Le journaliste Amaury Bucco parle du profil de l’assaillant de Mulhouse : «Nous avons des relations avec l’Algérie qui sont devenues impossibles».
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00:00pense et qu'on connaît ses profils. Ce n'est pas la première fois.
00:02Vous vous dites qu'effectivement, il y a eu des failles juridiques.
00:05On est arrivé aux limites du système juridique.
00:07Il faut quand même parler aussi du système, j'allais dire, diplomatique.
00:10Pourquoi juridique ?
00:12Oui, voilà. Non, mais je veux dire,
00:13quand on va y revenir largement tout à l'heure, effectivement,
00:15le système judiciaire français n'est pas fait pour qu'à dire prise,
00:19quand on demande à un pays de récupérer son ressortissant, celui-ci refuse.
00:22Je pense que ce n'était même pas été conçu comme ça.
00:24On a des relations avec l'Algérie qui sont devenues impossibles,
00:27qu'il était déjà.
00:28Puisque là, on parle de l'année 2024, ça a encore empiré depuis.
00:31Mais si vous voulez, même, je pense que le système judiciaire
00:34face à ce blocage diplomatique, malheureusement, est totalement impuissant.
00:38Et pour revenir sur l'attentat de Nice, qui était en 2020, si je ne m'excuse.
00:42Le 29 octobre 2020.
00:43Voilà exactement. Par rapport à celui qu'on a connu là.
00:46Alors effectivement, il y a une similitude.
00:48En 2020, il était de nationalité tunisienne, le terroriste.
00:52Il était parti.
00:52Il était arrivé de manière complètement illégale aussi en France.
00:55La différence, c'est que c'est ce que montrent les investigations.
00:58Et je m'imagine que vous allez me rejoindre là-dessus.
00:59Mais il s'était radicalisé avant et il était venu en France
01:03avec ce projet d'attentat, sachant que ça s'inscrivait
01:06dans le contexte de republication des caricatures de Charlie Hebdo,
01:10qui avait eu une série d'attentats.
01:12Donc, c'était un contexte très particulier.
01:15Il était vraiment venu en France pour ça.
01:16Et d'ailleurs, ce qui est assez hallucinant, c'est que quand on voit son parcours,
01:20qui a été minutieusement retracé par les enquêteurs,
01:23on se rend compte que ce qu'il a bloqué dans son périple pour venir en France,
01:26ce ne sont pas tellement les frontières, c'est plutôt l'argent.
01:28Il a manqué d'argent.
01:29Il a fait des détours en Italie pour travailler,
01:33notamment dans des champs d'oliviers, pour pouvoir gagner la France.
01:38Finalement, il n'a pas pu atteindre Paris parce qu'il n'avait pas assez d'argent
01:40et donc, il a commis son attentat à Nice.
01:42Mais à aucun moment, vraiment, il s'est heurté, si vous voulez,
01:46à des forces de police ou de commandes à police aux frontières
01:48qui l'ont empêché de venir en France.
01:49Donc, il y a vraiment une faille sur les frontières.
01:51Là, dans ce cas précis, la grosse différence,
01:53c'est quand même qu'il est arrivé en 2014,
01:56qu'avant 2024, il n'a pas fait parler de lui,
01:59avant cette apologie du terrorisme, je veux dire, de manière...
02:02Oui, il est passé sous les radars.
02:03Il n'était pas radicalisé, probablement, en arrivant en France.
02:06En tous les cas, il n'a pas tenté de choses en arrivant.
02:09Et la grosse différence aussi, c'est le contexte,
02:11c'est-à-dire que là, le contexte de ce passage à l'acte,
02:14c'est celui d'une énorme tension entre la France et l'Algérie,
02:19avec, notamment, cette affaire des influenceurs,
02:21vous savez, qui appellent à la haine de la France,
02:23à s'en prendre à des Français.
02:25Alors, l'enquête va dire exactement
02:26s'il s'est fait influencer par ces influenceurs,
02:29s'il a répondu à cette espèce d'appel de l'Algérie,
02:33plus ou moins formel, d'ailleurs.
02:34– Exactement, c'est ça,
02:35nous pourrions y revenir largement à 23h.