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00:0013h14, Europe 1 13h. 13h31 sur Europe 1. Votre journée se poursuit avec Céline Giraud et vos deux chroniqueurs du jour.
00:07Aujourd'hui Céline, Jean-Claude Dassier et Olivier Partigolle.
00:10Et on continue à décrypter, décortiquer cette allocution du président Emmanuel Macron hier soir.
00:16Le président qui souhaite augmenter le budget de la défense pour soutenir l'effort de guerre.
00:20Oui mais comment ? Écoutez Manon Brie, eurodéputée LFI.
00:24Elle critique une économie de guerre qui se ferait au détriment des dépenses sociales.
00:28Et écoutez ensuite la réponse du Premier ministre François Bayrou.
00:32C'était sur Europe 1 et CNews ce matin.
00:34Ce que je retiens de l'intervention d'Emmanuel Macron hier, c'est qu'il a surtout préparé les esprits à une économie de guerre.
00:42Il a dit sur un ton extrêmement grave qu'il faudra faire des sacrifices, qu'il faudra faire des réformes structurelles pour financer la guerre.
00:50Donc moi je pose la question ce matin.
00:52S'ils refusent d'augmenter les impôts des plus riches pour financer la guerre,
00:56alors quels vont être les sacrifices sociaux qui vont en découler ?
01:00Est-ce qu'on va demander aux Françaises et aux Français de travailler jusqu'à 70 ans comme le veut le président du MEDEF ?
01:05Est-ce qu'on va prendre de l'argent dans nos hôpitaux, dans nos écoles, dans notre système de protection sociale ?
01:10Notre responsabilité plus que jamais c'est de choisir les priorités et les hiérarchies.
01:15La défense est désormais une priorité évidente pour tous.
01:19Mais ça n'efface pas d'autres priorités, par exemple le souci des finances publiques,
01:24par exemple le souci du pacte social.
01:26Nous ne laisserons aucun des problèmes du pays de côté.
01:29Jean-Claude Dassy, est-ce que ce réarmement va se faire au détriment de notre modèle social ?
01:33Je ne vois pas comment les choses peuvent être faites autrement.
01:37Le discours là de M. Béroud, au fond ce sont que des mots.
01:41Pour l'instant aucune des réalités de ce pays ne s'impose à la politique gouvernementale.
01:48Je ne vois pas comment on peut financer un doublement, par exemple,
01:54du budget de la défense qui est déjà très spectaculaire.
01:58Alors je ne sais pas en combien de temps, il faut attendre un peu pour voir quel sera le détail des choses.
02:02Mais imaginons que l'on double.
02:04A l'heure actuelle, vous savez ce qu'on donne aux investisseurs comme remboursement des intérêts
02:11de l'argent qu'ils nous ont prêté depuis quelques années ?
02:14C'est quasiment le budget de la défense, c'est une soixantaine, pas tout à fait, de milliards.
02:18Et on va bientôt en dépenser 70-80.
02:21Les intérêts de la dette.
02:23Donc on est dans une situation qui, à part de gros sacrifices,
02:27des réformes structurelles qui nous feraient faire des économies considérables
02:31et qui sont forcément très impopulaires.
02:34Un doublement, non pas un doublement, ne soyons pas provocateurs,
02:39mais une augmentation très forte du temps de travail.
02:44Il y a plusieurs options sur la table, il y a l'épargne de l'assurance.
02:48Ne me reprenez pas puisque j'ai retiré mon doublement.
02:52Les petits wagons de l'usine dans la mine.
02:54Vous ne voulez plus travailler non plus.
02:56Un petit wagon dans la mine, non.
02:57Et la retraite, vous la mettez à quel âge la retraite ?
02:59Vous la maintenez au même âge ?
03:00Et tout ça avec le doublement du budget de la défense ?
03:03Vous n'êtes pas responsable.
03:04On n'a pas les moyens, heureusement,
03:08j'insiste, grâce au Général De Gaulle,
03:10on a une armée d'interventions qui tient encore à peu près la route.
03:14Ça ne veut pas dire qu'il ne faille pas augmenter un certain nombre de choses,
03:17les chars, les canons, les munitions, les fusils, etc.
03:20Mais honnêtement, grâce au Général et à la force des dissuasions,
03:24on a une armée et un budget de défense qui ressemble encore un peu à quelque chose.
03:28La défense française, on va en parler dans quelques instants,
03:30se poser la question de savoir si elle a les capacités.
