Éric Zemmour, fondateur du parti "Reconquête!", était l'invité de Guillaume Daret dans BFM Politique.
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00:00BFM TV, BFM Politique, Guillaume Darré.
00:16Bonjour à tous, bienvenue dans BFM Politique, deux jours après ce clash historique entre le Président Donald Trump et le Président ukrainien Volodymyr Zelensky.
00:25Sommet crucial aujourd'hui à Londres entre un certain nombre de pays du continent européen pour soutenir le Président Zelensky.
00:32Notre invité ce matin, Eric Zemmour, BFM Politique, c'est tout de suite.
00:40Bonjour Eric Zemmour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:43Votre parole est rare, on le disait, sommet historique aujourd'hui à Londres avec un certain nombre de pays du continent européen
00:50qui sont alliés effectivement de l'Ukraine, qui vont à nouveau apporter leur soutien au Président Zelensky.
00:55A mes côtés ce matin pour vous interroger, Amandine Attalaya, éditorialiste BFM TV, et Ludovic Vigogne de La Tribune Dimanche, notre partenaire pour cette émission.
01:05Alors Eric Zemmour, on le disait, on est aux yeux de tout le monde en train de vivre un moment qui est probablement une bascule historique sur le plan politique, sur le plan géopolitique.
01:15On a vu ces images à Washington qu'on reverra aussi dans quelques instants, mais c'est à Londres que cela se joue.
01:21Aujourd'hui, la plupart des dirigeants européens seront présents pour apporter leur soutien à Volodymyr Zelensky.
01:28Est-ce qu'alors un star, vous Eric Zemmour, aujourd'hui, vous apportez votre soutien à Volodymyr Zelensky ?
01:35Écoutez, je pense que le sujet n'est pas apporter son soutien ou pas apporter son soutien, mais est-ce qu'on achève enfin cette guerre ou est-ce qu'on ne l'achève pas ?
01:47Est-ce qu'on achève une guerre qui manifestement ne peut pas être gagnée ?
01:52Est-ce qu'on continue de se battre jusqu'au dernier Ukrainien vivant ?
01:59Ou alors est-ce qu'on permet à ce peuple valeureux, courageux, qui s'est battu valeureusement contre des forces supérieures en nombre,
02:09de souffler et d'arrêter de se vider de son sang ?
02:14C'est quand même ça le sujet, j'aimerais quand même remettre les choses à leur place.
02:18La première chose à faire, c'est d'arrêter tout ce sang coulé du peuple ukrainien.
02:24Donc vous appelez le président Zelensky ce matin à déposer les armes ?
02:27Non, mais il n'y a pas à déposer les armes. Il y a à trouver d'abord un cessez-le-feu puis un traité ou un arrêt ou un règlement.
02:39Je dis depuis le début, c'est-à-dire depuis avant cette guerre, que l'Ukraine ne peut pas avoir en raison de sa géographie.
02:50Vous savez, Napoléon disait, on a la politique de sa géographie. C'est comme ça.
02:55Ils ne vont pas changer la carte, ils sont à côté de la Russie, entre la Pologne et la Russie.
02:59Et ils sont le lieu de passage de toutes les invasions depuis trois siècles, depuis Charles XII, Napoléon, Hitler, qui ont envahi la Russie.
03:08C'est comme ça. Donc il y a une situation particulière. Il faut tenir compte de cette situation particulière.
03:15Et moi, j'avais proposé, j'étais d'ailleurs pas le seul et c'est pas moi qui l'avais inventé, des gens bien plus capés que moi,
03:21tels Henry Kissinger et tels même M. Brzezinski, les deux plus grands conseillers des présidents américains depuis 50 ans,
03:28avaient dit, il faut que l'Ukraine ait un statut de neutralité, qu'elle ne rentre pas dans l'OTAN et qu'il y ait un régime plus ou moins fédéral
03:36pour permettre aux populations de l'Est qui sont russes ou russophones d'avoir une certaine autonomie linguistique, etc.
03:42Pour l'instant, Eric Zemmour, la guerre continue. Et donc pour l'instant, la question qui se pose dans les médias avant d'arriver à un éventuel cessez-le-feu,
03:49c'est dans la mesure où le soutien américain recule, est-ce que les Européens doivent pallier ce recul américain
03:56et est-ce qu'il faut fournir plus d'armes, plus d'équipements, plus de matériel encore à l'Ukraine en ce moment ?
04:01Cher Madame, il y a ce qu'on voudrait et il y a ce qu'on peut.
04:07Sans les Américains, les Ukrainiens ne peuvent plus se battre. Voilà. Je vous le dis franchement et je vous le dis nettement.
04:14Sans les Américains, sans les armes américaines, les satellites américains, les services secrets américains, il n'y a plus de combat possible.
04:23Donc les Européens peuvent s'agiter, ils peuvent faire des moulinets. La vérité, c'est qu'ils ne peuvent pas remplacer les Américains.
04:31Tout le monde le sait. M. Zelensky le sait, M. Zelensky le sait, M. Macron le sait.
04:37On doit donc s'aligner sur les Américains et cesser d'aider l'Ukraine ? J'essaie de suivre le fil de votre pensée.
04:43Mon fil de ma pensée est très simple, il faut faire la paix. Il faut arrêter cette guerre, il faut arrêter que les Ukrainiens meurent
04:51et il faut trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Je vous rappelle, avec mon idée, qui n'était pas mon idée,
04:58de neutralité, ça a permis après-guerre, alors que c'était Staline, pas vraiment attendre, à la Finlande et à l'Autriche,
05:07de vivre tout à fait décemment, de prospérer, de vivre en paix et finalement de rejoindre l'Occident.
05:13Eric Zemmour, est-ce que ça doit se faire à n'importe quel prix ? Certains disent qu'aujourd'hui ce serait une capitulation de l'Ukraine.
05:21C'est toujours les grands mots, et pendant ce temps-là, le peuple ukrainien se bat et meurt.
05:28C'est bien, mais moi je leur propose justement le moyen de survie. Il n'y aura pas de survie dans une guerre sans fin.
05:37Je vous le répète, qu'est-ce qu'on veut ?
05:39Donc ils doivent laisser les territoires conquis par exemple par la Russie ou pas ?
05:42Pour l'instant, il n'y aura pas le choix. Encore une fois, il fallait éviter la guerre il y a deux ans, on n'aurait pas cette situation.
05:48Il fallait accepter ce statut de neutralité, renoncer à l'OTAN, comme l'a dit d'ailleurs M. Biden avant même M. Trump.
05:57Et il fallait avoir un statut souple, il fallait que les Français et que les Allemands et les Américains à l'époque,
06:05c'était exactement les accords de Minsk 1 et Minsk 2, fassent respecter ces accords, et on n'aurait pas eu cette situation.
06:12Donc de fait, aujourd'hui concéder la paix dans les conditions actuelles, c'est accorder la victoire à Vladimir Poutine ?
06:18Mais cette guerre ne peut pas être gagnée par l'Ukraine. Je suis désolé de le dire, il faut dire les choses aux gens.
06:25Avec un pays de 140 millions d'habitants contre un pays de 40 millions d'habitants, qui par ailleurs se vide de sa population
06:33parce qu'il y a des millions de gens qui ont fui, je ne vois pas comment l'Ukraine peut gagner.
06:38Alors même que, comme vous l'avez dit, les Américains, qui étaient le premier fournisseur et le fournisseur essentiel,
06:45je vous rappelle quand même qu'il n'y a pas que l'Ukraine dans cette situation. La France, quand elle fait une expédition en Afrique,
06:53ce n'est pas face à la Russie. Au bout de trois jours, messieurs dames, au bout de trois jours, elle n'a plus de munitions
07:00et elle demande les munitions aux Etats-Unis. Et sans les satellites américains, elle ne peut même pas faire les expéditions en Afrique.
