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Jeudi 13 mars 2025, SMART IMPACT reçoit Karine Jacov (directrice des événements, Talents for the Planet) , Corinne Guidat (Directrice de l'Innovation, de l'Appui et de la Qualité, fondation ACTION ENFANCE) , Bénédicte Galtier (Experte Inégalités, France Stratégie) et Antonio Coelho (Fondateur, C2K Industrie)

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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif et voici le sommaire du jour.
00:15Mon invité, c'est Karine Jacob, la directrice des événements du salon Talents for the Planet dédié aux métiers de la transition écologique et sociétale.
00:23Notre débat, il portera sur la scolarisation des enfants placés pour briser la spirale de la précarité.
00:30Les deux tiers des enfants pris en charge par l'ASE, l'aide sociale à l'enfance, sont en retard scolaire et 45% des personnes en situation de sans domicile fixe sont passées par l'ASE.
00:41Et puis dans notre rubrique start-up, vous découvrirez les emballages éco-responsables de ces deux cas.
00:47Industrie, trois thèmes, 30 minutes pour les développer, c'est parti.
00:51Générique
00:57L'invité de ce Smart Impact, c'est Karine Jacob, bonjour.
01:01Bonjour.
01:02Bienvenue, vous êtes la directrice des événements de Talents for the Planet, salon qu'on produit par AEF Info et Pro Durable, cinquième édition qui se tient le 19 mars au Parc floral de Paris.
01:13C'est quoi la mission, l'ambition de ce salon ?
01:16Le salon Talents for the Planet, il a été créé pour parler à la fois de compétences, de métiers pour la transition et aussi d'offrir au grand public de façon intergénérationnelle un temps d'inspiration assez unique.
01:31Puisqu'on a à la fois une très grosse programmation et des exposants, des stands qui sont là au service et au contact des personnes.
01:44C'est beaucoup de temps de convivialité, c'est beaucoup d'énergie collective et c'est un peu ça qui préside aux missions de Talents for the Planet.
01:54À qui s'adresse ce salon, vous dites grand public, mais peut-être un peu plus spécifiquement aux étudiants ?
01:59Évidemment aux étudiants, mais aussi beaucoup à des jeunes ou des moins jeunes qui sont dans leur carrière et qui se posent la question du sens.
02:07Aujourd'hui, on ne peut que se poser la question du sens par rapport à son emploi et par rapport à la mise en cohérence entre ses aspirations individuelles et le collectif.
02:20Bien sûr, avec un questionnement qui a été accéléré par la crise et la parenthèse Covid, j'imagine que vous, vous en avez vu peut-être les effets dans un salon comme le vôtre ?
02:31En fait, on a créé Talents à la suite de la crise Covid précisément parce que dans le cadre de Produrable, qui est le grand événement B2B des solutions pour la transition,
02:43on ne répondait pas complètement à notre désir d'adresser le grand public et d'apporter des solutions au grand public.
02:52Donc notre objectif, c'était finalement d'avoir un deuxième format qui interroge les sujets métiers et les sujets compétences.
02:59Et il y a une vraie aspiration à la fois à l'engagement, mais en même temps, comment ?
03:04Et comment est-ce qu'on réinjecte cet engagement qu'on peut avoir dans le cadre d'une association, par exemple, dans son monde professionnel ?
03:11Dans ses choix professionnels, 69% des étudiants souhaitent que leurs études les forment mieux aux enjeux de la transition écologique.
03:19C'est l'AEF Info qui donne ce chiffre. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les grandes écoles, les universités, elles n'ont pas suffisamment pris ce virage ?
03:28Elles l'ont pris. On a reçu beaucoup de présentants de grandes écoles et d'universités. Je pense qu'elles ont bien compris que leurs étudiants étaient en demande.
03:34Mais est-ce que vous avez ce sentiment qu'elles n'ont pas suffisamment pris le virage ?
03:38Je pense qu'elles l'ont pris. Elles l'ont réellement pris à la fois de façon très précise et nichée pour certaines.
03:45Et on sait qu'à partir de 2025, à la rentrée prochaine, toutes les formations de premier cycle du monde universitaire, par exemple, auront un temps spécifique dédié dès le premier cycle sur ces sujets de transition.
04:01Il y a une espèce de tronc commun, de connaissances communes de tous les étudiants sur les enjeux de la transition environnementale et des sociétés.
