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Ancien candidat de la Star Academy, Stan se confie aujourd’hui sur les épreuves marquantes de son passé. Derrière son sourire et son succès télévisé se cache une histoire plus sombre, faite de défis, de résilience et de combats personnels. Un parcours semé d’embûches qu’il partage désormais avec une authenticité désarmante

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00:00Tu rentres chez toi, tu lui mets une couche,
00:02t'arrives chez toi, t'as des excréments par terre que tu dois nettoyer.
00:05Et les gens de mon entourage ne savent pas tout ça, tu vois.
00:08J'en ai fait une force,
00:09et dans les moments où je le changeais le soir, etc.,
00:11je me servais toujours un peu de l'artistique, tu vois.
00:13Je chantais des chansons pendant que je le changeais,
00:16parce que je sais que, il y a un moment, il était très violent.
00:18Quand t'as une personne malade, violente, qui te reconnaît pas,
00:20qui te dit qu'est-ce que vous faites, machin, etc.,
00:22j'ai toujours pris avec le sourire.
00:23Dans l'enfance, j'ai toujours été un peu très hyperactif, de base.
00:27Je faisais des petites crises d'honneur, etc.
00:28J'ai toujours, en plus de ça, été attiré à avoir cette envie de bouger.
00:32Donc c'est comme ça que mon rapport à la danse et à l'art en général est arrivé.
00:36J'ai ma grand-mère qui m'a inculqué beaucoup cet art cinématographique,
00:41avec Gen Kelly.
00:42Quand j'ai vu Gen Kelly, je me suis dit,
00:43tiens, c'est absolument ce métier-là que je veux faire.
00:45J'ai essayé plein de sports différents, le foot,
00:48parce que mon père faisait du foot.
00:49Puis je me mets à la danse.
00:50Le hip-hop arrive vers chez moi, un prof de danse,
00:53quelqu'un de connu,
00:54parce que c'était le cousin de Marvin Goffin,
00:55et Marvin Goffin qui est le danseur de Madonna.
00:57Et donc c'est lui qui me donne envie de danser.
00:59Je vais, premier cours, incroyable.
01:01Donc j'ai à peu près à ce moment-là 10 ans, je crois,
01:03et il me passe dans le cours des 16 ans et plus.
01:04Et du coup, je me retrouve un peu la mascotte, le plus petit.
01:07Et à l'arrivée, période collège, je suis danseur, donc on se moque.
01:10À partir du moment où tu poses un jugement répétitif sur quelqu'un,
01:14ça devient du harcèlement, pour ma part.
01:17Des fois, des mots peuvent blesser 10 000 fois plus qu'un acte physique.
01:24Un jour, je me retrouve aux toilettes,
01:26et là, ce sentiment d'impuissance,
01:27parce qu'un gars quelconque à qui je n'avais jamais parlé
01:30vient pendant que je suis en train d'uriner
01:32et me chope par derrière et me balance.
01:34Tu te sens faible, nul, et tu te dis...
01:36Wouah, et genre, pourquoi ?
01:37Dieu merci, j'avais mon grand frère qui fait partie de ma vie,
01:40qui est très important, on est très famille chez moi.
01:42Lui, plus grand, plus charismatique, il lui a fait peur entre guillemets.
01:46Sans agressivité, il m'a plus jamais embêté.
01:49Par la suite, du coup, il y a eu ce truc où je cherchais beaucoup ma place,
01:53je cherchais beaucoup à faire rire, on se moquait encore une fois de moi,
01:56et en fait, arrivait le moment où, dans la danse, je commence à évoluer.
02:00La danse, c'est un exutoire, c'est un exutoire où je me sens bien,
02:02où je me sens à ma place, où je me sens compris, où je me sens bon.
02:05À cette époque-là, pourquoi c'est important d'être accepté par les autres ?
02:08Simplement parce qu'au final, j'assumais pas qui j'étais.
02:11J'avais peur d'être exclu, de ne pas avoir d'amis, d'être moqué,
02:14et puis d'être dans un groupe, c'est toujours plus simple.
02:16Et après le lycée, à l'âge de 17 ans,
02:18j'obtiens une bourse qui me fait arriver sur Paris pour mes études artistiques.
02:22Là où je ne pouvais pas être accepté, je me faisais accepter dans la danse.
02:24J'ai fait une école qui s'appelle la Juste Debout,
02:26et qui est une des plus grosses écoles d'Europe de street.
02:28J'ai été formé par tous les autres écoles,
02:33MK Dance, Hip-Hop, Fusion, machin...
