• il y a 10 heures
Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête ! est l'invitée de L'Interview à la une

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission vidéo de la rédaction
00:15de Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Maurice,
00:19c'est le chef de l'édition de Nice.
00:21Bonjour.
00:22Bonjour Denis.
00:23Notre invité aujourd'hui, Sarah Knafo, députée européenne, vice-présidente de Reconquête
00:28et vice-présidente du groupe l'Europe des nations souveraines.
00:30Bonjour Sarah Knafo.
00:31Bonjour monsieur.
00:32Bonjour.
00:33L'Ukraine est toujours autant dans l'actualité, les députés ont voté mercredi soir une
00:38résolution en faveur de l'Ukraine qui prévoit notamment la saisie des avoirs russes.
00:43Si vous aviez été députée, est-ce que vous l'auriez votée ?
00:45Alors je suis députée, puisque je suis députée au Parlement européen.
00:48Si vous aviez été députée à l'Assemblée nationale.
00:51Figurez-vous que le même jour le Parlement européen se prononçait aussi sur cette question.
00:55Il y a eu un grand accord pour tous les partis de droite, je dirais, pour affirmer qu'aujourd'hui
01:01l'intérêt de l'Ukraine, c'était un cessez-le-feu rapide, une paix rapide.
01:05Je pense que c'est l'Ukraine, la première, qui a conscience de ça aujourd'hui.
01:10D'ailleurs, pour tout vous dire, j'étais hier à l'invitation du ministre des armées
01:14au ministère, en présence du chef d'état-major des armées, du premier ministre, monsieur
01:17François Bayrou, qui nous ont fait une sorte de point de situation sur l'avancée de
01:23l'armée russe et les différentes avancées, que ce soit côté ukrainien ou côté russe.
01:29Ce dont on s'aperçoit aujourd'hui, c'est que l'armée russe est en position de force,
01:34qu'elle est en train de reprendre du terrain, et que ce qu'on peut craindre de pire, c'est
01:37qu'aujourd'hui la Russie n'ait plus intérêt à la paix, qu'elle n'ait plus intérêt
01:40à ce cessez-le-feu.
01:41Donc cet accord de cessez-le-feu, c'est une bonne chose ?
01:43Ce serait une bonne chose si la Russie acceptait de le signer.
01:45Et là, ce qu'on peut craindre de pire, c'est que la Russie essaye plutôt de pousser son
01:50avantage, de continuer à gagner en gagnant du temps, et ce qu'on peut craindre de pire
01:55en réalité, c'est qu'il n'y ait pas d'accord de paix qui soit signé, mais qu'on soit obligé
01:59d'arriver à une situation malheureuse où ce serait une capitulation de l'Ukraine.
02:02Moi, ce que je souhaite aujourd'hui, c'est que toutes les nations européennes, et j'espère
02:06avec le concours des Etats-Unis, poussent la Russie dans le sens d'un cessez-le-feu
02:11et d'un accord de paix.
02:12Et cette paix, je le dis quand même, elle ne doit pas se faire à n'importe quel prix.
02:15Ça ne doit pas être une capitulation, puisque l'objectif que je viens de vous dire, c'est
02:18que justement ne pas arriver à la situation où l'Ukraine perde la guerre, soit obligée,
02:24avec pertes et fracas, de signer un accord qui la désavantagerait fortement.
02:27Et quand je dis que l'accord de paix ne doit pas se faire à n'importe quelle situation,
02:31je pense à un point en particulier.
02:32Il faudra, on le sait, un accord de sécurité à l'issue.
02:35Il faudra des garanties pour qu'il n'y ait plus de février 2022 et que l'Ukraine ne
02:40soit pas réattaquée demain matin.
02:41Je pense que la première des garanties, c'est une armée ukrainienne forte.
02:46Je pense que c'est exactement ce que nous a montré la scène dans le bureau Oval.
02:49L'Ukraine est en train de comprendre qu'elle ne pourra pas compter éternellement sur ses alliés.
02:54Nous, parce que tout simplement, on n'a pas des moyens éternels, peut-être qu'on
02:57parlera de la situation budgétaire gravissime chez nous, mais on n'a pas les moyens d'aider
03:01éternellement l'Ukraine.
03:03L'Ukraine a compris aussi que les États-Unis n'étaient peut-être pas un allié si fiable
03:07dans la durée et que par conséquent, elle ne pourrait compter que sur elle-même.
03:11Nous, c'est une leçon qu'on a tirée il y a bien longtemps dans l'histoire.
03:14Ça s'est appelé le gaullisme militaire.
03:16Le général De Gaulle a compris qu'une nation devait se protéger elle-même.
03:19Je pense que l'Ukraine est en train de le comprendre aujourd'hui.
03:22Et donc, une première et la principale garantie de sécurité demain pour l'Ukraine,
03:27ce serait une armée ukrainienne forte, formée, dotée, qui montrait en puissance.
03:32À mon avis...
03:32Mais dotée avec quels moyens ?
03:34C'est-à-dire à nouveau l'aide des Occidentaux pour...
03:37Non, avec une industrie ukrainienne.
03:39Et d'ailleurs, vous avez vu que pendant cette guerre, certains pays européens ont préféré
03:43aller faire des armes directement sur les seuls Ukrainiens.
03:47Donc, ils vont leur laisser une industrie, une industrie de défense.
03:50Donc, je pense que ça peut être...
03:51Mais ça ne suffira jamais assez face à la première armée du monde,
03:55enfin, la deuxième armée du monde, qui est celle de Russie.
03:57Heureusement, la Russie n'est pas la première armée du monde.
04:00Je pense qu'en revanche, ce qui peut être très dissuasif, vous l'avez vu,
04:03ils ont tenu depuis trois ans quand même.
04:05On est en 2025, la guerre a commencé en 2022.
04:07Ils ont des hommes, courageux manifestement.
04:10Ils ont des armes.
04:11On a vu 350 milliards venus des États-Unis, énormément aussi venus des pays européens.
04:16On sait que par la suite, une fois qu'il y aura un accord de paix,
04:19et comme je vous l'ai dit, l'Ukraine est en train de comprendre que c'est son intérêt,
04:22je pense que dans les jours qui vont venir...
04:24Enfin, vous voyez que la situation change tous les jours.
04:27Il y a un malin qui peut dire on va aboutir.
04:29Mais là, vous êtes en train de voir que le président Zelensky
04:32est celui qui est le plus allant sur un accord de cessez-le-feu.
04:35Donc maintenant, ce qu'il faut espérer, c'est que tout le monde pousse dans le même sens
04:38et que la Russie soit contrainte par tous les autres
04:42à accepter cet accord de cessez-le-feu maintenant.
04:44En figeant la situation actuelle, c'est-à-dire en laissant à la Russie des terrains qu'elle a conquis ?
04:49Je pense que malheureusement, ça n'est pas à nous, les Français, on l'a bien vu,
04:52d'aller décider quelles seront chacune des clauses de cet accord de paix qui sera trouvé.
04:57J'espère que l'Ukraine pourra s'en sortir avec son intégrité territoriale telle qu'elle l'espère.
05:05Je ne sais pas dans quelle mesure le président Zelensky défend ça.
05:09Donc j'espère que la négociation permettra pour eux d'avoir le plus possible leur intégrité territoriale.
05:15On ne sait pas grand-chose sur cet accord de cessez-le-feu.
05:17On ne sait pas exactement sur quoi ça s'adose.
05:20Tout à fait, parce qu'en réalité, le cessez-le-feu, pour l'instant,
05:22tel qu'il a été négocié en Arabie saoudite, est un accord qui doit durer seulement 30 jours.
05:27C'est assez court dans l'optique de négocier ensuite un accord de paix.
05:30Donc on n'en est pas encore au garantier.
05:32C'est pour ça que je vous dis, à mon avis, ça va être un point crucial.
05:34Et vous le verrez sans doute dans les jours qui viennent.