03:32Mais tout de suite, on va écouter avant de vous entendre Olivier d'Artigolles,
03:35Nicolas Dufourque, Directeur Général de la Banque Publique d'Investissement, la BPI,
03:40il a appelé à moins dépenser dans les retraites pour financer la défense,
03:43c'était sur France Culture.
03:44La France dépense entre 2 et 3 points de sa richesse nationale
03:48de plus que les pays européens dans sa retraite.
03:50Et la retraite, qu'est-ce que c'est finalement aujourd'hui ?
03:51Puisque l'espérance de vie, elle est montée quasiment jusqu'à 90 ans,
03:55pour pas mal de catégories de la population française.
03:57Donc la retraite, c'est deux choses, c'est un moment de loisir
04:01entre 62, mettons, et 75 ans,
04:04le grand loisir de la soi-disant vraie vie,
04:07après la soi-disant vie difficile du travail,
04:10moi je suis très en désaccord avec cette vision des choses,
04:12mais enfin c'est malheureusement très partagé,
04:14et puis ensuite il y a la vieillesse.
04:15Et donc la France a décidé de consacrer à la perte de loisir,
04:20de ces faux vieux qui sont en fait des vrais jeunes,
04:23qui ont 62, 65, 66, 70 ans, qui sont en fait jeunes,
04:27beaucoup plus d'argent que les autres pays européens.
04:30Et ça, on ne peut plus se le payer.
04:31Cet argent-là, il va falloir le mettre dans la défense.
04:33Voilà, Nicolas Dufour qui a un peu très pire.
04:36Et là, je ne comprends pas quoi, Lilière Ticolle !
04:38Monsieur Dufour qui oublie juste !
04:40Alors vous avez parlé Jean-Claude Asseline,
04:42je rappelle que les retraites,
04:46les personnes ont cotisé pour leur retraite.
04:49Elles ont cotisé, c'est ce que pour moi, c'est un salaire différé.
04:53Les personnes ont cotisé, elles ont cumulé des droits.
04:57Que ce monsieur dise qu'au travail, il y a encore de la souffrance, oui.
05:02Souffrance physique, pénibilité physique et psychique.
05:05Allez demander aux hospitaliers d'être d'un couloir d'hôpital jusqu'à 70 ans.
05:08Il ne parle pas spécialement des hôpitaux, des métiers à pénibilité.
05:11On va passer d'une loi de programmation militaire à une loi de réarmement.
05:16C'est ça qui est présenté dans le climat national.
05:18Il y a d'autres pistes, notamment un livret dédié.
05:22On va donc nous demander, suite aux annonces d'Emmanuel Macron,
05:25d'augmenter nos dépenses pour l'armement.
05:27Il ne les a pas chiffrées.
05:29Le chiffre qui tourne est que nous devrions passer de 2% à peu près
05:33de notre PIB aujourd'hui consacré à l'armement.
05:36Aller vers notre trajectoire nous amena à 3,3,5.
05:40Aujourd'hui, dans les contextes budgétaires, cela ne peut se faire,
05:44il faut dire la vérité, que par un creusement du déficit.
05:47D'ailleurs, la présidente de la Commission européenne vient d'annoncer
05:51que les dépenses militaires ne seront pas inscrites au déficit des États-nations.
05:56On retrouve un peu le moment Covid concernant cette marge donnée
06:01au pays qui irait vers ce type de dépenses.
06:04Est-ce qu'il va y avoir un nouveau produit d'épargne pour financer cet effort-là ?
06:10Pour essayer d'aller chercher l'épargne française ?
06:11Oui, il est question d'un livret d'épargne dédié.
06:14Et le Premier ministre dit aujourd'hui, ce qui va en rajouter à la complexité de l'affaire,
06:19qu'il ne veut pas que les budgets sociaux,
06:21que le modèle social français soient impactés.
06:24Donc l'équation budgétaire est de plus en plus complexe,
06:30cela va être cotant pour le budget de 2026.
06:32C'est n'importe quoi, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale
06:34pour voter quelque chose qui serait un peu difficile.
06:37Il y a plusieurs options, Jean-Claude Attire.
06:39La vérité, c'est qu'il n'y a plus un sou en caisse,
06:40on a 3300 milliards de dettes, 6% du PIB,
06:43et qu'on est un foutu de doubler le budget de la dépense nationale,
06:47surtout si on ne veut pas toucher au social, à l'économie, à la fiscalité, à rien.