04:08Et d'une certaine façon, c'est un énorme saut puisque ça suppose que, générationnellement, on embarque tout le monde, on embarque toute la cohorte sur ces enjeux en termes de formation.
04:20C'est un peu comme si toute une génération faisait la fraise pour le climat. Je schématise, mais c'est un peu l'idée.
04:27Cette cinquième édition du salon Talent for the Planet, vous l'avez un peu décrit, mais qu'est-ce qu'on va y découvrir ? Il y a des conférences, notamment ?
04:36Un gros effort sur les conférences avec toujours, à la fois, bien sûr, des keynotes brillants, inspirants et des temps aussi un peu plus légers.
04:50On va démarrer le salon en poésie, donc oui, c'est un tout petit peu un pas de côté par rapport à ce qu'on fait d'ordinaire.
04:58Mais aussi, je pense que ce qui fait la caractéristique de Talent par rapport à plein d'autres événements, il y a plein d'autres événements sur les sujets et c'est très bien parce qu'on a besoin de ça en ce moment.
05:08Mais ce qui fait sa singularité, me semble-t-il, c'est qu'il y a aussi un aspect finalement assez praticien.
05:14On met en coordination à la fois des gens qui peuvent être de grands chercheurs et des personnes qui sont en capacité de réinjecter les choses dans leurs pratiques professionnelles.
05:28On a un niveau volontairement 360 aussi sur les thématiques. Finalement, on traite l'ensemble des thématiques de l'économie et de la société aujourd'hui.
05:39– Mais est-ce que ces métiers de la transition, ils sont toujours aussi recherchés ?
05:42Parce qu'on est dans une drôle de période quand même avec ce sentiment d'un coup de frein sur les ambitions environnementales,
05:50certainement lié aussi au résultat d'un certain nombre de scrutins en France, en Europe ou aux États-Unis.
05:57Donc, est-ce que dans le public qui vient à un salon comme celui-là, il y a toujours autant de demandes ?
06:02– Alors, le sujet, ce n'est pas forcément…
06:04– Ou est-ce qu'il y en a certains qui se disent que c'était une mode, c'est passé ?
06:07C'est tout sauf une mode, on est d'accord.
06:09– C'est tout sauf une mode. Donc, c'est une tendance de fond.
06:12Il ne s'agit pas seulement de traiter des métiers de la transition type directeur RSE.
06:18Le sujet, ce n'est pas d'avoir 60 millions de directeurs RSE en France.
06:22En revanche, c'est que chaque Français puisse, dans son métier, quel qu'il soit, avoir conscience des enjeux de la transition.
06:29Et c'est ça que fait Talents en fait.
06:32Et là-dessus, je pense que l'enjeu, que ce soit pour les entreprises, les associations, les formations qu'on accueille,
06:38et pour le public, c'est le même. Et on s'aligne là-dessus.
06:42– C'est aussi être conscient et parfois faire évoluer son métier.
06:47C'est-à-dire que ce n'est pas forcément un nouveau métier, mais c'est un métier existant qui se réinvente.
06:52– C'est le faire évoluer, c'est prendre des décisions en conscience, en fait.
06:58– Avec la contribution de lycéens dans le cadre de Talents for the Planet,
07:03près de 500 lycéens qui ont planché sur les métiers qu'ils imaginent pour demain.
07:07Alors, qu'est-ce qui ressort de leurs travaux ?
07:09– La proposition qu'on a faite à la région académique, c'était d'avoir un rendez-vous justement avec les lycéens
07:16qui soit plus interactif que ce qu'on peut mettre en place par ailleurs.
07:21Donc l'idée, c'était surtout de ne pas avoir une information descendante,
07:25mais de les mettre soit dans une construction de dystopie du type,
07:30les JO en 2048, comment on fait ? Comment vous imaginez ?
07:36Soit le contenu des enjeux, les sujets aussi d'IA et de comportements digitaux.
07:45On sait que les lycéens, et là on n'est pas forcément sur l'angle métier,
07:49mais on est aussi sur l'angle usagé.
07:51Les lycéens, c'est des gros consommateurs d'outils numériques.
07:54Donc attirer leur attention et leur faire comprendre finalement les enjeux derrière
07:59et voilà, le coup d'imprompte versus…
08:03ou le coup de visionner en direct un film sur son téléphone portable,
08:08c'est intéressant parce qu'on forme des citoyens aussi.
