Le philosophe Michel Onfray réagit à la nomination de Richard Ferrand : «Il y a une chiraquisation de Marine Le Pen. (...) Le Rassemblement national, ce n'est plus Jean-Marie Le Pen. Elle a arrondi tous les angles.»
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00:00C'est déplorable, c'est de la petite politique, voilà, des gens qui nous parlent de la France, de l'intérêt national, du peuple, etc.
00:05Et qui là se disent, bon, celui-là, peut-être qu'on va négocier un petit peu, et quand les affaires de Marine Le Pen arriveront, peut-être qu'on pourra négocier.
00:12Vous vous souvenez que vous êtes là par la vertu de notre abstention, et donc ce serait bien que, etc.
00:18Parce que la RN avait la possibilité de dire non, et puis avait la possibilité de dire non à Taubira, puis avait la possibilité de dire non...
00:25Mais voilà, ils ont cette possibilité, cette façon de dire, ah bah non, si c'était pas lui, ça aurait été un autre et ça aurait été pire, personne ne peut souscrire à ça.
00:32Donc moi je dis depuis bien longtemps déjà qu'il y a une chiracisation de Marine Le Pen, on le voit là, on le voit, les petits bricolages,
00:39je vais voter pour, je vais voter contre, on va faire tomber un Premier ministre, mais on va pas faire tomber le suivant, si le suivant est gentil et qu'il dit pas du mal de nous,
00:47à ce moment-là, on va pas voter, mais qu'est-ce que c'est que ça ? C'est le pire de la politique, c'est vraiment la petite politique de la 4ème République,
00:54et ils sont en train d'être très heureux là-dedans, le Rassemblement National, on est loin de la nation, de l'intérêt national, du bien public...
01:01– C'est devenu un parti comme un autre ?
01:02– Mais oui, je le dis depuis des années, je dis depuis des années qu'il faut les écouter et les voir, et c'est plus Jean-Marie Le Pen, et on l'a bien vu,
01:09au moment de la mort de Jean-Marie Le Pen, on a vu un certain nombre d'idées, de thèses, notamment l'antisémitisme, qui ont disparu chez Marine Le Pen,
01:15elle a arrondi tous les angles, il n'y a plus rien du tout, on touche pas Schengen, on touche pas l'euro, il n'y a plus de Frexit, on va faire avec l'Europe,
01:22tout ça est formidable, et puis après on fait très attention, on se rend respectable, et puis ceci, et puis cela,
01:27les Français ont envie d'autre chose que ça, je crains qu'en cas d'élection, ils déchanteraient assez vite,
01:33parce que finalement, c'est pas de ce côté-là qu'un espoir, qu'un sursaut, qu'une volonté soit présent.