02:36Ça, c'est des débats internes sur l'histoire du Hip-Hop,
02:39sur la vision de la chose.
02:41Donc le Hip-Hop est une danse, en plus d'être un mouvement culturel,
02:44et donc dans le Hip-Hop, t'as plusieurs styles de danse.
02:47T'as le Hip-Hop, t'as le Lock, t'as le Popping, que faisait Michael Jackson,
02:51t'as la House, et t'as le Breakdance.
02:54Donc avant, je faisais vraiment du Hip-Hop,
02:56c'était vraiment un style de danse qui se danse debout, avec des attitudes,
03:00et le Breakdance, ce sont toutes les figures au sol, etc.
03:03Je ne sais pas trop à quoi m'attendre, j'ai 17 ans,
03:06mais je vais vivre chez mon grand-père,
03:07et ça, je ne m'y attendais pas à comment ça allait se passer.
03:10La relation avec mon grand-père que j'ai eue,
03:12ça a toujours été pour nous, moi et mon grand-frère,
03:14une figure très charismatique.
03:15Il imposait, parce qu'il était chef d'entreprise.
03:18Je lui ai toujours dit avec assurance,
03:20parce que je savais qu'il ne croyait pas forcément en ce que je faisais,
03:23ou ce à quoi j'aspirais.
03:24J'ai fait plein de tâches, livraire d'antiquités, barman, serveur,
03:28voilà, beaucoup de choses.
03:29J'enchaîne les boulots, j'enchaîne un peu tout,
03:32j'avance, je lui montre que j'ai des projets.
03:34Il vient me voir quand même sur les spectacles de fin d'année,
03:36ce qui est assez touchant.
03:37Puis un jour, je pars en saison, ma mère m'appelle et elle me dit
03:42que son grand-père avait un AVC,
03:45donc Dieu merci à le voisin qui l'a sauvé.
03:50En avant-dernière année d'école, quelques semaines après,
03:53il va pour se lever et il fait un trauma crânien.
03:56Ça crée une pseudo-dégénérescence neuropsychologique.
03:59Il est encore conscient, il perd un peu de mobilité,
04:01il a un peu de mal à marcher, etc.
04:03Et là, en fait, ça va être le début, pas de l'enfer,
04:05mais ça va être le début de quelque chose de très dur pour moi
04:08que j'ai vécu dans ma vie, qui m'a fait beaucoup grandir.
04:10J'avais la boule au ventre de rentrer chez moi, j'étais angoissé.
04:12Parce que tu rentres, tu vois ton grand-père par terre,
04:14en train de sourire, mais avant de le voir par terre souriant,
04:17l'arcade explosait, du sang partout.
04:19Mon frère est arrivé sur Paris à ce moment-là,
04:21et du coup, le fait qu'il arrive sur Paris, j'étais plus tout seul.
04:24Donc ça, ça a été une force aussi, mais ça a été très dur.
04:26On arrive à un état où mon grand-père n'arrive plus à manger tout seul,
04:31n'arrive plus à se déplacer tout seul,
04:33mais jusqu'à temps qu'il comprenne, c'est des états d'agressivité,
04:37c'est des envies de frapper.
04:39Avec du recul, aujourd'hui, je me suis oublié.
04:41C'est une organisation de malades, et on a réussi à le faire.
04:44Il y avait des infirmiers qui passaient, mais pareil, je ne m'attendais pas à ça,
04:47à prendre toutes ces responsabilités à le laver,
04:50à lui donner à manger, à le raser.
04:51C'est-à-dire que tu rentres chez toi, tu lui mets une couche,
04:54tu arrives chez toi, t'as des excréments par terre que tu dois nettoyer,
04:57et les gens de mon entourage ne savent pas tout ça.
05:00J'en ai fait une force,
05:01et dans les moments où je le changeais le soir, etc.,
05:03je me servais toujours un peu de l'artistique.
05:05Je chantais des chansons pendant que je le chante,
05:08parce que je sais que, il y a un moment, il était très violent.
05:10Quand il y a une personne malade, violente, qui ne te reconnaît pas,
05:12qui te dit qu'est-ce que vous faites, etc.,
05:14j'ai toujours pris avec le sourire.
05:15Donc, j'avais mes techniques, etc.
05:17Et en fait, en vrai de vrai, t'as ce truc où t'es en permanence un peu angoissé, stressé.
05:23C'est-à-dire que je dormais le soir, d'un seul coup, t'entends...
05:27par terre, tu te dis, qu'est-ce que c'est ? Tu te réveilles !
05:30Et en fait, tu vois ton grand-père tomber du lit.