08:11Donc c'est un peu ça l'enjeu.
08:13Donc on est très contents parce qu'il y a eu une réelle adhésion des équipes enseignantes sur le principe.
08:19Et donc c'est un peu notre première.
08:21Mercredi prochain, on va accueillir ces 500 lycéens avec des ateliers, un jeu de piste
08:27et l'arbre des engagements où on va leur proposer de s'engager concrètement sur une action.
08:33Est-ce qu'ils lancent des défis d'une certaine façon à notre génération,
08:37aux chefs d'entreprise, aux collectivités locales ?
08:39Est-ce que c'est aussi cette tonalité-là qu'on va ressentir ?
08:43Pour le coup…
08:45Ok boomer quoi, vous voyez ce que je veux dire ?
08:47Je pense qu'ils sont dans une position ok boomer.
08:50Après, ils ont comme nous la problématique de la cohérence.
08:54Et je pense que le sujet, notre gros défi finalement, c'est la cohérence.
08:59Je pense qu'ils vont nous remettre à notre place, on attend ça, on va le faire avec eux.
09:05C'est ça le challenge.
09:07Mais en même temps, ils ont besoin d'informations.
09:12Il nous reste deux minutes.
09:14Question sur le salon lui-même.
09:16Comment vous réduisez l'impact carbone d'un salon comme celui-là ?
09:19Alors là, nous, on est hyper attentifs à ça.
09:21Évidemment, on le fait aussi sur Produram.
09:23Donc on essaie d'être cohérent.
09:25Je veux dire, la cohérence, c'est une discipline de chaque instant.
09:30On enlève la moquette.
09:32Évidemment, pas de bouteilles d'eau.
09:34On a des fontaines à eau.
09:36Donc tout ça, on incite tout notre écosystème à venir avec sa gourde.
09:41Donc ça, c'est des petites actions.
09:43On essaie d'être très vigilants aussi sur notre com digital.
09:47De ne pas être trop inondant.
09:49On le maîtrise et on l'a là.
09:52Tout en se faisant connaître quand même.
09:54Et cette année, on va essayer d'avoir notre vrai bilan carbone pour le grand public.
09:59Et j'ajoute que ça, c'est une démarche qu'on applique petit à petit sur l'ensemble des événements d'AEF.
10:04C'est-à-dire qu'on ne voulait pas avoir des événements green pour des sujets green
10:08et des événements on s'en fiche pour des sujets généraux.
10:12Et est-ce que vous voyez le progrès en cinq éditions ?
10:15Est-ce que vous avez réussi à baisser le bilan carbone d'un salon comme celui-là ?
10:19On est de plus.
10:21C'est notre premier bilan carbone.
10:23Je sais qu'on progresse puisque clairement,
10:27typiquement la moquette qui est une pure, qui part ensuite dans l'atmosphère directe.
10:32Donc c'est one shot.
10:33Ça, on l'a supprimé de l'ensemble de nos événements.
10:37Et finalement, on s'en porte tous bien mieux.
10:40Oui, ça marche aussi.
10:42Merci beaucoup Catherine Jacob et bon salon.
10:45Talents for the Planet, c'est le 19 mars au Parc floral de Paris.
10:48On passe à notre débat, la scolarisation des enfants placés au programme.
10:59La scolarisation des enfants placés, voilà le thème de notre débat avec Corine Guida.
11:03Bonjour.
11:04Bienvenue, vous êtes directrice de l'innovation, de l'appui et de la qualité à la fondation Action Enfance.
11:08Et Bénédicte Galtier, bonjour.
11:10Bienvenue à vous aussi.
11:12Vous êtes adjointe au directeur du département société et politique sociale chez France Stratégie.
11:17Il y a, Corine Guida, 380 000 enfants qui sont suivis par l'ASE, l'aide sociale à l'enfance.
11:22Peut-être qu'il faut rappeler d'où ils viennent.
11:26Que leur est-il arrivé en général avant de se retrouver dans une structure d'accueil ?
11:30Tout à fait. Tous ces enfants ont été confiés à l'aide sociale à l'enfance pour des faits de maltraitance ou de carences éducatives importantes.
11:39Le juge des enfants a décidé de les séparer de leur environnement familial pour leur permettre de retrouver des conditions d'éducation et d'épanouissement plus satisfaisants.
