Marine Le Pen a déclaré mardi qu'"on ne (la) forcera pas à voter un texte dans lequel on demande l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne", alors qu'une résolution de soutien à l'Ukraine proposant notamment cette intégration doit être examinée mercredi à l'Assemblée nationale.
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00:00Moi, en ce qui me concerne, je ne vois pas bien ce que je peux dire différemment demain de ce que j'ai exprimé lundi pendant un quart d'heure, longuement, je crois complètement, à la tribune de l'Assemblée.
00:13Donc oui, nous soutenons l'Ukraine. Nous soutenons l'Ukraine dans l'esprit, parce que c'est ce que nous faisons depuis maintenant 2 ans et demi,
00:23dans l'esprit de permettre à l'Ukraine d'arriver dans les meilleures conditions possibles dans les négociations de paix.
00:29Car s'il s'agit de soutenir l'Ukraine, de lui livrer des armes pour continuer à faire une guerre qui fait des centaines de milliers de jeunes gens
00:40blessés, tués, déplacés, réfugiés, sans en voir le bout, en réalité, on participe à un véritable massacre.
00:51S'il s'agit d'aider l'Ukraine à arriver dans les meilleures conditions possibles, en position de force, c'est un peu difficile au bout de 3 ans de dire ça,
01:01mais en position de moindre faiblesse dans les négociations qui s'ouvrent avec la Russie, nous sommes d'accord, nous l'avons toujours été.
01:13— Donc dans la résolution de l'Ukraine, il y a l'agression de l'Ukraine à l'UE. — J'y suis fondamentalement opposée. Je ne voterai pas.
01:20Moi, je connais la technique, maintenant. Depuis, vous savez, je suis un peu blanchie sur le harnais. Je n'ai pas les cheveux blancs, mais je pourrais.
01:27Je connais la technique. C'est la même que dans le cadre du Parlement européen. C'est-à-dire qu'on fait une belle résolution, soutient à l'Ukraine.
01:36Et à l'intérieur, on vous glisse toute une série de choses dont on sait pertinemment que vous y êtes fondamentalement opposés.
01:43En espérant pouvoir vous contraindre à le voter, parce que vous avez peur qu'un certain nombre de journalistes disent
01:52« Ah, vous avez vu, ils ont pas voté le texte de soutien à l'Ukraine. Ils sont vraiment très méchants ». Bon.
01:57Moi, on ne me forcera pas à voter un texte dans lequel on demande l'entrée de l'Ukraine dans l'UE. Je l'ai dit très clairement.
02:04Et je le dis très clairement, d'ailleurs, aux Ukrainiens, avec toute l'amitié que je leur porte. Je ne souhaite pas l'entrée de l'Ukraine dans l'UE,
02:11parce que l'entrée de l'Ukraine dans l'UE, c'est la mort de l'agriculture française. Voilà. C'est extrêmement clair.
02:18Par un double effet d'écrasement, l'écrasement de la PAC, qui, du fait de l'entrée dans l'Ukraine, verra toute une série d'aides arriver à l'Ukraine,
02:28et une redistribution des aides de la PAC, qui entraînerait pour la France une perte de 20% des subventions de la PAC.
02:36Premier élément d'écrasement. Deuxième élément d'écrasement, c'est évidemment la concurrence déloyale que nous subissons, d'ailleurs, depuis un an,
02:44puisqu'on l'a testée, cette concurrence déloyale. On l'a testée sur le sucre. On l'a testée sur le poulet. On l'a testée sur les œufs.
02:51Et c'est un drame. C'est-à-dire que les importations ukrainiennes sont absolument massives. Or, le poulet français est vendu à peu près
03:00entre 8 et 10 euros le kilo. Le poulet ukrainien, 3 euros le kilo. Nonobstant les problématiques sanitaires des produits qui sont utilisés par l'Ukraine.
03:10Donc c'est non. Moi, je veux bien, encore une fois, tout faire pour aider l'Ukraine. Je ne veux pas le faire au prix de la vie de secteur économique entier de notre pays.
03:22— Donc cette résolution en état, ça serait plutôt une abstention... — Oui, mais si vous me dites ça, elle est amendable. Bon, voilà.
03:28Donc avant que le débat ait lieu, avant que les votes de potentiels amendements aient lieu, il est assez difficile de vous répondre.
03:36Ce qui est sûr, c'est que je ne voterai aucun texte dans lequel il y a l'engagement, en quelque sorte, que l'Ukraine...
03:44d'un soutien à l'entrée de l'Ukraine dans l'UE, parce que je violerais mes opinions profondes, celles de mes électeurs. Et je ne souhaite pas le faire.