01:57est toujours. Ce n'est pas tellement une valeur que m'ont transmis ma mère et ma grand-mère,
02:00qui justement étaient très dépendantes. Mais c'est peut-être en observant justement,
02:06en général, les conditions féminines que ça m'a donné envie de moi-même rompre ce cycle et de
02:16faire autre chose que dépendre de quelqu'un, de faire autre chose qu'une vie de femme. C'est
02:26une vie professionnelle. Ma rencontre avec Nelson Mandela, c'était étonnant parce que le matin
02:35même, du soir où je l'ai rencontré, le matin même, j'étais avec mon homme, on était dans la cellule
02:43qui avait emprisonné Nelson Mandela pendant donc 27 ans. J'étais très étonnée par la taille de
02:50cette cellule qui était une minuscule cellule, très étonnée par la protée de l'île sur laquelle
03:01avait été emprisonné Mandela. Et là, quand je suis arrivée, j'ai été très étonnée par sa taille et
03:07là j'ai compris que si la cellule m'avait semblé petite à moi, en fait pour lui c'était comme un
03:12trou parce que Nelson Mandela c'était un géant, pas seulement son âme, aussi son corps était un
03:18corps de géant. Il mesurait 1m90, il avait des grandes jambes, des grands pieds, c'était un
03:23grand type et il n'avait dû même pas pouvoir s'allonger pour dormir au fond pendant 27 ans.
03:30Et il est sorti le cœur battant et le cœur ouvert toujours. Donc oui, effectivement, ce genre de
03:37rencontres vous remet bien dans l'axe. J'ai une photo ou deux trois photos de cette rencontre que
03:43j'ai mis sur le mur de l'endroit où je travaille chez moi. Donc plus qu'y penser, je regarde,
03:50c'est un souvenir pour moi qui est un souvenir béni.
03:52J'avais pas tellement conscience de ce qu'étaient les brigades rouges et tout ça, mais je sentais
04:04le climat et le climat était délétère. Arriver à Paris quand on connaît pas Paris et qu'on a six
04:10ans, c'est absolument incroyable. Paris, c'est une ville qui vous saute aux yeux et qui vous
04:18emporte pour toujours. Je sais pas si on se... Pourtant, Dieu sait que j'adore. En Italie,
04:23il y a des villes merveilleuses. Mais Paris, c'est comme une très, très, très, très belle femme que
04:31le monde entier admire et qui vieillit bien. Et vous vous êtes sentie chez vous tout de suite?
04:37Non, chez moi, non. Paris, elle est pas très hospitalière, mais elle est belle.

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