11:52On en a une grosse moitié qui sont confiés en établissements, foyers, maisons d'enfants ou villages d'enfants et d'adolescents.
12:00Et l'autre moitié sont suivis à domicile par des travailleurs sociaux.
12:05Avec une scolarité qui est, Bénédicte Galtier, plus difficile, en quoi elle est différente de la scolarité des autres enfants ?
12:14Je crois que la principale conclusion à retenir est que les jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance ont des difficultés scolaires importantes et précoces qui se voient de plusieurs manières.
12:24La première, c'est qu'ils ont très souvent redoublé. Je vous donne juste deux chiffres.
12:29Des jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance ont été interrogés en 2014 et parmi eux, 40% avaient redoublé dès l'école primaire.
12:37Si maintenant on les compare à l'ensemble des jeunes qui ont été interrogés la même année, seuls 16% avaient redoublé à l'école primaire.
12:44Ce qui veut donc dire que les jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance sont 2,5 fois plus nombreux à avoir redoublé à l'école primaire que les autres jeunes.
12:52On voit aussi qu'ils sont souvent déscolarisés avant 16 ans. 16% des enfants placés à l'ASE déscolarisés avant 16 ans, c'est 4% en population générale.
13:00C'est un autre symptôme de cette différence dont on parle ?
13:05Absolument. Dans l'enquête dont je parlais, un quart des jeunes ont été déscolarisés au moins une fois pendant au moins deux mois.
13:12A cela s'ajoute aussi le fait que les jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance sont beaucoup plus souvent que les autres jeunes scolarisés dans l'enseignement spécialisé,
13:21qui scolarisent des élèves en grande difficulté scolaire ou en situation de handicap.
13:25Est-ce qu'il y a des domaines dans lesquels ils sont plus en retard que d'autres ?
13:28Les études qualitatives montrent qu'ils ont des difficultés en lecture, en écriture, en compréhension, en imagination et des difficultés d'attention.
13:38Vous menez des actions, notamment à la Fondation Action Enfance, pour les accompagner. Qu'est-ce que vous proposez ?
13:45On propose déjà un accompagnement quotidien réalisé par les éducateurs qui suivent la scolarité telle qu'on la suivrait à la maison.
13:53De l'accompagnement des enfants à l'école jusqu'au suivi des devoirs en fin de journée.
13:58Mais également, on essaie de renforcer par du soutien scolaire avec des partenaires extérieurs qui individualisent beaucoup plus le suivi scolaire auprès des enfants,
14:07apprendre ses leçons, parfois apprendre à travailler, apprendre à s'organiser.
14:13Cela prend différents chemins, mais on essaie d'individualiser au plus cet accompagnement-là.
14:19Et de peut-être insuffler l'idée que l'échec n'est pas écrit ?
14:25Tout à fait. On a aussi de belles réussites. En effet, on voit que le parcours de placement est compliqué et crée beaucoup de ruptures.
14:34On essaie de redonner de la stabilité, de recréer des liens dans l'environnement proche également et de permettre aux enfants de réaliser parfois leurs rêves.
14:46En protection de l'enfance, la fin est un peu prématurée. Les jeunes quittent parfois les établissements à 18 ou 21 ans, quand dans une famille, on est plutôt autour de 25-26 ans.
14:58Donc on voit que c'est beaucoup plus compliqué. Et parfois, les jeunes vont privilégier des études courtes.
15:05Pour gagner leur vie le plus tôt possible.
15:07Beaucoup ont un CAP. 30% des enfants accueillis chez nous ont un CAP, alors que dans la population générale, ça s'inverse. Il n'y en aurait que 8.
15:16Donc on essaie de permettre des études longues et de financer ces études après même l'accompagnement par l'aide sociale à l'enfance.
15:25Oui. L'idée, c'est même de définir un projet qui soit à la fois scolaire et professionnel. C'est-à-dire que c'est l'idée de se projeter assez loin, c'est ça ?
15:35Assez loin. Dans nos établissements, on appelle ça le projet personnalisé. C'est un outil, mais c'est ce qui permet vraiment, avec l'enfant, de voir ce qu'il lui plaît, ce qu'il a envie de faire, ce qu'il est capable de faire et d'adapter nos moyens en fonction de ce projet-là.