06:52On ne touche à rien, on double simplement le budget de la dépense.
06:56Il y a une piste, mettre en contribution les revenus du capital.
06:59Oui, les riches, bien sûr.
07:01Sur l'effort.
07:02Mais bien sûr.
07:03Je vais les dire quand même.
07:04Vous n'y croyez même plus à cet argument.
07:06Pour nos auditeurs, plusieurs pistes sont sur la table.
07:08Il y a celle de guider les placements de l'assurance-vie vers le domaine militaire,
07:12le fameux livre est dédié, inciter les investissements privés dans le secteur de la défense,
07:16ou alors assouplir les conditions d'emprunt pour les entreprises d'armement.
07:21Je vous annonce que ça va être le concours Lépine pendant quelques semaines sur de la créativité,
07:26si ce n'est fiscale en tout cas.
07:28Mais pour le coup, c'est un débat intéressant.
07:31Chaque fois que le débat est relancé sur quelle fiscalité et quelle contribution,
07:36et quelle justice dans l'effort de contribution, cela m'intéresse.
07:39Franchement, ce n'est pas quand on est au pied du mur qu'on décide de rentrer dans le mur.
07:43Depuis 20 ans, on s'est fait une belle petite vie avec des contrats qui arrangent tout le monde.
07:48Vous allez voir où on continue comme ça, et on n'est pas capable de financer l'effort de défense,
07:52où on change.
07:54Je doute que dans l'état actuel de la situation politique de ce pays, on soit capable de changer quoi que ce soit.
07:59Autre question Jean-Claude Dassy-Olivier d'Artigolles.
08:01Est-ce que la défense française a les capacités, les moyens, les moyens de ses ambitions ?
08:05Eh bien écoutez Sébastien Lecornu, le ministre des armées,
08:08il a détaillé ce dont l'armée française manque pour être pleinement opérationnelle.
08:12C'était chez nos confrères de France Inter ce matin.
08:14Notre marine nationale, il lui manque de toutes les évidences, au moins 3 frégates.
08:18On en a 15. Si les américains devaient en plus se désengager,
08:21ça nous obligerait à tenir des mers qu'aujourd'hui eux tiennent, en termes de liberté de circulation.
08:25Que notre aviation de chasse française, globalement, manque d'une vingtaine de rafales.
08:30Que notre armée de terre a besoin de frappes dans la profondeur.
08:32On voit bien que la ligne de front de plus en plus est longue, étendue,
08:35et qu'il faut être capable de frapper en premier rapport.
08:38De guerre électronique, l'Ukraine nous a appris aussi beaucoup de choses.
08:40C'est l'environnement le plus brouillé au monde.
08:42Et un domaine, un mot, parce que c'est très important.
08:45Et là vraiment il y a urgence, c'est évidemment le spatial.
08:48Voilà Sébastien Lecornu, alors le constat est précis, pointu.
08:51En gros son constat est la conclusion politique de ce qu'il dit qui est exact.
08:56C'est qu'on ne peut pas se permettre un désengagement américain.
08:59Je souhaite de toutes mes forces que l'Amérique...
09:02Bon, on connaît Trump, ses égarments, ses moments qui parfois ne correspondent pas toujours à la réalité qu'il met en œuvre.
09:11L'OTAN ne peut pas nous abandonner, qu'il faille faire un effort financier avec chacun des pays concernés.
09:16On va voir ce qui va se décider à Bruxelles cet après-midi.
09:18C'est une évidence. Il faut qu'on participe un peu mieux à la dépense globale.
09:22Mais si l'OTAN devait fixer une date de départ, ce à quoi je ne crois pas une seconde.
09:28On ne sait pas comment on s'en sortira, ce n'est pas sérieux.
09:30Parce que tout ce que vient de dire le ministre de la Défense, M. Lecornu, est exact.
09:34Sauf qu'on n'a pas un rond pour financer plus d'avions, plus de chars...
09:37Et on a 3500 soldats qui seraient prêts à aller sur le terrain.
09:42Oui, on les avait maniés en Afrique. On a une armée guide d'intervention.
09:46On n'a pas une armée, mais on est à 27. On va voir ce qui va se décider cet après-midi.
09:50A mon avis, des idées générales.
09:52Oui, mais attention, j'entends qu'il y a quelque chose qui relève de la prévisibilité d'administration Trump.
