Thomas Ruyant est skipper. Romain Molécule est musicien. Ensemble, ils se sont lancés dans un projet inédit pour le Vendée Globe...
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00:00Il y a 11.000 personnes qui sont montées en haut de l'Everest.
00:03Il y a 3.000 personnes qui sont allées dans l'espace.
00:05Il n'y en a que 300 qui ont fait un tour du monde sans escale et sans assistance à la voile.
00:10Il y a une contrainte qui est très forte à la base de tout ça,
00:31qui est que Thomas va faire une course en solitaire, sans escale et sans assistance.
00:36J'aurais bien aimé être avec lui dans un petit coin pour installer mon studio et faire de la musique,
00:42mais évidemment c'est impossible.
00:44Du coup, il a fallu réfléchir à une manière de l'accompagner,
00:48de ne pas le dévier de son objectif sportif.
00:51Après, il s'est trouvé le moyen de créer un dispositif autonome,
00:56très simple pour Thomas,
00:59que ça ne lui prenne pas de temps,
01:01qu'il puisse se concentrer sur sa course,
01:04et puis un dispositif qui soit fiable.
01:16Juste une pression sur un bouton va mettre tout le dispositif en route.
01:20Et puis après, il y aura des périodes où le dispositif se mettra en route tout seul,
01:25sans que j'appuie sur ce bouton.
01:27Justement aussi pour aller capter des moments où...
01:31C'est pas moi qui décide finalement à quel moment je vais te filmer.
01:44Faire un tour du monde, c'est un défi ultime quand même.
01:48Oui, et puis c'est le propre aussi de cette course-là,
01:51mais aussi du coup de ce projet-là, c'est qu'on ne sait pas ce qui se passera.
01:55On a des bonnes idées maintenant avec le dispositif technique qui commence à se mettre en place,
02:00qu'on peut aller chercher quelque chose qui n'a jamais été montré,
02:04et même jamais entendu.
02:06Et je me dis que du coup, avec ce projet-là,
02:09j'espère qu'il va être inspiré et nous sortir du bon son.
02:13Et en plus du bon son, on aura aussi, je sais, de la belle image.
02:16Et tout ça va permettre, je pense, de montrer un truc
02:21qu'on essaie de montrer depuis des années, mais qu'on n'arrive pas.
02:26Je n'ai jamais ressenti en regardant des images de mer ce que je peux ressentir à bord d'un bateau,
02:31et je pense que là, on va toucher du doigt ce truc-là.
02:43Le sommeil, c'est un des gros sujets de la course en solitaire,
02:47parce que forcément, on ne peut pas être tout le temps en veille.
02:51Et donc, on va dormir sous forme de siestes et de sommeils polyphasiques.
02:56Ça va être des siestes entre quelques secondes, quelques minutes, jusqu'à une heure.
03:01Mais ça va être le grand max.
03:08Alors là, on est en mode technique.
03:15Donc, on a débarqué le matelas.
03:18Ma banette, mon lit sera ici.
03:21C'est une bouilloire sur laquelle on a greffé un petit robinet,
03:25parce que le bateau bouge beaucoup.
03:28Et donc, de se verser un café, c'est juste impossible.
03:31Donc, on a le petit robinet à eau chaude.
03:34Voilà. Et donc, je peux faire cuire mes repas au bain-marie.
03:40Et puis, pour les lyophiliser, récupérer l'eau chaude.
03:44Donc, c'est très simple, mais efficace.
03:47C'est ce que je disais aussi tout à l'heure.
03:49C'est de pouvoir montrer ce que c'est, en fait, la course au large.
03:58Pour l'instant, finalement, on peut essayer de se projeter,
04:03essayer d'imaginer ce qu'on peut vivre sur une course comme celle-là.
04:07Mais c'est tellement indescriptible que c'est très, très compliqué.
04:10Il n'y a que vous qui savez.
04:12Et finalement, il n'y a que nous qui savons.
04:16Je pense que sur mon précédent Vendée Globe, c'est ce que j'ai essayé de faire.
04:21Je pense que c'était un de ceux qui a essayé de montrer le plus les galères,
04:28les moments de doute, les moments d'euphorie, les moments où c'est compliqué.
04:33Mais en fait, finalement, quand tu regardes tes images après, tu perds quelque chose.
04:40Et je pense que là, ce point de vue de toutes ces caméras
04:44pourra retranscrire en tout cas en partie ce qu'on vit.