15:49Est-ce qu'il faut lutter, Bénic Galtier, aussi contre une forme d'autocensure ? C'est-à-dire que je suis placé à l'aseux, j'ai ce parcours familial chaotique, j'ai vécu ce que j'ai vécu.
15:58Donc de toute façon, les études, c'est pas pour moi et la réussite, c'est pas pour moi.
16:03Il n'y a pas que de l'autocensure. Quand on a interrogé les jeunes, à 17 ans, parmi ceux qui étaient encore scolarisés, 77% souhaitaient poursuivre leurs études.
16:13Or, vous l'avez dit très justement, les jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance sont souvent titulaires d'un CAP et d'un BEP, aussi parce que la logique institutionnelle fait qu'à partir de 18 ans ou 21 ans plus tard, ils ne seront plus pris en charge par l'aide sociale à l'enfance.
16:29Oui, c'est-à-dire que l'aseux, ça s'arrête brutalement et donc là, il y a un principe de réalité. Il faut que je gagne ma vie.
16:36Et dans ce contexte, les professionnels de l'aide sociale à l'enfance encouragent les jeunes placés à suivre des études courtes, professionnalisantes, qui vont leur donner rapidement un diplôme et qui sont censés leur permettre d'avoir un emploi.
16:49Et ils les découragent de suivre des études longues.
16:53On parlait de déscolarisation tout à l'heure. Est-ce que c'est possible d'anticiper le moment où la déscolarisation peut intervenir ?
17:05Alors, on sait que les périodes de déscolarisation sont fréquentes l'année du placement parce que les placements engendrent souvent des changements d'établissement et des retards dans les inscriptions scolaires sont fréquentes pour des questions de suivi de dossiers.
17:21Donc, pour éviter les périodes de déscolarisation, on pourrait essayer de limiter au maximum les retards administratifs dans les suivis de dossiers lors de changements d'établissement.
17:33Comment vous anticipez éventuellement chez Fondation Action Enfance ces risques de déscolarisation ?
17:39On essaye déjà quand c'est possible d'accueillir les enfants à la rentrée ou à la fin d'un cycle scolaire pour ne pas casser l'année scolaire parce qu'après, c'est très compliqué de les rescolariser.
17:53Après, on mène beaucoup de partenariats avec l'Education nationale. On travaille beaucoup avec les enseignants.
17:59On essaie de les rencontrer fréquemment, de les inviter en début d'année scolaire pour se présenter et essayer d'avoir un dialogue au maximum pour repérer tous ces risques de déscolarisation.
18:11Tout à l'heure, vous parliez de fin de parcours. Nous, on essaye vraiment de porter le projet des enfants et des jeunes au maximum et d'encourager le rêve et des études qui ne seraient pas réalisables
18:27dans un parcours de protection de l'enfance par un dispositif Action Plus qui accompagne les jeunes après le placement. On a de bons résultats par ce biais-là.
18:37– Sur les rôles modèles, on emploie souvent ce terme-là. C'est vrai qu'il y a plein de façons de voir. Il y a les statistiques, il y a ce que disent les chiffres et ils ne sont pas très rassurants.
18:51Mais il y a aussi des histoires. Par exemple, je disais l'interview d'un chef d'entreprise qui s'appelle Jonathan Engelhoff qui a été un enfant placé qui aujourd'hui a la tête d'un empire immobilier à Paris,
19:00cofondateur d'une entreprise Aircole qui a été valorisée à un milliard d'euros. Bon, ils prouvent que c'est possible. Est-ce qu'il y a quelques rôles modèles comme ça, Bénite Galtier, que vous pouvez mettre en avant et est-ce que ça marche forcément ?
19:13– Alors, ces rôles modèles, on ne peut pas les voir dans les statistiques. Par contre, on a interviewé quelques jeunes qui avaient été placés et il y a une jeune fille qui a réussi à faire des études supérieures.
19:26Elle s'est beaucoup battue avec un parcours du combattant. Donc oui, ça existe, il y a de belles réussites. Mais quand on regarde globalement les statistiques, ce sont plutôt les difficultés supérieures.
19:39– Bien sûr, bien sûr, je ne minimise pas les statistiques. Mais si on essaye d'inverser la spirale négative, voyez ce que je veux dire Corinne Guida.
19:50Peut-être que d'ailleurs, il y a des anciens enfants placés qui s'en sont sortis, qui ont fait des études supérieures, qui ont réussi à créer une entreprise et qui ne veulent plus trop en parler.
