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Dans son édito du 15/02/2025, Jules Torres revient sur la situation à Grenoble. 

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00:00Oui, Bruno Roteio et Éric Piolle n'étaient pas côte à côte hier à Grenoble,
00:03ils étaient face à face, deux hommes, deux univers,
00:06deux façons radicalement opposées de concevoir le rôle de l'État.
00:10Un duel plus qu'une rencontre, le ministre de l'Intérieur était là
00:13pour rétablir une forme d'autorité après un cauchemar de violence,
00:16un bar grenoblois attaqué à la grenade,
00:1915 blessés, un assaillant toujours en fuite,
00:21après s'être introduit cagoulé et armé d'un fusil d'assaut,
00:24une scène de guerre en plein centre-ville.
00:26Mais hier, plus que des coups, ce sont des mots qui ont fusé
00:29et ces mots, ils résument tout d'abord, chez Éric Piolle, le déni,
00:32action de refuser de reconnaître la vérité ou la valeur d'une chose,
00:36ça lui va comme un gant, le déni chez lui, c'est un mode de gouvernance,
00:40à croire qu'il atterrigeait en doctrine municipale.
00:43Quand Grenoble s'enfonce dans la violence, lui parle d'autre chose,
00:46quand la population s'inquiète, il détourne le regard
00:49et en face de lui, il y avait Bruno Roteio, la fermeté,
00:51qualité de ce qui est fort, vigoureux et ne tremble pas.
00:54Lui, il nomme les choses, il ne les fuit pas, il parle
00:56sécurité, ordre, autorité, autant dire qu'entre les deux,
00:59il y avait un monde et forcément, l'ambiance hier dans l'Isère
01:02était polaire et pas seulement sur le climat.
01:05Et en quoi peut-on dire qu'Éric Piolle est dans le déni ?
01:07D'abord, parce qu'il y a ce timing désastreux, catastrophique,
01:11même quelques heures seulement avant l'attaque à la grenade,
01:14Libération publiait des propos hallucinants d'Éric Piolle,
01:17le maire de Grenoble, régulièrement accusé de laxisme,
01:20lâché avec une désinvolture confondante.
01:22À vrai dire, je m'en fous un peu des critiques sur son laxisme,
01:26quand il ne reste que des attaques sur la sécurité et la propreté,
01:29ça veut dire qu'on a gagné quelques batailles par ailleurs.
01:32Il s'en fout donc, Éric Piolle, il ne voit pas où est le problème.
01:35Le problème pourtant, eh bien c'est Grenoble.
01:37Le problème, c'est une ville où la violence est devenue une routine.
01:40Quelques exemples, le 24 janvier, deux jeunes blessés grièvement
01:44par balle sur un point de dîle.
01:46Quelques jours plus tôt, trois personnes touchées par des tirs,
01:48dont une ado qui promenait son chien.
01:50Encore avant, une femme enceinte et une ado tabassée en pleine rue
01:53par un Tunisien arrivé en France deux mois plus tôt.
01:55Fin décembre, un jeune gazé, dépouillé et menacé au couteau
01:58pour sa trottinette.
01:59Juste avant Noël, une mineure de 13 ans violée par son cousin de 23 ans
02:03qu'elle était censée épouser.
02:05Toujours en décembre, un homme poignardé à mort dans une épicerie.
02:08Mi-novembre, des scènes de guérilla urbaine, coups de feu et armes blanches.
02:12Le 22 octobre, un adolescent de 15 ans exécuté par balle en pleine rue.
02:16Quelques jours avant, un fourgon blindé attaqué à la Kalachnikov
02:19en plein centre-ville.
02:20Fin septembre, un lycéen agressé à coups de ciseaux et de matraques
02:23devant son établissement.
02:24Et évidemment, on aura une pensée pour cet agent municipal,
02:27Lilian Dejean, tué par balle début décembre.
02:30Voilà la réalité de Grenoble.
02:31Pas une exagération, pas un fantasme.
02:33Juste les faits, juste le sentiment d'insécurité.
02:37Juste une ville qui ressemble de plus en plus à Chicago-sur-Isère.
02:41Une ville où l'on tue, où l'on viole et où l'on braque.
02:43Voilà les faits.
02:44Mais Éric Piolle, il s'en fout.
02:46Et pourtant, je n'ai pas l'impression que ce soit seulement
02:48ses opposants politiques à Grenoble qui s'indignent face à cette insécurité.
02:53Les alertes, elles viennent de partout.
02:54Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
02:55Quand vous avez le procureur de la République de Grenoble,
02:58Éric Vaillant, qui parle d'une guerre de gangs
03:00comme il n'en a jamais vu.
03:02On pourrait s'attendre à une réaction ferme de la mairie.
03:04Mais non, Grenoble implose et Éric Piolle regarde ailleurs.
03:08Et puis, il y a les habitants, eux, qui voient bien ce qu'il se passe.
03:11Ils alertent, ils témoignent, ils manifestent
03:13et ils supplient leur maire d'agir.
03:15Et Éric Piolle, qu'est-ce qu'il leur répond ?
03:17Eh bien, circulez, il n'y a rien à voir.
03:19Quand il y a un agent municipal abattu,
03:21toujours pas d'armes pour la police municipale.
03:23Quand la criminalité grimpe en flèche,
03:25eh bien, pas question de mettre plus de caméras.
03:27Mais alors, quelle est la solution miracle d'Éric Piolle ?
03:29Eh bien, tenez-vous bien, la première des réponses,
03:31c'est celle d'un référendum sur la dépénalisation du cannabis.
03:35Parce que, bien sûr, la priorité des grenoblois
03:37qui vivent sous la menace des kalachnikovs,
03:39eh bien, c'est de débattre sur le fait de, oui ou non,
03:41on peut rouler un joint tranquillement dans la rue.
03:44Mais alors, le clou du spectacle, et c'est la deuxième proposition,
03:46c'est de trouver un modus vivendi avec les dealers.
03:49Traduction, négocier avec les mafias,
03:51marchander avec ceux qui font la loi à la place de l'État.
03:54On ne marche plus sur la tête, on s'écrase face au réel.
03:57Un réel que Bruno Rotailleau est venu rappeler à Éric Piolle.
04:00Car chez Éric Piolle, le problème, ce n'est pas seulement le déni,
04:03c'est une idéologie aveuglante et délirante
04:06qui préfère pactiser avec le chaos plutôt que de le combattre.

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