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Alors que le budget de la Sécurité sociale a été adopté au Parlement, le 17 février, le déficit s'élève à 22,1 milliards d'euros, de quoi évoquer de nouveau l'expression du "trou de la Sécu". Initialement prévu à 16 milliards d'euros, le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre 22,1 milliards.

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Transcription
00:00Nicolas, le marathon budgétaire est enfin bouclé. Le Parlement a définitivement adopté le budget de la Sécu, mais vous nous dites ce matin
00:07« Mais rien n'est réglé, en fait, le plus dur il est à venir, c'est-à-dire ? »
00:10C'est-à-dire qu'il faut commencer. Il faut commencer à remettre les finances des quais. On n'a pas commencé, on a utilisé la vieille technique du rabot.
00:16On a principalement monté les prélèvements sur les entreprises. Le budget de la Sécurité sociale augmente le coût du travail.
00:21Après, le fameux trou de la Sécu dont on entend si souvent parler, on le creuse.
00:26Bardier l'avait laissé à 16 milliards. On va le porter à 22 milliards. Alors, ça rappelle les années Covid, sauf qu'il n'y a plus Covid, pour tout expliquer aujourd'hui.
00:34Et puis, derrière tout ça, on a une CADES, une Caisse d'amortissement de la dette sociale, qu'on avait mise en place en 1996 pour une durée courte, pour éponger la dette de la Sécu.
00:43Elle devait s'arrêter en 2009. Finalement, sa date d'extinction, maintenant, c'est 2033, et elle emprunte sur les marchés financiers pour rendre tout ça soutenable.
00:50Mais Nicolas, pourquoi le plus dur est à venir pour la Sécu ?
00:53Parce que les efforts à fournir budgétaires sont des efforts à fournir tous les ans. Ils sont à peu près de 22 milliards par an, en 26, plus 22 en 27, plus 22 en 28.
01:02Et là, c'est des efforts de vraie baisse de dépenses structurelles, pas des coûts drabeaux et des petites hausses de prélèvements.
01:08On ne peut plus monter les prélèvements. On est au taquet des pays de l'OCDE sur les prélèvements.
01:11Et quel est l'endroit où la dépense publique française se distingue du reste du monde, ou dont il faut agir ? La santé et les retraites, la dépense sociale.
01:21Vous prenez le budget 2025, globalement, les Français sont épargnés, les retraités en tête.
01:25Alors, compte tenu des montants que j'ai évoqués et des impératifs pour les années jusqu'en 2029, il va falloir faire des choix, il va falloir dire qui paye les 22 milliards tous les ans.
01:33Et vous, vous avez les entreprises, les actifs du privé, vous avez les fonctionnaires, vous avez les retraités, vous avez les consommateurs, vous avez peut-être le patrimoine,
01:40vous avez aussi les revenus du capital, ou alors on dit c'est les générations futures.
01:43Mais clairement, il faut prendre ces responsabilités et dire qui va payer, parce qu'on n'a pas commencé. Et c'est ce travail-là qui compte.
01:49Alors, docteur Dos, quelles sont les solutions pour rendre notre système sociable durablement viable ?
01:54Il y a deux solutions. La première réponse, elle est budgétaire. Il va falloir dépenser moins dans la santé et dans les retraites, parce qu'on ne peut pas taxer davantage.
02:01Est-ce qu'on peut continuer à dépenser 6 milliards d'euros par an pour rembourser des taxes sanitaires ?
02:05Est-ce qu'on peut continuer à avoir le reste à charge santé le plus bas des pays de l'OCDE, à 250 euros par année et par patient ?
02:11Est-ce que l'on peut, tous les ans, indexer totalement les pensions de retraite sur l'inflation, ou faudra-t-il demander un effort aux retraités, par exemple, les plus riches ?
02:18Et puis l'autre réponse, elle est économique. Il faut qu'il y ait plus de gens dans l'emploi. Il faut faire travailler les gens plus longtemps à la fin de la vie, plus longtemps au début de la vie,
02:26et un peu moins longtemps rester au chômage. C'est l'objet de toutes les réformes que l'on a pu mettre en place.
02:31Dix points, taux d'emploi en plus. On est au niveau de l'Allemagne. On n'a plus aucun problème de déficit en France.

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