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00:00Bonjour à tous, bienvenue sur Europe 1, il est midi et demi.
00:03Europe 1 midi-week-end, midi 30, 13h, l'Enaic Monier.
00:08Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture, objectif troquer des sifflets pour des échanges plus apaisés.
00:14Europe 1 est sur place et nous verrons si cela a fonctionné puisque nous accueillons François Arnoussé-Réallier qui a parlé au Président.
00:20Il nous dira ce qu'il en attend désormais.
00:22Le corps de Chiribibas a été restitué, 5 des 6 otages du jour libérés.
00:27Nous serons à Tel Aviv également d'ici quelques minutes, nous poserons la question de la pré-phase 1.
00:33Et puis toujours pas d'Angélus demain pour le Pape François qui reste hospitalisé.
00:37La question de sa démission commence à se poser, j'en parle avec l'ancien correspondant à Rome pour le journal La Croix, Frédéric Mounier.
00:44Voilà pour les titres, nous les développons après votre Tendance Météo.
00:47Bonjour Anthony Kazmarek.
00:48Bonjour les Naïcs, bonjour à tous.
00:50De la pluie cet après-midi pour une bonne moitié est du pays, des pluies qui seront parfois soutenues entre le Languedoc et les Cévennes.
00:57Partout ailleurs, plus à l'ouest, alternance de nuages, d'éclaircies et de quelques averses, parfois orageuses, avec des températures toujours très douces pour la saison, en légère baisse toutefois.
01:06Et météo complète juste avant 13h.
01:08Europe 1.
01:10Mais moi je préfère toujours le dialogue, la confrontation ça n'a aucun sens, la confrontation ça ne produit rien.
01:17Et ça c'était il y a un an, souvenez-vous des hurlements, des mouvements de foule, de la bousculade entre syndicalistes agricoles et forces de l'ordre.
01:29La visite du chef de l'État a laissé des souvenirs calamiteux aux organisateurs, objectif donc cette année ne pas revivre les mêmes scènes de chaos.
01:37Bonjour Alexandre Chauveau.
01:39Bonjour les Naïcs, bonjour à tous.
01:40Vous suivez le chef de l'État depuis son arrivée aux alentours de 8h20 ce matin porte de Versailles à Paris.
01:46Quel accueil lui a été réservé ?
01:48Un accueil plus ordinaire, plus traditionnel que celui de l'an dernier.
01:52Pas de sifflet ni de huée pour l'instant même si le public a été tenu à l'écart une partie de la matinée.
01:57Emmanuel Macron avance tout doucement avec autour de lui une meute de journalistes, sa sécurité et puis des visiteurs ou des éleveurs qui veulent échanger avec lui.
02:06Alors le chef de l'État s'est entretenu ce matin avec les principaux syndicats.
02:10Il leur a redit entre autres sa pleine mobilisation pour faire en sorte que les agriculteurs vivent de leur travail.
02:16La conviction qui est la nôtre c'est qu'en effet il faut produire pour nourrir les Français et les Européens et pour aussi exporter parce que notre agriculture,
02:23nos industries agroalimentaires sont des pouvoirs d'emploi, de richesse et des vrais leviers de notre exportation.
02:30Et nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d'ajustement du pouvoir d'achat, disons c'est toujours les prix agricoles qu'on devrait baisser,
02:37ni la variable d'ajustement des accords agricoles.
02:40Et c'est aussi pour ça que nous nous sommes opposés au Mercosur tel qu'il a été signé.
02:43Voilà une opposition toujours ferme au Mercosur en raison de l'absence de clauses miroir qui protégerait les éleveurs français comme c'est le cas avec le CETA,
02:51l'accord de libre-échange avec le Canada, le Mercosur qui revient régulièrement dans les discussions depuis ce matin avec les agriculteurs,
02:58chez qui la colère de l'an dernier est en partie retombée grâce notamment au vote cette semaine au Parlement de la loi d'orientation agricole
03:05qui prévoit un allègement massif des normes administratives et environnementales.
