• il y a 11 heures
La maire PS de Paris Anne Hidalgo va attaquer en diffamation l'élue LR Nelly Garnier, proche de Rachida Dati, pour avoir accusé, mercredi lors du Conseil de Paris, la gauche parisienne d'être en partie responsable de la mort du jeune Élias, agressé au couteau le 25 janvier.

«La gauche parisienne est dans le déni et le bras qui a porté un coup fatal au jeune Élias a aussi été armé par votre déni, votre idéologie de l'excuse et de l'aveuglement», a lancé la conseillère LR de Paris Nelly Garnier lors des questions d'actualité du Conseil de Paris, en présence du préfet de police Laurent Nuñez.

La maire Anne Hidalgo a demandé à l'élue du groupe Changer Paris, co-présidé par Rachida Dati, de retirer ses propos, avant d'interrompre définitivement la séance des questions d'actualité, un fait rarissime.

«Face à son refus obstiné (de retirer ses propos, NDLR), j'ai pris la décision responsable d'attaquer Mme Garnier en diffamation», a annoncé l'édile socialiste dans un communiqué, dénonçant une «surenchère populiste et nauséabonde». Une séance extraordinaire du Conseil de Paris a été convoquée ce vendredi matin pour voter les poursuites en justice contre Nelly Garnier.

«Les échecs d'Anne Hidalgo ne nous feront pas taire», ont répliqué les élus de Changer Paris dans un communiqué. «Le déni de l'insécurité désarme la société et les jeunes Parisiens en sont les victimes», estiment-ils, ajoutant que «depuis des années, nous demandons à Mme Hidalgo de prendre des mesures de prévention comme armer la police municipale»

