Le président russe Vladimir Poutine devra "venir à la table" des négociations "tôt ou tard", a déclaré ce samedi 15 mars le Premier ministre britannique Keir Starmer en ouvrant un sommet virtuel à Londres avec quelque 25 dirigeants alliés de l'Ukraine. Selon lui, "Poutine essaye de retarder" un possible accord de paix "en disant qu'il doit examiner les choses de près". Il appelle ainsi le président russe à "accepter un cessez-le-feu".
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00:00Le président Zelensky nous a montré sans aucun doute que l'Ukraine est à la partie de la paix et il s'est engagé en faveur d'un cessez-le-feu.
00:16Par contre, Poutine essaie lui de retarder les choses en disant qu'il doit examiner les choses de près avant qu'un cessez-le-feu puisse être accepté.
00:25Mais le monde a besoin d'action et non pas d'une étude ou de mots vides de sens ou de conditions.
00:31Donc mon message est très clair. Tôt ou tard, Poutine devra s'asseoir à la table des négociations.
00:38C'est le moment que les armes se taisent enfin et que cette attaque barbare sur l'Ukraine cesse une fois pour tous.
00:47Et c'est le moment aujourd'hui d'accepter un cessez-le-feu.
00:51Et expliquons pourquoi c'est si important.
00:54L'appétit de la Russie pour le conflit et le chaos mine notre sécurité ici au Royaume-Uni.
01:02Cela fait aussi augmenter le prix, le coût de la vie, le coût de l'énergie.
01:08Donc c'est très important pour le Royaume-Uni.
01:11C'est pourquoi le moment est venu de s'engager dans des discussions pour établir un mécanisme qui permettra de suivre le cessez-le-feu
01:21et de s'accorder aussi sur des négociations sérieuses, non pas seulement pour une pause,
01:26mais vraiment pour une paix durable adossée à des modalités de sécurité solides.
01:32Et nous n'allons pas attendre que Poutine agisse ou réagisse.
01:40Nous allons continuer de pousser pour qu'il se passe quelque chose.
01:44Donc cette réunion d'aujourd'hui n'était plus importante que jamais.
01:47Elle a réuni les partenaires de l'Europe, mais aussi du Canada, d'Australie et de Nouvelle-Zélande,
01:52avec aussi l'appui d'autres nations comme le Japon.
01:56Nous nous sommes accordés à poursuivre les pressions sur la Russie,
02:00à poursuivre aussi l'aide militaire vers l'Ukraine
02:03et à poursuivre les restrictions sur l'économie de Russie
02:08pour affaiblir la machine de guerre de Poutine
02:11et pour qu'il finisse par s'asseoir à la table des négociations.
02:14Nous voulons avoir une approche pratique pour un accord pratique
02:19qui pourra avancer vers une phase opérationnelle.
02:23Nos armées vont se réunir au Royaume-Uni cette semaine
02:28pour mettre en place un plan solide pour garantir la sécurité de l'Ukraine
02:34après un accord de paix.
02:37Le président Trump a offert à Poutine une voie vers une paix durable
02:42et nous devons transformer cela en réalité.
02:44Le moment est donc venu de travailler pour les résultats que nous voulons voir
02:48et pour mettre fin au meurtre et pour s'assurer qu'il y ait une paix durable
02:53et une sécurité durable en Ukraine, mais aussi pour nous tous.
02:56Merci. Je vais maintenant prendre quelques questions,
03:00en commençant par Anna de la BBC.
03:09Merci, Monsieur le Premier ministre.
03:11Vous venez de dire que c'est le moment vraiment de s'engager concrètement.
03:16Pouvez-vous donner un exemple d'engagement concret
03:19qui a déjà été pris ce matin et combien de pays, par exemple, se sont engagés ?
03:25Et deuxième question, est-ce que vous pouvez nous expliquer
03:31à quoi pourraient ressembler les forces de maintien de la paix
03:34et si la Russie l'accepterait ?
03:38Alors, je dirais que beaucoup de choses se sont produites
03:42depuis notre réunion il y a à peine deux semaines à Lancaster House.
03:45Il y a eu notamment des évolutions cette semaine
03:48en ce qui concerne la position de l'Ukraine.
03:51Et le groupe que j'ai rencontré ce matin est un groupe plus grand
03:54qu'il y a deux semaines, avec vraiment une volonté solide et collective,
04:01avec aussi de nouveaux engagements mis sur la table ce matin,
04:04notamment la coalition des volontaires qui pourrait défendre un accord
04:08et aussi en relation à la défense collective de l'Europe.
