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Charline Vanhoenacker sera la maîtresse de cérémonie de la 14e édition des Magritte du cinéma qui se déroulera ce samedi 22 février à Flagey, à Bruxelles.
A cette occasion, l’humoriste et chroniqueuse revient avec nous sur ce nouveau rôle qu’elle entend bien s’approprier...voire réinventer.

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Transcription
00:00Mais quel honneur d'être maîtresse de cérémonie des Maghreb du cinéma.
00:06Je suis une meuf de radio, donc pour moi c'est un terrain de jeu génial.
00:09Je suis très très honorée de pouvoir mettre en avant le cinéma belge.
00:13C'est pour moi aussi l'occasion, je dirais, de tester un terrain de jeu nouveau,
00:19qui est plus visuel, qui est plus cérémonial, avec des talents là quoi.
00:27Donc, c'est pas qu'en radio il n'y a pas de talent, au contraire, mais des talents différents on va dire.
00:35Puis il paraît que c'est casse-gueule.
00:36Et donc moi ça m'amuse beaucoup, peut-être ce moment de ma carrière, de tenter ce risque-là.
00:43Je pense que ça faisait peut-être un moment que l'idée était dans l'air que je les présente,
00:47mais je ne me sentais pas encore prête.
00:51Et peut-être les expériences de ces dernières années où j'étais davantage confrontée au public
00:57et avec un peu plus d'expérience, je me dis peut-être c'est le moment de tenter la chose.
01:05Voilà, le terrain de jeu, c'est quand même un honneur, un terrain de jeu.
01:11Alors les cérémonies de remise de prix au cinéma, c'est toujours très protocolaire.
01:15Et bien sûr, j'ai envie de le bousculer un peu.
01:18Alors il y aura toujours une base, évidemment, avec un magrit d'honneur des prix qu'on remet,
01:23parce qu'il ne faut pas perdre de vue que c'est récompensé des artistes,
01:29des gens qui travaillent sur du très très très long terme.
01:32Et c'est leur moment de l'année, donc il faut pouvoir aussi tenir compte de ça.
01:37Mais oui, j'ai bien envie de troller, de bousculer un peu ce protocole,
01:42puisque c'est mon métier dans le fond, de troller un petit peu les choses, de les bousculer.
01:47J'ai évidemment bien l'intention de le faire.
01:51Moi, mon métier, c'est de jouer avec le cadre, c'est-à-dire on me dit voilà les limites.
01:55Et moi, mon métier, c'est de dire OK, je marche sur les limites, donc je vais le faire là.
02:01Et bien sûr, j'ai envie d'essayer de modifier deux, trois choses.
02:05Et j'ai bien l'intention d'en faire un petit laboratoire pour tester des choses.
02:09D'autant que moi, comme je viens de la radio, je ne suis pas formatée télé.
02:13Je ne suis pas non plus très formatée spectacle.
02:16Donc attendez-vous à tout, tout est possible.
02:18Moi-même, je pense que je vais me rendre compte du résultat après coup.
02:24Alors moi, je viens de la Louvière et j'ai découvert le cinéma belge à Cannes.
02:29Et pourquoi ? Parce que j'étais journaliste pour le journal Le Soir qui m'y avait envoyé.
02:32Et quand j'étais à la Louvière, je n'avais pas forcément accès à ce cinéma.
02:35C'était plutôt le cinéma un peu blockbuster.
02:39Et donc là, j'ai vraiment eu une révélation, autant cinéma francophone que flamand.
02:45Et là, je me suis dit wow, c'est ça le cinéma de chez moi auquel en fait, je n'avais pas accès.
02:52C'est vrai qu'on est parfois les moins bien fournis dans son pays.
02:56Et j'ai découvert que le cinéma belge, c'était de l'audace, de la jeunesse.
03:01Et c'est vrai quand on regarde déjà rien que les films des frères Dardenne,
03:04que vous voyez Émilie Dequenne, que vous voyez Déborah François, donc Rosetta, l'enfant.
03:09Si on voit le cru de cette année, il est vraiment, vraiment,
03:13il tient sur les épaules de plein de jeunes acteurs.
03:17Et donc, je dirais que le cinéma belge, c'est de l'audace, c'est de la jeunesse, c'est de la poésie.
03:24Et bien sûr, on a le cliché du cinéma belge social.
03:27Bien sûr, il l'est parce que la Belgique, je trouve, est très, très en avance socialement.
03:33Et donc, il est normal que notre cinéma soit social parce qu'il a un coup d'avance.
03:38Mais il n'est pas que, c'est à dire qu'on pourrait dire le cliché du cinéma belge.
03:42C'est la mobilette et les cahuets.
03:44Ça n'est plus du tout ça.
03:46Et que ce soit il y a 10 ou 15 ans ou que ce soit aujourd'hui, avec le cru des Magritte 2025,
03:53bien sûr, c'est un miroir, parfois grossissant, de la société.
03:58Donc, une certaine modernité parce que la société belge, je la trouve très moderne, moi qui vis en France.
04:04Et quand on dit le cinéma belge, il est social.
04:06Oui, bien sûr, parce que je pense qu'il affronte la réalité.
04:12Il ne va pas enjamber les obstacles, le cinéma belge,
04:15mais il va le faire avec une poésie qui est vraiment bien de chez nous.
04:19C'est à dire que le mot décaler est très galvaudé aujourd'hui.
04:23Je ne sais pas quel autre mot on pourrait inventer,
04:26mais en tout cas, il est à la fois le reflet de la réalité,
04:30mais il y a un prisme très poétique avec une odeur, un parfum qui le rend très, très singulier.
04:37Et donc, je suis vraiment très, très, très heureuse de le mettre en valeur
04:42parce qu'il est gagnant, le cinéma belge, il a déjà tout gagné.

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