07:07Il faut être raisonnable un peu. Par ailleurs, ce qui se joue, excusez-moi, il y a cette guerre et il y a la plus vaste question de la géostratégie.
07:18C'est-à-dire qu'est-ce qui se passe ? En vérité, quelle est la stratégie de Donald Trump ?
07:23La stratégie de Donald Trump, c'est de faire ce qu'ont fait Henry Kissinger et Richard Nixon en 1972, sur les conseils du général De Gaulle,
07:36c'est-à-dire arracher la Chine, à l'époque communiste, à l'alliance avec l'Union soviétique, pour affaiblir le grand rival des Etats-Unis de l'époque, l'Union soviétique.
07:47Aujourd'hui, d'ailleurs à l'époque, Henry Kissinger avait dit qu'il faudra dans 50 ans faire l'inverse, puisque la Chine sera devenue l'ennemi principal.
07:56C'est exactement la situation dans laquelle nous sommes. Donc nous devons effectivement arracher la Russie à l'alliance avec la Chine pour affaiblir la Chine, qui est le grand ennemi de l'Occident et le grand rival.
08:08Ce que disent tous ceux qui veulent continuer aujourd'hui de soutenir l'Ukraine, c'est que si on cède à toutes les exigences de Vladimir Poutine, on ouvre la porte à des volontés de conquête de sa part sur l'Union européenne.
08:20Je connais cette théorie, mais je n'y crois pas.
08:22Pourquoi ?
08:23Parce que je pense que d'abord, l'Ukraine n'est pas pour les Russes la même chose que la Pologne, et encore plus parce que je connais les craintes de la Pologne qui sont tout à fait légitimes, vu ce qui s'est passé depuis deux siècles, tous les partages de la Pologne.
08:42Mais au-delà de la Pologne, je pense que la Russie n'a pas vraiment de visée sur l'Allemagne ou la France.
08:50Mais vous ne croyez pas que la Russie envahirait l'Ukraine en 2022 ?
08:54Non, parce que je pensais qu'on allait régler la question. Vous avez raison, il faut toujours être méfiant.
09:02Ce matin, vous ne croyez pas que la Pologne…
09:04Non, je me suis trompé parce que je pensais qu'on allait régler la question, qu'on allait être raisonnable et qu'on allait faire ce que je viens de vous dire.
09:08Mais ce matin, vous diriez que vous pensez que les Russes n'iront pas en Pologne ou dans les pays baltes.
09:13Alors, soyons prudents. Moi, j'ai entendu Donald Trump avant-hier, et je l'ai entendu faire un éloge vibrant de la Pologne et dire que les États-Unis défendraient la Pologne. Vous l'avez entendu comme moi.
09:27Aussi clairement, mais…
09:30Regardez le passage, vous verrez. Effectivement, je pense que la Pologne est protégée directement par les États-Unis.
09:38C'est d'ailleurs toute la stratégie de la Pologne, là aussi depuis deux siècles, parce qu'elle se méfie évidemment des Russes depuis des siècles.
09:48Éric Zemmour, justement, vous parliez de cette attitude de Donald Trump.
09:51Ce sont des images extrêmement fortes qui ont fait le tour du monde.
09:53Je vous propose de revoir quelques instants de cette séquence sur laquelle on va revenir.
09:57C'était dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Regardez.
09:59Vous n'êtes pas en bonne position. Vous n'avez pas les cartes en main pour le moment.
10:03Avec nous, vous commencez à avoir des cartes. En ce moment, vous jouez. Vous jouez aux cartes.
10:11Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale.
10:16Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale. Et ce que vous faites est très irrespectueux au pays, à ce pays, à ceux qui vous ont soutenu bien plus que beaucoup de gens n'auraient dû.
10:25Avez-vous dit merci une fois durant cette réunion ? Non. Pendant toute cette réunion, avez-vous dit merci ?
10:31On voit ces images extrêmement fortes. Est-ce qu'à vos yeux, Éric Zemmour, comme le disent les Américains,
10:36le président Zelensky a manqué de respect à Donald Trump et aux Américains ?
10:41Écoutez, je ne jugerai pas le président Zelensky. Il était dans une situation très difficile.
10:46Le langage corporel de tous ces trois hommes parlait de lui-même.
10:50Je dirais qu'il a peut-être fait une faute psychologique car quand on voit tout l'entretien, on voit bien que l'ambiance au début est assez cordiale et que Donald Trump n'agresse pas Zelensky.
11:07Donc la faute à Zelensky. Je pense qu'il a fait une erreur psychologique quand il a dit aux Américains qu'ils subiraient la foudre de la Russie alors même qu'ils étaient protégés par l'océan.
11:18Ça, je pense que c'est une erreur psychologique. On ne dit pas ça à quelqu'un à qui on doit tant.
11:23Mais ce n'est encore pas le sujet. Vous savez, quand je regardais ces images, j'étais comme vous, j'étais absolument fasciné par ce que je regardais.
11:31Et en même temps, je vais vous dire, j'ai pensé assez vite avec un sentiment de gratitude au général de Gaulle qui nous avait doté de la bombe atomique justement pour éviter ça.
11:41Parce qu'en 1940, vous savez, on a connu la même situation. Au traité de Versailles, les Américains avaient promis à Clemenceau de soutenir la France si l'Allemagne les attaquait.
11:51Et en 1940, les Américains ne les ont pas soutenus. Ils n'ont pas soutenu les Français. Malgré les suppliques de Paul Reynaud, le général de Gaulle le sait mieux que personne, il était directement au cabinet de Paul Reynaud.
12:02Donc cette situation-là, nous l'avons connue. Et donc justement pour cela, le général de Gaulle nous a doté d'une bombe atomique pour que plus jamais nous connaissions cette situation.
12:11Et je pensais avec gratitude au général, mais avec colère, pardon je finis, avec colère à tous les dirigeants français qui depuis Jacques Chirac jusqu'à Emmanuel Macron ont baissé les crédits de la défense
12:23au nom des soi-disant dividendes de la paix proclamés par Laurent Fabius dans une politique irresponsable, irresponsable, et qui nous met, je l'ai dit tout à l'heure, là aussi, nous aussi, dans la main des Américains.
12:39– Mais quand vous voyez Donald Trump, comment vous qualifiez son attitude ? Quand vous voyez cet échange-là, comment vous qualifiez ça ?
12:48– C'est ce qu'on appelle franc et direct. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il est Donald Trump, il est ce qu'il est.
12:57C'est-à-dire formé par ce qu'il a été, un promoteur immobilier, par promoteur immobilier à New York, qui plus est. Voilà, il est ce qu'il est.
13:07– Et vous êtes le seul aujourd'hui sur la scène politique française, Éric Zemmour, à ne pas être choqué par l'attitude de Donald Trump,
13:13là où d'autres y ont vu une humiliation déplacée d'un président ukrainien qui est en train de se battre pour son pays.
13:19– Chère madame, chère madame. – Rien ne vous a choqué ?
13:21– Chère madame, premièrement, Donald Trump fait la politique pour laquelle il s'est engagé pendant sa campagne électorale.
13:30Ça fait plaisir de voir un président qui ne renie pas ses promesses de campagne.
13:35Il a passé sa campagne à dire au peuple américain, nous ne paierons plus pour l'Ukraine, il faut arrêter cette guerre,
13:41ce ne sont pas les intérêts des États-Unis, nous devons nous reporter sur le conflit avec la Chine, oui ou non ?