04:15Donc, il y a plus d'engagement à cet égard ce matin.
04:18Maintenant, nous voulons avancer vers une phase opérationnelle,
04:21c'est-à-dire que les pourparlers que nous aurons en jeudi
04:24entre les différentes armées sont un symptôme.
04:32Et donc, ce matin, nous avons aussi décidé que ce 8 mai
04:36de la part de la Russie n'était pas suffisant.
04:38Et donc, nous nous sommes accordés pour exercer des pressions
04:41collectives sur la Russie de la part de tous les participants
04:45de notre réunion ce matin.
04:48Donc, nous parvenons vraiment à poursuivre un élan politique.
04:54Et nous pensons aussi depuis ce matin qu'il ne s'agit pas simplement
04:59de défendre l'Ukraine.
05:00Il y a une question plus importante, c'est que l'Europe doit aussi
05:03accélérer sa défense et sa sélurité.
05:05Et nous avons donc avancé sur ce point ce matin puisque certains
05:08des engagements que nous avons pris allaient au-delà
05:12de cette simple coalition des volontaires ou de la simple défense
05:16d'un accord en Ukraine.
05:18Il s'agissait aussi de renforcer la défense et la sécurité
05:23de l'Europe qui est un élément très important des décisions
05:29à prendre.
05:30En ce qui concerne la position de la Russie, je crois qu'il est
05:35important d'exercer des pressions maximales sur la Russie
05:37aujourd'hui car ce 8 mai n'est pas une réponse suffisante.
05:41Et c'est là aussi que ce matin, nous nous sommes tous résolus
05:44collectivement à exercer davantage de pression sur la Russie.
05:48Tous les pays représentés ce matin étaient d'accord pour cet
05:52engagement collectif.
05:54Et je crois que nous avons vraiment progressé déjà ce matin.
05:58De voir vraiment la résolution de tant de pays pour continuer
06:02ce mouvement est très important maintenant.
06:05Une autre question, s'il vous plaît.
06:08Vous n'avez pas mentionné aujourd'hui la sécurité par rapport aux
06:16Etats-Unis.
06:17Est-ce que vous avez conclu en fait que les Etats-Unis ne sont pas
06:20prêts à fournir cette sécurité ?
06:22Et est-ce que la coalition des volontaires pourra défendre du coup
06:25l'Ukraine sans les Etats-Unis ?
06:27Deuxièmement, vous avez aussi mentionné un accord de CCP entier.
06:33Pour l'instant, Poutine a dit qu'il n'était même pas prêt pour
06:36un accord de 30 jours.
06:38Alors, comment est-ce que vous pouvez garantir une paix durable à
06:40long terme ?
06:41En ce qui concerne les Etats-Unis, les choses n'ont pas changé.
06:45Moi, je pense qu'il faut qu'on agisse en conjonction avec les
06:47Etats-Unis.
06:49D'ailleurs, nous leur parlons au quotidien.
06:53Un émissaire y était même hier et a fait un rapport de la situation
06:57aujourd'hui.
06:59Donc, je n'ai pas changé d'idée.
07:02Nous devons vraiment agir en conjonction avec les Etats-Unis.
07:05Maintenant, s'il concerne les défis plus généraux, le fait que
07:09Poutine ait répondu seulement oui, mais nous devons vraiment nous
07:12assurer qu'ils disent oui et qu'ils s'assoient à la table des
07:14négociations.
07:15Et je crois qu'ici qu'appliquer des pressions collectives
07:19fonctionneront.
07:20Il y a deux semaines, nous n'étions pas allés aussi loin que
07:22nous y sommes aujourd'hui.
07:24Nous avons vraiment avancé et c'est positif.
07:26Et nous devons continuer d'avancer pour aller plus loin.
07:29Et cette résolution vraiment collective, cette volonté
07:32collective démontre que nous sommes vraiment dans une dynamique,
07:38une dynamique politique à laquelle de nombreux pays alliés se sont
07:43rejoints.
07:44Nous sommes tous à la même page et les institutions militaires se
07:48nurieront aussi, je dis, pour rejoindre ce mouvement.
07:51Alors, Monsieur le Premier ministre, j'ai du mal à comprendre ce que
07:57fait la coalition des volontaires sur le terrain.
