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Marisol Touraine, était l'invitée exceptionnelle de Face aux Territoires, l'émission politique de Cyril Viguier sur TV5 Monde, en partenariat avec La Provence et la presse quotidienne régionale. Ce programme est diffusé en direct et dans 200 pays sur toutes les antennes de TV5 Monde. L'ancienne ministre de la Santé socialiste sous François Hollande est revenue sur l'actualité de ces dernières semaines, du débat sur le budget à l'Assemblée nationale aux premiers pas du gouvernement Bayrou, qu'elle n'avait pas souhaité rejoindre, Marisol Touraine s'est par ailleurs exprimée sur les déserts médicaux, la situation de l'emploi et la hausse du chômage.
Elle a répondu aux questions des journalistes dont celles d'Olivier Biscaye, directeur de la rédaction de La Provence, sur la fin de vie et sur le souhait des Français d'en faire un sujet de référendum alors que le Premier ministre a préféré scinder le texte, entre d'un côté les soins palliatifs et de l'autre la fin de vie.

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Transcription
00:00On va partir, si vous le voulez bien, Marisol Touraine, à Marseille, où Olivier Biscay, qui est le directeur de la rédaction de La Provence, notre partenaire, a une question à vous poser. Olivier Biscay.
00:10Marisol Touraine, bonjour. La ministre Catherine Vautrin a indiqué sa préférence pour un seul texte de loi concernant la fin de vie,
00:18ce qui permet, selon elle, de prendre d'un côté les soins palliatifs et le côté fin de vie.
00:24Elle s'est ainsi démarquée du Premier ministre François Bayrou, qui souhaite scinder le texte en deux. Où vous positionnez-vous de votre côté ?
00:32Je suis résolument en faveur d'un texte unique aujourd'hui pour plusieurs raisons. D'abord parce que je refuse vraiment d'opposer les soins palliatifs à l'aide à mourir.
00:46Je crois vraiment que des personnes malades qui souffrent doivent évidemment être accompagnées. La question des soins palliatifs n'est pas en débat.
00:56Personne ne dit qu'il ne faut pas développer les soins palliatifs. En revanche, savoir que si la souffrance est là, qu'elle soit psychologique ou physique,
01:06on pourra compter sur une aide à mourir peu rassurée, peu apaisée et peu permettant d'affronter les difficultés.
01:17Je souhaite pour ma part qu'une loi qui est attendue par les Français puisse être votée. Et pour qu'une telle loi soit votée,
01:26il est sans doute nécessaire de conserver l'architecture que les parlementaires ont construite, parce que ce sont les parlementaires qui se sont engagés.
01:35– Retour à Marseille, depuis la rédaction de La Provence, Olivier Biscay.
01:39– Les Français plébiscitent l'idée d'un référendum, notamment sur la fin de vie. Le chef de l'État doit-il répondre positivement ?
01:47– Écoutez, s'il y a un sujet sur lequel un référendum est envisageable, c'est celui de la fin de vie.
01:54Mais je voudrais vous dire que je suis toujours un peu réservée sur cette idée de référendum,
02:01parce qu'on a le sentiment que les Français vont pouvoir choisir dans le détail ce qu'ils voudraient,
02:08alors qu'en réalité, un référendum, ce n'est pas 15 questions où on répond par oui ou par non.
02:15On propose un projet de loi avec ce qui plaît, ce qui plaît moins. Et c'est sur un texte global qu'on doit se prononcer.
02:23Ça n'est pas toujours si simple que cela. C'est la raison pour laquelle, souvent, les référendums reviennent en boomerang,
02:30dans la figure de ceux qui les ont proposés.
02:33– Marisol Touraine, on repart pour Marseille. Olivier Biscay.
02:36– À titre personnel, Marisol Touraine, êtes-vous favorable à l'aide à mourir ?
02:40– Oui, je suis favorable à l'aide à mourir. Je le suis depuis longtemps,
02:45parce que je crois que les Français, aujourd'hui, souhaitent pouvoir choisir la manière dont ils vont finir leur vie,
02:56de même qu'ils souhaitent pouvoir choisir le plus possible la manière dont ils vivent tout au long de leur vie.
03:01La société a évolué, nous sommes dans un moment où les conceptions personnelles, individuelles,
03:10l'emportent sur des convictions plus collectives, spirituelles, religieuses,
03:16même si celles-ci sont extraordinairement respectables.
03:19Et donc, moi, je suis favorable à cette évolution dont je veux dire qu'elle n'enlève rien à personne.
03:27C'est une loi qui ouvre une liberté, sans en retirer à qui que ce soit.
03:33Il ne s'agit pas d'imposer l'aide à mourir, mais de la permettre à ceux qui la souhaitent,
03:38même s'ils sont très peu nombreux dans notre pays.
03:40– Et puis la lune de la Provence, pour conclure cette séquence de notre partenaire dans le sud,
03:45c'est Marseille à l'heure indienne, avec Emmanuel Macron qui, vous le voyez, salue dans la cité phocéenne.

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