05:32J'ai vécu avec lui avant qu'il tombe malade,
05:34j'ai vécu le moment où il allait tomber malade,
05:37et en fait, c'est dur de se dire qu'il en est dans cet état-là.
05:42Tu es né enfant, tu meurs enfant,
05:43et là, typiquement, c'est ce qui est en train de se passer.
05:45Le plus dur, ça a été les moments violents, quand il était encore conscient.
05:51J'ai réussi à me détacher,
05:52et je pense que c'est la meilleure des choses à faire quand quelqu'un est malade,
05:55mais il faut réussir à se détacher de la personne que tu as connue,
05:58puisque ce n'est plus la même.
05:59Je le vois pas, mais je m'oublie.
06:00Je me dis, est-ce que je ne vais pas arrêter le milieu artistique ?
06:02Puis un jour, je fais les castings pour The Voice,
06:06je pensais que ça allait être ça, ça se passe pas.
06:08Plusieurs mois après, le casting de La Starac arrive,
06:11et là, je me retrouve à candidater.
06:14J'arrive, et en fait, je réussis ce casting,
06:15et je rentre dans l'aventure,
06:17et ma première chanson que je chante, c'est pour lui.
06:19Beaucoup d'émotions, tu vas être vu par tout le monde,
06:22tu es sur une émission de télé, tu sais ce pour quoi tu viens.
06:24J'avais déjà tout gagné à être dans cette émission.
06:27Dans ce genre d'émission, on t'aide à choisir des chansons,
06:29c'est pas toi qui choisis ta chanson tout seul.
06:31Il y a quelqu'un, tu discutes avec des gens,
06:33tu fais une demande de...
06:35Je voudrais telle, telle, telle chanson.
06:36Il me propose deux chansons, dont une de Jacques Dutronc,
06:39qui s'appelle Les Playboys.
06:41Mon grand-père m'a fait découvrir Dutronc,
06:42m'a fait découvrir Brassens, m'a fait découvrir Michel Fugain.
06:46Du coup, je chante Les Playboys,
06:48et ce qui est drôle, c'est que mon grand-père,
06:50même malade ou même avant, ça a toujours été un grand charmeur.
06:53Toujours à se remettre les cheveux comme ça,
06:55à se regarder dans la glace.
06:57Je sais qu'il m'a suivi durant l'émission, je l'ai su après,
07:00puisque les personnes, on l'a déménagé en maison de retraite
07:03avant que je rentre dans l'émission.
07:04Et je sais qu'elles ont été derrière, elles lui ont fait regarder.
07:08Alors, est-ce qu'ils me reconnaissaient ou pas, j'en sais rien.
07:10J'étais pas inquiet de me dire qui va s'occuper de mon grand-père,
07:12il y avait plus tout ça.
07:12Cette émission m'a permis de me retrouver avec moi-même.
07:15C'est incroyable, on vit des moments fous, avec des artistes incroyables.
07:18Et quand tu sors, je me dis que c'est ça que je veux faire.
07:21Je veux être chanteur, danseur, comédien et mannequin.
07:25C'est ce que je suis. Je suis tout ça à la fois.
07:27J'aime tout ça. Pourquoi choisir ?
07:28Donc, j'ai vécu une super émission, j'ai fait des rencontres de folie.
07:32Matt Pokora chantait avec des gens incroyables,
07:34Christophe Willehem, la funk-musique, tout ça,
07:37tout le côté rétro qui m'animait sur ce sur quoi j'aimais danser.
07:41En sortant de l'émission, je me suis dit que c'est ce que je veux faire.
07:43Je suis pas sorti du tout déçu de la stag,
07:46parce que déjà, d'une, j'avais fait un mois sur les un mois et demi,
07:49donc je suis parti en quart de finale, ce qui était super.
07:51Deuxièmement, je suis parti en chantant ma dernière chanson,
07:55je l'ai chantée avec un groupe qui s'appelle Feuchterton,
07:57qui est un super groupe que je ne connaissais pas, que j'ai découvert.
08:00Et on a chanté une chanson qui s'appelle Un monde nouveau.
08:02Donc, j'étais vraiment le plus heureux du monde.
08:03Et puis après, il y a ce truc où, forcément, les mois commencent à passer,
08:08les gens ont de l'attente vis-à-vis de toi.
08:10Ils pensent que tu sors un son comme ça, en deux secondes.
08:12Qu'est-ce que t'attends ? Il est où l'album ? Et machin, les trucs.
08:15Et c'est là où la question s'est posée de qui je suis.
08:18D'où la démarche de travailler sur moi, d'où venaient ces problèmes,
08:21d'où ces problèmes de devoir être accepté, d'avoir peur d'être jugé.