05:36Il y aura un point crucial qui sera celle de la militarisation ou non de l'Ukraine.
05:40Et moi, je vous dis que ce serait un point vraiment majeur de dire que l'armée ukrainienne doit rester forte.
05:44On a bien compris. Et l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, c'est quelque chose que vous envisagez ?
05:48Non, alors ça, vraiment pas du tout.
05:50Je pense que les Français en comprennent les enjeux.
05:53Pour ménager Vladimir Poutine ?
05:54Pas du tout. Alors vraiment, c'est pour ménager nos agriculteurs.
05:56Moi, je ne prends pas du tout mes décisions en pensant au candidat russe ni à ce qu'en pensera Vladimir Poutine,
06:02mais plutôt aux intérêts français et qu'aux intérêts français, quand on regarde quel serait l'impact de l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne.
06:09On a un sujet majeur, c'est l'agriculture.
06:12On a déjà vu à quel point, et j'étais au salon de l'agriculture récemment et avec des agriculteurs en haute zone de la coordination rurale encore plus récemment,
06:20qui me disait que l'impact de la suppression des droits de douane sur les importations de blé ukrainien avait saboté notre agriculture.
06:29Parce qu'ils peuvent produire à des prix bien inférieurs aux nôtres.
06:32On connaît les contraintes qui pèsent sur nous.
06:34Et comme vous le savez, les normes, c'est de l'argent.
06:36Donc, à chaque fois que vous ajoutez une norme, c'est des coûts de production en plus pour nos agriculteurs.
06:40Donc, on a les normes les plus élevées du monde, les charges les plus élevées du monde.
06:43Alors qu'en Ukraine, si vous regardez leur taux de salaire moyen et leurs contraintes, elles sont assez faibles.
06:49Donc, une production énorme.
06:51Dernier point et j'en finis sur ça.
06:53Si l'Ukraine entre, vous avez donc leur participation au marché unique qui va faire que ce système qui était temporaire pour les soutenir le temps de la guerre va devenir pérenne.
07:02Vous dites ça, vous tuez déjà notre agriculture.
07:04Mais en plus, ajoutez-y que la PAC va baisser au profit des agriculteurs ukrainiens,
07:10puisqu'au regard de leurs conditions, ils vont devoir prendre une grande partie des aides de la PAC.
07:15On peut évaluer à à peu près un cinquième des aides de la PAC qui baisseraient pour les agriculteurs français.
07:20Quand on sait que malheureusement, aujourd'hui, ils vivent pour beaucoup d'entre eux, beaucoup des aides et même pas de leur travail parce que parfois, ils sont obligés de vendre à perte.
07:28Vous voyez déjà le désastre agricole qui pourrait arriver en France.
07:31Donc, pour ces raisons, je pense qu'il faut aussi penser à nos agriculteurs en priorité.
07:36Emmanuel Macron a évoqué de manière très claire la menace russe.
07:40Est-ce qu'il joue avec les peurs des Français ?
07:43Le fait que la Russie puisse constituer une menace, je pense que c'est indéniable.
07:48La Russie, comme l'Iran, comme la Chine, comme les États-Unis, si vous voulez, on pourra en reparler.
07:53Sur la Russie, oui, on voit très bien que, par exemple en Afrique,
07:58il joue contre les intérêts français en formant des journalistes, avec de la propagande contre les intérêts français.
08:04Sur les cyberattaques, on sait, même si ce n'est pas toujours le gouvernement russe, que la Russie est un havre de paix pour les hackers,
08:12qu'ils ne sont pas sanctionnés et qu'il n'y a pas de collaboration pour les faire sanctionner quand ils peuvent hacker nos hôpitaux.
08:17Oui, la Russie est une menace. Il y a aussi la menace de l'Iran.
08:20Il ne faut pas minimiser aussi la menace de certains États islamiques qui ont de grandes diasporas en France
08:26et qui, parfois, jouent sur cette diaspora pour attaquer nos intérêts ou nous déstabiliser.
08:33Donc, que ce soit une menace, pas de débat là-dessus, à mon sens.
08:37Ensuite, sur les peurs des Français, je pense que les Français ont raison d'avoir peur et je vais vous dire pourquoi.
08:44On sent qu'il y a une grande inquiétude dans le pays. Il y a une sorte de chaos géopolitique.
08:50Les Français ont l'impression, le sentiment, et pas à tort, que tout est sens dessus dessous.
08:55On voit les Américains qui négocient avec les Russes et avec les Ukrainiens en Arabie saoudite.
09:00On ne comprend plus vraiment. On a le sentiment de ne plus avoir voix au chapitre.
09:03Un bouleversement géopolitique.
09:04Un bouleversement géopolitique indéniable. Un changement manifeste à la tête des États-Unis.
09:11Si on en parle, je vous expliquerai pourquoi, à mon sens, c'est un changement de façade et dans le discours,
09:18mais qui poursuit en réalité une très vieille politique américaine.
09:22On pourra y revenir.
09:23Mais en tout cas, les Français voient ça, sentent ces bouleversements et craignent ce qui peut se passer chez nous.
09:29Le sentiment que tout est sens dessus dessous, qu'on est dans un monde dangereux.
09:32Des guerres au Moyen-Orient, une guerre sur le sol européen, une menace sur notre continent.
09:37Et on peut tout à fait le comprendre.
09:38Et moi, ce que je veux juste répondre à ça, c'est qu'à mon avis, la meilleure manière de lutter contre cette peur, c'est de trouver des solutions.
09:46La solution première, c'est évidemment d'avoir un bouclier le plus fort possible autour de nous.
09:52Ce bouclier, ça s'appelle la défense.
09:55Donc il faut réarmer la France.
09:56Il faut réarmer. Il faut réarmer massivement. Il faut réarmer massivement.
09:59Vous êtes d'accord avec le ministre des Armées qui annonce qu'il faut monter à 100 milliards de plus.
10:04Alors, il n'a pas annoncé ça. Il a annoncé 100 milliards de plus.
10:06Et je suis d'accord, tout à fait d'accord avec lui, d'autant plus que c'était le programme de Reconquête depuis la présidentielle de 2022.
10:12Ce qu'on a dit chez Reconquête, il y a eu un grand...
10:14Éric Zemmour a fait un grand discours au Mont-Saint-Michel.
10:17Et au Mont-Saint-Michel, il a dit la France a un devoir de puissance.
10:20Je ne veux pas du tout contribuer à la peur et l'alimenter, mais je me dois quand même d'être lucide sur ce point.
10:27Si demain, il y avait en France une guerre de haute intensité, nous ne pourrions pas tenir plus de trois jours en termes de munitions.
10:33La guerre en Ukraine dure depuis trois ans.
10:35Imaginez que si demain, une guerre éclatait sur le sol français, nous ne pourrions pas tenir plus que trois jours.
10:40Donc, je pense qu'il faut se fixer un objectif à notre portée.
10:43C'est celui d'être en mesure de gagner la prochaine guerre, quelle qu'elle soit, quel que soit le pays.
10:48Si demain, on est à attaquer, je pense qu'il faut se dire, est-ce qu'on aurait les moyens de gagner cette guerre ?
10:52Quand on sait qu'on ne peut tenir plus que trois jours en termes de munitions, je pense que là, on a des raisons de s'inquiéter.
10:58Vous dites que tout est de sens dessus dessous, à tout ce titre.
11:01Est-ce que ce n'est pas aussi le cas chez Reconquête ?
11:03On a l'impression que le discours, la doctrine par rapport à la Russie a complètement changé.
11:07Jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, Eric Zemmour n'y croyait pas, en disant que ce sont des démonstrations de force,
11:12mais Vladimir Poutine n'enverrira pas l'Ukraine.
11:14Comme la direction du renseignement bilatéral, comme les Etats-Unis.
11:17À l'époque, vous le savez, les Etats-Unis avaient des informations beaucoup plus fiables là-dessus.