08:01Moi, ce que je comprends, c'est que les troupes anglaises ne
08:06peuvent pas, en fait, attaquer les troupes russes et celles-ci ne
08:09pourront pas non plus répondre.
08:12Sinon, les conséquences seraient catastrophiques.
08:14Donc, quelle est vraiment la réalité ?
08:16Quelles sont aussi les bases du droit international, des accords,
08:19etc. ?
08:21Alors, la réunion opérationnelle qui aura lieu discutera donc des
08:28capacités et comment l'Europe unie peut jouer un rôle de premier
08:35plan.
08:36Et c'est l'intérêt aussi qu'il y ait des troupes sur le terrain et
08:40des avions aussi qui protègent le ciel.
08:43Il y a plusieurs pays ici qui sont intéressés, mais pour l'instant,
08:46les discussions qui sont en cours continuent de définir cette
08:54coalition des volontaires et ce qu'elle ferait.
08:56Mais pour l'instant, bien sûr, il faut d'abord avoir un accord.
08:58Donc, c'est pour ça qu'il faut mettre la pression sur la Russie
09:01pour qu'elle s'assoie à la table des négociations, pour qu'il y ait
09:03un accord.
09:04Il faut aussi ensuite qu'il y ait un cessez-le-faut, non seulement
09:07pour une courte période, mais ensuite une paix durable.
09:10Et donc, là, il faudra qu'il y ait des modalités de sécurité.
09:14Et ici, nous ne pouvons pas y renoncer, car nous savons,
09:17l'histoire nous l'a apprise, surtout récemment, qu'un accord
09:20sans garantie de sécurité ne sera pas respecté par Poutine.
09:26Et donc, c'est dans notre intérêt à tous de nous assurer qu'il y ait
09:28des modalités de sécurité qui sont suffisamment robustes pour
09:31défendre l'accord et pour préserver la paix.
09:34Sinon, l'histoire se répétera comme l'histoire de ces dernières
09:37années et Poutine enfreindra l'accord.
09:45Caroline du Sunday Times.
09:48Le dirigeant russe a dit qu'il avait besoin de garanties de
09:52sécurité avant de considérer le cessez-le-feu de 30 jours.
09:56Il a aussi demandé aux troupes russes de course de se rendre.
10:03Alors, quelles sont les pressions que vous pouvez exercer,
10:07puisque la Russie essaye de retarder les choses ?
10:13Et est-ce que vous êtes aussi prêt à saisir les actifs gelés
10:16de la Russie ?
10:18Et quel serait aussi votre message au président Trump à propos
10:21de l'urgence de la situation, d'autant qu'il devrait participer
10:26à cette coalition pour que Poutine soit à la table
10:28des négociations ?
10:29Alors, il y a deux questions.
10:32Ici, d'abord, il y a la question des capacités militaires
10:35pour l'Ukraine et les nouvelles propositions posées
10:37sur la table ce matin.
10:39Et nous avançons sur ce sujet.
10:42Donc, il y a la question des capacités à court terme
10:44et à long terme.
10:45Car nous voyons aussi que l'Ukraine joue son propre rôle
10:48ici dans les modalités de paix.
10:50Ce sera important à l'avenir.
10:52Ensuite, il concerne les sanctions.
10:54Oui, nous voulons renforcer les sanctions.
10:56Nous en avons parlé ce matin.
10:58Voir jusqu'où nous pouvons aller.
11:00Et cela incluait justement la question des actifs gelés,
11:03mais qui est une question complexe, comme tout le monde
11:06peut le comprendre.
11:07Nous avons parlé d'exercer davantage de sanctions
11:10qui ne sont pas liées à ces actifs.
11:16Et nous avons aussi des discussions en cours sur ces actifs
11:19pour voir ce que nous pourrons faire.
11:23Monsieur le Premier ministre,
11:27est-ce un scénario probable
11:31où Vladimir Poutine continue de demander
11:36des choses trop exigeantes
11:38et refuse même de s'asseoir à la table des négociations ?
11:43Et comment peut-on aussi être sûr que Donald Trump
11:45nous épaule nous plutôt que lui ?
11:50Donc premièrement, il faut d'abord que l'Ukraine
11:52soit dans la position la plus forte possible.
11:55Et c'est toujours ce que j'ai défendu,
11:57que ce soit une fois qu'on s'assoit à la table des négociations
12:02et s'il n'y a pas de négociations,
12:04pour qu'elle puisse se défendre.
