Julien Dray : «Jusqu'à maintenant, l'Algérie faisait une sorte de chantage à la France sur la question du Sahara occidental», sur CNEWS.
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00:00Je pense qu'on est dans une confrontation qui est la première confrontation aussi violente et aussi longue entre la France et l'Algérie qui va remettre à plat beaucoup de choses.
00:09La situation n'est pas simple à gérer, je le dis honnêtement, pour l'exécutif. D'abord parce qu'il y a des communautés, en plus parce qu'il y a une histoire,
00:17parce qu'on ne peut pas simplement faire des déclarations et qu'il n'y ait pas de conséquences derrière. La toile de fond derrière, il faut quand même la pointer.
00:27La toile de fond, c'est la question de la prise d'opposition de la France sur le Sahara occidental. C'est ça le point de départ. C'est ça que l'Algérie n'a pas accepté.
00:36Et comme elle essaie de mettre la France à genoux par tous les moyens pour la faire revenir sur cette déclaration.
00:42Il en parle dans l'entretien, d'ailleurs.
00:43C'est ça la question essentielle. Et jusqu'à maintenant, l'Algérie faisait une sorte de chantage permanent à la France pour qu'elle ne s'engage pas sur cette question-là.
00:51Et elle est surprise de voir que pour la première fois, la France dit « désormais, on prend nos positions sans céder à quelque chantage que je sois ».
00:59Concernant Boilem Sansal, je pense qu'il faut réfléchir à une proposition que j'ai lue et qui me semble assez intelligente.
01:08C'est de déclarer, par exemple, que M. Boilem Sansal devienne ambassadeur de France.
01:12C'est une proposition notamment de David Lissnard. Ah non, pas ambassadeur, c'était ministre de la francophonie.
01:16Il suffisait simplement ambassadeur. Si l'ambassadeur, on ne peut plus le garder en prison. L'Algérie est obligée de le libérer.
01:23Oui, vous regarderez dans le droit à l'indépendance.
01:25Non, mais je vous crois.
01:26Bon, en tout cas, il y a un chemin là qui serait intéressant pour que la main de la France protège ses ressortissants, pas simplement par des déclarations.
01:38Je pense qu'on est loin d'en avoir fini dans la confrontation et ça passe par le fait qu'il va falloir, à un moment donné ou un autre,
01:45définir clairement ce que nous acceptons, ce que nous n'acceptons pas et les lignes jaunes que nous mettons désormais dans notre relation
01:53avec un pays qui est un pays souverain et qui s'appelle l'Algérie, mais qui ne peut pas faire la leçon en permanence à la France.