13:47Deuxièmement, vous savez, j'essaye, j'essaye, alors on peut bien sûr, il y a toujours des sentiments qui transpercent,
14:02on est ému par le plus faible, c'est normal, surtout nous les Français, on a toujours tendance à aimer les petites nations.
14:08– Les agressifs, c'est l'agressif.
14:11– Moi aussi, donc j'ai une tendresse pour les petites nations de l'Europe de l'Est, je connais tout ça, je sais très bien,
14:17mais je sais aussi que, comme disait le général De Gaulle, on ne fait pas de politique en dehors des réalités.
14:22Et les réalités, c'est les rapports de force.
14:24Et les réalités, c'est les grandes puissances et les petites nations.
14:27Et les petites nations, malheureusement, c'est la vie, sont soumises aux grandes nations.
14:32– Tant pis pour elles, les petites nations.
14:34– Et cher monsieur, ce n'est pas tant pis pour elles, c'est qu'elles doivent s'armer et qu'elles doivent devenir
14:41le plus grande possible pour résister et avoir des alliés et les garder.
14:46– Il y a un agresseur et un agressé dans cette affaire.
14:48– Cette situation est très complexe.
14:51Il y a un agresseur qui est la Russie, qui a attaqué la Russie en 2022,
14:56mais c'était issu d'une situation très complexe depuis des années,
15:00de choses qu'on ne va pas revenir là-dessus.
15:06Mais finalement, ça ne veut rien dire, ce n'est pas aussi simpliste que ça.
15:10– Ah, donc ce n'est pas aussi simpliste que ça ?
15:12– Non, ce n'est pas aussi simpliste que ça.
15:14Vous savez, en 1939, c'est la France et l'Angleterre qui ont déclaré la guerre.
15:17Est-ce que vous diriez que c'est eux les responsables de la seconde guerre mondiale ?
15:20En 1914, c'est l'Allemagne qui a déclaré la guerre.
15:22Aujourd'hui, on dit, c'est les somnambules, ils sont tous responsables.
15:27– Là, c'est la Russie qui a envahi l'Ukraine ?
15:29– Oui, c'est la Russie qui a envahi l'Ukraine, oui.
15:32– Donc c'est la Russie l'agresseur ?
15:33– Oui.
15:34– C'est Vladimir Foutine le coupable ?
15:35– Oui, mais je vous dis, ce n'est pas aussi simple dans les relations internationales.
15:38Et de toute façon, aujourd'hui, il faut arrêter cette guerre.
15:42– Est-ce que vous vous définissez toujours comme un pro-Trump ?
15:46– Ce qui est terrible avec les journalistes, c'est que vous simplifiez tout
15:51et quand je dis simplifier, je suis gentil, vous allez toujours au simplisme.
15:55Alors, on est pro-Poutine, j'ai eu ça il y a deux ans,
15:58alors maintenant, je suis pro-Trump, je vais vous expliquer.
16:01Dans toute l'histoire de l'Europe et de l'Occident,
16:06il y a toujours des grands mouvements politiques, idéologiques, culturels, économiques même,
16:14qui, quand ils sont inventés, forgés dans un pays,
16:18se répandent dans tout le reste de l'Occident.
16:21C'est même à cela qu'on reconnaît qu'on est de la même civilisation.
16:25Vous voyez, quand par exemple, les Français inventent l'église gothique,
16:29eh bien, il y a des églises gothiques dans toute l'Europe.
16:32Quand les Italiens, au Moyen-Âge, les Lombards, inventent la lettre de change,
16:35eh bien, toute l'Europe se met à faire des lettres de change.
16:38Et on invente le capitalisme financier.
16:41Dans les années 60, vous n'avez pas connu, vous étiez trop jeune,
16:44il y avait le grand mouvement progressiste des années 60, des sixties,
16:49il s'est répandu dans tout l'Occident, il est parti de Berkeley en Californie.
16:52Pareil pour le tachérisme.
16:54Aujourd'hui, vous avez compris où je veux en venir,
16:57aujourd'hui, il y a un grand mouvement, un grand mouvement,
17:01de reprise en main par les peuples, de leur identité, de leur liberté.
17:05Les peuples se disent, nous sommes la France, nous sommes français, nous sommes allemands,
17:09nous sommes anglais, nous sommes américains.
17:11Nous ne voulons pas être grands remplacés par une civilisation venue du Sud.
17:16Nous ne voulons pas non plus subir l'idéologie woke.
17:19Nous ne voulons pas non plus nous appauvrir à cause des normes,
17:23et même des normes écologiques.
17:26Nous voulons rester occidentaux, nous voulons que Berlin reste Berlin,
17:29Paris reste Paris, New York reste New York.
17:32Donald Trump incarne ce mouvement aux Etats-Unis,
17:37j'incarne ce mouvement en France.
17:39Est-ce clair ?
17:40Alors évidemment, quand le mouvement en question,
17:45grand mouvement idéologique, politique,
17:50gagne dans, vous allez dire, l'empire d'Occident.
17:55Vous savez, l'Occident a toujours eu des patrons, si j'ose dire.
17:59Ça a été la France de Napoléon, ça a été l'Espagne de Charles V,
18:02ça a été l'Angleterre du XIXe siècle.
18:03Aujourd'hui, ce sont les Etats-Unis.
18:05Quand ce mouvement gagne dans le cœur nucléaire de l'Occident,
18:10évidemment qu'il prend une force incroyable.
18:12Alors on va dire, il suit la vague de Trump, il est trumpiste.
18:16Ne ravalez pas tout à un bas niveau.
18:19Je participe et j'incarne, je crois, ce mouvement depuis bien longtemps.
18:24Quand j'entends M. Vance, tout le monde s'émeut, se scandalise,
18:28mais j'ai l'impression d'avoir dit la même chose depuis 20 ans.
18:31Non pas que M. Vance me copie, loin de là,
18:33parce que c'est le même mouvement, vous comprenez ?
18:35Quand je lis les discours de M. Orban, quand je lis...
18:38Voilà, c'est le même mouvement idéologique.
18:41Et ce mouvement idéologique est en train de gagner partout.
18:44Éric Zemmour, ce matin, dans la tribune dimanche,
18:46il y a des mots d'Emmanuel Macron qui sont extrêmement forts.
18:49Le chef de l'État qui, évidemment, décrit un moment de bascule
18:53et qui, je le cite, dit « il est minuit moins quart,
18:56mais on a encore la main », explique le président de la République.
19:00Est-ce que, quand même, même si vous avez des désaccords profonds,
19:03vous le félicitez de ces efforts diplomatiques
19:06qu'on le voit s'activer, effectivement, fortement,
19:08et d'essayer de peser depuis plusieurs jours et plusieurs semaines ?
19:11Alors, je vais vous dire plusieurs choses.
19:13Si vous me permettez, si j'ai une réponse, j'ai le temps d'avoir une réponse.
19:16Premièrement, je ne suis pas d'accord avec lui,
19:19quand il parle, quand il pense que la Russie et cette guerre
19:23sont la menace existentielle pour la France.
19:25Moi, je pense que la menace existentielle pour la France,
19:28c'est le grand remplacement d'une civilisation par une autre venue du Sud.
19:32Et que ça, il se couche devant l'Algérie, j'espère que nous en parlerons.
19:36On en parlera tout à l'heure.
19:38Et deuxièmement, sur le plan économique, la menace est chinoise.
19:41C'est elle qui va submerger notre industrie,
19:43y compris l'industrie la plus brillante et la plus puissante,
19:46qui est l'industrie allemande.
19:48Ça, c'est une première chose.
19:50Deuxièmement, je pense qu'Emmanuel Macron a été vraiment lamentable,
19:54c'est-à-dire qu'il n'a eu aucune constance de...
19:56Lamentable ?