12:07Et vous m'avez aussi demandé par rapport aux Etats-Unis.
12:12Nous nous entretenons avec les Etats-Unis tous les jours
12:14sur les prochaines étapes.
12:17Et pour moi, les choses sont très claires.
12:19Le président Trump s'est vraiment engagé
12:22en faveur d'une paix durable pour l'Ukraine
12:24et tout ce qu'il fait est orienté vers cet objectif.
12:29Il est aussi clair que les relations
12:31entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis,
12:33c'est la relation la plus étroite parmi tous les pays alliés
12:36et c'est le cas depuis des décennies
12:38et cela continuera de l'être encore pendant de nombreuses années.
12:41Donc c'est la base sur laquelle nous appuyons nos efforts.
12:47Mais nous avons aussi besoin du plus grand nombre
12:49de pays possibles qui réfléchissent et qui agissent
12:53et qui avancent ensemble comme un groupe uni.
12:55Et c'est ce que nous avons aussi à faire ce matin.
12:57Merci.
13:03La conseillère de la Maison-Blanche pense
13:10qu'il y aura une prolifération de pays
13:12qui voudront acquérir des armes nucléaires
13:16suite aux actions de Poutine
13:19et aussi au désengagement peut-être des Etats-Unis.
13:21Est-ce que vous pensez que cela va se produire
13:23et que pourrait-on faire pour l'empêcher ?
13:33Et comment est-ce que vous allez donc faire avancer
13:35les choses en général ?
13:36Alors, en ce qui concerne les armes nucléaires,
13:39notre position, c'est que nous ferons tout ce qui est
13:42entre nos pouvoirs pour empêcher l'augmentation
13:46ou la multiplication des armes nucléaires.
13:48Cela a été notre position depuis, de notre gouvernement
13:51et d'ailleurs des gouvernements antérieurs aussi
13:53depuis déjà longtemps.
13:59Et nous devons aussi soutenir les personnes
14:02qui ont besoin de notre appui.
14:09Mais nous devons aussi aider les personnes
14:11à retourner au travail.
14:12Là, c'est sur une question de politique intérieure
14:14qui porte sur les politiques sociales.
14:18Et c'est pour ça qu'il est important
14:20de réformer notre système de sécurité sociale
14:22et c'est ce que nous faisons.
14:30Les exemples de pression que vous avez donnés
14:33n'ont jamais vraiment fonctionné dans l'histoire.
14:35Donc, est-ce que cela vous préoccupe
14:37et comment est-ce que vous allez faire
14:38pour vraiment garantir que ces pressions,
14:40cette fois, sont plus efficaces ?
14:44Trump vient d'annoncer, par exemple,
14:46l'interdiction de déplacement de certains ressortissants russes.
14:49Est-ce que vous considérez cela ?
14:51Alors, premièrement, l'effet des sanctions
14:55sur l'économie russe ont été en fait profondes.
14:58On ne doit pas les sous-estimer.
15:02Mais accroître les sanctions
15:04exercera encore davantage de pression.
15:08Et cela en combinaison avec ce que le président Trump indique
15:14et les mesures qu'il a annoncées
15:17seront vraiment une très forte combinaison.
15:21Et en ce qui concerne la position de Poutine
15:23qui a dit oui, mais nous devons avancer,
15:26nous devons faire des progrès,
15:30comme je l'ai dit déjà il y a deux semaines.
15:32Donc, je n'accepte pas que les choses
15:36restent dans la position où elles y sont.
15:38Aujourd'hui, nous devons vraiment avancer.
15:40Je n'accepte pas sa réponse.
15:42Et nous devons donc exercer des pressions collectives.
15:47Et si on a un leadership clair,
15:49on peut vraiment tous avancer vers des négociations.
15:55Et les résultats de ces négociations
15:56doivent être une paix juste et durable.
15:58C'est d'ailleurs ce que tout le monde veut,
16:00bien sûr les Ukrainiens.
16:03Et cela aussi est très important
16:04pour la défense et la sécurité de l'Europe et du Royaume-Uni.
16:08Car l'impact de ce qui se passe en Europe
16:13se fait aussi ressentir sur nos côtes,
16:15sur notre territoire,
16:16et c'est d'ailleurs le cas depuis trois ans.
16:19Et c'est pourquoi il est toujours important
16:21d'apprécier ce qu'il se passe au niveau international
16:24et quels sont les impacts au niveau national.
16:26Merci beaucoup.