11:21En disant aux Occidentaux, attention, il va y aller.
11:23Ce qui veut dire que vous avez beaucoup changé là-dessus quand même.
11:25J'allais vous le dire, malheureusement, personne n'a vraiment prévu cette attaque et la preuve, personne ne s'y est préparé.
11:32Est-ce que vous vous souvenez qu'une semaine avant l'attaque, Emmanuel Macron, revenant d'un appel qu'il avait eu avec Vladimir Poutine,
11:39avait fait publier des affiches sur Internet où il disait qu'Emmanuel Macron a obtenu de Poutine de ne pas envahir l'Ukraine.
11:45Vous vous rappelez de ça quand même ?
11:47Donc oui, forcément, il y a eu un aveuglement général.
11:49Les gens n'ont pas vu venir cette attaque.
11:51Ils ne s'y sont pas préparés.
11:53La preuve en est, je pense que ce n'est pas Reconquête qui avait les manettes de l'État.
11:57C'est bien plus dommageable qu'Emmanuel Macron ne s'en soit pas aperçu, vu les responsabilités qui sont les siennes,
12:02que celles de tous les représentants.
12:03Eric Zemmour n'aurait pas fait mieux, manifestement.
12:05Il n'était pas à la tête de l'État.
12:06Il n'avait pas les renseignements militaires américains dont vous parlez.
12:09Forcément, quand on n'est pas à la tête de l'État, on essaie d'analyser avec ce qu'on a publiquement.
12:13Et publiquement, personne ne le voyait venir.
12:14Ce que je vous disais aujourd'hui, parce que c'est important, qui concerne la France, c'est le réarmement français.
12:18Moi, je suis en charge au Parlement européen d'un rapport.
12:21C'est le rapport EDIP, donc c'est le rapport sur l'industrie de défense européenne,
12:24qui va arriver très vite au Parlement européen et dans les institutions européennes.
12:28De quoi il s'agit ?
12:29Il s'agit de créer un fonds européen avec 100 milliards d'euros pour investir dans la défense.
12:34Moi, ce que je veux défendre dans la position française,
12:37c'est que cet argent ne doit servir qu'à acheter en européen et donc français,
12:42puisqu'on a la meilleure industrie de défense du continent et surtout pas des armes américaines.
12:46Tout le monde dit ça, mais personne ne le fait.
12:47Vous savez que les Allemands achètent américains, que les Italiens achètent américains.
12:51Vous savez que trois quarts des défenses, des systèmes de défense européenne sont en réalité liés aux Américains.
12:56Donc, j'espère que demain, ça changera.
12:59Et c'est la raison pour laquelle, moi, j'ai regardé d'un bon œil l'élection d'un Donald Trump,
13:03parce que je me suis dit que ça nous offrait un boulot.
13:05Justement, l'élection de Donald Trump, vous avez été invité à son investiture.
13:10Vous avez été aussi à Baralago, je crois, à l'automne aussi.
13:14Non, j'étais à Miami au moment de la cérémonie des otages du 7 octobre.
13:17D'accord, très bien. Mais vous avez rencontré Donald Trump à cette occasion.
13:19Vous avez même échangé avec lui.
13:20Tout à fait.
13:21Vous nous dites, je voyais son élection d'un bon œil, deux mois après son investiture.
13:25Est-ce que votre regard a changé ? Il a bousculé énormément de choses.
13:30Comment vous jugez ces deux mois où Donald Trump a renversé la table à plusieurs reprises ?
13:37Je pense que jusqu'ici, il s'est passé ce que je disais qu'il allait se passer,
13:42à savoir que son élection nous offrirait à nous Français un boulevard sur le continent européen.
13:48Je vais m'expliquer.
13:49Ça fait depuis des années que les Européens sont naïfs vis-à-vis des États-Unis.
13:54Ils pensent que les États-Unis ne réfléchissent que pour notre bien et ne voient pas qu'en réalité,
13:59les Américains ne défendent que leurs intérêts.
14:01Moi, ce que je disais, et je le disais depuis Washington, c'est Trump dit l'Amérique d'abord,
14:05nous devons dire la France d'abord.
14:08Il nous apprend au moins ça.
14:09La deuxième chose...
14:10La France, c'est l'Europe, alors, apparemment.
14:11La France, mais je vous disais tout à l'heure sur l'industrie de défense,
14:14quand on dit l'Europe, en réalité, ça veut dire la France, puisque l'industrie de défense aujourd'hui,
14:18en réalité, elle est essentiellement française.
14:19Donc, il nous a réveillés quelque part.
14:21Exactement. C'est là où je veux en venir.
14:23Donald Trump nous pousse enfin à la maturité vis-à-vis des États-Unis.
14:27Ça fait depuis des années que les États-Unis nuisent à nos intérêts, à nos intérêts stratégiques.
14:32Je vous rappelle que c'était sous Obama que Frédéric Pierucci, cadre d'Alstom,
14:36a été enfermé dans les geôles américaines.
14:37On était en 2013.
14:39À l'époque, je n'ai pas beaucoup entendu la gauche européenne nous dire que les États-Unis nuisaient à nos intérêts.
14:43Est-ce que vous vous rappelez aussi que sous Joe Biden,
14:46Joe Biden nous a empêché de vendre des sous-marins français à l'Australie ?
14:51Exactement. À l'époque, je n'ai pas non plus entendu la gauche nous dire que c'était un scandale et qu'ils nuisaient à nos intérêts.
14:56Ce qu'est en train de faire Donald Trump, en réalité, c'est une vieille politique américaine de désengagement du continent européen
15:03pour aller vers leurs intérêts à eux, dans le Pacifique et plus spécifiquement en Chine.
15:08C'est Obama qui a initié ce grand mouvement.
15:10Il appelait ça le pivot, c'est-à-dire on va lâcher petit à petit le continent européen pour aller s'engager en Chine.
15:16À l'OTAN, ça fait déjà des années que les Américains nous disent, et notamment sous Biden...
15:21Quand il se rapproche de Poutine, carrément, il change d'alliance.
15:23Ce n'est pas de l'isolationnisme, c'est de changer les...
15:28Pour moi, c'est exactement la ligne qu'avait suivie Obama,
15:31c'est-à-dire comment on fait pour affaiblir la Chine au maximum puisque c'est notre ennemi principal.
15:36Et donc, Trump en a conclu que la meilleure manière de le faire, c'était de détacher la Russie de la Chine.
15:43Vous avez vu que la Russie s'était presque vassalisée auprès de la Chine depuis cette guerre,
15:47qu'elle en dépendait énormément, qu'elle s'était trouvée un nouvel allié,
15:51puisque, rejetée par tout l'Occident, elle est allée se chercher un allié avec la Chine.
15:55Cette alliance Etats-Unis-Russie, elle ne vous fait pas peur, vous ?
15:58Je ne pense pas qu'il y aura vraiment une alliance.
16:00Le sentiment que j'ai, c'est qu'ils essayent de dire qu'il faut au moins renouer un dialogue
16:03pour empêcher la Russie et la Chine d'être toutes seules contre nous,
16:06avec la Corée du Nord, l'Iran, toutes les nations qui, à raison, nous font peur.
16:11Donc, je pense que si on essaie de mettre un peu de raison,
16:15puisque quand même, ça bouge beaucoup, ça change de position souvent, etc.,
16:18de mettre un peu de raison dans ce qu'essaye de faire Trump,
16:20je dirais que la cohérence, en réalité, n'est pas vraiment à chercher chez lui,
16:23mais dans ce qu'ont fait les Etats-Unis déjà depuis au moins 15 ans.
16:27Et donc, là où je veux en venir...
16:29Il n'est pas toujours cohérent, Donald Trump ?
16:31Je ne dis pas qu'il n'est pas toujours cohérent, il peut nous paraître imprévisible.
16:34Il y a certaines choses que, quand on a suivi l'élection américaine,
16:37on peut se dire, en fait, c'était prévisible, il suffisait d'écouter.