19:57Lamentable. Je vais vous dire pourquoi.
19:59Depuis deux ans, il n'a eu aucune constance.
20:01En 2022, il disait qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
20:04Et puis, un an après, ou 18 mois après,
20:07il prend la tête de la guerre contre la Russie
20:11et il veut envoyer des troupes françaises au sol.
20:14C'est n'importe quoi.
20:16Troisièmement, je vois ce qu'il a derrière la tête.
20:19Qu'est-ce qu'il a, d'après vous ?
20:21Je vais vous dire ce qu'il a.
20:23Il veut profiter de ce moment
20:27pour accélérer l'agenda fédéraliste européen.
20:31C'est la vieille méthode de Jean Monnet que je connais par cœur.
20:35C'est-à-dire qu'on profite d'une crise
20:38pour dire que la seule solution, c'est l'Europe.
20:40Et là, je le vois venir, et je le préviens.
20:43Je le vois venir quand il parle de partager la...
20:46On va y venir tout à l'heure, absolument.
20:48Je peux venir, maintenant.
20:49Quand il dit qu'il veut partager la puissance nucléaire
20:52de la France à l'Europe.
20:53Il ne dit pas tout à fait ça.
20:54Il veut mettre en discussion.
20:56Il ne veut pas encore partager.
20:57Mais il n'a pas à mettre en discussion, monsieur.
20:59Pardonnez-moi, c'est très grave ce qu'il ferait.
21:01Pourquoi vous y opposez ?
21:02Pourquoi les pays européens soient sous ce parapluie français ?
21:05Ce n'est pas la même chose.
21:07Je vais vous expliquer la différence.
21:08Vous avez tout à fait raison de poser cette question.
21:10Il y a une différence entre mettre en discussion, le partage.
21:14Parce que ça, ça veut dire
21:16donner la bombe atomique française à un aéropage européen
21:21apatrite, comme aurait dit le général de Gaulle,
21:23en clair à madame van der Leyen,
21:25qui s'empare de toutes les compétences, même celles qu'elle n'a pas.
21:27Ça, il n'en est pas question.
21:29Je vais vous dire, madame, ça serait de la haute trahison.
21:32Je pèse mes mots.
21:34Ça serait de la haute trahison.
21:36De la haute trahison ?
21:37Oui, il devrait passer devant un tribunal pour haute trahison.
21:41Donner la bombe atomique française
21:43érigée par le général de Gaulle
21:45et par les efforts des Français
21:47à d'autres pays européens,
21:49ça serait de la haute trahison.
21:51Ce n'est pas ce que propose pour l'instant le président français.
21:53J'espère bien.
21:54En revanche,
21:55et c'est pour ça que je trouve votre question excellente,
21:57dire aux Allemands, aux Italiens, aux Polonais,
22:04voilà, nous vous mettons sous le parapluie
22:09de la bombe atomique française,
22:11je ne suis pas contre.
22:12Vous n'êtes pas contre ?
22:13A partir du moment, écoutez-moi bien,
22:15à partir du moment où c'est le président de la République française
22:18qui a le bouton nucléaire
22:21et personne d'autre.
22:23Ça nous ramène, si vous me permettez,
22:27on nous sommes en 1962.
22:29C'est exactement ce que le général de Gaulle
22:31a proposé au chancelier allemand Adenauer
22:34avec son traité franco-allemand.
22:36Et c'est exactement ce que
22:39les maîtres de monsieur Macron
22:41et de tous les européistes, en particulier Jean Monnet,
22:43qui le racontent lui-même dans ses mémoires,
22:46qui a absolument bazardé,
22:50qui a ruiné cet accord entre le général de Gaulle
22:55et le chancelier Adenauer
22:57sous prétexte que ça éloignait la France et l'Allemagne
23:00de l'OTAN et des Etats-Unis.
23:02Vous me permettez ?
23:04C'est très important ce que je viens de raconter.
23:06Vous êtes pour que l'Union européenne soit plus forte,
23:10pas l'Union européenne.
23:11Qu'est-ce qui vous choque dans l'idée d'Emmanuel Macron
23:13d'avoir aujourd'hui une Europe de la défense,
23:16d'arriver à collectivement s'armer davantage
23:21et peut-être même à envoyer des troupes européennes
23:23pour sécuriser un éventuel accord de cessez-le-feu ?
23:26Les Français n'ont pas à se battre pour l'Ukraine.
23:29Ils ne veulent pas se battre pour l'Ukraine.
23:31Il s'agirait uniquement de sécuriser un accord de cessez-le-feu.
23:33Et alors si les Russes tirent, on va répondre ?
23:35Et on va à la guerre atomique ?
23:37Entre deux nations nucléaires ?
23:39Alors inversement, comment est-ce qu'on sécurise un cessez-le-feu ?
23:41On sécurise parce que, je vous le répète,
23:43s'il y a un accord de neutralité pour l'Ukraine,
23:47c'est comme la Finlande et comme l'Autriche.
23:49Et on n'a pas eu besoin de mettre des troupes.
23:51Et Staline lui-même l'a respecté.
23:53Mais vous savez que Vladimir Poutine n'a jamais respecté les accords de Minsk.
23:56Excusez-moi, Poutine n'a pas été le seul à ne pas respecter les accords de Minsk.
24:01L'Ukraine non plus n'a pas respecté les accords de Minsk.
24:03Et M. Zelensky lui-même l'a reconnu
24:05parce qu'il n'avait aucunement l'intention de respecter les accords de Minsk.
24:08Et M. Hollande a fait le mariole
24:10en disant qu'en vérité, il les a signés,
24:12mais il n'avait pas l'intention de les faire respecter.
24:14Mais vous faites confiance s'il y avait un traité signé ?
24:16Vous faites confiance ?
24:17Regardez d'ailleurs, c'est en train de se passer
24:19Georgia Melanie qui arrive à Londres,
24:21au 10 Downing Street,
24:23qui va être reçue par le Premier ministre Keir Starmer
24:26pour évoquer effectivement cette question de l'Ukraine.
24:28Avec ce sommet où on retrouve les dirigeants européens,
24:31vous évoquiez cette question peut-être
24:33abordée dans les discussions du parapluie nucléaire.
24:35Bah écoutez, on verrait bien.
24:37Ça veut dire, je tiens à dire, pour le service,
24:39je continue.
24:41On la voit arriver avec Keir Starmer.
24:43Je vais vous redonner la parole dans une seconde.
24:44Merci.
24:45Sur cette question du parapluie nucléaire,
24:46effectivement, qui pourrait être européen,
24:48c'est la première des leaders après le président Zelensky.
24:51On sait que Georgia Melanie a une relation aussi particulière
24:53avec Donald Trump.
24:55Et avec Elon Musk.
24:56Avec Elon Musk, absolument.
24:57Les autorités américaines également.
24:59Et on va voir tout au long de la journée,
25:01je crois ensuite qu'il va arriver sur ce sommet-là,
25:03le président français,
25:05dont vous évoquiez effectivement à l'instant
25:07le fait que vous n'étiez pas opposé au parapluie.
25:09C'est pas la même chose, vous avez bien compris.
25:11C'est le président français qui doit garder le bouton
25:13sur l'arme nucléaire.
25:15Juste, quand je vous entends répondre à un mandir,
25:17ça veut dire que vous faites confiance
25:19à Vladimir Poutine s'il signe un accord de paix ?
25:21On sera bien obligés.
25:23Je vais vous dire, la seule faiblesse
25:25de l'argumentaire de Donald Trump,
25:27et j'ai été étonné que Zelensky
25:29ne lui dise pas cela,
25:31alors qu'il lui a dit des choses fausses,
25:33comme le fait que
25:35Poutine n'avait pas respecté
25:37ses accords avec lui, ce qui était faux.