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Un tel drame est toujours une mauvaise rencontre au mauvais moment.
00:03Mais ce n'est pas que cela,
00:06et le réduire à cela, c'est se dédouaner de toute responsabilité.
00:11Paris est une ville où la délinquance reste structurellement très élevée.
00:15Ces mots, ce sont vos mots, M. le Préfet de police.
00:19La lucidité est la première des vertus en matière de politique publique.
00:22C'est pourquoi, M. le Préfet de police, nous vous savons gré de votre lucidité,
00:26car on ne peut pas agir dans le déni.
00:29Or, j'assume de le dire, la gauche parisienne est dans le déni.
00:33Et le bras qui a porté un coup fatal au jeune Elias a aussi été armé par votre déni.
00:38Il a été armé par votre idéologie de l'excuse et votre aveuglement.
00:42Ce déni, c'est celui de Mme Karine Petit,
00:47maire du 14e arrondissement,
00:49qui dans une interview télévisée...
00:51Je suspend la séance pour 5 minutes et vous aurez à vous excuser.
01:00C'est absolument inadmissible ce que vous venez de dire.
01:04Vous êtes irresponsable.
01:06Vous êtes irresponsable.
01:15Après les propos scandaleux que nous venons d'entendre,
01:19qui sont des propos indignes de la part d'une élue de cette Assemblée,
01:25je donne la parole au président de groupe qui me l'ont demandé.
01:30Rémi Féraud, Mme Fatoumata Koné.
01:33Eh bien, c'est moi qui en décide.
01:37Et également, ensuite, Mme Raphaëlle Primet.
01:42Eh bien, vous souffrirez de l'écouter.
01:45Eh bien, c'est moi qui en décide.
01:47C'est moi qui en décide et je fais la police de cette Assemblée.
01:53Et je fais la police de cette Assemblée.
01:56Ça suffit.
02:00M. Rémi Féraud, vous avez la parole.
02:08Apprenez le règlement.
02:10Le maire assure la police de l'Assemblée et vous vous taisez.
02:17Et c'est M. Féraud qui parle.
02:19M. Féraud.
02:21M. Alphard, vous n'éviterez de toute façon pas de nous entendre.
02:30Nous n'accepterons pas ces propos qui nous traitent de responsables de la mort d'Elias.
02:37Je ne sais pas si c'est l'extrême droite, Mme Garnier, qui a armé votre discours,
02:44mais vous allez vous excuser car nous ne resterons pas sans vos excuses.
02:52Mme Fatoumata Koné.
02:56Mme Fatoumata Koné.
03:01En fait, je crois que je peux comprendre l'émotion suite à la mort d'un jeune homme
03:10dans ces conditions-là dans notre ville.
03:12Mais on ne peut pas accepter l'instrumentalisation que vous êtes en train de faire de la mort
03:17d'un jeune, le manque de respect en direction des familles, des personnes endeuillées.
03:22C'est inadmissible.
03:24Et je veux bien que vous choisissiez de faire de la politique de la manière que vous le
03:34souhaitez, mais pas sur la mort d'un enfant.
03:37On demande des excuses, vos propos sont honteux.
03:41Merci.
03:43Mme Raphaëlle Primet.
03:49Effectivement, c'est insupportable d'instrumentaliser la mort d'un enfant comme ça, de nous mettre
03:55ça sur le dos, c'est comme si c'était nous qui avions le couteau dans la main.
03:59C'est vraiment, d'un niveau, franchement, c'est honteux, c'est lamentable et on exige
04:04des excuses.
04:05Merci, et d'ailleurs, au vu des propos que vous avez tenus, Mme Garnier, soit vous retirez
04:12vos propos et vous demandez des excuses, vous avez dit, vous avez armé le bras, vous l'avez
04:19dit, soit vous retirez cela, soit c'est devant les tribunaux que vous aurez à répondre
04:25de propos diffamatoires, injurieux et inadmissibles.
04:30Alors, vous terminez votre question, je pense que ici, personne n'y répondra, parce que
04:36vous ne méritez pas de réponse, mais retirez ce que vous avez dit et présentez vos excuses.
04:41J'aimerais terminer mon intervention.
04:43Présentez vos excuses.
04:45J'aimerais terminer mon intervention.
04:47C'est quoi cette question ?
04:49Vous présentez vos excuses.
04:51Mais qui a à dire quoi ?
04:53Mais qui a à dire quoi ?
04:55J'aimerais terminer mon intervention.
04:57Vous présentez vos excuses.
05:00Vous présentez vos excuses.
05:02Vous présentez vos excuses.
05:04Je continue.
05:06Mère du 14ème arrondissement, qui dans une interview télévisée a répondu à côté du sujet,
05:14dit que les sens sont les très beaux équipements sportifs qui bordent le périphérique,
05:18avant de conclure que tous les moyens sont mis en place pour lutter contre l'insécurité,
05:22mais que cela n'avait pas suffi.
05:24Nous arrêtons les questions d'actualité.
05:27Il est absolument inadmissible,
05:29inacceptable
05:31de se faire insulter,
05:33comme vous venez de le dire,
05:35de nous faire traiter d'assassins,
05:37d'avoir armé le bras d'un assassin
05:39et de refuser de vous excuser.
05:41Eh bien, chère Madame Garnier,
05:43les propos que vous avez tenus,
05:45parce que ceux-là sont consignés,
05:47seront devant les tribunaux.
05:49Et vous aurez à en répondre.
05:51Et on en a terminé des questions d'actualité.
05:57Après les accusations
06:01d'une extrême gravité
06:03qui viennent d'être prononcées
06:05dans cette Assemblée,
06:07qui ne se transformera pas
06:09en cirque
06:11et qui ne deviendra pas
06:13un haut lieu de la parole
06:15débridée,
06:17inspirée par des extrêmes,
06:19plusieurs décisions.
06:21Premièrement, en vertu
06:23des pouvoirs qui sont les miens,
06:26nous ne poursuivrons pas
06:28les questions d'actualité.
06:30Nous reprendrons la séance
06:32au niveau de la niche
06:34qui doit être présentée dans un instant.
06:36Mais ça, c'est une question
06:38d'organisation.
06:40Deuxièmement, la Ville de Paris
06:42va faire une citation directe
06:44immédiate contre
06:46Madame Nelly Garnier
06:48et les propos diffamatoires
06:50qu'elle vient de tenir.
06:52J'invite tous les élus
06:54qui se sentent insultés,
06:56puisque Mme Nelly Garnier a parlé
06:58d'une dénie de la gauche
07:00qui a armé le bras de l'assassin,
07:02à en faire de même,
07:04puisqu'il peut y avoir
07:06citation directe
07:08devant le tribunal de ce que nous allons
07:10engager, et de la Ville,
07:12et de chacune et chacun des élus
07:14qui se sentent concernés
07:16par cette diffamation.
07:18Et donc,
07:20nous engageons ces poursuites immédiatement.
07:22Enfin,
07:24troisièmement, je demande
07:26à Patrick Bloch, mon premier adjoint,
07:28de convoquer une réunion
07:30des présidents,
07:32majorité comme opposition,
07:34immédiatement,
07:36dans une conférence d'organisation,
07:38pour pouvoir tirer les conséquences
07:40de cet acte et de ces propos
07:42qui n'ont pas leur place
07:44ici.
07:46Je vous remercie.

Recommandations