16:39Mais, par exemple, si du jour au lendemain, on ne comprend pas vraiment,
16:42on n'est pas dans le secret des dieux, donc forcément.
16:44J'arrive au point principal, à mon sens, pourquoi est-ce que ça va, à mon avis, nous servir ?
16:50C'est que, comme je vous le dis, ça fait des années que les Etats-Unis font ça.
16:53Ça fait des années que des gens comme Eric Zemmour ou des souverainistes comme je suis,
16:56alertent sur le fait que les Etats-Unis ne défendront pas nos intérêts,
16:59ne défendent que les leurs.
17:01Personne n'écoutait.
17:02Il n'y a pas plus sourd que ceux qui ne veulent pas entendre, vous le savez.
17:04Soudain, on a un Trump qui arrive et qui le dit haut et fort.
17:07Avant, il le faisait un peu en cachette, tout en disant
17:09« Mais les Européens sont nos alliés, on a les mêmes valeurs, etc. »
17:12Et là, il a le mérite de dire haut et fort
17:14« Moi, je ne veux plus vous protéger.
17:16Ce n'est pas à l'Américain du Wisconsin de financer la défense européenne. »
17:19Soit, enfin, ça fait 70 ans que le général De Gaulle le disait.
17:22Ça fait 70 ans que le général De Gaulle disait aux autres nations européennes
17:26« Comptez sur nous, les Français.
17:27On a l'arme nucléaire, on a la meilleure industrie de défense,
17:29on a l'armée la plus exceptionnelle, sans vouloir être chauvine, du continent européen.
17:33Comptez plutôt sur nous que sur le parapluie de l'oncle américain. »
17:37Et vous dites que l'Allemagne européenne va bénéficier avant tout à la France, c'est ça que vous dites ?
17:40Exactement.
17:41Les Allemands et les Italiens ne nous soutiennent pas.
17:43Ce n'est pas une fédéralisation de l'Europe ?
17:44Non, au contraire.
17:45C'est la France qui prendrait le leadership militaire du continent,
17:48comme le général De Gaulle le voulait depuis les années 60.
17:50Est-ce que vous vous rappelez peut-être du traité de l'Elysée entre la France et l'Allemagne,
17:53où le général De Gaulle disait à l'Allemagne
17:55« Nous pouvons vous protéger, nous allons être vos alliés. »
17:58Et en pleine nuit, vous vous rappelez, sous l'influence de Jean Monnet et de la CIA,
18:01l'Allemagne a fait ajouter par son parlement un préambule qui disait
18:05« Peut-être l'alliance avec la France, mais toujours sous réserve de l'OTAN et du parapluie américain. »
18:09À ce moment-là, c'est là que le général De Gaulle sort cette phrase qui est restée
18:12« Les traités valent ce que valent les roses, ils fanent toujours comme les fleurs. »
18:17Et c'est là qu'il est amèrement déçu et se dit « Mais en fait, ça n'existera jamais.
18:21Ça n'existera jamais, cette solidarité européenne,
18:23puisqu'à la fin, à chaque fois, ils veulent miser sur les États-Unis. »
18:26Et là, je dis, je conclue sur ça, on a un boulevard en tant que Français.
18:30C'est le moment ou jamais de réaliser le rêve que voulait le général De Gaulle.
18:33L'élection de Trump nous permet ça.
18:35C'est la raison pour laquelle, moi, je la vois d'un bon œil.
18:37Maintenant, à nous de savoir en bénéficier, en tirer tous les fruits.
18:42Je suis sûre qu'on pourra le faire.
18:43Et si jamais, il faudra attendre 2027 pour que de vrais patriotes souverainistes arrivent au pouvoir.
18:47Alors, en attendant, on a un gouvernement qui est conduit par François Bayrou.
18:54Comment vous le jugez ?
18:55Redescendez sur terre, là.
18:58Donc, le gouvernement Bayrou, moi, ce qui me frappe le plus,
19:02je dirais que c'est d'abord le budget.
19:05D'abord, l'inconséquence budgétaire.
19:07Pour faire le lien avec ce qu'on vient de dire,
19:09je crois qu'une économie de guerre,
19:10ce n'est pas une économie qui jette notre argent par les fenêtres.
19:14Ce n'est pas une économie qui dilapide les impôts des Français dans le monde entier.
19:18Si on veut être à même de gagner la prochaine guerre,
19:22il faut d'abord gagner tout de suite la guerre contre les gapjies,
19:26les déficits budgétaires, le désordre dans nos comptes publics.
19:29Ce n'est pas possible de voir la nation française qui continue de s'endetter ainsi.
19:33Je pense que les Français doivent savoir que la majeure partie de leurs impôts sur le revenu
19:38part dans la charge de la dette, tous les ans.
19:41Qu'on est déjà le peuple le plus taxé du monde,
19:43donc on ne peut pas aller comme ça, dans la contrainte fiscale.
19:45Vous n'auriez pas fait comme le REN qui n'a pas censuré ?
19:47Vous auriez censuré, vous, le gouvernement Bayrou ?
19:49Franchement, j'aurais tout fait différemment.
19:50Je pense qu'il y a d'abord une incohérence...
19:52Le REN fait erreur, alors ?
19:53Il y a d'abord... Je vais y revenir.
19:55Il y a d'abord une incohérence, je trouve, dans la stratégie des différents partis
19:58qui ont voté la censure pour le gouvernement Barnier,
20:02pour le budget Barnier, et qui n'ont pas voté la censure pour le budget Bayrou.
20:05Pourquoi ? Parce que j'ai étudié ces deux budgets.
20:08Ce sont des budgets jumeaux.
20:09Ce sont les mêmes.
20:10Même recette, même dépense, même déficit.
20:13Tous les chiffres sont les mêmes.
20:15Même prélèvement, tous les chiffres sont les mêmes.
20:18Et là, je me dis, mais c'est quand même fou que des partis politiques
20:21nous aient vendu, entre guillemets, une censure en nous disant
20:23c'était un budget socialiste, donc on l'a censuré.
20:26Et là, ce n'est pas un budget socialiste.
20:271300 milliards de prélèvements obligatoires par an, ce n'est pas socialiste, ça.
20:3115 milliards d'euros dans l'aide publique au développement
20:33pour aller donner de l'argent aux Comores,
20:35pour aller financer les agriculteurs de l'Algérie.
20:37Ça, ce n'est pas un budget socialiste.
20:39Donc là, ça va. Là, tout va bien.
20:40Ça ne mérite pas la censure.
20:41Un moment, il faut...
20:41Les partis ont été échaudés par cette première censure
20:44qui a fait peur à pas mal de Français.
20:46Et donc, se sont dit, bon, on leur laisse le temps de travailler
20:49et on jugera sur la durée.
20:51Si vous dites qu'ils ne prennent leurs décisions que par rapport
20:53à des intérêts politiciens, je peux entendre.
20:56Mais en revanche, moi, ce que je dis quand je dis,
20:58j'aurais tout fait différemment.
20:59Ça ne veut pas forcément dire qu'il fallait censurer,
21:01et recensurer, et récensurer.
21:02C'est qu'il fallait donner des lignes rouges claires dès le départ.
21:06C'est-à-dire qu'il fallait dire à M. Barnier à l'époque
21:08ou à M. Bayrou quand ce fut lui,
21:10il fallait leur dire, voilà ce qu'on demande clairement.
21:13Et on vous annonce la couleur.
21:15Si on n'obtient pas ça, là, on vous censurera.
21:17Il y avait des lignes rouges du RN quand même.
21:19Franchement, non.
21:19Quand vous regardiez au début,
21:22ce que disait le RN du gouvernement Bayrou,
21:24il disait, non, on demande du respect.
21:27C'est assez flou, du respect.
21:29Pourquoi ne pas avoir dit, non, on demande...
21:30Très clairement, objectivement.
21:32Exactement. Très clairement, déjà.
