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  • 25/03/2025
Quand Emmanuel Macron parle à Davos de la "face sombre" du capitalisme…

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Transcription
00:00Capitalisme et économie de marché ont des vraies réussites dans ces dernières décennies.
00:04Je pense qu'il ne faut pas caricaturer les choses.
00:06L'ouverture des économies, le commerce mondial, le capitalisme
00:13ont permis de sortir de la pauvreté des centaines de millions de personnes.
00:16Il y a une phase sombre à tout cela.
00:18C'est que tout cela est allé avec, un, évidemment, de la création d'inégalités dans nos sociétés.
00:26C'est-à-dire que l'ouverture et la théorie des avantages comparatifs
00:30ont permis de sortir de la pauvreté à l'autre bout du monde des gens et d'autres concitoyens
00:35pour accéder à la production.
00:37Mais à la sortie de la production et donc de l'activité, de l'utilité sociale,
00:42d'un rôle réel et d'un accès au salaire,
00:45beaucoup de nos concitoyens ont eu à souffrir des crises de délocalisation
00:50que toutes les économies développées ont eu à vivre.
00:53Et c'était un choc à la fois économique et social pour des centaines de millions dans le monde,
00:58je parle de mon pays, des centaines de milliers, voire des millions de personnes
01:01qui ont eu ce sentiment de perte d'utilité,
01:04qui ont perdu leurs emplois avec une vraie crise économique et morale.
01:08Le deuxième sujet, c'est la déconnexion entre la création de valeur et les profits.
01:13Il y a eu une financiarisation de ce capitalisme.
01:16La financiarisation, elle est une très bonne chose quand elle permet d'aller plus vite,
01:20quand elle permet de procéder à la bonne allocation de l'épargne vers les besoins de financement.
01:26C'est une mauvaise chose quand elle suralloue en quelque sorte de la rémunération,
01:31alors qu'il y a peu de prise de risque,
01:33et donc qu'elle permet des enrichissements qui ne sont pas liés ni à un travail,
01:37ni à un phénomène d'innovation.
01:39Et c'est ce qui s'est passé, et donc il y a eu une espèce d'emballement
01:41qui a accru ce premier phénomène d'inégalité.
01:44On a revu dans toutes nos sociétés une inégalité croissante au sein de celle-ci.
01:50Troisième phénomène, avec l'accélération des réseaux sociaux,
01:54elle a mondialisé l'imaginaire en créant aussi une soutenabilité,
01:59si je puis dire, des systèmes de comparaison, je dirais ce terme,
02:02de plus en plus difficile.
02:04Et puis quatrième problème,
02:05elle a totalement externalisé le problème climatique pendant des décennies.
02:08C'est-à-dire qu'on a créé une logistique mondiale, des échanges mondiaux.
02:12On a dit au fond, il y a deux rois dans ce système,
02:16le consommateur et l'actionnaire.
02:18Et le système a très bien produit pour le consommateur et l'actionnaire,
02:21mais il a ajusté sur le travailleur et sur le reste de la planète.
02:25Et en quelque sorte, on a créé des externalités négatives,
02:29comme on dit pudiquement en termes climatiques.
02:31Ces quatre phénomènes ont alimenté la crise des inégalités sociales,
02:36la crise de la démocratie et de la soutenabilité du modèle démocratique,
02:40et la crise climatique.
02:41Et donc, le modèle capitaliste marié à l'économie de marché ouverte,
02:47il ne peut plus fonctionner dans cet environnement.
02:49Nous devons réformer nos entreprises en leur cœur,
02:54pour qu'en quelque sorte, l'ensemble des parties prenantes,
02:57donc des stakeholders, les employés, les dirigeants, les actionnaires,
03:02intègrent dans leur comportement, mais aussi dans ce qu'on mesure,
03:06l'impact de leurs actions en termes économiques, sociaux, environnementaux et démocratiques.

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