25:39En revanche, il aurait pu lui dire
25:41mais monsieur le président, vous partez dans 4 ans.
25:43Est-ce que vous êtes sûr
25:45que Poutine respectera
25:47les accords après ?
25:49Donc c'est pour ça que je dis, il faut un bon accord
25:51et que le bon accord me semble
25:53la neutralité.
25:55Dans un instant, je vous redonne la parole.
25:57On a juste la publicité, on parlera bien sûr
25:59de ce sommet, on continuera, et puis on parlera bien sûr
26:01des relations entre la France et l'Algérie.
26:03A tout de suite sur BFM TV.
26:05Musique
26:07Musique
26:09Musique
26:11Musique
26:13Musique
26:15Musique
26:17Musique
26:19Musique
26:21BFM TV, BFM Politique,
26:23Guillaume Darray.
26:25Vous êtes bien sûr BFM Politique,
26:27notre invité aujourd'hui, Eric Zemmour.
26:29On évoque bien sûr ce qui est en train de se passer
26:31à Londres, où une partie des alliés de l'Ukraine
26:33se réunissent pour soutenir le président Zelensky.
26:35Le président français Eric Zemmour,
26:37Emmanuel Macron, qui dit ce matin
26:39si quelqu'un cherche
26:41la Troisième Guerre mondiale, si quelqu'un joue
26:43à la Troisième Guerre mondiale, il s'appelle
26:45Vladimir Poutine.
26:47Vous êtes d'accord avec lui ?
26:49Non. Tout ça ce sont des déclarations,
26:51encore une fois, des moulinets,
26:53des paroles, tout ça
26:55est ridicule.
26:57Moi je pense qu'il faut être sérieux.
26:59Vous m'avez interrogé tout à l'heure
27:01sur le parapluie nucléaire français
27:03et l'Europe. Je vous ai dit
27:05ce que j'en pensais. Je n'ai pas pu vous dire,
27:07et vous allez voir que c'est un lien avec votre question,
27:09je n'ai pas pu vous dire les conséquences.
27:11Parce que les conséquences, c'est que
27:13les pays européens, Allemagne, Italie,
27:15Pologne et les autres,
27:17qui pour l'instant achètent
27:19quasi exclusivement leurs armes
27:21aux Américains, c'est d'ailleurs
27:23la conséquence du parapluie nucléaire
27:25américain qui protège l'Europe.
27:27Et vous voyez qu'il n'y a pas de partage.
27:29C'est le président des Etats-Unis
27:31qui a le doigt appuyé sur le bouton
27:33et personne d'autre.
27:35Ça veut dire, ça voudra dire
27:37que ces pays-là achètent
27:39des armes françaises.
27:41Ils achètent des Rafales au lieu de F-35.
27:43Et éventuellement,
27:45d'ailleurs, on pourrait imaginer
27:47des armes fabriquées en commun,
27:49mais même si je sais la difficulté qu'il y a,
27:51je vois pour le fameux SCAF,
27:53l'avion franco-allemand,
27:55qui est toujours dans les dossiers
27:57et qui ne sort jamais parce qu'en vérité,
27:59nous n'avons pas les mêmes problématiques,
28:01les mêmes besoins,
28:03et surtout la même qualité
28:05d'industriel.
28:07Pour une fois, ce sont les Français
28:09qui sont bien meilleurs que les Allemands.
28:11Alors vous évoquez justement la question
28:13des impacts que ça a sur l'économie,
28:15question d'Amandine Attalaya.
28:17Oui, puisque le ministre de l'économie
28:19Eric Lombard dit ce matin dans Le Parisien
28:21qu'il faut que la France passe à une économie
28:23de guerre. Est-ce que vous partagez
28:25des faux, dans la mesure où vous n'avez pas l'air
28:27de croire qu'une guerre sur le sol européen puisse arriver ?
28:29Absolument.
28:31Je ne pense
28:33qu'on ne peut
28:35rien promettre, évidemment, on ne peut rien dire,
28:37on peut tous se tromper, mais en tout cas,
28:39je pense que, encore une fois, la menace existentielle
28:41n'est pas la Russie, mais est
28:43le Sud et le Grand Anglas.
28:45Et donc il est inutile de passer à une économie de guerre ?
28:47Attendez. Moi, j'aimerais
28:49que M. Lombard, avant de parler
28:51d'économie de guerre,
28:53arrive à réduire son budget
28:55et à arrêter les gaspillages
28:57de l'Etat. Il est ministre de l'économie
28:59et des finances. M. Lombard
29:01a fait un budget
29:03aussi lamentable que son
29:05prédécesseur, c'est-à-dire avec
29:07plus de 150 milliards de déficit.
29:09Moi, j'aimerais
29:11qu'avant de s'occuper de l'économie de guerre,
29:13il s'occupe de ça. Deuxièmement,
29:15cela étant dit, vous ne me répondez pas
29:17sur l'économie de guerre. Je vais vous répondre.
29:19J'ai demandé, pendant la présidentielle,
29:21j'ai dit que la France avait un devoir
29:23de puissance et j'avais prévu un effort
29:25de réarmement et
29:27de dépenses budgétaires consacrées
29:29à l'armement énorme, de 400 milliards.
29:31Donc, si vous voulez, c'est pas moi.
29:33Je ne me garacarise
29:35pas de mots, économie de guerre.
29:37Vous savez ce que c'est l'économie de guerre ? C'est 14-18.
29:39Ça veut dire que toute
29:41l'économie est au service de la guerre.
29:43C'est n'importe quoi.
29:45On n'est pas en guerre, c'est pas vrai.
29:47Il faut arrêter.
29:49En revanche,
29:51si ça veut dire
29:53qu'il faut réarmer,
29:55qu'il faut accentuer les cadences,
29:57qu'il faut commander plus d'avions,
29:59plus de chars, plus de tanks, etc.
30:01Oui, je suis d'accord, je l'ai proposé
30:03pendant la présidentielle.
30:05Vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron quand il propose
30:07de passer les efforts pour la défense
30:09de 5%, d'augmenter les crédits
30:11pour la défense de 5% ?
30:13En l'occurrence, il a plutôt
30:15augmenté les crédits militaires.
30:17Il a compensé la baisse.
30:19C'est tout ce qu'il a fait.
30:21C'est une façon d'augmenter.
30:23Ce n'est pas suffisant en tout cas.
30:25Maintenant, il se sert
30:27de la Russie pour
30:29faire ce qu'il aurait dû faire de toute façon.
30:31Donc oui,
30:33il aurait dû le faire de toute façon.
30:35Je vous répète ce que je vous ai dit en début d'émission.
30:37Nous sommes aussi dépendants
30:39des Etats-Unis que
30:41l'Ukraine et que les autres.
30:43Nous ne pouvons plus nous battre sans les Américains.
30:45C'est un vrai problème de souveraineté.
30:47Eric Zemmour, cette actualité internationale
30:49très riche et effectivement au premier plan,
30:51on l'a vu ces derniers jours,
30:53avec un bras de fer aussi qui oppose la France
30:55à l'Algérie.
30:57Le Premier ministre et Bruno Retailleau,
30:59le ministre de l'Intérieur, ont décidé
31:01d'engager un rapport de force.
31:03Ce sont leurs propres mots. Ils donnent six semaines à Alger
31:05pour examiner si les accords entre nos pays sont respectés.
31:07Une liste de personas à reprendre par l'Algérie
31:09va être soumise à Alger.
31:11Si au bout de ce délai, les accords ne sont pas respectés,
31:13la France pourra les dénoncer.
31:15J'imagine qu'à vos yeux,
31:17c'est satisfaisant cela, non ?
