Dans un contexte de tensions géopolitiques, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s'affrontent sur la scène politique française. Le Pen critique Macron pour sa gestion de la guerre et son approche du nationalisme, tandis que Macron défend la nécessité de préparer la paix par la force.
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00:00Cette guerre qui est aussi, comment dire, le théâtre d'un affrontement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:05Le trio Trump-Poutine-Zelensky cache un duo, ou plutôt un duel, Macron-Le Pen.
00:11On revit celui qu'on a vécu pendant la présidentielle.
00:13Ça a commencé après la visite de Macron à Washington.
00:16Au lendemain du clash entre Trump et Zelensky, Marine Le Pen se trompe.
00:21Elle analyse mal ce clash.
00:23Elle est au Salon de l'agriculture entre l'Evo et la Luzerne.
00:26Et elle sous-estime le moment historique en disant ceci.
00:30Des frictions qu'il existe, des mots qui vont plus haut que ce que l'on souhaiterait.
00:37Voilà, ce sont des choses qui arrivent et qui, en règle générale, se déroulent en coulisses.
00:43Alors voilà, elle comprend son erreur.
00:45Une semaine plus tard, jour pour jour, le 8 mars, dans le Figaro, elle corrige le tir.
00:49Et elle, comme Poutine, elle a trois règles.
00:51D'abord, ne jamais reconnaître son erreur.
00:53Ensuite, ne parler qu'à Macron.
00:55Ne parler que de Macron.
00:56C'est le président, elle est la successeur, elle est la première opposante.
00:59Les autres ne comptent pas.
01:00Troisième règle, sortir de la défensive et attaquer le président.
01:03C'est un va-t'en-guerre, il brade l'arme nucléaire et il ne comprend rien à la géopolitique actuelle.
01:08Preuve qu'il brade l'arme nucléaire, elle déclare ceci dans le Figaro.
01:12J'observe qu'à chaque fois que le président s'exprime sur ce sujet, l'arme nucléaire, il met le feu.
01:18Et donc, elle explique qu'elle, elle est la véritable héritière du général de Gaulle.
01:22Preuve suivante, qu'il est un va-t'en-guerre.
01:24Que son discours, la patrie a besoin de vous, que tout ce qu'on entend sur l'économie de guerre, c'est déraisonnable.
01:29Eh bien, elle va l'illustrer en allant, là encore sur le terrain, c'était à Flamanville hier.
01:35Non mais tout le monde a vu qu'il jouait avec les peurs, enfin je veux dire, Emmanuel Macron.
01:39Voilà, avec un ton très martial.
01:44Il nous explique quasiment qu'il faut transformer les usines de Kleenex en usines d'armement parce que la guerre est pour demain.
01:53Alors là, elle commet une erreur d'analyse.
01:55Civis pacem para bellum, si tu veux la paix, prépare la guerre.
01:58C'est un vieil adage depuis les Romains.
02:00C'est pour ne pas faire la guerre qu'on prépare la guerre.
02:02Peut-être qu'Emmanuel Macron ne l'a pas assez dit, ça, aux Français, que c'était pour ne pas faire la guerre qu'on la préparait.
02:07Mais il ne va pas manquer l'occasion d'attaquer Marine Le Pen sur sa proximité avec Poutine et sa méconnaissance de la géopolitique.
02:14J'entendais dans les débats ces derniers jours des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique.
02:21Le président de la République inventerait la menace russe.
02:23Ces gens-là n'ont pas suivi l'actualité, manifestement.
02:26Une grande nation, elle n'a pas à choisir, elle a à répondre.
02:30Voilà. Et là, on arrive au fond de l'affaire.
02:33Marine Le Pen n'a pas écouté la démonstration d'Elsa.
02:35Elle considère que la Russie n'est pas la principale menace, que c'est l'islamisme.
02:39Derrière leur clash un peu puéril, il y a cette dissension stratégique qui est très importante.
02:45Qu'est-ce qu'une grande nation doit adopter aujourd'hui comme stratégie ?
02:49Marine Le Pen dévoile la sienne. Elle dit que nous vivons la fin de la mondialisation.
02:53Nous vivons, c'est toujours dans le Figaro, le grand retour des nations.
02:57Et qui dit le grand retour des nations dit, bien sûr, le retour des nationalistes, des souverainistes.
03:02Emmanuel Macron, lui, fait partie du monde ancien.
03:05Trump, l'isolationniste.
03:07Poutine, le nationaliste.
03:09Marine Le Pen, la souverainiste.
03:11Ça serait pour elle la même modernité dans le 21e siècle.
03:14Puisse-t-elle écouter Elsa, bien sûr, mais aussi un certain François Mitterrand,
03:19le 17 janvier 1995 au Parlement européen.
03:21C'était il y a 30 ans. Et voilà ce qu'il disait le président Mitterrand.
03:24Il faut vaincre ces préjugés.
03:27Ce que je vous demande là est presque impossible.
03:30Car il faut vaincre notre histoire.
03:34Et pourtant, si on ne la vainc pas, il faut savoir qu'une règle s'imposera, mesdames et messieurs.
03:41Le nationalisme, c'est la guerre.
03:44Le nationalisme, c'est la guerre.
03:46Qui est le vâte en guerre ?
03:48Celui qui essaye de bâtir une défense européenne dissuasive
03:51ou celle qui dit le grand retour des nations, c'est une bonne nouvelle ?
03:55L'avenir le dira.
03:56Question Elsa, Amélie.
03:58Le nationalisme, c'est la guerre.
04:01Et ça l'a toujours été.
04:03Et c'est d'ailleurs un projet national impérial qui est en marche en Russie, en Chine.
04:09Et en ce moment, aux Etats-Unis.
04:11Amélie.
04:12Je trouve que Marine Le Pen, sur ce point-là, en tout cas sur sa dernière interview qu'on a entendue,
04:17n'est peut-être pas à la hauteur du moment.
04:19Et d'ailleurs, dans sa façon même d'exprimer le fait qu'elle ne croit pas bien à ce que raconte Emmanuel Macron,
04:25je trouve que ça s'entend.
04:26Mais il faut que le président répète que si on prépare la guerre, c'est pour ne pas la faire.