08:24Parce qu'à un moment donné, en sortant de l'émission,
08:27les gens te voient comme Stan de l'Astara,
08:29qui te demandent des photos, des choses, beaucoup de choses.
08:32Mais en fait, tu ne penses plus par toi-même.
08:33Tu es obligé de faire attention à ce que tu dis, à ce que tu fais, comment tu le fais.
08:36Parce qu'aussi, tout va très vite.
08:38Et en fait, je faisais, j'allais aux interviews.
08:40Oui, tout va bien, nickel, franchement, très bien, je kiffe ma life.
08:44Au final, tu kiffes ta life de quoi ?
08:47Il y a un truc où l'art, on est connecté à nos émotions pour jouer,
08:51pour devenir l'acteur que je dois être,
08:53pour devenir toute la sensibilité de mon art,
08:56que ce soit la danse, que ce soit le chant et que ce soit l'acting.
08:59Il faut être connecté à ses émotions parce qu'on transmet une émotion.
09:03À partir du moment où tu comprends tout ça,
09:05c'est pour ça que moi, à un moment donné, j'ai lâché prise.
09:07Et je me suis dit, tu as envie de faire ça, fais-le.
09:10Tu as envie de mettre ton t-shirt jusque-là, mets-le.
09:12Et tu es OK là-dessus.
09:13Et ils veulent dire quoi que ce soit sur toi, franchement qu'ils disent.
09:16Il y a ce truc où maintenant, en fait, je me fiche du regard des gens,
09:19je me fiche de l'étiquette.
09:20Et il y en a plein sur les réseaux.
09:22Ah, mais il ne s'assume pas.
09:24Ah, ça y est, quand est-ce qu'il va nous révéler qu'il est homosexuel ?
09:29Déjà, je suis tellement OK avec moi-même
09:32qu'on peut être aussi très hétéro, très masculin, très hétéro
09:35et être OK sur le fait de se maquiller, de prendre soin de soi.
09:40Et ça ne veut pas dire que tu vas en prendre un coup dans ta virilité.
09:43Ça ne veut pas dire que le jour où...
09:45En fait, je pense que c'est un état d'esprit.
09:47Il faut être assez ouvert.
09:48Les gens pensent qu'une fois que tu sors de la télé, tout est fait.
09:50Mais rien n'est fait.
09:52Le travail commence après.
09:53Et comment tu vas le gérer ?
09:54Et ça, les gens l'oublient.
09:57Et je disais, il y a beaucoup de choses à prendre en compte.
10:00Comment créer un son ?
10:01Et voilà.
10:02Donc depuis, moi, je me suis mis à faire deux singles.
10:05J'ai sorti mon premier single en co-écriture avec Ota, un artiste,
10:10et avec Jérémy Chaperon, qui est ancien de la Star Academy 7.
10:14On a fait le premier titre, Qui tu es ?
10:16qui parle d'une histoire amoureuse, comme je disais tout à l'heure,
10:18une rencontre amoureuse, la beauté des rencontres.
10:20Et après, la deuxième single, même équipe,
10:22et là, c'est une rupture amoureuse.
10:24Mais comme je suis fan des années 80,
10:26tout a été fait à l'analogique avec des vieux synthés des années 80.
10:30Et donc, je suis très content de ces deux singles qui sont sortis.
10:32Et maintenant, je vais dans un truc un peu plus pop, plus disco.
10:35À quelqu'un qui hésite à se lancer dans une carrière artistique,
10:39je lui dirais une phrase de Georges Clemenceau,
10:43qui dit la vie est une chance d'oser.
10:46Dans la vie, si tu n'oses pas, tu auras des regrets.
10:48Je lui dirais, tu veux être chanteur ? Donne-toi les moyens, travaille.
10:51Il y a toujours une période de transition,
10:53mais si tu veux être chanteur et que tu donnes les moyens, tu pourras réussir.
10:56C'est très important, la relation à la maladie,
10:59que j'ai vécue en tant que jeune artiste.
11:01Chaque fois que je m'en parle, il y en a beaucoup qui me disent
11:02oui, moi aussi, mais peu importe, là, je me suis occupé de ma mère,
11:04j'ai vécu et je comprends.
11:06Donc, je pense que ça peut parler à beaucoup de gens.
11:08Je vais écrire une chanson pour lui.
11:10Le conseil que je me donnerais au Stan d'avant,
11:14ça serait n'oublie jamais de rêver.
11:17Et dans la vie, en vrai, tu peux avoir tout ce que tu veux si t'y crois.

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