20:00Je ne sais pas si ça existe aussi.
20:02– Oui, ça c'est très personnel. Mais c'est vrai qu'on a de belles histoires, de belles aventures à raconter. Des enfants qui deviennent avocats.
20:12On a eu un enfant dont je me souviens qu'il souhaitait vraiment intégrer une école de mousse à Brest. Nous étions en Seine-et-Marne. Très compliqué.
20:21Et pourtant, on l'a accompagné à trouver un hébergement, une alternance, à revenir au village d'enfants et à suivre sa formation.
20:28Et pour moi, c'est une belle réussite puisqu'on est allé dans le sens de ce que souhaitait cet enfant et qui a trouvé sa place, qui a une fierté à réaliser ce métier, à être sur son bateau.
20:40– Est-ce que Bénic Galtier, les difficultés scolaires ou la déscolarisation sont moins fréquentes quand l'enfant est placé dans une famille d'accueil plutôt que dans une structure ?
20:52– Alors, ce que l'on observe, c'est que la scolarité tend effectivement à être reléguée au second plan dans les établissements,
20:59alors que certaines familles d'accueil s'impliquent au quotidien dans le suivi scolaire et dans l'accompagnement aux devoirs.
21:05Et certaines mettent en place une organisation de vie autour de la scolarité, que ce soit pour les horaires de coucher, un temps dédié au travail scolaire.
21:15Certaines familles d'accueil prodiguent également des encouragements aux jeunes dont elles ont la charge et elles nourrissent des attentes élevées.
21:23Et tout ça crée un cadre qui est favorable à la réussite scolaire, alors que les jeunes en établissement vivent dans un environnement qui est peu propice au travail scolaire.
21:34– L'aide sociale à l'enfance, Corinne Guida, l'ASE, c'est un service public sous-doté ?
21:40– En tout cas, sur l'accompagnement scolaire, c'est vrai que nous on utilise beaucoup l'appel aux dons pour financer tout ce soutien scolaire.
21:47Il est assez peu pris en charge par l'aide sociale à l'enfance aujourd'hui, donc il faut trouver d'autres alternatives.
21:53On peut développer aussi le mentorat pour les jeunes et les accompagner dans leur scolarité, dans la recherche de stages,
22:00qui est plus compliqué aussi pour un enfant placé qui a moins de réseaux autour de lui.
22:05Toutes ces actions favorisent vraiment, portent l'ambition scolaire.
22:10Je crois que quand on parlait famille d'accueil, établissement, il est nécessaire qu'on porte tous cette ambition pour les enfants.
22:17– Il y a beaucoup de chefs d'entreprise ou de cadres de dirigeants d'entreprise qui nous regardent, ils peuvent vous aider ?
22:22– Tout à fait, ils peuvent travailler avec nous sur le mentorat, sur le partenariat.
22:27On développe complètement ces actions-là qui sont importantes pour les enfants accueillis, oui.
22:32– Merci beaucoup à toutes les deux et à bientôt sur Be Smart For Change.
22:35On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
22:37– Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux startups et aux innovations avec Antonio Coelho.
22:49Bonjour. – Bonjour.
22:50– Bienvenue, vous êtes le fondateur de C2K Industries.
22:53On va parler d'une innovation dans le domaine du carton, du carton ondulé.
22:59Alors, quelle est cette innovation ? De quoi on parle ? Expliquez-moi.
23:02– Alors, aujourd'hui, effectivement, nous avons un concept qui est assez innovant, voire même révolutionnaire.
23:09Pour la simple et bonne raison, c'est qu'aujourd'hui, nous avons sur le marché, en règle générale,
23:15du carton avec des ondulations qui vont de 1, 2, voire jusqu'à 6, 7 millimètres.
23:24Nous, effectivement, notre concept, c'est que nous avons réalisé des ondulations comme celle-ci.
23:34Voilà, comme celle-ci, une ondulation de 12 millimètres auxquelles nous pouvons aller jusqu'à 20 millimètres.
23:42– Et alors, qu'est-ce que ça change, le fait d'avoir une ondulation plus importante dans un procédé de carton ?
23:49– Alors, déjà, si vous voulez, c'est surtout, principalement, dans un cadre écologique.
23:57Pourquoi écologique ?