21:33La suppression de l'aide publique au développement à ces pays-ci.
21:36La suppression de ceux-ci.
21:38Un objectif chiffré de suppression de postes dans la fonction publique
21:41parce qu'aujourd'hui, il y a trop de fonctionnaires
21:42et que même les fonctionnaires estiment qu'il y a trop de fonctionnaires,
21:45etc., etc.
21:46et avancer avec une liste de postes de dépenses à supprimer
21:50beaucoup plus clairement et dès le départ de la discussion budgétaire
21:53et pas à la toute fin, une semaine avant,
21:54en ajoutant à chaque fois des lignes rouges
21:56qui ont été floues, manifestement, pour le gouvernement Barnier.
22:00La situation est bien plus large que c'est de premiers ministres.
22:02Ça fait depuis 1974 qu'on n'a pas voté un budget à l'équilibre en France.
22:07J'ai même l'impression qu'à l'Assemblée nationale, ça choque personne.
22:09Il n'y a personne qui dit, on veut au moins un budget à l'équilibre.
22:12Ce n'est même pas une demande.
22:13On en est loin, il faut dire.
22:14On en est très loin.
22:15On en est de plus en plus loin.
22:16Et plus la charge de la dette va augmenter, plus ça deviendra en réalité impossible.
22:20Je pense qu'il ne faut pas arriver à cette situation,
22:22qu'aujourd'hui, les principaux financeurs de ces folies, ce sont les Français.
22:28Ce qu'il faut savoir, c'est que le réel niveau d'imposition d'un pays,
22:30c'est toujours les dépenses de l'État.
22:32Ce n'est pas uniquement les impôts, parce que ça peut être aussi de l'impôt différé.
22:36L'endettement, c'est de l'impôt différé.
22:37L'inflation, c'est un impôt caché.
22:39Donc, c'est ce qu'il faut voir.
22:40La dépense publique, moi, c'est ce que je m'attelle à faire.
22:42Et je vous dis aussi qu'avec Reconquête, on a demandé à chacune de nos fédérations
22:46d'aller inspecter les comptes publics de leurs départements et des collectivités territoriales.
22:51On trouve des faits qui sont sincèrement frappants.
22:55J'invite vos auditeurs à aller voir sur le compte de Reconquête tout ce qu'on y trouve.
22:59C'est manifeste à quel point on vole l'argent des contribuables français
23:03pour aller les dilater dans des folies.
23:05Vous nous dites, il y a eu l'occasion de changer les choses en 2027.
23:08On a vu l'échec de Reconquête à la présidentielle.
23:11Échec relatif.
23:12Et aux législatives, on voit clairement que la dynamique est du côté du Rassemblement National.
23:18Comment vous comptez faire pour rebondir ?
23:20Et est-ce que vous avez un espace politique ?
23:22Je me permets de revenir sur le mot échec.
23:24Faire plus de 7% pour un parti qui avait cinq mois d'existence, c'est-à-dire...
23:28Qui était au-dessus dans les sondages, de parmi les bonnes ambitions.
23:30C'était au-delà.
23:31Bien sûr.
23:32Alors là, vous ne me ferez pas dire le contraire.
23:33Si on avait pu gagner du premier coup et sauver la France, moi j'en aurais été...
23:37Vous espériez être au second tour, quand même.
23:38Même le soir du premier tour, vous espériez encore y être.
23:40Et on espère encore gagner.
23:41Franchement, je ne vais pas vous dire que 7%, je m'en satisfais à vie.
23:44Non, la prochaine fois, je suis sûre qu'on gagnera.
23:46Mais je dis quand même que 7%, c'est décevant quand on part,
23:50vous l'avez dit, de 20% dans les sondages à un moment donné de la campagne.
23:53Qu'est-ce qui a échoué ?
23:53Mais passer de 0 à 7, c'est-à-dire faire plus que le PS et l'UMP,
23:58donc l'ex-UMP et les deux plus grands partis de la Ve République, PS et LR,
24:03en cumuler, quand même.
24:05Limitons le mot échec, mais on fera mieux.
24:07Mais pourquoi le RN est tellement haut par rapport à vous, alors ?
24:10Je pense qu'il y a eu un phénomène de vote utile assez clair.
24:12En gros, ce qu'il faut voir aujourd'hui, c'est, d'une part,
24:16que vous n'avez, sur le terrain politique,
24:18que deux partis qui veulent vraiment lutter contre l'immigration.
24:21Le RN et Reconquête.
24:22Nous, on est venus casser un monopole qu'avait le RN, vieux de 50 ans.
24:26C'était le seul parti...
24:27En vous distinguant de quelle manière ?
24:29En nous distinguant sur le terrain économique.
24:31Et j'y arrive.
24:31Donc, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, les Français ont le choix.
24:33Ils ont un parti qui s'appelle le RN qui veut lutter contre l'immigration.
24:36Un autre parti, Reconquête, le seul à vouloir lutter
24:38contre l'immigration avec eux, qui a cassé le monopole
24:41et qui donne aux Français le choix.
24:43Ce choix, c'est de dire, si vous voulez continuer comme on est aujourd'hui,
24:46à savoir une économie globalement socialisante,
24:48avec les taxes, les impôts, les charges les plus élevées du monde,
24:52avec un modèle social qui n'est tellement pas un modèle
24:54qu'aucun pays du monde ne l'imite,
24:57si vous voulez continuer avec ça, votez pour le RN.
24:59En revanche, si vous voulez vraiment baisser les taxes et les impôts,
25:03l'IFRAP avait dit qu'on avait le programme qui baissait le plus
25:05les impôts de tous les programmes présidentiels.
25:08Si vous voulez vraiment baisser les charges et les impôts,
25:10si vous voulez vraiment que les entrepreneurs puissent vivre,
25:13les industriels puissent vivre, votez Reconquête.
25:15Si vous voulez l'excellence scolaire, nous, je pense qu'on insiste beaucoup.
25:17Éric Zemmour a souvent dit que Marine Le Pen était de gauche.
25:20C'est ce que vous continuez de penser aujourd'hui ?
25:21Économiquement, je pense que c'est très clair.
25:23Elle le dit d'ailleurs, je ne sais pas si vous l'avez vu récemment
25:25dans une interview chez Reconquête.
25:26En disant que c'est des trucs de droite.
25:28Exactement.
25:29Je pense que ce n'est pas du tout une insulte, d'ailleurs, de dire.
25:31Moi, je ne dis pas du tout ça de manière à insulter les gens.
25:33On est très proche sur certains sujets.
25:35L'immigration étant un sujet majeur,
25:37c'est déjà beaucoup qu'on soit proche sur ce sujet-là.
25:39Donc, ce n'est pas du tout ni des insultes, ni rien du tout.
25:42C'est donner rationnellement le choix aux gens.
25:43On a le droit, d'ailleurs, d'être de gauche en économie.
25:46Il y a beaucoup de gens qui sont de gauche en économie.
25:47Moi, je pense que ça fait beaucoup de mal au pays.
25:49C'est mon opinion.
25:50Je pense que les Français doivent choisir.
25:51En tout cas, le parti des ingénieurs, des entrepreneurs,
25:54des indépendants, des commerçants, des artisans, c'est plutôt Reconquête.
26:00Un mot sur Emmanuel Macron.
26:03Est-ce qu'Emmanuel Macron, d'abord, doit démissionner,
26:05comme certains le réclament aujourd'hui ?
26:07Le plus tôt, on pourra...
26:09Vous êtes prêt à y aller ?
26:11Éric Zemmour est toujours prêt à y aller ?
26:12Ah oui.
26:12Ce sera lui le candidat ?
26:13Ah oui, c'est sûr que Reconquête sera présent.
26:15Je ne vais pas annoncer sa candidature à sa place.
26:17Je le laisserai faire.
26:19Mais en tout cas, oui, c'est sûr que Reconquête sera
26:22à la candidature à la présidentielle.