31:19Mais cher monsieur, Emmanuel Macron a sifflé la fin
31:21de la récréation.
31:23Pour une chaîne d'information, vous m'étonnez.
31:27Tout ça, c'était avant qu'Emmanuel Macron
31:29dise qu'on ne
31:31renoncerait pas
31:33unilatéralement aux accords
31:35de 68 signés avec l'Algérie
31:37et qui facilitent l'immigration des Algériens.
31:39Donc Emmanuel Macron
31:41s'est couché.
31:45Il fait des moulinets
31:47de loin, parce que la Russie est loin,
31:49mais quand avec l'Algérie,
31:51il se couche. Et pourquoi il se couche ?
31:53Pourquoi ?
31:55D'abord, il y a plusieurs raisons.
31:57D'abord, la première raison,
31:59c'est une espèce de
32:01sentiment de culpabilité
32:03hérité de la période coloniale
32:05qui anime les élites françaises depuis
32:07à peu près 50 ans.
32:09Emmanuel Macron et la fin de l'histoire.
32:11Vous aviez dit que c'était une bénédiction,
32:13je crois, la colonisation.
32:15Vous aviez répondu à Guyane Première.
32:17Est-ce que vous le rediriez ?
32:19Pour vous, la colonisation, c'était une bénédiction ?
32:21Cher monsieur, moi, j'ai été colonisé par la France
32:23et je ne reconnaîtrai
32:25jamais assez ma gratitude
32:27à la France
32:29de m'avoir colonisé.
32:31Elle m'a donné accès à la littérature française,
32:33à Châteaubriand, à Balzac.
32:35Elle a permis à mes parents de sortir
32:37de la misère, monsieur.
32:39Et grâce à la France, nous sommes citoyens français,
32:41c'est-à-dire citoyens des plus grands pays du monde.
32:43Donc la colonisation d'Algérie, c'était une bénédiction ?
32:45Une bénédiction, je maintiens.
32:47L'Algérie, je le répète, ce que j'ai dit
32:49chez votre collègue Benjamin Duhamel,
32:51l'Algérie était un cloaque.
32:53L'Algérie a été cultivée,
32:55développée par la France.
32:57Il y a eu des ponts,
32:59des chemins de fer,
33:01des écoles, etc.
33:03Aucun colonisateur de l'Algérie,
33:05l'Algérie n'a eu que des colonisateurs depuis mille ans,
33:07n'avait fait le quart de la moitié
33:09de ce qu'a fait la France.
33:11Demandez qu'on vous montre
33:13un hôpital,
33:15une route, un pont
33:17créé par l'Empire Ottoman
33:19qui a occupé l'Algérie pendant des siècles.
33:21Question d'Amandine, justement,
33:23sur les mesures pour faire face à l'Algérie.
33:25Oui, parce qu'il y a tout un panel de mesures
33:27qu'on peut prendre face à l'Algérie sans aller jusqu'à
33:29dénoncer forcément le traité avec l'Algérie,
33:31lesquelles vous prendriez en priorité
33:33pour essayer d'obtenir plus de laissés-passés consulaires
33:35de leur part ?
33:37Je pense que, moi,
33:39vous savez,
33:41je ne me focalise pas sur les laissés-passés consulaires.
33:43Je pense qu'il faut
33:45une politique globale.
33:47Je pense que nous vivons une contre-colonisation
33:49de l'Algérie.
33:51D'ailleurs, monsieur Toboun
33:53l'a dit dans une interview
33:55quand il a dit que
33:57les Français devraient donner des visas
33:59aux Algériens de 132 ans.
34:01C'est la durée
34:03de la colonisation française, 1830-1962.
34:05Donc, il faut faire face
34:07à une contre-colonisation.
34:09C'est pour ça que je vous disais qu'il faut lutter
34:11contre ce sentiment de culpabilité,
34:13cette peur de la rue arabe,
34:15des banlieues...
34:17Non, mais là, on pourrait vous rétorquer, Eric Zemmour,
34:19que vous aussi, vous faites des moulinées.
34:21Concrètement, qu'est-ce que vous voulez faire ?
34:23Pas du tout, parce que moi, je mène d'abord le combat culturel
34:25et ensuite, je prends des mesures.
34:27Je vais vous les donner.
34:29Deuxièmement,
34:31je supprime le traité de 68.
34:33J'aurai unilatéralement le traité de 68
34:35qui facilite l'immigration des Algériens.
34:37Deuxièmement,
34:39j'aurai également l'accord de 2007
34:41qui permet à tous les détenteurs
34:43et je sais s'ils sont nombreux
34:45parce qu'ils les donnent comme des barres de chocolat,
34:47les passeports diplomatiques
34:49aux dignitaires algériens
34:51et à leur famille.
34:53Ils n'auront plus le droit de rentrer facilement en France.
34:55Troisièmement,
34:57je donne autant de visas aux Algériens
34:59qu'ils ne donneront
35:01de laissé-passé consulaire.
35:03Quatrièmement,
35:05si tout cela ne suffit pas,
35:07je bloque
35:09les transferts de fonds
35:11des Algériens en France vers l'Algérie.
35:13Quatrièmement, si tout cela ne suffit pas,
35:15j'interdis aux dignitaires algériens
35:17de venir se faire soigner en France.
35:19Cinquièmement, si tout cela ne suffit pas,
35:21je saisis les biens immobiliers,
35:23Dieu sait s'ils en ont,
35:25des dignitaires algériens en France.
35:27Et enfin,
35:29j'ouvre les comptes.
35:31Je fais savoir aux peuples algériens
35:33les comptes des dignitaires algériens.
35:35C'est le moment juste de souligner
35:37que Gérald Darmanin avait tenté
35:39la méthode dure en suspendant les visas
35:41pour les Algériens, les Tunisiens et les Marocains
35:43et les résultats avaient été très mauvais.
35:45Nous n'avions pas obtenu de leur part
35:47plus de laissé-passé consulaire.
35:49Pourquoi ce qui n'a pas marché n'a pas marché aujourd'hui ?
35:51Attendez,
35:53c'est très bien, dans ce cas-là,
35:55on fait ce que je viens de dire.
35:57On saisit les biens immobiliers
35:59des dignitaires algériens,
36:01on ouvre leurs comptes, on montre le fruit de la corruption.
36:03Et je tiens à vous dire,
36:05je profite de votre émission,
36:07parce que je suis souvent ciblé
36:09par la presse algérienne,
36:11contrairement à ce qu'ils disent et à ce qu'ils écrivent,
36:13je ne suis pas un nostalgique
36:15de l'Algérie française.
36:17D'ailleurs, je n'y ai jamais vécu.
36:19Je me moque complètement, je ne veux pas reprendre l'Algérie.
36:21Au contraire.
36:23En revanche, je ne veux pas que mon pays devienne une colonie
36:25de l'islam et de l'Algérie.
36:27Ce n'est pas la même chose.
36:29Si vous coupez les ponts avec l'Algérie comme vous le souhaitez,
36:31comment on fait pour faire libérer
36:33Boalem Sansal ?
36:35Est-ce qu'on a réussi à le faire libérer, là ?
36:37Enfin, ce pauvre homme,
36:39cet écrivain,
36:41et en plus un ami
36:43de 80 ans, qui est malade,
36:45à qui on dit, ah non, vous changez d'avocat
36:47parce qu'il est juif, celui-là, on n'en veut pas.
36:49Qu'est-ce que c'est que ces méthodes-là ?
36:51Ça ne vous rappelle rien, là ?
36:53C'est ça, les méthodes de la dictature algérienne.
36:55Alors, avec ces gens-là, si vous voulez, moi,
36:57rompre les ponts ne me gêne pas.