03:10Merci Alexandre Chauveau du service politique d'Europe 1 depuis le Salon de l'agriculture, donc porte de Versailles à Paris.
03:16Et j'accueille donc François Arnoux, agriculteur céréalier dans le sud de la Vendée, bonjour.
03:20Bonjour Léa Heng.
03:21Vous faites un petit aller-retour du salon jusqu'à nos studios où vous avez pu donc entendre le discours d'Emmanuel Macron ce matin qui s'est voulu plutôt rassurant.
03:31L'êtes-vous rassuré ?
03:33Pas vraiment, parce qu'en fait depuis l'année dernière on avait aussi assisté à une entrevue qui était beaucoup plus chaude, beaucoup plus active ce matin.
03:44Et depuis un an il ne s'est pas passé beaucoup de choses, donc il parle bien, on a des paroles mais on attend toujours les actes dans nos fermes.
03:52Alors justement de quels actes parlons-nous ? Parce qu'il y a bien cette loi agricole qui a été votée il y a deux jours,
03:59quelques promesses qui ont été faites notamment sur les normes environnementales, administratives.
04:05Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir été mine de rien un petit peu écouté ?
04:08Oui, il faut regarder le verre à moitié plein parce qu'effectivement il y a quand même des avancées, on ne peut pas le nier.
04:14Moi ce qui m'est important aussi c'est d'être connu que l'agriculture est comme un intérêt général majeur, et ça c'est majeur, c'est très important.
04:22Et puis tout ce qui concerne la transmission, le guichet unique pour les jeunes pour pouvoir s'installer, donc ça c'est des points importants.
04:30Par contre il reste des points qui ne sont pas abordés dans cette loi et c'est ça qui nous perturbe énormément, qui nous inquiète, c'est ce qui concerne le revenu.
04:37D'ailleurs dans votre reportage c'est ce qu'il évoque, mais il n'y a rien qui est réellement prévu.
04:42On retrouve la compétitivité en France, et y compris par rapport à nos voisins, nos pays européens, parce qu'on a déjà la machine Europe qui elle fabrique des normes,
04:54et la machine française qui elle transpose encore plus. Donc il faut que ça s'arrête évidemment, et là on sent que c'est encore très timide.
05:01C'est vrai qu'on a l'impression ici en France quand on vous écoute, vous agriculteurs, que nous sommes extrêmement vertueux en termes d'écologie,
05:11ce qui n'est pas le cas de certains de vos concurrents, je pense par exemple, alors l'exemple du poulet ukrainien revient très régulièrement,
05:17et pour les céréaliers également, comme vous. Au final qui devra s'aligner sur qui ?
05:22Je pense qu'il y a un juste milieu dans tout ça, c'est que nous on est dans l'extrême, déjà, plus blanc que blanc,
05:31et puis il y a d'autres pays, vous en avez cité, il y a aussi le Mercosur, tous les pays du Mercosur,
05:35qui utilisent des produits qui sont interdits chez nous depuis longtemps, et puis nous on ne peut pas les utiliser, donc il y a un juste milieu.
05:41Et puis il ne faut surtout pas, il faut arrêter d'opposer l'agriculture telle qu'on l'a fait aujourd'hui,
05:46à l'environnement, à l'écologie, mais l'écologie dans le bon sens du terme, pas l'écologie politique,
05:51parce qu'aujourd'hui c'est un petit peu ce qui nous perturbe, c'est ça, c'est l'écologie politique,
05:56et alors que l'écologie tout court, eh bien on la fait tous les jours dans nos fermes,
06:00on la pratique parce que c'est notre outil de travail, et qu'on a tous compris, évidemment,
06:04qu'il fallait protéger l'environnement, donc il y a beaucoup de normes qui se mettent là-dessus,
06:08l'histoire des haies, c'est catastrophique.
06:10Ah oui, on vous a expliqué comment couper vos haies.