26:25Donc, le plus tôt on peut relever le pays, le mieux ce sera.
26:30On n'a pas les moyens de forcer Emmanuel Macron à démissionner.
26:33Donc, voyons quand on pourra le faire.
26:35Du coup, il risque d'y avoir du monde quand même
26:37sur la ligne de départ aux prochaines présidentielles.
26:40Avant la prochaine question, je vous propose de regarder
26:41l'extrait récent de Touche pas à mon poste sur Feu C8.
26:44D'accord.
26:45Marion Maréchal, les gars,
26:47c'est, voilà, qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
26:50j'en ai reçu des hommes politiques et des femmes politiques ici sur ce plateau.
26:53C'est le Réal Madrid.
26:55Croyez-moi, non mais je vous le dis, que tu sois d'accord avec elle ou pas,
26:58elle est, c'est un, c'est un monstre.
27:01Allez, elle connaît tout, surtout.
27:03Alors, Sarah Knafo, est-ce que vous êtes d'accord avec Cyril Hanouna
27:06quand il dit que Marion Maréchal, c'est le Réal Madrid,
27:08donc sous-entendu la meilleure ?
27:10Bah, j'ai été forcément d'accord avec lui
27:12puisque moi, j'ai beaucoup admiré Marion Maréchal quand j'étais jeune.
27:16Quand j'avais 18 ans, je la voyais à l'Assemblée.
27:18Je me disais, quelle énergie, quel courage.
27:22C'est allé jusqu'à la campagne des Européennes.
27:23On a dit qu'il y avait des frictions entre vous.
27:25Oui, franchement, c'est allé jusqu'à la campagne des Européennes.
27:27Ensuite, malheureusement, vous l'avez vu et suivi comme moi,
27:31elle nous a trahis le lendemain de la campagne des Européennes.
27:34Elle est à la quitter Reconquête avec perte Zefraka dès le lendemain.
27:37Donc, ça a duré 24 heures.
27:40Elle avait été élue sur notre liste avec les militants de Reconquête
27:43qui sont d'ailleurs amèrement déçus
27:45et qui avaient aussi beaucoup d'admiration et d'estime pour elle.
27:48Je pense qu'à ce moment-là, elle a cru que Jordan Bardella
27:50allait devenir premier ministre et qu'elle s'est imaginé
27:53qu'elle pourrait peut-être en tirer un profit.
27:55Malheureusement, il n'est pas devenu premier ministre.
27:59Ils n'ont pas accepté d'alliance avec elle, le Rassemblement national.
28:02Donc, maintenant...
28:04À propos Jordan Bardella, est-ce que vous êtes comme beaucoup à dire
28:06que c'est un garçon qui manque de fond ?
28:09Non, non, non.
28:10Moi, je le vois au Parlement européen.
28:12On voit souvent des textes en commun.
28:15Je pense qu'on a des convictions similaires.
28:17Je le connais depuis longtemps.
28:19Donc, non, je ne dirais pas ça.
28:20Donc, lui, l'erreur qu'il commet, c'est sur l'économie, en gros ?
28:22Il est dans un parti qui commet cette erreur.
28:24J'avoue que je ne connais pas exactement la pensée économique
28:27de Jordan Bardella aujourd'hui.
28:28Peut-être qu'il la dévoilera dans les prochains mois,
28:31dans les prochaines années.
28:32Mais en tout cas, il est dans un parti qui défend ça,
28:34qui malheureusement ne vote pas les textes,
28:36qui pourrait aller dans le bon sens à l'Assemblée nationale.
28:38Quand il s'agit de faire travailler ceux qui touchaient le RSA,
28:42on sait qu'on a un grave problème d'assistanat en France,
28:44dans notre pays.
28:45Quand il s'agit de les faire travailler,
28:46le Rassemblement a voté contre.
28:48Quand il s'agit...
28:49La réforme des retraites, vous ne reviendriez pas dessus ?
28:52Ah non, pas du tout.
28:53Alors vraiment, là, c'est tout sauf ce qu'il faut faire aujourd'hui.
28:55Je pense qu'au contraire, il faut aller vers la capitalisation.
28:57Il faut permettre aux Français de bénéficier
29:00des fruits de leur travail beaucoup plus librement.
29:02J'ajoute un dernier élément parce que c'est très récent.
29:04Quand il s'agit de s'opposer à la taxe Zucman,
29:08une taxe scandaleuse,
29:10ce qui s'est passé, c'est que le Rassemblement national s'est abstenu
29:12et a permis que cette taxe passe.
29:14Donc, sur des sujets très concrets,
29:16ce n'est pas juste idéologie,
29:17qu'on n'est pas d'accord sur ceci ou cela.
29:19Sur des sujets très concrets,
29:20je vois que je ne prendrai pas les mêmes décisions.
29:22Et sur l'idéologie ou sur l'appelant en politique,
29:24est-ce que vous auriez fait comme lui ?
29:25C'est-à-dire que quand il est parti à Washington
29:27pour assister à la convention ultraconservatrice,
29:30il a refusé de prendre la parole
29:31parce que Steve Bannon venait de faire un salut nazi à la tribune.
29:35Est-ce que vous auriez fait comme lui ?
29:37Écoutez, moi, j'y étais, je suis restée.
29:39Je suis restée parce que moi, ce que j'ai regardé,
29:41c'est l'attitude des familles d'otages israéliennes
29:44qui étaient là, qui étaient sur place et qui sont restées.
29:46Elles sont restées, elles sont montées sur scène après.
29:48Ce que j'ai regardé, c'est l'attitude d'un ministre israélien
29:50qui s'appelle Amir Haïchikli,
29:51et qui est monté sur scène juste après et qui est resté.
29:53Je pense que le CIPAC...
29:54Mais c'est pas choquant, le salut nazi de Steve Bannon.
29:56Ah, c'est deux choses différentes.
29:57Dire qu'un salut nazi, c'est choquant,
29:58enfin, c'est pas moi que vous entendrez dire que c'est pas choquant.
30:00Si, évidemment, c'est choquant.
30:02Mais le CIPAC ne se résume pas à Steve Bannon.
30:04Steve Bannon, manifestement, a voulu faire une provocation
30:07pour faire parler de lui. Il a réussi.
30:08Tout le monde l'avait oublié aujourd'hui.
30:09Tout le monde parle de lui.
30:09Enfin, tout le monde a parlé de lui pendant un petit quart d'heure.
30:12Le quart d'heure de gloire warholien, comme on dit.
30:14Mais le CIPAC ne se résume pas à lui.
30:15Et donc, juste après Bannon,
30:17vous aviez Ravier Milei qui était là,
30:20Elon Musk, Donald Trump, Georgia Meloni.
30:23Moi, ce que je me dis, c'est que c'est quand même anormal
30:26que toutes les droites du monde entier y soient,
30:29restent là-bas et qu'il y ait seulement en France
30:31que quelqu'un fasse un esclande.
30:32Je pense que c'était manifestement pas la décision
30:36de familles d'otages israéliennes qui sont restées.
30:39On ne peut pas les sanctionner de quoi que ce soit, je pense.
30:40Sarah Knafo, vous êtes à Nice aujourd'hui.
30:43Est-ce qu'il y a une personnalité politique du Sud-Est
30:45pour laquelle vous avez de la sympathie ?
30:49Alors, il y en a beaucoup pour lesquels j'ai de la sympathie,
30:52que j'estime intellectuellement ou politiquement.
30:55J'en citerai une en particulier qui s'appelle Cédric Vélin
30:59et qui est notre responsable reconquête des Alpes-Maritimes.
31:02Donc, c'est un département, vous le savez,
31:04dans lequel on fait de très beaux scores.
31:06On a fait près de 15 % lors de l'élection présidentielle.
31:09C'est plus de deux fois le score national d'Éric Zemmour.
31:12On continue d'y faire de beaux scores.
