Samedi 15 février, un enfant de 3 ans, scolarisé à Espeluche dans la Drôme, est mort des suites d'une méningite. Le ministre de la Santé Yannick Neuder s'est rendu sur place ce lundi pour rencontrer sa famille mais aussi celles de ses camarades ainsi que son équipe scolaire.
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00:00Si, on sait très bien le soigner, mais c'est une maladie très rapide.
00:03En fait, on parle d'infection invasive à Mélingocoque et la méningite est une forme.
00:08Il y a d'autres formes de cette maladie.
00:09C'est une maladie qui progresse très vite chez un enfant ou un sujet en parfaite santé.
00:14Mais quels sont les symptômes ?
00:15Parce que c'est ça qui est important à dire.
00:17La première période de la maladie, c'est en gros les 15 premières heures.
00:21Les symptômes et les signes sont peu spécifiques.
00:24Ça peut ressembler à une grippe.
00:24C'est toute la difficulté.
00:25C'est ça la difficulté.
00:26C'est-à-dire, c'est peu spécifique.
00:27C'est-à-dire, c'est une fièvre, un enfant qui ne va pas très bien,
00:31qui se porte mal la fièvre, qui ne peut pas vouloir se téter, tout simplement.
00:35La maman peut dire que mon enfant a de la fièvre d'habitude,
00:38mais cette fois-ci, il n'est pas comme d'habitude, il est mou.
00:41Tous ces signes qui sortent de l'ordinaire doivent alerter les parents.
00:45Mais il y a des symptômes diffus.
00:46C'est-à-dire qu'on a toujours tendance à penser que la méningite,
00:49c'est la nucrée d'une fièvre qui ne tombe pas.
00:51Mais dans les premières heures, c'est pour ça que c'est une course contre la montre.
00:54Il y a des symptômes qui veulent tout et rien dire.
00:57En fait, il faudra être très vigilant dans ces premières heures.
01:00C'est après, en fait, la bactérie réside dans la gorge.
01:03C'est le cas de 15 %, à peu près 10 à 15 % de la population générale.
01:07C'est-à-dire, à chaque instant, en France,
01:08nous avons 7 à 10 millions de personnes qui portent ce genre dans la gorge sans aucun symptôme.
01:14Mais certaines bactéries peuvent traverser la barrière de la gorge et voyager dans le sang.
01:19Dans cette phase-là, on parle d'infection invasive parce que la bactérie a envahi le sang.
01:24Elle voyage dans le sang, elle va atteindre la barrière qui sépare le sang du système nerveux central.
01:29Et là, quand elle traverse cette barrière, on parle de méningite.
01:32Mais elle ne peut pas traverser cette barrière et aller ailleurs.
01:34Elle peut aller dans les articulations,
01:36elle peut aller dans l'enveloppe qui est autour du muscle cardiaque.
01:40Donc, il y a d'autres formes.
01:41Mais cette phase de première cancer, c'est peu spécifique.
01:45Ensuite, une fois qu'elle s'installe dans un organe distal,
01:49là, on a la méningite, on a une arthrite, on a une péricardie.
01:52Mais il y a un test de dépistage lorsqu'on a ces symptômes diffus que vous évoquez ?
01:56On doit prendre des prélèvements, le plus souvent le sang.
01:58Et est-ce que c'est traitable ?
02:00C'est traitable.
02:01C'est une bactérie qui est parfaitement sensible aux antibiotiques.
02:05Mais il faut encore traiter très rapidement.
02:07Parce qu'une fois qu'on déclenche ce qu'on appelle le syndrome inflammatoire massif
02:13qui va se provoquer, c'est trop tard.
02:18Mais ça, ça arrive au bout de combien de temps ?
02:19C'est-à-dire, quand est-ce que c'est trop tard ?
02:21C'est quelques heures.
02:22Malheureusement, ça explique ce que vous appelez dans les médias la méningite foudroyante.
02:28En fait, ce n'est pas une méningite, c'est une septicémie foudroyante
02:31parce que le malade meurt dans la première phase, la phase de la septicémie,
02:36la phase où la bactérie est encore dans le sang.
02:38Mohamed Karta, il y a aussi le cas des personnes contacts.
02:42Je reviens au cas de la Drôme parce qu'il y a 38 élèves,
02:455 adultes de l'école et périscolaire qui doivent être sous surveillance.
02:48Comment on surveille ces personnes contacts pour éviter un cluster ?
02:54D'une façon générale, les mesures à prendre autour de chaque cas sont bien codifiées en France.
02:58Le pourquoi de ce sujet contact, c'est parce qu'il y a un potentiel de transmission épidémique.
03:03Donc à chaque fois qu'on a un cas, on va voir qui était exposé aux sécrétions salivaires
03:09parce que la transmission est par côté de salive.
03:12Autour des malades, il faut qu'il y ait un contact face à face,
03:16à moins d'un mètre, pendant au moins une heure.
03:18Donc ce n'est pas une bactérie très contagieuse.
03:21Ce n'est pas la grippe, ce n'est pas la rougeole,
03:23mais il y a un potentiel quand même de contagion.
03:26Quand on définit ces sujets-là, on leur propose un traitement d'antibiotiques
03:32pour enlever cette acquisition de portage et éventuellement, on peut les vacciner aussi.
03:37Si on vous a fait... Pardon.
03:38Pardon, oui, je me disais, j'ai un petit, il y a une vaccination ?
03:42Contre le mélingocoque, effectivement, il y a deux types de vaccins
03:47parce que le mélingocoque est de plusieurs types.
03:49En fait, c'est comme nous, il a une peau qui a plusieurs couleurs,
03:53on les appelle par des lettres.
03:54Donc on a un vaccin contre le mélingocoque de type B
03:58et on a un vaccin contre quatre autres types qui sont le A, le C, le Y, le Z,
04:02qui est devenu obligatoire, ces deux vaccins sont obligatoires
04:04chez les moins de deux ans à partir de 2025.
04:06Alors si la vaccination est obligatoire, comment expliquer une telle recrudescence ?
04:10Parce que la vaccination vient de démarrer.
04:12C'est en janvier qu'il y a une découverte vaccinale.
04:15Mais la recrudescence, elle date de deux ans.
04:16D'où ça vient, cette recrudescence ?
04:18Ça, c'est la question probablement la plus importante.
04:21Il ne faut pas oublier qu'on est dans une période post-COVID-19.
04:24Pendant la période de COVID, grâce aux mesures non pharmaceutiques
04:28qui ont été appliquées, la distanciation sociale, le port de masque,
04:31cette bactérie, comme beaucoup de bactéries à transmission respiratoire,
04:36s'est arrêtée de circuler.
04:37Et donc, il y a moins de portage.
04:39Le portage, comme je vous ai dit, 10 % de la population générale a une fonction,
04:42c'est de donner, de générer un peu d'immunité dans la population.
04:46Donc, on est devenu, en quelque sorte, pendant les deux années de COVID,
04:50naïf immunologiquement.
04:52Et quand la bactérie SIROMI a circulé à nouveau, fin 2022,
04:56on a une recrudescence des cas.
04:58Mais il y a un autre facteur aussi, c'est la grippe.
05:01Il y a une association épidémiologique entre la grippe et le mélingue au coq.
05:05La grippe favorise l'infection invasive à mélingue au coq.
05:07C'est limpide.