09:57Aujourd'hui, la décision de l'administration américaine sur la suspension de l'aide militaire à l'Ukraine,
10:04avec son versant concernant le renseignement qui fait qu'aujourd'hui,
10:08des civils ukrainiens sont exposés aux tirs russes,
10:12nous met dans une toute autre configuration.
10:14Non.
10:15Moi, je pense que ça nous met dans une toute autre configuration.
10:17Tu veux qu'on fasse la guerre à la Russie, c'est ça ? On envoie des coups sur place ?
10:19Non, ce n'est pas ça.
10:20Est-ce qu'il est possible, encore, de ne pas surestimer la gravité de la menace russe nous concernant,
10:28tout en ayant une réflexion sérieuse sur la nécessité de sortir de la dépendance aux Etats-Unis ?
10:35Il va falloir 50 ans, oui, je suis d'accord.
10:37Parce que je ne veux pas mettre mon destin dans les mains de Trump ou de ce qui peut y avoir derrière.
10:41Non, mais d'accord.
10:42Non, mais ça, c'est une nouvelle étoile.
10:43Tu es dans les mains des Etats-Unis depuis 45, apparemment, tu ne t'en plais pas.
10:46Nous avons un complexe militaro-industriel français,
10:49une dissuasion nucléaire qu'on tient de bout en bout, contrairement aux Britanniques,
10:53qui sont associées aux Américains pour la décision,
10:56ce qui fait qu'on a des ressources,
10:58sauf qu'aujourd'hui, pour un rafale, on en construit deux par mois,
11:03là, ça va pousser à trois par mois,
11:06mais il faut bien dire qu'entre les déclarations d'Emmanuel Macron sur le réarmement
11:10et l'effectivité de ce réarmement, ce sont des années.
11:14C'est une trajectoire, c'est un temps long.
11:17Entre l'arbitrage politique, la commande publique de l'armement et sa livraison,
11:22et le contrat de sa livraison, il s'écoule des années.
11:24On a choisi une guerre impossible, c'était terminé,
11:28même la Russie, devenue avec Poutine,
11:30sur laquelle il y avait beaucoup à dire sûrement,
11:32sur ses pratiques démocratiques,
11:34en gros, on ne le voyait pas intervenir,
11:36et les vraies batailles sur les origines de la guerre en Ukraine,
11:38on sera amené à en reparler.
11:40Mais au jour d'aujourd'hui, on dit, ah mais c'est ainsi ?
11:42Ah mais la guerre est possible ?
11:44On va se frotter à la Russie ?
11:46Mais comment on va se frotter ? Avec quels moyens ?
11:48Enfin, ce n'est pas sérieux,
11:50et c'est en ça que l'intervention du Président de la République hier soir
11:53manque, me semble-t-il, si j'osais dire,
11:55manque de sérieux,
11:57parce qu'il décrit une situation dont on n'a pas les moyens.
12:00Ça fait des années et des années qu'on dépense de l'argent,
12:03dans beaucoup de secteurs, on peut en parler si tu veux,
12:05on n'a plus de sous pour la défense,
12:07ou alors il faut tout changer,
12:09ou changer 20 à 30% de la dette sociale, etc.
12:12Mais on ne travaille pas dans ce pays,
12:15c'est-à-dire que les premiers à la retraite,
12:17tous les pays européens, ont augmenté
12:19leur âge de départ à la retraite au moins de 2 ans,
12:21voire de 3 ans.
12:23On n'est pas sérieux,
12:25et le Président de la République hier
12:27a fait un discours,
12:29je ne veux pas le qualifier de pas sérieux,
12:33mais franchement, fiche la trouille aux gens,
12:35sans avoir les moyens
12:37de fabriquer un fusil neuf,
12:39ce n'est pas très sérieux.
12:41Et à 13h44, dans quelques instants,
12:43on va revenir sur la dissuasion nucléaire,
12:45on en a parlé, associer les pays européens
12:47au déploiement de l'arme nucléaire,
12:49c'est possible, envisageable,
12:51mais je profite aussi de ce petit moment
12:53pour vous annoncer que demain matin,
12:55François Bayrou sera l'invité exceptionnel
12:57d'Europe 1 et CNews,
12:59à 8h15,
13:01aux côtés de Laurence Ferrari et de Sonia Mabrouk.
13:038h15, 8h45,
13:05sur Europe 1, ne manquez pas
13:07cette interview exceptionnelle
13:09avec Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari.
13:11Allez, à tout de suite, de François Bayrou,
13:13le Premier ministre, qui sera l'invité exceptionnel d'Europe 1.

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