31:14Je pense qu'il y a une vraie base proche de reconquête
31:19ici à Nice et plus largement dans les Alpes-Maritimes.
31:21Donc, si je devais vous en citer un, je citerais évidemment Cédric.
31:24Est-ce que vous avez de la sympathie aussi pour Éric Ciotti,
31:26qui était celui qui est allé le plus loin dans l'union des droites aujourd'hui ?
31:29Tout à fait.
31:29Ah oui, manifestement, je pensais notamment à lui.
31:31Il a fait erreur de s'associer avec le RN plutôt qu'avec vous ?
31:34Je pense que je ne peux pas qualifier d'erreur une décision que j'ai jugée courageuse,
31:37parce qu'au moment où il l'a fait,
31:38c'était un moment où on voulait tous finalement que Jordan Bardella arrive à Matignon,
31:43parce qu'on se disait tous, y compris moi, que ce serait une avancée.
31:46Une avancée pour le pays qu'on préférait manifestement Jordan Bardella à Gabriel Attal.
31:51Donc, je trouve qu'il a pris une décision courageuse,
31:54celle de braver ce fameux cordon sanitaire.
31:56Donc, pour cette raison, je pense que je ne peux pas qualifier ça d'erreur.
32:00J'estime qu'aujourd'hui, ça le contraint parfois à accepter des positions contre nature
32:06pour quelqu'un comme lui, très attaché aux libertés économiques.
32:09On l'a dit quand Marine Le Pen dit « ça, c'est des choses de droite, il ne faut pas toucher aux fonctionnaires ».
32:12Ou alors quand elle dit très récemment, je crois il y a quelques semaines,
32:16qu'elle n'a rien en commun avec un Ravier Millet.
32:19Sur des sujets comme ça, je pense que ça peut l'amener à accepter des positions contre lesquelles il se positionnerait normalement.
32:27Mais j'ai bon espoir qu'un jour, on se retrouve dans une alliance plus cohérente ensemble.
32:31Quelles sont vos ambitions pour les municipales de l'an prochain dans les Alpes-Maritimes ?
32:38Elles sont grandes, elles sont grandes dans toute la France et notamment dans les Alpes-Maritimes.
32:41Je suis contente aujourd'hui de vous annoncer qu'on aura un candidat qui s'appelle Cédric Véla,
32:45que je vous ai cité, qui sera tête de liste à Nice.
32:48D'accord.
32:48Puisqu'on est à Nice, je peux vous annoncer...
32:50C'est-à-dire face à Éric Ciotti ?
32:51C'est-à-dire face à tous.
32:53C'est-à-dire face à Éric Ciotti, face à Philippe Vardon, un ancien de chez vous aussi ?
32:55Je ne savais pas qu'il était candidat.
32:57C'est les candidats putatifs quoi, Éric Ciotti, Philippe Vardon, on les attend face à Christian Straussi.
33:01Ce sera alors une première campagne pour Cédric Véla comme pour Éric Ciotti.
33:05Je pense qu'il se présente face au peuple, il ne se présente pas face à quelqu'un,
33:08il ne se présente absolument pas contre Éric Ciotti, il se présente devant les Français
33:12pour défendre la ligne de reconquête qui est aujourd'hui, on le disait,
33:15il y a deux partis uniquement qui sont contre l'immigration.
33:17Reconquête est un parti souverain, souverain du Rassemblement national,
33:21donc qui n'est pas dans une alliance avec eux, qui n'est pas forcé d'accepter leur position
33:25sur des sujets qui sont contraires à nos convictions.
33:28Je pense que les Niçois, au moins, auront le choix.
33:30Moi, je crois beaucoup, beaucoup à la liberté de choix des électeurs.
33:35Ce n'est pas comme ça qu'on va vers l'Union des droites, avec des candidatures aussi fragmentées.
33:39L'Union des droites, elle se fait au second tour et elle se fera.
33:42Rassurez-vous, on saura faire notre devoir si jamais nous n'étions pas au second tour.
33:46Mais j'espère qu'on le saura.
33:48Nous, on a tenté au premier tour, vous vous souvenez, dans une peine à fermer la porte.
33:51Mais donc, moi, je crois beaucoup à la liberté de choix des électeurs.
33:54Un pays où il y a un seul parti qui est autorisé à se présenter, ça s'appelle une dictature.
33:58Moi, je suis très démocrate.
34:00D'ailleurs, je vous l'ai dit, je suis attachée à la liberté en économie.
34:02Je suis aussi attachée à la liberté en politique.
34:04Je pense que plus les électeurs ont le choix au premier tour et mieux c'est.
34:08Ensuite, il faut savoir faire son devoir.
34:10Et donc, si Cédric Véla est au second tour, j'espère que toute la droite saura faire son devoir.
34:13Si un autre candidat de droite est au second tour, je peux déjà vous annoncer qu'on fera notre devoir.
34:18Alors, avant le premier tour, ce samedi matin, vous avez prévu de vous rendre au pied de la statue Jeanne d'Arc à Nice,
34:23qui a fait beaucoup couler d'encre parce qu'elle est menacée d'être déboulonnée,
34:27parce que la mairie l'a fait réaliser de façon illégale, selon la justice.
34:31Précisons que la décision fait l'objet d'un appel.
34:33Pourquoi avez-vous décidé de vous rendre au pied de cette statue ?
34:37Je pense que cette statue, aujourd'hui, est un symbole qui dépasse en réalité le sujet judiciaire.
34:41Vous savez qu'il y a eu un débat entre la mairie de Nice qui continue de défendre sa position,
34:45à savoir qu'elle estimait qu'une oeuvre d'art était exempte de ce passage d'appel d'offres.
34:51Christian Estrosi a raison.
34:54Manifestement, il peut avoir raison.
34:56Vous savez, il peut prendre de bonnes décisions aussi,
34:58comme plein d'autres personnalités politiques avec lesquelles je ne suis pas en accord sur l'ensemble.
35:03Mais là, cette statue, elle a été fabriquée par un atelier qui s'appelle l'atelier Missor.
35:08Que vous connaissez ?
35:09Que je connais.
35:10J'ai déjà acheté des sculptures chez eux.
35:13Ils font un travail exceptionnel.
35:15Ce sont des artisans qui sont passionnés.
35:16C'est rarissime en France d'avoir encore ça.
35:19Je pense qu'Emmanuel Macron, pour encore citer une bonne décision d'une personnalité de qui je ne suis pas proche,
35:23pourtant, l'a montré au monde entier avec Notre-Dame,
35:27à savoir qu'on avait encore un vivier d'artisans qui sont passionnés,
35:31qui vit difficilement parce qu'il y a peu de commandes.
35:33Vous savez que la culture du beau a un peu, malheureusement, perdu le pied.
35:37Il n'y a que l'atelier Missor qui pouvait livrer une statue comme celle-ci, selon vous.
35:40Et ça, ça justifie de ne pas respecter les appels d'offres.
35:43Non, non, je n'allais pas sur ça.
35:44J'allais plutôt sur le préjudice que cause cette décision à l'atelier Missor.
35:48Je dis qu'il n'y a plus de nombreuses entreprises qui savent faire ça.
35:54L'amour du beau, je trouve, a trop disparu de nos collectivités locales en France.
35:58C'est dommageable, c'est regrettable, mais donc...
36:00C'est une question subjective, la beauté et l'esthétique.
36:03Moi, je ne crois pas.
36:04Je ne crois pas. En tout cas, quand on lit Kant, on voit que ça peut aussi être objectif.
36:07Mais je pense, malheureusement, qu'on a un tissu d'entreprise si raréfié,
36:16d'ailleurs paupérisé, que c'est vraiment dommageable de voir que cette décision a forcé
36:20l'entreprise Missor à rembourser 170 000 euros.
36:23Ce n'est pas fait encore.
36:24Il a contraint de le faire, mais c'est colossal.
36:28Ça peut les pousser à la ruine et à la faillite.