36:59Et je voudrais dire quelque chose.
37:01Je vois très bien l'ambiance qu'il y a
37:03actuellement. Il y a une espèce de rassemblement
37:05de tous les soutiens de l'Algérie.
37:07Des politiques, comme évidemment
37:09Mélenchon, LFI, mais aussi
37:11Dominique de Villepin.
37:13Des journalistes, comme Jean-Michel Apathy.
37:15Pour vous, Dominique de Villepin est un soutien de l'Algérie ?
37:17Évidemment.
37:19Et des universitaires, comme Benjamin Stora.
37:21Ils sont tous là
37:23à essayer de protéger l'Algérie.
37:25Non, ils mettent en avant la diplomatie, Éric Zemmour.
37:27Ils ne protègent pas l'Algérie.
37:29Je vais vous dire ce que je pense.
37:31Vous savez, en France, je trouve, je l'ai assez dit,
37:33qu'on abuse des comparaisons
37:35avec les années 30. Mais pour une fois,
37:37je vais suivre cette mode.
37:39Je trouve que tous ces gens-là
37:41ressemblent furieusement
37:43à ce qu'on appelait le comité France-Allemagne
37:45des années 30, qui préparait
37:47l'opinion publique française
37:49à l'occupation de leur pays par l'Allemagne.
37:51C'est-à-dire que vous les traitez de collaborateurs ?
37:53A l'époque, ils ne l'étaient pas.
37:55A l'époque, ils ne l'étaient pas.
37:57Ils faisaient ça au nom de la paix
37:59et des bonnes relations avec l'Allemagne.
38:01Bruno Retailleau, aujourd'hui,
38:03est sur le feu des projecteurs,
38:05extrêmement présent sur ces sujets-là.
38:07Un sondage Elabe réalisé pour BFM TV
38:09disait en milieu de semaine que 62%
38:11des Français jugent que c'est un bon ministre de l'Intérieur.
38:13Est-ce que vous aussi, vous jugez
38:15que c'est un bon ministre de l'Intérieur ?
38:17En tout cas, ce qui est indéniable,
38:19c'est que j'entends des choses
38:21qui sonnent délicieusement
38:23à mes oreilles.
38:25Sur l'immigration, qui n'est pas une chance pour la France.
38:27Sur l'état de droit,
38:29qui peut évoluer.
38:31Incontestablement, j'ai dû dire
38:33des choses de la même façon.
38:35Monsieur Retailleau les dit aussi,
38:37et il pense aussi, et il ne m'a pas attendu
38:39pour le dire.
38:41Je ne sais pas, j'attends.
38:43J'attends des résultats.
38:45J'attends monsieur Retailleau et le ministre de l'Intérieur.
38:47J'attends qu'il y ait plus d'OQTF renvoyés.
38:49Moins d'égorgements.
38:51Moins d'égorgements ?
38:53Oui, moins d'égorgements.
38:55Vous savez, il y a tous les jours
38:57des gens qui se font égorger
38:59par des OQTF
39:01ou des étrangers maghrébins.
39:03Tous les jours ?
39:05Oui, très souvent.
39:07Vous savez, à peu près, je crois,
39:09il y a 200 000 agressions au couteau par an.
39:11Calculez combien ça fait.
39:15C'est énorme.
39:17Il y a 450 000 coups et blessures par an
39:19aujourd'hui.
39:21450 000.
39:23Mais quand vous voyez son action, vous vous dites ?
39:25Et vous savez aussi qu'il y a à peu près
39:2725 % d'étrangers dans les prisons françaises.
39:29En tout cas, vous semblez, Eric Zemmour,
39:31plus positif à l'endroit de Bruno Retailleau
39:33dans vos propos que vous ne l'êtes en général
39:35vis-à-vis de Marine Le Pen.
39:37Vous pensez plus en son avenir qu'en celui de Marine Le Pen ?
39:39Je n'ai pas dit ça.
39:41Vous savez, avec Marine Le Pen, j'ai des désaccords de fond.
39:43Marine Le Pen est socialiste
39:45et Marine Le Pen pense
39:47que le grand emplacement n'existe pas
39:49et que l'islam est compatible avec la République.
39:51Avec Bruno Retailleau, vous n'avez pas ces désaccords de fond ?
39:53Avec M. Retailleau, je n'ai pas de désaccords
39:55de propos.
39:57Mais en revanche, je ne vois pas trop
39:59les résultats de son action.
40:01Et donc j'attends les résultats de son action.
40:03Je vois par ailleurs que j'ai vu
40:05une nomination qui m'a surpris
40:07de sa part dans une direction importante
40:09d'une jeune femme de SOS Racisme.
40:11Je ne suis pas sûr que ce soit en concordance
40:13avec ses propos.
40:15Je vois par exemple, puisqu'il va se lancer
40:17dans la bataille pour la présidence
40:19de LR,
40:21certains de ses soutiens
40:23qui s'appellent M. Larcher,
40:25M. Copé, M. Bertrand,
40:27Mme Pécresse, c'est-à-dire des gens
40:29qui m'ont combattu avec une hargne folle
40:31pendant la présidentielle et qui disaient
40:33que j'étais contraire à leur valeur.
40:35Donc si je comprends bien,
40:37soit ils ont changé de valeur,
40:39soit maintenant M. Retailleau correspond
40:41à leur valeur alors qu'il dit la même chose que moi.
40:43Tout ça est curieux et bizarre, mais moi je ne fais pas
40:45de procès d'intention à personne.
40:47Entre Bruno Retailleau et Marine Le Pen,
40:49si vous aviez le choix du bulletin électoral,
40:51vous votez pour Marine Le Pen ou pour Bruno Retailleau ?
40:53Je vote pour Eric Zemmour.
40:55Vous nous dites que vous serez candidat à la prochaine élection présidentielle ?
40:57Mais en tout cas, moi je ne commence pas
40:59à dire pour qui je vais voter.
41:01Vous vous préparez
41:03à la prochaine élection présidentielle ?
41:05Je me prépare, on verra bien.
41:07Qu'est-ce qui ferait que vous ne seriez pas candidat ?
41:09On voit beaucoup, par exemple,
41:11Sarah Knafo, la députée européenne,
41:13très présente médiatiquement,
41:15qui est dans les sondages d'opinion d'ailleurs un peu plus populaire que vous.
41:17Est-ce que ça pourrait être la candidate si vous n'y alliez pas ?
41:19Nous verrons.
41:21A priori, s'il y a un candidat
41:23aux conquêtes, ce sera moi.
41:25Et vous savez, le petit jeu de monter
41:27Sarah Knafo contre moi,
41:29je vois d'où ça vient,
41:31je vois qui ça arrange,
41:33qui elle dérange
41:35par son travail brillant
41:37et qui est reconnu par tout le monde.
41:39Vous n'avez qu'à voir
41:41tous les gens que ça agace autour
41:43dans la droite dite nationale.
41:45C'est-à-dire, pour vous, c'est Marion Maréchal,
41:47c'est Marine Le Pen, c'est Jordan Bardella ?
41:49Elle dérange qui ? Vous dérangez qui ?
41:51Lisez les papiers, vous verrez.
41:53Quand nous avons une députée européenne reconquête
41:55et qu'elle fait plus de travail que des dizaines
41:57d'autres députés,
41:59évidemment, ça agace beaucoup de gens.
42:01Mais si elle était mieux placée
42:03que vous dans les sondages,
42:05est-ce que la question se poserait,
42:07à l'approche de l'élection présidentielle ?
42:09Ce n'est pas les sondages qui déterminent le choix
42:11d'un candidat, en tout cas chez moi.
42:13Donc non, ça ne changera rien.
42:15Votre prochain livre est écrit ?