06:12Oui, oui, et puis alors, parfois c'est le bon sens, on en coupe deux mètres,
06:16parce qu'il y a des broussailles qui poussent, et ainsi de suite, donc il faut le faire,
06:19sauf que là, jusque là, c'était pénalement attaquable.
06:22Alors dans la loi, ça ne devient plus pénal, donc ça c'est un point important,
06:26mais vous vous rendez compte, c'est qu'on est obligé de traiter comme sujet,
06:28que ce soit pénal pour deux mètres de haies.
06:30Même les contrôleurs deviennent fous ?
06:33Oui, parce que le contrôle du contrôle, à un moment donné, c'est très compliqué,
06:37donc il y a de l'inertie, tout ça, donc on peut avoir de la bonne volonté,
06:41mais on voit qu'il y a de l'inertie pour que tout avance,
06:43et le problème, c'est que dans nos fermes, on manque de revenus,
06:46moi j'ai plein de voisins qui me disent, mais je ne joins pas les deux bouts,
06:49c'est comme c'est parler France, on ne joint pas les deux bouts,
06:51donc il y a le revenu et il y a les charges,
06:53et bien le revenu ne couvre pas les charges, tout simplement aujourd'hui.
06:56Et c'est compliqué, d'autant que vous le disiez,
06:58les écoles agricoles sont pleines, mais encore,
07:00il faut-il vouloir où pouvoir s'installer,
07:02et c'est là évidemment qu'il faut également intervenir,
07:04c'est urgent là, François Arnoux ?
07:06Complètement urgent, parce que,
07:08il y a beaucoup de personnes qui sont,
07:10la moitié de la population qui est dans mes âges,
07:12qui a plus de 55 ans, et donc il faut renouveler,
07:14et il faut donner l'envie,
07:16alors c'est pour ça qu'on se veut positif dans nos communications,
07:19parce que c'est un beau métier, on a le plus beau métier,
07:21de nourrir les gens, c'est super comme métier,
07:25et donc il faut dire aux jeunes,
07:27venez, venez, mais le problème,
07:29c'est qu'il y a beaucoup de travail,
07:31il faut que ces jeunes-là puissent gagner leur vie.
07:33Et c'est ce que vous allez leur dire,
07:35puisque vous retournez là sur le salon,
07:37il y a 600 000 français qui vont venir vous rendre visite,
07:39alors des tout petits évidemment,
07:41et puis également des jeunes en formation,
07:43c'est important ce lien là aussi ?
07:45Oui oui, c'est une belle occasion de dire que notre métier est très attractif,
07:47c'est pour ça qu'on communique énormément,
07:49de façon positive, donc avec Inter Céréales,
07:51par exemple, pour parler des céréales,
07:53expliquer la transformation de nos produits,
07:55à quoi sert le blé pour la farine,
07:57le blé dur avec les pâtes, tout ça,
07:59et donc tout ça c'est important,
08:01et on est plusieurs aujourd'hui maintenant à communiquer
08:03de façon positive, bienveillante,
08:05parce que c'est important,
08:07et aussi transparente,
08:09parce qu'on n'a rien à cacher, on est plein de bon sens.
08:11Et parce que vos métiers sont multiples,
08:13il n'y a pas qu'une seule agriculture,
08:15elle est très variée, je vous remercie en tout cas
08:17d'être passé dans les studios d'Europe 1, François Arnoux,
08:19pour nous parler de votre métier,
08:22agriculteur, céréalier, dans le sud
08:24de la Vendée, 600 000 personnes
08:26sont attendues, je vous le disais,
08:28dans les allées du Parc des Expositions,
08:30l'un des incontournables, évidemment, c'est le concours
08:32agricole, et je vous rappelle
08:34que la mascotte cette année, c'est une vache limousine
08:36qui répond au prénom de Houppette,
08:38et le salon qui se tient jusqu'au 2 mars,
08:40profitez-en, ce sont les vacances scolaires.