36:30Je pense que le rôle de la justice administrative, c'est de soutenir l'artisanat.
36:35C'est injuste que cette entreprise-là, aujourd'hui, soit pénalisée de cette façon-là.
36:37Il y a deux sujets.
36:38Le premier sujet qui est le plus évident, c'est évidemment la figure emblématique de Jeanne d'Arc.
36:42Je trouve que le symbole d'aller démanteler une statue de Jeanne d'Arc à Nice, franchement,
36:46est dommage.
36:47Dommage pour ce tribunal administratif, dommage pour la préfecture qui est à l'initiation
36:51de ce recours.
36:52Je trouve ça vraiment dommageable en termes de symboles.
36:54Deuxièmement, et là, c'est du concret, c'est du dur, c'est notre artisanat local qui est
36:59encore capable de fabriquer ça.
37:01Je trouve que, pour le coup, le tribunal administratif aurait pu bien plus prendre ça en compte dans
37:07sa décision.
37:08A savoir, on ne pousse pas à la ruine les derniers artisans français qui sont capables
37:13de savoir faire ça.
37:14Donc, moi, je suis aussi venue pour les soutenir, eux.
37:16Il y a le symbole de Jeanne d'Arc et il y a cet atelier de Nice.
37:18Alors, avant de terminer, on passe à la question perso.
37:26Question perso de Frédéric Maurice.
37:28On entend beaucoup de choses à ce sujet.
37:29Qu'est-ce qui vous unit à Éric Zemmour, Sarah Knafo ?
37:34Écoutez tellement de choses, certaines choses qui ne seront pas dites sur ce plateau parce
37:39que ça n'est pas l'objet et d'autres que je peux tout à fait vous dire.
37:43On a le même amour de la France.
37:44Nous sommes deux Français, je dirais, assimilés.
37:49Arrivé en France, lui avec une histoire particulière puisque l'Algérie, ils étaient déjà français
37:57depuis le décret Crémieux, moi avec des grands-parents qui venaient du Maroc.
38:02Arrivé en France, ayant fait nôtre l'histoire de France, la culture française, nous deux nous
38:11sentons tributaires de ce qui s'est passé en France depuis déjà des siècles, des millénaires.
38:19Je pense que cette histoire d'amour de ce pays, ce sentiment que nos familles ont fait
38:26des efforts que d'autres n'ont pas fait en arrivant, alors que parfois ils sont venus
38:31en France dans les mêmes années, beaucoup l'ont fait, on peut citer les communautés
38:35asiatiques, espagnoles, portugaises, même iraniennes, libanaises, qui sont venues en
38:39France, qui ont été tout à fait reconnaissantes à la France de ce qu'elle leur avait donné,
38:45qui ont contribué eux aussi à leur manière à l'essor de la France, mais d'autres
38:48n'ont pas fait cet effort.
38:49Et je pense que ça nous donne aussi un sentiment d'urgence, c'est-à-dire de protéger ce
38:56joyau, parce que nous, on y est venus, ce n'est pas quelque chose qui est naturel
39:01depuis huit siècles, comme certaines familles, donc on en prend peut-être la valeur.
39:07On voit aussi que ce qui peut être perçu comme un sacrifice par certaines communautés
39:12aujourd'hui, à savoir l'assimilation, nous, on l'a plutôt vécu comme un bienfait,
39:17comme une bénédiction.
39:18C'est-à-dire que je suis heureuse aujourd'hui d'être plutôt née en France que d'être
39:22née au Maroc.
39:23Je dis ça sans aucun mépris pour le Maroc, mais je suis heureuse aujourd'hui que mon
39:27histoire s'inscrive dans l'histoire de France.
39:28Et je pense que c'est ce qui nous relie aussi.
39:29Est-ce qu'Éric Rizumon, il n'a pas commis une erreur monumentale en passant d'éditorialiste
39:34à politique ? Est-ce que finalement, il n'était pas plus influent quand il était
39:36éditorialiste qu'aujourd'hui, dans un parti qui est relativement restreint ?
39:40Si vous voulez dire qu'il a fait de gros sacrifices pour passer à la politique, vous
39:46avez entièrement raison.
39:47Des sacrifices en termes de confort, en termes de sécurité, en termes de menaces sur sa
39:52vie, en termes financiers, bien sûr, ça, vous avez raison.
39:56En revanche, quand on regarde l'impact de sa campagne présidentielle sur la vie politique
40:02française, sincèrement, je pense que dans dix ans encore, on dira que depuis qu'Éric
40:06Rizumon s'est présenté en 2022, les Français sont bien plus libres de dire ce qu'ils
40:10pensent que sur la menace existentielle, pour le coup, qui pèse sur nous aujourd'hui,
40:14sur l'islamisation du pays, sur l'insécurité que subissent tous nos compatriotes, quels
40:19qu'ils soient et quelle que soit la ville dans laquelle ils vivent.
40:22Je pense qu'on dira que sa campagne de 2022 a eu un impact majeur sur les années qui
40:27ont suivi.
40:28J'espère de tout mon cœur que c'est lui qui en bénéficiera politiquement, parce
40:31que je pense qu'il a les épaules pour relever la France, qu'il a le tempérament qu'il
40:34faut, que ce qui a pu être perçu comme des défauts en 2022, à savoir une forme de radicalité
40:40comme on a pu le dire, peut finalement être vu comme une qualité à l'heure où on
40:45voit qu'il faut vraiment être capable de renverser la table, qu'il faut un très
40:48fort tempérament pour être capable de le faire.
40:50Donc, j'espère vraiment que c'est lui qui en tirera les bénéfices politiques à
40:53terme.
40:54Je vais ajouter un mot sur ce sujet, d'ailleurs, parce que vous m'aviez posé une question
40:56tout à l'heure.
40:57Mais quelle que soit l'issue à la fin, je pense qu'aujourd'hui déjà, il peut
41:01se dire et les Français qui l'ont suivi peuvent se dire qu'ils ont eu un impact
41:05monumental sur la vie des idées en France, sur la libération de la parole depuis la
41:09campagne de 2022.
41:10Et je veux finir par ça, par cette note d'espoir à mon sens, c'est que quand vous
41:15regardez une Giorgia Meloni, il y a quatre ans, elle faisait 2%.
41:20Aujourd'hui, elle est la première ministre de l'Italie et elle est sans doute la
41:23personnalité politique la plus forte du continent européen.
41:26Et vous qui êtes nettoyant de l'Italie, vous le savez encore mieux qu'moi.
41:29Donc, une vie politique, ça va très vite.
41:32On peut très vite passer, là je vous ai dit c'était en quatre ans, on peut très
41:35vite passer de la personne que tout le monde enterrait, qu'on voyait comme mort,
41:39etc. à soudain l'homme fort, la femme forte de la décennie du continent.
41:43Donald Trump, je vous rappelle qu'il y a six mois, tout le monde l'enterrait sur
41:46tous les plateaux télévision de France, de Navarre, d'Angleterre et de tout le
41:50reste du monde entier.
41:51On disait il est perdu, il va être ruiné, sa femme va le quitter, il va aller en
41:53prison. C'est ça ce qu'on disait de Donald Trump.
41:55Aujourd'hui, il est président de la première puissance du monde, donc ça peut
41:58aller très vite.
41:59Donc ça peut, ou Meloni, pourquoi Donald Trump?
42:01Ça peut aller très vite. Je pense sincèrement qu'on a le bon positionnement,
42:04qu'on a les bonnes idées, qu'on est fidèle, fidèle à nos idées, fidèle aux
42:08Français et le bon tempérament.
42:10Et aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est aussi beaucoup de tempérament.
42:13Merci beaucoup Sarah Smitho, merci Frédéric, merci
42:18à Sophie Dancé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission,
42:22à Christelle Benjamin pour sa préparation.
42:24On se retrouve la semaine prochaine.
42:26Notre invité sera Manuel Bompard.
42:28Bon week-end à tous.

Recommandations