23:59Tout simplement, c'est qu'aujourd'hui, quand vous avez, et je prends un exemple, un carton qui fait 5, 6 millimètres,
24:07pour avoir des cartons qui font 15 millimètres, voire 20, puisque là, vous avez 20 millimètres,
24:14c'est-à-dire que pour faire 20 millimètres, vous avez 7 feuilles de papier.
24:18– D'accord, je comprends. Là, vous n'en avez que…
24:20– Nous, nous n'en avons que 3.
24:22– D'accord, ok.
24:23– Alors, que 3, cela se traduit tout simplement par, comment dire, un gain de matière par rapport à un volume identique.
24:32– Bien sûr.
24:33– C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a un ratio de réduction de matière de 80%.
24:39Voilà. Alors, l'effet environnemental se poursuit.
24:42Pourquoi ? Parce que vous avez une réduction également du CO2, puisque moins de matière.
24:47Et je dirais que notre révolution également se produit dans la fabrication du carton.
24:59– Pourquoi ?
25:00– Pour la simple et bonne raison, c'est qu'aujourd'hui, pour fabriquer, comme vous le voyez ici, l'ondulation,
25:06il faut passer par des cylindres chauffés par de la vapeur, vapeur d'eau,
25:11qui dit vapeur dit beaucoup d'eau, et de l'énergie, énergie, gaz, électricité et autres.
25:17Et nous avons effectivement fait un procédé à froid.
25:22– D'accord.
25:23– Et aujourd'hui, c'est révolutionnaire parce que l'environnement…
25:25– Donc, beaucoup moins d'eau ou pas d'eau du tout ?
25:27– Pas d'eau du tout.
25:28– Et moins d'électricité ?
25:29– Et moins d'électricité, sauf l'électricité, enfin l'énergie en l'occurrence,
25:33qui permet de faire avancer la machine. Et là, c'est tout à fait révolutionnaire.
25:37– C'est un procédé qui a été développé où ça ? En Italie, c'est ça ?
25:42– Alors, ça a été développé par la société Grifal, en Italie, depuis plusieurs années, effectivement.
25:48Et le procédé qui a été développé, alors c'est déjà le concept,
25:53ce sont les machines, qui appartiennent également à Grifal,
25:57et la production de la matière première, c'est-à-dire des rouleaux et des plaques en grande longueur.
26:03Et ensuite, vous avez d'autres machines qui permettent tout simplement de transformer le produit.
26:10– Et à qui s'adresse ce produit révolutionnaire ?
26:14– Alors, aujourd'hui, si vous voulez, nous sommes déjà présents dans pratiquement…
26:22beaucoup, enfin pratiquement tous les secteurs d'activité.
26:25Si vous avez l'automobile, vous avez le cosmétique, l'éclairage électronique,
26:30électroménager, informatique, mobilier, porcelaine, présentoir et verrerie.
26:35– Donc ce sont des entreprises qui cherchent à réduire leur impact en termes d'emballage, c'est ça ?
26:40– Oui. – Qui peuvent faire appel à vous ?
26:42– Alors, si vous voulez, nos produits aujourd'hui sont utilisés très souvent
26:48pour remplacer le polystyrène et les plastiques. – D'accord.
26:51– Ça, on fait appel à nous.
26:53Alors, on fait appel à nous dans l'ensemble du processus,
26:57c'est-à-dire qu'on se rapproche de nous déjà, et pour la plupart du temps, pour des raisons écologiques.
27:03Et ensuite, on nous met dans les mains, si vous voulez, un emballage, soit de substitution,
27:14soit effectivement un nouvel emballage.
27:19Et tout ça, on est aujourd'hui dans l'accompagnement, dans sa globalité.
27:25C'est-à-dire que nous prenons en charge le produit, nous concevons avec nos bureaux d'études,
27:33et nous allons même plus loin, puisque nous avons un laboratoire
27:38qui fait aujourd'hui 30 protocoles pour certifier ISTA.
27:44– Merci beaucoup Antonio Coelho.
27:46À bientôt sur BsmartFarmChange.
27:48Je voudrais remercier rapidement Alexis Mathieu,
27:50Marie Billa, Juliette Milieri à la programmation, à la production,
27:53Xavier Sanchez le réalisateur, Thibaut Gouré-Lafond au son.
27:56Belle journée.
27:58– Sous-titrage Société Radio-Canada