42:17Non, je travaille, j'ai écrit des choses.
42:19Je vous dis, je travaille sur l'adaptation
42:21de mon livre en documentaire
42:23télé et
42:25en version américaine
42:27et je travaille sur d'autres textes.
42:29Donc j'ai beaucoup de travail.
42:31Pour bien entendre ce que vous venez de nous dire,
42:33vous vous préparez bien à être une nouvelle fois
42:35candidat à l'élection présidentielle ?
42:37Je passe beaucoup de temps
42:39parmi mes militants, je vais
42:41dans toute la France pour les voir,
42:43pour les écouter et
42:45pour les réconforter après toutes les trahisons
42:47que nous avons subies et pour les préparer
42:49à cette épreuve redoutable.
42:51Qu'est-ce que vous ferez de mieux en 2027
42:53qu'en 2022 ? Qu'est-ce que vous avez appris ?
42:55J'ai appris des tas de choses.
42:57J'ai appris beaucoup de choses.
42:59J'ai appris, vous savez,
43:01que d'abord
43:03on ne peut rien prévoir.
43:05Il y a des événements qui vous tombent dessus.
43:07On a longtemps parlé de la guerre en Ukraine.
43:09Vous pensez que c'est toujours ce qui vous a fait perdre la présidentielle ?
43:11En tout cas, attendez,
43:13je n'ai jamais dit ça.
43:15J'ai dit que la guerre en Ukraine avait faussé
43:17la campagne et qu'elle avait changé
43:19la donne de la campagne et que ça avait modifié
43:21les dynamiques qui étaient évidentes
43:23la veille encore de ce fameux 24 février.
43:25Je n'ai pas dit que j'aurais gagné la présidentielle.
43:27J'ai dit que le 23 février, j'étais au second tour.
43:29Ce n'est pas la même chose.
43:31Maintenant, j'ai appris beaucoup de choses.
43:33J'ai appris de mes erreurs avec les médias.
43:35J'ai appris aussi que j'étais peut-être
43:37parfois trop franc
43:39et trop direct.
43:43Et aujourd'hui, Eric Zemmour,
43:45nous sommes en 2025.
43:47Non, je ne cherche pas à me dédiaboliser.
43:49Je pense que la dédiabolisation,
43:51c'est la soumission aux médias
43:53et à la doxa de gauche.
43:55Donc, il ne faut pas se dédiaboliser.
43:57C'est d'ailleurs, on parlait tout à l'heure,
43:59la grande leçon que nous donne Donald Trump.
44:01Il ne sait pas dédiaboliser et il a gagné la présidentielle.
44:03Justement, puisqu'on parle des Etats-Unis et de Donald Trump,
44:05est-ce que vous avez des contacts avec Elon Musk
44:07ou le vice-président américain
44:09J. Devins, qui ont soutenu
44:11plusieurs parties nationalistes de la droite de la droite
44:13dans l'Union européenne ?
44:15Est-ce que vous échangez avec eux ?
44:17Écoutez,
44:19je pense que leur soutien serait naturel,
44:21mais je ne connais pas personnellement M. Musk.
44:23Je ne connais pas personnellement M. Vance,
44:25donc je ne vais pas jouer
44:27comme ça les mouches du coche.
44:29En revanche, je sais que M. Vance
44:31connaît le même centre de formation,
44:33le Clermont Institute,
44:35pour lequel a travaillé
44:37Sarah Knafo
44:39et des gens que j'ai bien connus.
44:41Donc, voilà, c'est tout.
44:43Mais, encore une fois,
44:45ce n'est pas au début de notre conversation.
44:47Il y a des mouvements politiques, idéologiques,
44:49occidentaux qui nous dépassent.
44:51Et c'est tout.
44:53Eric Zemmour, question de Ludovic Vigo.
44:55En 2022, il y avait une sorte de primaire
44:57entre Marine Le Pen et vous.
44:59Elle l'avait facilement emportée.
45:01Elle l'avait facilement emportée, vous appelez ça ?
45:03Oui, elle vous avait largement distancée au premier tour.
45:05C'est ce qui compte dans les urnes.
45:07Pourquoi ce ne serait pas à nouveau le cas en 2027 ?
45:09Et pourquoi pas ?
45:11Et pourquoi ? On verra.
45:13Je ne peux pas vous dire.
45:15Vous savez, la situation sera différente en 2027.
45:17Est-ce que si vous étiez président,
45:19vous vous inspireriez de ce que fait Donald Trump
45:21aujourd'hui aux Etats-Unis ?
45:23Pour certaines choses, oui.
45:25Vous savez, les Etats-Unis ne sont pas la France.
45:27Je ne suis pas le porte-parole de Donald Trump.
45:29Il y a des intérêts différents.
45:31On l'a vu.
45:33On va le voir dans l'agriculture.
45:35On va le voir quand Donald Trump
45:37annonce une augmentation des taxes.
45:39Évidemment que c'est difficile pour nos agriculteurs.
45:41Il faut prendre des mesures de rétorsion
45:43contre les Etats-Unis.
45:45Je vais vous dire, ce ne sont même pas des mesures
45:47de rétorsion qu'il faut prendre.
45:49C'est simplement réorganiser la politique agricole
45:51commune différemment.
45:53Il faut arrêter avec les accords de libre-échange.
45:55Je dirais même, comme mes amis de la coordination rurale,
45:57il faut sans doute réfléchir à sortir
45:59l'agriculture des accords commerciaux.
46:01Un peu comme la culture.
46:03L'exception agriculturelle.
46:05Ce qui permettrait de reprendre la PAC
46:07à ses principes initiaux.
46:09Dans les années 60.
46:11On parlait du général de Gaulle tout à l'heure.
46:13C'est-à-dire préférences communautaires
46:15et tarifs extérieurs communs.
46:17Moi, j'ai été très choqué,
46:19puisque on parle d'agriculture,
46:21avec les producteurs de tomates françaises,
46:23de voir les tomates marocaines
46:25en vedette au salon de l'agriculture.
46:27Ça m'a choqué.
46:29Je pense que si, vous savez,
46:31aujourd'hui, on achète 60%
46:33de nos fruits à l'étranger
46:35et 40% de nos légumes.
46:37À ce compte-là, on n'aura plus
46:39de producteurs de fruits et légumes.
46:41C'est ça qui va se passer.
46:43Il faut retrouver les vrais principes,
46:45les principes initiaux de la PAC.
46:47Préférences communautaires
46:49et tarifs extérieurs communs.
46:51On l'a vu il y a quelques instants,
46:53la leader italienne Giorgia Meloni
46:55arrivait à Londres pour se mettre soutien à l'Ukraine.
46:57Elle déclare qu'il est très important
46:59d'éviter que l'Occident se divise.
47:01Vous êtes d'accord avec elle ?
47:03Si vous voulez, il y a deux choses.
47:05Là aussi, je disais, nous ne sommes pas
47:07américains, nous ne sommes pas Trump,
47:09nous ne sommes pas italiens.
47:11L'Italie a une tradition
47:13atlantiste très forte
47:15que Mme Meloni reprend à son compte.
47:17C'est tout à fait naturel.
47:19Maintenant, sur le concept d'Occident,
47:21je suis d'accord avec elle.
47:23Il y a un Occident, nous devons redevenir occidentaux.
47:25Ça ne veut pas dire que nous ne défendons pas
47:27nos intérêts, même contre les Etats-Unis
47:29de Donald Trump, mais ça veut dire
47:31que nous nous sentons occidentaux
47:33et que nous ne sommes pas un monde
47:35en petit, en miniature.
47:37Il faut absolument retrouver
47:39ce sentiment d'appartenance à l'Europe
47:41et à l'Occident.